Rage au volant: Ça va s’amplifier

Au hasard d’une visite sur le web, je suis tombé sur un article du site de TVA Nouvelles qui traitait d’un cas de rage au volant entre camionneurs. Selon l’article, signé Yves Poirier, une camionneuse aurait été agressée par deux individus, un camionneur et son passager, après qu’ils eurent tenté de contourner une file d’attente. C’est lorsque la camionneuse leur a mentionné qu’il fallait attendre en file que les deux hommes s’en seraient pris à elle.

L’incident s’est produit à Vaudreuil-Dorion, là où, toujours selon l’article, une autre camionneuse a été agressée, sur le pont de l’île-aux-Tourtes, cette fois, après une simple altercation, le 21 août dernier.

Je ne sais pas si les bonzes du MTQ ont calculé les risques de rage au volant dans la planification de leurs travaux, mais il est clair que la multiplication des chantiers va entraîner une augmentation des cas.

Comprenez-moi bien; chaque cas de rage au volant en est un de trop. Par contre, avec la situation qui prévaut sur le réseau routier actuellement, la pression monte pour tous les conducteurs, et particulièrement les camionneurs, qui n’ont pas le choix de composer avec la congestion, et les nombreux détours, dans le cadre de leur travail. Ainsi, lorsque la pression est déjà à son maximum, la moindre étincelle risque de faire exploser certains individus qui ont la mèche plus courte que les autres.

Je veux bien croire que le gouvernement actuel a hérité de la situation que son prédécesseur lui a laissé, mais si la ministre des transports, Geneviève Guilbault, cessait de rire des automobilistes dans leur face, cela aiderait peut-être un peu. Le réseau routier supérieur, en plus d’être en retard de 50 ans dans son développement, a besoin de beaucoup, beaucoup d’amour. Et de fonds publics, bien entendu.

Il est plus que temps d’établir un plan d’action pour les 20, 30, voire 50 ans à venir, et d’investir manu militari dans le réseau qui, bon an mal an, est classé parmi les pires, selon le pire au Canada. Comme je l’ai déjà écrit ici, le réseau routier, en plus d’être incomplet, se dégrade à vitesse grand V, justement parce qu’il n’est pas assez développé. Les véhicules qui se répartiraient sur un réseau d’une plus grande ampleur, doivent se contenter du réseau existant, ce qui le surcharge, et accélère sa dégradation. Il faudra donner un sérieux coup de barre pour parvenir à reprendre le dessus, et finir par avoir un réseau routier efficace, à défaut d’être digne de mention.

Donc, au lieu de se montrer avec son look Metallica, la ministre Guilbault devrait enfiler ses bottes à caps d’acier, et se montrer au travail. Quant au premier ministre, François Legault, je le met au défi de nommer un camionneur comme ministre des transports; à défaut d’être plus photogénique, il y aurait peut-être un peu plus d’action à la table du Conseil des ministres.

En tant que camionneur, je peux vous garantir que je fais du mieux que je peux pour éviter d’éclater, et de devenir moi-même un cas de rage au volant, malgré que les occasions se font de plus en plus nombreuses.

3e lien Québec-Lévis: Pendant que l’on “tue” les arguments,…

Dans un article paru vendredi après-midi sur le site de TVA Nouvelles, les députés Sol Zanetti, de Québec solidaire, et Pascal Paradis, du Parti québécois, ont affirmé que l’argument de la sécurité économique, évoqué par le gouvernement caquiste de François Legault pour aller de l’avant pour le 3e lien Québec-Lévis, est mort et enterré. L’article mentionne en titre que le pont Pierre-Laporte a été complètement fermé pendant 22 heures en 54 ans, ce sur quoi les deux députés semblent s’appuyer pour dire que l’argument des caquistes ne tient pas la route.

Pourtant, pas besoin de faire des heures de recherches pour constater que des travaux majeurs ont eu lieu sur ce pont, depuis quelques années. De plus, comme le pont commence à accuser le poids des années, d’autres travaux seront requis sur celui-ci. Peut-être pas au point de le fermer complètement, mais suffisamment pour entraîner des retards et des bouchons de circulation. Si l’on ajoute à cela qu’il faut pas moins d’une dizaine d’années pour planifier et préparer les travaux, et procéder au chantier lui-même, on sera très heureux si l’on s’en tire avec peu de perturbations d’ici l’ouverture d’un éventuel troisième lien, entre les rives du fleuve.

