Chanceux, les transsexuels; la RAMQ s’occupera de la facture!

Selon un entrefilet publié sur le site web LCN, ce lundi, les transsexuels pourraient profiter de certains assouplissements, au niveau de la loi provinciale, afin que la chirurgie de changement de sexe soit désormais remboursée par le ministère de la santé.

Si cette nouvelle est très stimulante pour les transsexuels, qui pourront ainsi éviter de payer les frais de l’opération, qui varient de 18,000 à 45,000$, selon le processus effectué, il s’agit définitivement d’une moins bonne nouvelle pour les payeurs de taxes et d’impôts.  Évidemment, il ne s’agit que de quelques opérations par année, pour l’instant, mais quelle tangente prendra le nombre de chirurgies de changement de sexe, maintenant que la RAMQ va financer la chose?

Comme nous le savons tous, cela fait partie de la nature humaine de gaspiller ce dont on peut utiliser à satiété.  Nous le constatons par la consommation d’électricité des québécois, d’ailleurs; elle double pratiquement celle des autres canadiens.  Et encore; l’électricité n’est pas tout à fait gratuite!  On le voit aussi dans les statistiques du nombre d’avortements; on disait récemment qu’une grossesse sur trois, dans le grand Montréal, se termine par une interruption volontaire.  Si le Dr Pierre Brassard mentionne, dans la vidéo 3, jointe au reportage, que seulement cinq ou six personnes se font opérer, sur une base privée, au Québec, j’ai l’impression que maintenant que la RAMQ va défrayer les coûts de la chirurgie, ce médecin spécialisé aura besoin de quelques collègues, pour lui prêter main-forte.

Et pendant ce temps, vous devrez toujours payer pour les soins dentaires – sauf la chirurgie buccale – de vos enfants de 10 ans et plus.  Mais avouez que c’est rassurant de savoir qu’ils pourront, dès l’âge adulte, changer de sexe à nos frais.

Avortement gratuit en clinique: Nouvelle méthode de contraception

Le site de nouvelles LCN rapporte que le gouvernement du Québec s’est conformé à un jugement de la Cour supérieure, lequel enjoignait le gouvernement à garantir la gratuité des avortements en clinique spécialisée, alors qu’auparavant, les femmes qui allaient dans de telles cliniques devaient débourser jusqu’à 400 dollars en frais de procédure. Le jugement faisait suite à un recours collectif de quelque 45,000 femmes qui, depuis 1999, ont dû payer de tels frais en clinique spécialisée pour se faire avorter. Les avortements, en CLSC ou dans les hôpitaux, ne demandaient quant à eux qu’une simple présentation de la carte d’assurance-maladie.

Dans cet autre cas, le gouvernement s’arrange encore pour s’occuper de femmes irresponsables qui préfèrent se faire avorter sur le bras des contribuables en cas de grossesse surprise plutôt que de prendre leurs responsabilités et de prendre la pilule, ou d’autres méthodes contraceptives. De là à déclarer que l’avortement est devenue, dans notre société distincte, une nouvelle méthode contraceptive, il n’y a qu’un pas, que le ministre de la santé, Philippe Couillard, ne fera certainement pas, de peur de provoquer l’opinion publique – et d’augmenter sensiblement le nombre d’avortements – mais que moi, je n’hésiterai pas une seconde à faire.

Pas parce que je refuse qu’une femme, financièrement défavorisée, victime d’une agression sexuelle, et qui se retrouve enceinte suite à cet acte, ne puisse pas se faire avorter gratuitement, ce que je trouve raisonnable, puisqu’il s’agit là d’un véritable cas de grossesse non-désirée, mais plutôt pour dénoncer encore une fois le fait que je paie – malgré moi – pour quelque chose que je ne veux pas. Pour dénoncer le fait qu’une femme qui gagne 100,000$ par année puisse aller se faire avorter dans une clinique spécialisée, tout simplement parce que le « timing » n’était pas bon pour qu’elle tombe enceinte, et que ce soit moi, qui gagne quatre fois moins, qui paie la note. Ce sont des exemples comme celui-là qui illustre le côté sale de l’universalité. Le problème, dans mon exemple, est-il dû au fait que la femme gagne 100,000$ par année? Pas du tout. Il est dû au fait que le gouvernement ait adopté une loi qui lui permette de le faire en toute légalité, au nom de l’universalité des soins. Il est là, le problème. Un système de santé comme le nôtre devrait fournir des soins essentiels à la vie, comme des traitements contre le cancer, pour lesquels les listes d’attente montrent des délais qui se chiffrent en mois, sinon en années, alors qu’une femme peut aller se faire avorter gratis.

