Manif du COBP, version 2011: Fallait-il vraiment s’attendre à autre chose?

Mardi dernier, c’était le 15 mars.  Et que se passe-t-il, le 15 mars?  C’est un jour béni par les amateurs de voitures, parce qu’on a le droit de remettre les pneus d’été sur sa bagnole.  Mais encore?  C’est également un jour béni par les amateurs de bisbille!  Eh oui, c’est le jour où la marmaille étudiante, entre autres, a le droit de se fâcher contre les policiers!  Enfin, c’est ce qu’ils tentent de démontrer à chaque année; en 2009, j’avais écrit ce billet, sur la protestation, et sur le grabuge qui en a résulté.  J’aurais pu reprendre le même billet, et le mettre à jour, mais j’ai préféré en écrire un tout nouveau.

Ainsi, cette année n’a pas fait exception; pour les protestataires en devenir (lire “ceux qui n’ont pas encore les moyens de se présenter sur le site de meetings politiques, du genre G20, pour aller y faire du grabuge”), et pour d’autres plus expérimentés (lire “ceux que l’on voit régulièrement autour du Centre Bell lorsque le Canadien remporte une série”), le 15 mars représente une excellente occasion de pratique générale.  Et à chaque année, depuis 1997, le Collectif opposé à la brutalité policière (COBP) organise sa traditionnelle manifestation improvisée, question de bien aiguiser les réflexes – mais surtout de tester les limites de la patience – des policiers en service, ce soir-là.

Bilan de la manif de cette année; 258 arrestations, dont la quasi-totalité (239) se sont soldées par la délivrance d’un constat d’infraction pour avoir entravé la voie publique.  Car il faut comprendre ici que le parcours utilisé par le Comité organisateur de la baston contre la police (COBP) n’est pas communiqué aux forces de l’ordre, contrairement à ce qui se passe pour toutes les autres manifestations; c’est bien sûr ce qui lui donne ce petit côté improvisé.  Mais le fait que la police ne connaisse pas le parcours de la manifestation fait en sorte que ceux-ci ne peuvent pas sécuriser à l’avance le parcours, afin d’éviter des accidents.  De ce fait, les manifestants entravent la voie publique, ce qui constitue une infraction au Code de la sécurité routière (CSR).

Évidemment, certains se sont plaints d’avoir été encerclés pendant plusieurs heures, et ce sans avoir reçu “aucun avertissement” de quitter les lieux au préalable.  C’est du moins ce que rapporte cet article de Josianne Desjardins, de l’agence QMI, citant les propos de Dominic Palladini, manifestant, mais aussi membre de l’Organisme de défense des prisonniers politiques (ODPP).  Cela fait sûrement de lui un expert en arrestation; je présume qu’il était sur les lieux afin de vérifier de visu si les agents du Service de police de la ville de Montréal (SPVM) savaient faire des arrestations tout à fait légales.

Il faut supposer que celles-ci laissent encore à désirer; Sophie Sénécal, porte-parole du Collectif omniprésent des braillards persécutés (COBP), est allée dire à la même journaliste que son organisation réclame que l’enquête publique sur le travail des policiers du SPVM, demandée par rien de moins que le Comité des droits de l’homme de l’Organisation des nations unies (ONU), en 2005 (soit avant même l’affaire Villanueva), soit enfin réalisée.  Madame Sénécal est convaincue que les policiers “font tout en leur pouvoir pour saboter cette manifestation”, toujours selon ce que rapporte l’article.  Cela nous permet donc de croire que les policiers du SPVM sont tous mûrs pour le Tribunal international de La Haye, à tout le moins si l’on se fie à la porte-parole de la Coalition organisatrice du bourbier puérile (COBP).

Une chose m’intrigue, au sujet de cette manifestation; la sympathique Sonia Palato, qui a fait parler d’elle il y a un peu moins d’un an, entre autres dans ce billet, publié sur le blog Écran radar, était-elle sur place, et le cas échéant, portait-elle un beau chandail rose-nanane style pyjama du Canadien de Montréal?

Trêve de plaisanteries, j’ai quelques craintes pour la manifestation… de l’an prochain; en 2012, le COBP fêtera les 15 ans de la tenue annuelle de leur protestation, et tout porte à croire que les participants tenteront de battre des records, qu’il s’agisse du nombre de participants, du nombre d’arrestations, ou encore du nombre de vitrines fracassées.  Peut-être tentera-t-on de battre le record du nombre de policiers blessés!  Bref, on peut s’attendre à un gros party, l’an prochain!