Force est de constater, par contre, que le gouvernement Legault est toujours aussi mauvais vendeur, quand vient le temps de faire accepter ses projets à la population. En effet, qui peut prédire que les traversées actuelles seront toujours suffisantes dans dix ans? Déjà qu’elles commencent à montrer les limites de leurs capacités dans certaines occasions.

Comme je l’ai déjà mentionné, les gens de la grande région de Québec ont la chance de planifier leur 3e lien pendant que les niveaux de circulation sont encore acceptables sur les ponts actuels. Les gens du grand Montréal auraient sûrement apprécié faire de même, mais comme on le sait, c’est peine perdue là-bas. Une ligne de métro, et un nouveau pont, les deux entre Laval et Montréal, n’ont pas été suffisants pour améliorer significativement la circulation entre les deux rives de la rivière des Prairies. Et les actuels travaux dans le tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine démontrent définitivement le besoin de nouveaux liens (au pluriel) entre Montréal et sa rive sud.

À mes yeux, non seulement un troisième lien est nécessaire dans le grand Québec, mais il faudrait commencer à planifier la construction d’un autre lien, celui-là entre Rivière-du-Loup et Saint-Siméon, en passant par l’île aux Lièvres, afin de relier l’autoroute 85 à la rive nord du fleuve Saint-Laurent, et de connecter la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean directement au Nouveau-Brunswick. Pas qu’il faille débuter les travaux cette année, mais au moins commencer à y penser.

On dit toujours la même chose, à propos d’un pont; avant de le construire, personne n’en veut, mais une fois terminé, tout le monde le prend.

3e lien Québec-Lévis: Pour en finir…

Je suis tombé, ce matin, sur une chronique de Richard Martineau, publiée hier sur le site web du Journal de Montréal, dans laquelle il parle de la crédibilité du gouvernement caquiste de François Legault avec le projet de 3e lien à Québec. Il illustre, avec des paroles de chansons des Rolling Stones, certaines leçons de la vie, leçons que François Legault et son gouvernement semble balayer du revers de la main avec leur nouvelle profession de foi envers le 3e lien.

Évidemment, tous les éditorialistes anti-3e lien ont sauté sur les conclusions du rapport de CDPQ-Infra (la division des infrastructures de la Caisse de dépôts et placements du Québec), déposé ces derniers jours, sur les grands projets de Québec, à savoir d’avancer avec le tramway, et de mettre le 3e lien sur la glace. Afin de faire un petit peu plaisir à tout le monde, l’organisme paragouvernemental a entrouvert une porte, celle de la sécurité économique, afin de s’avancer sur un projet de lien autoroutier inter-rives. Il n’en fallait pas plus pour que les bonzes de la CAQ s’y engouffrent.

L’affaire de sécurité économique en question, c’est grosso-modo ce que je m’évertue à dire depuis des années; personne ne pense au camionnage dans les projets de transport. Et là, coup de théâtre – ou coup de génie, la Caisse ouvre une brèche; la sécurité économique devient un enjeu vital, incontournable. Cela fait des décennies que les politiciens l’ignorent complètement, malgré que je criais sur tous les toits. Vous me remercierez plus tard, les élus de la CAQ!

Ce que je raconte depuis des décennies, c’est que le réseau routier supérieur du Québec est en retard de 50 ans sur ce qu’il devrait être. Bon, OK, le chiffre a varié avec le temps; j’ai d’abord parlé de 25 ans, puis de 30, mais là, on en est rendus à 50 ans de retard. Cela fait aussi un bon bout que je dis que si la grande région de Québec ne veut pas se retrouver comme celle de Montréal, c’est à dire enfermée dans des successions de bouchons de circulation, le gouvernement doit agir, et maintenant. Quand on sait qu’il faudra une bonne dizaine d’années pour réaliser un lien fixe entre les deux rives du fleuve Saint-Laurent, on est mieux de se mettre à l’ouvrage maintenant, car qui sait de quoi la situation aura l’air dans dix ans.

En fait, on s’en doute un peu.