Je serais curieux de connaître les délais d’attente pour un avortement. Ce n’est pas compliqué; il n’y en a pas! Parce qu’il existe des cliniques spécialisées en avortement, qu’une femme peut prendre rendez-vous, et aller se faire avorter sans engorger les salles d’urgence. Ça, c’est correct. Par contre, ouvrir une clinique spécialisée en traitement contre le cancer, où l’on peut prendre rendez-vous, et aller se faire traiter en payant de sa poche, c’est de la médecine à deux vitesses, pis ça, y faut pas! Alors pour éliminer la médecine à deux vitesses, on va mettre les avortements en clinique spécialisée gratis pour tout l’monde! Vive la liberté sexuelle! Pis si tu tombes enceinte, ma belle, c’pas grave, tu te feras avorter, c’est gratis!

Pis nous autres, les pauvres caves, on paie!

Oui, on paie! Parce que même si le gouvernement vous dit « Allez-y, c’est gratis! », dans les faits, ce n’est pas vraiment gratis. Il y a quelqu’un, quelque part, qui paie, et ce quelqu’un, c’est le contribuable, le payeur de taxes. Celui qui travaille, et qui paie des impôts, et qui en plus, si ses revenus sont suffisamment élevés, paiera une contribution supplémentaire pour le fonds des soins de santé. C’est à même ce fonds que le gouvernement paiera la clinique qui procédera à l’avortement.

À mes yeux, l’avortement ne devrait tout simplement pas être gratuit, ni en clinique spécialisée, ni en CLSC, ni en centre hospitalier. Sauf, évidemment, lors de cas très spécifiques, comme pour une femme victime de viol, ou encore si la grossesse met en danger la vie de la femme. Pas que je sois contre l’avortement; c’est une décision que seule la femme – et non pas le gouvernement – doit prendre, parce qu’elle aura à vivre avec sa décision, et avec les conséquences de celle-ci. Mais parce que la femme doit également composer avec les conséquences de ses propres gestes. Par exemple, si je m’achète une voiture, c’est à moi que revient la responsabilité de l’entretenir, et non pas à l’état. C’est pareil pour la femme; si elle prend la décision d’avoir des relations sexuelles, et qu’elle tombe enceinte suite à celles-ci, ce n’est pas à l’état d’assumer l’arrêt volontaire de sa grossesse. Elle doit agir de façon responsable, et assumer les conséquences de ses propres décisions.

Elle pourrait toujours se faire rembourser les frais de son avortement par le type avec qui elle a eu des relations sexuelles, mais ça, c’est une autre histoire.

MISE À JOUR – 20 janvier 2008, à 4h30

Le grand Charles, dans son blogue empreint de sarcasme, nous montre sur quoi il est tombé, du côté de la mère patrie. Pas vraiment mieux qu’ici, finalement. Même pire.

Nomination de juges: Il fallait s’y attendre

Alors que les libéraux de Stéphane Dion peaufinent encore leurs trucs pour garder le gouvernement de Stephen Harper en selle malgré leur « opposition » au discours du Trône, ils trouvent d’autres chevaux de bataille pour déchirer leurs chemises à la Chambre des communes. Ils dénoncent la nomination de certains juges, dont Lawrence O’Neil, ancien député conservateur, à la Cour suprême de la Nouvelle-Écosse, Bruce McDonald, autrefois responsable du financement des conservateurs en Alberta, Brian Richard Bell, qui fut président de la campagne à la direction de Stephen Harper au Nouveau-Brunswick, et Jacques Léger, qui a été président du parti progressiste-conservateur.

Le ministre de la justice, Rob Nicholson, a mentionné que les 118 nouveaux juges, dont 37 sont bilingues, et parmi lesquels on retrouve une quarantaine de femmes, le premier juge noir à la Cour supérieure du Québec, et le premier juge autochtone à la Cour fédérale, « sont issus de secteurs divers et sont tous talentueux ».

Les libéraux accusent donc le gouvernement d’essayer de « remplir les tribunaux de juges conservateurs pour renverser la donne sur des enjeux comme l’avortement », parce que Lawrence O’Neil aurait déclaré aux Communes, à l’époque où il était député, que les femmes enceintes « n’ont aucun droit de contrôler leur propre corps ». Évidemment, on peut ne pas être en accord avec des propos tenus sous la protection de l’immunité parlementaire. Mais ce que les libéraux ont « oublié », par contre, c’est qu’à l’époque où ils étaient au pouvoir, leur chef du temps, Jean Chrétien, ne s’est pas privé pour nommer nombre de ses « amis » à divers postes de juges, de hauts fonctionnaires, etc. Alors pour les dénonciations, ils peuvent toujours repasser, à mon humble avis.