Personnellement, je suis privilégié; d’une part, j’habite à Terrebonne, une ville (j’allais dire “un village”, mais la population dépasse les 100,000 habitants, désormais) dans laquelle tout le monde est “de Terrebonne-humeur”, ce qui signifie qu’il y a très peu de manifestations, et d’autre part, je parviens toujours à m’arranger pour ne pas être à Montréal le 15 mars, à l’heure de la sortie des classes.

WVCS: (2) Des kilomètres qui font mal

Dans cette série:

(1) Une expérience inoubliable(2) Des kilomètres qui font mal(3) Après la douleur, la victoire!(4) Des remerciements particuliers

Évidemment, lorsque l’on s’entraîne comme il le faut, 60 kilomètres en deux jours, sans être facile, est une épreuve qui se fait plutôt bien.  Mais quand on a la mauvaise habitude de tout remettre à plus tard, y compris l’entraînement, il vient un moment où l’on en paie le prix fort.

Et dans mon cas, ce moment arrivait après les 15 premiers kilomètres.  C’était au moment où l’on arrivait au « Pit-Stop #2 », le puits de ravitaillement plus complet, où on pouvait aussi prendre le dîner.  En passant, ces dîners étaient bien équilibrés, et plutôt appétissants.  C’était après le lunch, donc, que les choses se compliquaient, pour moi, et ce pour la simple et bonne raison que j’avais négligé mon entraînement.  Les derniers kilomètres étaient beaucoup plus ardus, les ampoules faisaient leur apparition, et les douleurs aux pieds se faisaient plus intenses.

Lors du parcours du samedi, Paul m’accompagné jusqu’à la fin, alors que je n’ai pas fait appel à l’équipe médicale avant la fin du parcours.  Je me disais que si je retirais mes chaussures, je ne serais peut-être plus capable de les remettre.  Paul a été d’une patience exemplaire; lui qui s’était pourtant très bien entraîné, il a mis de côté son rythme de marche pour m’attendre, et ce malgré que mes pauses, dans les puits de ravitaillement, furent de plus en plus longues.  Je suis allé consulter l’équipe médicale lors de notre arrivée au campement, et on a bien pris soin de mes ampoules.  À part les douleurs aux pieds, le reste allait plutôt bien.

Ce fut différent lors du parcours du dimanche.  Il y avait beaucoup plus de pentes ascendantes, et là, il était clair que de par ma lenteur, je nuisais aux efforts de Paul.  Au moment du lunch, je lui dis que je vais aller consulter l’équipe médicale, pour mes ampoules.  Il me répondit qu’il aimerait plutôt continuer sans moi, afin qu’il puisse reprendre son rythme de marche, parce qu’il y avait beaucoup d’attente, à la tente médicale.  Je lui dis alors de jeter un oeil à mes trucs, le temps que j’aille m’informer.  Mais à ce moment-là, j’ai eu une chance de pendu!  En fait, je me suis présenté au mauvais endroit; il y avait deux tentes médicales, dont une qui se concentrait sur les ampoules, mais je me suis présenté à l’autre tente.  Je demande à la dame si j’étais au bon endroit pour les ampoules, ce à quoi elle me répondit que non, mais qu’elle en faisait quelques-unes « on-the-side », parce qu’il y avait une heure d’attente, à l’autre tente.  Elle a donc traité mes ampoules sur-le-champ, puis je suis allé retrouver Paul, en lui racontant tout cela.  Il me dit alors qu’il va faire « le vide, puis le plein », et qu’il sera prêt à repartir.  De mon côté, je n’ai fait que le plein, et je suis parti… sans lui.

Évidemment, Paul m’a rejoint moins d’un kilomètre plus loin.  Nous nous sommes souhaités bonne chance, et je l’ai laissé aller.

C’était la meilleure chose à faire, dans les circonstances.  D’abord, parce qu’il y avait encore plusieurs pentes ascendantes, et que le rythme de Paul était beaucoup plus rapide que le mien, dans les pentes.  Ensuite, parce que j’ai déjà vécu l’expérience de la course automobile, et que lorsque l’on ne peut pas soutenir le rythme des meneurs, il faut se ranger, hors de la ligne de course (communément appelée « la groove »), et les laisser passer.  À partir du moment où l’on ne peut plus suivre les meneurs, il faut se concentrer sur l’objectif de terminer l’épreuve.  Comprenez-moi bien; le Week-end pour vaincre le cancer du sein n’est pas une course contre la montre, et encore moins une compétition où il faut terminer parmi les premiers.  En ce qui me concerne, ce fut surtout une épreuve face à moi-même.  Face à toutes ces fois où j’ai dit que j’allais faire quelque chose, et que des circonstances, sérieuses ou futiles, ont fait que je n’ai pas accompli ce que je devais faire.  Face à toutes ces occasions ratées de me prouver que je suis quelqu’un de bien.  Face à tous les rendez-vous manqués, parce que j’avais fait des excuses, au lieu de faire des efforts.  Face à ma campagne de levée de fonds, où j’ai eu de l’aide de dernière minute.  Face à mon entraînement, où je n’ai pas fait ce qu’il fallait.  Face à ma préparation générale, qui fut une autre oeuvre d’improvisation.