Voyez-vous, à la fin de février 2003, le commissaire Roger Nicolet déposait le rapport de sa commission d’étude sur la mobilité entre Montréal et sa rive sud, et dans les principales conclusions, il mentionnait que la construction d’un nouveau pont, dans l’est, entre Repentigny et Varennes, améliorerait grandement la mobilité entre les deux rives du fleuve. Or, le ministre des transports de l’Époque, le péquiste Serge Ménard, n’en voulait pas, de ce nouveau pont. Aujourd’hui, avec les travaux au tunnel Lafontaine, la grande région de Montréal respirerait probablement beaucoup plus d’aise si ce nouveau pont avait été construit comme recommandé.

Depuis que le pays a été développé, il y a plus de 400 ans, je ne me souviens pas d’avoir vu un déclin de la population tel que l’on puisse se débarrasser d’une infrastructure, et qu’elle soit définitivement déclarée “de trop” par l’ensemble de la population, comme des décideurs. La population n’a jamais décliné à un point tel que l’on puisse dire “ce pont est de trop”, à moins que ladite infrastructure ait déjà été remplacée par une autre, nettement supérieure à bien des points de vue. Aussi, je ne crois pas que la population du grand Québec diminue au point de dire que l’on peut sacrifier un pont, ou ne serait-ce que le service de traversier actuel entre Québec et Lévis. Je suis plutôt du genre à croire que, dans dix ans, si rien n’est fait, ceux qui raillent actuellement contre un éventuel 3e lien seront les premiers à déchirer leur chemise en criant “Pourquoi le gouvernement n’a rien fait pour prévenir cette situation épouvantable?”

Il y a un vieux dicton qui disait que “Gouverner, c’est prévoir”. Or, si l’on recule d’une trentaine d’années au moins, on avait un outil qui s’appelait le recensement. Géré par le gouvernement fédéral, il permettait d’établir combien de personnes vivait dans une région, et permettait de prévoir les infrastructures nécessaires dans un avenir plus ou moins rapproché. Il faut dire qu’à cette époque, la population augmentait encore par les naissances, alors que de nos jours, celle-ci augmente surtout par l’immigration; les demandes de nouvelles infrastructures sont beaucoup moins prévisibles, et d’autant plus immédiates, que les immigrants en ont besoin ici, et maintenant, pas dans 30 ans. La crise du logement actuelle illustre cette situation à la perfection.

Quant à l’argument de l’étalement urbain, souvent utilisé par les anti-3e lien, il faut bien comprendre pourquoi les gens vont s’établir en banlieue; parce que les unités de logement disponibles au centre-ville se font rares, et sont donc hors de prix, d’une part, et d’autre part, ne correspondent pas à ce que les gens recherchent. Par ailleurs, l’étalement urbain a toujours existé, et existera probablement toujours; plus il y a de gens, plus il leur faudra de l’espace pour vivre. Ce ne sont pas toutes les familles qui se sentent bien dans un condo en étage; plusieurs veulent un tant-soit-peu de confort, comme une cour arrière, une piscine, un garage, et quoi d’autre. Les villes-centre ne peuvent plus répondre à cette demande à un coût raisonnable. Et de quel droit ceux qui profitent de ce confort peuvent-ils dire que ce temps est expiré, que tout le monde doit vivre en étage? Pourquoi ne donnent-ils pas l’exemple en s’établissant eux-mêmes en condos?

Si François Legault, et son gouvernement, veulent tenter de récupérer un brin de crédibilité, d’ici les prochaines élections, il faudra que ses paroles ne soient pas que des promesses sans valeur; il devra passer à l’action, déposer des plans sérieux, et les mettre à exécution. Et surtout cesser de promettre tout et son contraire.

Jean-Talon: Legault est échenollé

Nous avons tous été témoins de la victoire imposante du Parti québécois (PQ) lors de l’élection partielle dans la circonscription de Jean-Talon, située dans les secteurs Sainte-Foy et Sillery de la ville de Québec. La candidate de la Coalition Avenir Québec (CAQ), Marie-Anik Shoiry, fut renversée à plus de deux votes contre un par le candidat péquiste Pascal Paradis lundi soir dernier.

Pour que cette victoire survienne, je soupçonne la radio parlée de Québec d’avoir mobilisé les électeurs de Jean-Talon. Ça sent cela, et ce même si les médias mainstream n’en soufflent mot. Je m’explique.

En avril dernier, l’abandon du projet de 3e lien par le gouvernement Legault, projet phare grâce auquel, entre autres, la CAQ a remporté de façon convaincante l’élection générale six mois plus tôt, a été prise littéralement comme une trahison par les partisans de ce projet. Il n’en fallait pas plus pour provoquer une mobilisation à la première occasion, et l’élection partielle dans Jean-Talon s’est présentée sur un plateau d’argent. Mais là, il ne fallait pas se contenter de dire “n’importe qui sauf la CAQ”, parce que les autres partis auraient vu leur nombre de votes augmenter, mais pas suffisamment pour faire perdre la circonscription au parti de François Legault; il fallait canaliser tous les votes de protestation vers un seul candidat, afin que ce dernier puisse gagner, mais sans changer l’orientation du gouvernement, et sans permettre à un parti de se renforcer outre mesure.

Et c’est là que je soupçonne les radios d’avoir proposé de voter pour le PQ; ce parti, en cas de victoire, passerait de 3 à 4 députés. Rien pour changer la gouvernance générale du gouvernement actuel, mais la défaite viendrait dire à François Legault que l’appui de la population ne doit jamais être pris pour acquis.

Maintenant, ce que l’on voit tient presque du théâtre. Le premier ministre, après avoir reconnu la défaite avec une certaine classe, lundi soir, est revenu, le lendemain, avec un point de presse dans lequel il disait que tout allait être revu, incluant le retour du projet de 3e lien. Autrement dit, on a vu un premier ministre qui venait de se prendre un inévitable – et douloureux – coup de pied dans les chenolles – permettez-moi le terme, venir se tordre de douleur devant les journalistes, et supplier les électeurs du grand Québec qu’il ne le refera plus jamais jamais, promis!

Premièrement, François Legault devra comprendre que les électeurs du grand Québec n’ont que faire des belles paroles. S’il veut retrouver leur confiance – et leurs votes, ce n’est pas de beaux discours qu’il devra leur livrer, mais des actes. Le 3e lien devra être complété, tôt ou tard. Et avec le temps nécessaire pour réaliser un tel projet, il vaudra mieux tôt que tard. Si l’on veut prioriser la réalisation d’une véritable autoroute périphérique autour de la grande région de Québec, afin que ceux qui n’ont pas besoin d’aller dans la ville puissent la contourner, il faudra de nouvelles traversées du fleuve. Le lieu idéal avait déjà été prévu; l’échangeur A-40/A-440 est, sur la côte de Beaupré, offre un point de départ merveilleux pour entamer une traversée du fleuve. Les gens de l’île d’Orléans ont besoin d’un nouveau pont, eux aussi; pourquoi ne pas faire d’une pierre deux coups? On permet aux insulaires d’atteindre la rive-nord gratuitement, et on met un péage entre l’île et la rive-sud, question de créer un ticket modérateur.

Ensuite, François Legault est un très mauvais vendeur, quand vient le temps de présenter un projet; prenons à nouveau l’exemple du 3e lien. S’il avait pris sa calculatrice, et pris le temps de comparer le coût du projet avec le coût du nouveau pont Samuel-de Champlain, ouvert il y a quelques années entre Montréal et Brossard, il aurait eu un argument de vente implacable, à savoir que même son projet le plus coûteux (celui avec le gros tube unique, réalisé avec le plus gros tunnelier au monde, au coût de 10 milliards$) était plus économique, en coût par kilomètre, que le nouveau pont Champlain. Évidemment, ce projet, s’il se réalise, ne se pas à l’abri des imprévus, et des dépassements de coût. Par contre, si le chantier est entamé, et avance rondement, les gens de Québec pourront peut-être donner leur appui au parti qui l’aura mis en branle.

Finalement, les souverainistes de la première heure devront retenir leur enthousiasme retrouvé lundi soir; ils devraient se souvenir que René Lévesque, aussi populaire puisse-t-il avoir été, n’a jamais remporté la moindre élection partielle de toute sa carrière politique. De l’autre côté, l’ancienne Action démocratique du Québec remportait assez aisément les élections partielles, mais n’a jamais été plus loin que l’Opposition officielle dans un gouvernement minoritaire. Bref, le PQ n’a maintenant que quatre députés, pas quarante, et que ce fait ne garantit rien pour les prochaines élections générales; après tout, il y a un an, le PQ a obtenu plein de deuxièmes places, pour un grand nombre de votes, mais seulement trois sièges, et la chose pourrait très bien se répéter au prochain scrutin.