Cette fois, j’étais face à moi-même, et face à ces douze derniers kilomètres, qui allaient être très difficiles.

Le long de la côte Sainte-Catherine, ça montait, en pente douce, mais ça montait quand même.  Ça doit bien faire un bon kilomètre et demi, que l’on monte.  Puis il faut tourner à gauche, sur la rue Decelles.  Là, en moins de 400 mètres, on a redescendu tout ce que l’on a monté.  Puis on tourne à droite sur Van Horne, et on doit monter.  Encore.  Là, ça commence à faire vachement mal!  La dose de courage que j’ai eu, devant l’immense bannière de l’Hôpital général juif, il y a moins d’un kilomètre, semble déjà épuisée.  Et la rage commence à prendre place.  Je commence à en avoir ras-le-cul.  Je n’aurais qu’à lever la main pour qu’une minivan m’embarque, et m’emmène jusqu’au prochain puits de ravitaillement, mais je ne le fais pas.  Pas cette fois; je me suis engagé, et je vais le faire.  Mais ça fait mal.

Le pire moment survient à l’angle des rues Bernard et Clark.  On doit tourner… à droite!  Non, mais ça ne se peut pas! Le stade est dans l’autre direction!  À ce moment-là, un membre de l’équipe de soutien (ceux qui portent les maillots jaunes) explique à une dame que oui, si l’on passe tout droit, et que l’on monte Saint-Laurent, ce sera plus court, mais on risque, par contre, le rater un puits de ravitaillement, le dernier de l’épreuve.  J’ai décidé de suivre le tracé, et de faire la distance.  Après tout, je me suis engagé, et je dois le faire.  Le parcours descendait un kilomètre, jusqu’au boulevard Saint-Joseph, puis remontait sur Saint-Laurent, avec en prime le dernier puits de ravitaillement.  Contrairement au samedi, les pauses étaient plus courtes, aux puits; je voulais en finir!  Et ça faisait mal!

J’ai changé mon short, et j’ai enfilé le maillot bleu, que l’on m’a remis lors de mon inscription.  Une fois à la maison, je m’apercevrai que j’ai oublié plein de choses, dans ce « sanctuaire », mais sur le moment, j’ai des kilomètres à marcher, encore.  L’écriteau indique 3,1 kilomètres, mais j’ai l’impression qu’il en reste beaucoup plus que cela, tant ils semblent infranchissables.  Cette fois, je laisse passer les marcheurs par groupes entiers.  J’ai l’impression que je n’y arriverai jamais!  En passant sous le viaduc Van Horne, je suis au bord des larmes.  Je suis maintenant convaincu que je vais entrer le dernier dans le stade Uniprix, tellement je laisse passer de marcheurs.  Puis on tourne à gauche sur Beaubien pour reprendre la rue Clark.  À ce moment, un type, qui habite probablement là, me demande combien j’ai marché de kilomètres, jusqu’à maintenant.  Je lui réponds quelque chose comme 58 et demi.  Il lance un « Ohhhhh » d’étonnement; peut-être qu’il comprend pourquoi j’ai l’air aussi exténué.  Mais allez savoir pourquoi, ce type m’a donné une poussée d’énergie.  Un peu plus loin, je suis à sec; je n’ai pas ravitaillé, au dernier puits, je me suis contenté de me changer.  Je m’arrête à un dépanneur, et m’achète une bouteille de Gatorade.  Le type du dépanneur me félicite pour l’effort; une autre poussée d’adrénaline!

Me voilà de retour dehors pour en finir, parce qu’entre les poussées d’encouragement, ça fait toujours mal!

Note: Vous pourrez commenter à la fin du 4e billet.  Merci.

A-19: Le maire de Bois-des-Filion revient à la charge

Le maire de Bois-des-Filion (BDF), Paul Larocque (pas celui de TVA, un autre Paul Larocque), fait parler de lui, une fois de plus, dans un article d’André Beauvais, à la page 7 du Journal de Montréal de ce lundi.  C’est que depuis 15 ans, à titre de maire de BDF, mais aussi à celui de préfet de la MRC Thérèse-de-Blainville, et à celui de porte-parole de la Coalition pour le parachèvement de la 19, Paul Larocque porte une cause.  il s’agit de celle, vous l’aurez deviné, de l’A-19.

Présentement, l’A-19 commence au nord de l’autoroute Métropolitaine, si l’on se fie à la signalisation routière en place, sous la forme d’un boulevard urbain à six voies, qui est, dans les faits, l’avenue Papineau.  Il serait plus juste de parler de sept voies, puisqu’en plus des trois voies dans chaque direction, il y a une voie réservée pour les autobus en direction nord.  Ça va comme cela jusqu’au chemin de fer du CN, au nord de l’avenue Charland; de là, sous le viaduc du CN, qui date de plusieurs décennies, il n’y a plus que deux voies par direction.  Entre la rue Sauvé et le boulevard Henri-Bourassa, il y a l’espace pour une troisième voie de chaque côté, mais des véhicules y sont constamment stationnés.  C’est au nord du boulevard Henri-Bourassa que l’A-19 commence, sur les cartes routières.  Il faut dire que c’est aussi là qu’elle prend enfin la forme d’une autoroute véritable; elle passe sous le viaduc du boulevard Gouin, puis sur le pont Papineau-Leblanc, plus long pont à haubans en Amérique du Nord lors de son ouverture, en 1969.

En quittant le pont Papineau-Leblanc (nom donné pour le lien entre l’avenue Papineau, à Montréal, et le boulevard Leblanc, qui longe l’A-19 entre les boulevards Lévesque et Saint-Martin, à Laval), on passe sous les viaducs des boulevards Lévesque, de la Concorde et de Blois, respectivement.  L’autoroute est en dépression, le long de ce parcours.  Elle remonte à la surface, puis passe au-dessus du boulevard Saint-Martin (route 148), pour ensuite se doter de voies de service, le temps de passer au-dessus de l’A-440.  L’autoroute prend ensuite la forme d’une route à simple chaussée, à deux voies, au niveau du feu de circulation du boulevard Dagenais, ainsi que la désignation de route 335 (depuis l’A-440), et le nom d’avenue Papineau.  Elle traverse ainsi tout le reste de l’île Jésus, jusqu’au boulevard des Mille-Îles, où elle passe de deux à quatre voies, toujours sur une chaussée unique.  Elle emprunte le pont Athanase-David, et continue vers le nord à travers Bois-des-Filion, où elle devient le boulevard des Laurentides.  Au nord de l’intersection du chemin Adolphe-Chapleau (route 344), elle passe à nouveau de quatre à deux voies, puis emprunte le plus à l’ouest des quatre viaducs qui surplombent l’A-640, viaducs qui furent construits en prévision de deux chaussées principales, et de deux autres, pour les voies de service.

Si l’on revient à l’article, on apprend que l’actuelle route 335, à Laval, a été conçue pour accueillir 15,000 véhicules par jour, mais en reçoit au moins trois fois plus, selon Jacques Chagnon, responsable du réseau autoroutier du grand Montréal, au MTQ.  Le maire Larocque parle, quant à lui, « d’au moins 60,000 voitures par jour, soit 10,000 de plus que sur l’autoroute Bonaventure, à Montréal ».  Un tel achalandage cause son lot de problèmes; en plus des 96,000 tonnes de CO2 par année, la circulation est tout simplement infernale, lors des heures de pointe, à l’intersection du chemin Adolphe-Chapleau, qui constitue la rue principale de BDF.  Le MTQ, qui a encore une fois tenté de sauver son image, a construit une bretelle d’entrée, de la route 335 nord vers l’A-640 est, question d’éviter la congestion à l’intersection des bretelles d’entrée/sortie de l’A-640 est, et devrait, en principe, construire une autre bretelle directe, vers l’A-640 ouest, cette année.

Le plus comique, c’est que les approches des quatre viaducs furent complétées en même temps que les viaducs eux-mêmes, soit en 1975, et que celles-ci avaient eu tout le temps de se compacter; lors de la construction de la nouvelle bretelle, on a « grugé » les accès aux viaducs, du côté sud.  Résultat: En plus de devoir reconstruire, et donc de laisser se compacter, les accès aux viaducs, au moment où l’on se décidera à aller de l’avant avec l’A-19, le fait d’avoir creusé la butte jusqu’au bord du viaduc le plus à l’est risque de déstabiliser la première travée de celui-ci!  Encore une fois, le MTQ a fait fort!

Depuis le temps que tout le monde parle de la gestion à courte vue, au MTQ, c’est là une nouvelle preuve de celle-ci.  L’affaire du viaduc de la Concorde n’aura donc donné aucune leçon aux « in-gné-nieurs » du MTQ; on fait n’importe quoi, et on réparera les dégâts après!