Tout cela pour dire que les médias s’époumonnent pour montrer un François Legault échenollé tenter de reprendre la main sur une gouvernance qui ne va nulle part, mais qu’en fait, il reste encore trois ans bien sonnés avant les prochaines élections générales, et qu’en politique, six mois représentent une éternité. Alors prenons le temps de rire de cet épisode loufoque, et attendons de voir la suite des choses.

3e lien Québec-Lévis: C’est le job du MTQ de réévaluer les projets aux cinq ans, non?

Dans un article du 9 juin dernier, sur le site web du Journal de Montréal, signé Patrick Bellerose, on mentionnait que le premier ministre du Québec, François Legault, lors de son point de presse de fin de session, a dit que la décision concernant le 3e lien Québec-Lévis sera révisée à tous les cinq ans. Il souhaitait probablement rétablir le lien de confiance entre son gouvernement et certains électeurs de la rive-sud de Québec, qui furent visiblement outrés par la décision de mettre fin à ce projet.

Il me semble que c’est supposé être le job du ministère des transports (MTQ) de planifier l’agenda des projets à réaliser; déterminer quel projet doit être amorcé en premier, en fonction entre autres de la demande en circulation véhiculaire, élaborer de nouveaux projets, modifier ceux qui sont déjà dans les cartons, j’en passe, et des meilleurs. Évidemment, les politiciens viennent un peu jouer les trouble-fêtes là-dedans, mais bon.

Le MTQ, depuis déjà longtemps, est un monstre qui s’auto-nourrit auprès des politiciens, et n’en fait qu’à sa tête. Je ne me souviens pas d’un ministre qui ait réussi à réformer le MTQ dans son entièreté; le seul qui a tenté de le faire, l’ancien policier Robert Poëti, a été backbenché par son chef, Philippe Couillard. N’allez pas croire que l’actuelle ministre des transports, Geneviève Guilbault, va faire quelque modification que ce soit; son prédécesseur, François Bonnardel, a profité de la dernière élection pour sortir de ce ministère qui l’épuisait.

Le truc, c’est que le gouvernement de François Legault fut un très mauvais vendeur pour ce projet de 3e lien; avec une simple règle de 3, le gouvernement aurait pu prouver que le tunnel le plus cher (celui devant être creusé avec le plus grand tunnelier au monde), en prenant son évaluation la plus élevée, à 10 milliards de dollars, revenait moins cher au kilomètre que le pont Samuel-de-Champlain, qui fut ouvert par le fédéral, entre Montréal et Brossard il y a quelques années à peine.

Vous savez ce que l’on dit, à propos d’un pont, et c’est pareil pour un tunnel; avant de le construire, personne n’en veut, mais une fois construit, tout le monde le prend. Cela me fait penser à la théorie de la circulation induite; c’est clair à qui veut se donner la peine de comprendre que lorsqu’il y a plus de gens entre deux points, il y aura plus de gens qui voudront transiter entre ceux-ci. La question est de savoir si, dans le cas qui nous concerne ici, les gens se sont installés sur la rive-sud avant, ou après la construction du nouveau lien. Comme la migration vers la rive-sud des gens de Québec qui veulent acquérir une propriété est commencée depuis déjà longtemps, il devient facile de conclure que le nouveau lien, peu importe la forme qu’il prendra, viendra combler une partie de la demande qui n’est actuellement pas desservie.

À voir l’état des routes sous la responsabilité du MTQ depuis des décennies, tout porte à croire que les milliards $ investis dans ce ministère se dispersent comme de l’eau dans le réseau d’aqueduc de Montréal. Je dis souvent, à la blague, que l’asphalte utilisé dans les projets de construction, et d’entretien, du MTQ, est biodégradable; quand on constate la situation sous les ponts d’étagement, là où les rayons du soleil mettent plus de temps à assécher les routes après la pluie, je commence à croire que dans mon humour, il y a un brin de vérité.

Tout cela pour dire qu’en ce qui concerne le réseau routier sous la gouverne du MTQ, les québécois n’en ont pas pour leur argent. Et que lorsque Legault mentionne que l’on révisera aux cinq ans la décision d’aller de l’avant avec le 3e lien, il ne fait que réveiller les bonzes du MTQ, et les invite à faire leur job.