Cafouillage de l’A-13: À part trouver des coupables, que devrait-on faire?

Pour ceux et celles qui étaient sur la planète Mars, la semaine dernière, précisons d’abord que l’on définit comme le désormais célèbre “cafouillage de l’A-13” la période comprise entre la soirée de mardi, 13 mars 2017, et le lendemain, mercredi 14 mars, en avant-midi, période au cours de laquelle environ 300 véhicules sont demeurés coincés sur l’autoroute 13, sans aucune ressource, alors que la tempête, qui a laissé quelque 39 centimètres de neige sur Montréal, faisait rage.  Une enquête externe, confiée à monsieur Florent Gagné, lui-même ancien sous-ministre des transports, sera effectuée afin de savoir qu’est-ce qui n’a pas fonctionné correctement.

Ces jours-ci, les médias soulignent très fort la non-coopération alléguée de deux conducteurs de camions lourds qui auraient refusé de payer les 1800$ d’une éventuelle facture de remorquage, prétextant que leurs véhicules étaient en parfait état de fonctionnement, le tout dans le but bien avoué d’en faire les coupables de l’affaire.  Parce que dans notre société distincte, comme dans toutes les autres, d’ailleurs, il faut un, ou des coupables pour tout ce qui dérape.  Ces deux types disaient que si la route était déneigée convenablement, ils pourraient rouler sans aucune aide extérieure.  Or, le déneigement de cette section de l’A-13 était confiée à la firme Roxboro Excavation; mentionnons ici que c’est la seule section d’autoroute de tout le grand Montréal qui est déneigée par un entrepreneur privé, d’une part, et d’autre part, que la famille Théoret, propriétaire de la firme, sont de bons contributeurs à la caisse du parti libéral au pouvoir.

Mais avant de tirer des conclusions hâtives, il faudra laisser monsieur Gagné, et ses enquêteurs, faire leur travail.  Parce que l’on dit qu’en plus de cela, la Sûreté du Québec (SQ), qui a juridiction sur les autoroutes, a aussi dormi sur la switch, et que les pompiers du Service de sécurité incendie de Montréal (SSIM) ont fini par prendre l’initiative de se rendre eux-mêmes sur place.  Qui dit vrai, qui déforme la vérité à son avantage, qui tente de tirer parti de tout cela, et qui tente de se sauver par la porte d’en-arrière? Bref, une enquête sera la bienvenue.  Mais entre temps, y a-t-il des choses que l’on pourrait faire, peu importe le chapeau que l’on porte, pour que de tels cafouillages ne se reproduisent plus?

Il y a d’abord les médias; malgré que les prévisions météo proviennent toutes d’Environnement Canada, les médias interprètent celles-ci à leur façon, afin de tantôt convaincre tous leurs auditeurs/téléspectateurs que la fin est proche, tantôt de les rassurer que l’hiver va finir par se terminer un jour, le tout en fonction des prévisions, et des cotes d’écoute du moment.  Combien de fois les réseaux sociaux ont-ils relayé, depuis les sites des médias de masse, que la tempête du siècle était à nos portes, alors qu’il ne tombait même pas de quoi sortir la pelle?  On applique le mot “tempête” dès que les précipitations dépassent les 3 centimètres de neige, et que le vent va souffler à plus de 10 kilomètres à l’heure.  Il faudrait garder les termes dramatiques pour les grandes occasions, genre plus de 40 cm de neige, et plus de 70 km/h de vent.  Ainsi, les gens pourraient se préparer au pire quand le pire s’annonce, et continuer à vivre normalement le reste du temps.

Les autorités, les entrepreneurs, et les autres responsables de la sécurité, quant à eux, peuvent se compter chanceux, en ce sens que les phénomènes météo ne prennent jamais naissance ici; ils arrivent d’ailleurs.  En fait, trois corridors principaux nous amènent les systèmes météo que nous vivons; celui du nord (le nord de l’Ontario, la baie James, Matagami, Rouyn-Noranda, Val-d’Or), le corridor de la côte de l’Atlantique (la Virginie, Washington, New York, Boston), et finalement, le plus courant, le corridor du fleuve Saint-Laurent, et des grands lacs (Chicago, Detroit, Toronto, Ottawa/Cornwall).  Il y a sûrement des services comparables à notre 511 dans ces juridictions; serait-il possible de contacter ces services, afin d’avoir une idée précise de ce qui se passe sur le terrain, et ainsi se préparer en conséquence?  Quand le gars de T-O te dit qu’ils sont en train de l’échapper, tu fais rentrer toutes tes équipes, parce que la tempête va être solide!  Me semble que ce n’est pas tellement compliqué!  Ainsi, tout le monde serait sur ses gardes, et serait prêt à intervenir au besoin.

Mais bon, je dois comprendre que nous formons une société distincte, qui a l’expertise des tempêtes hivernales.  Ce n’est sûrement pas un minable chauffeur de camion qui pourra leur montrer comment se préparer à traverser une tempête.

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A-50 (2011): Partie 1 – À la route 321

Veuillez noter que le présent billet a été divisé en deux parties, compte tenu d’un nombre élevé de photos.  La division a été faite selon deux contrats de construction distincts, et non pas pour obtenir un nombre égal de photos.

Après avoir survécu aux dangers du secteur du chemin Saint-Hyacinthe, je me suis dirigé vers la route 321, afin de voir l’avancement des travaux, à cet endroit.  Et effectivement, les travaux sont plutôt avancés.

L’A-50 vers l’est, depuis le viaduc de l’échangeur.  À cause de l’aspect montagneux du paysage, on a construit l’échangeur de la route 321 sur une espèce d’extension du chemin de la côte des Cascades.  Au premier coup d’oeil, le tout peut sembler bizarre, mais lorsque l’autoroute sera ouverte, et que l’on verra toute la signalisation, tout deviendra simple.

Ici, c’est l’A-50 vers l’ouest, toujours depuis le même viaduc.  Comme on peut le voir, c’est presque complété; les glissières de sécurité sont en place, les deux types de signalisation aussi, de même que l’asphalte, à tout le moins la couche de base.

Ça, c’est le viaduc de la route 321, vu du dessus.  On voit bien le panneau, muni de feux clignotants, qui signale que le « deux-dans-un » est – ou plutôt sera – à 1 kilomètre du pont.  Sur l’A-50, nous regardons vers l’est.  Si vous vous demandez pourquoi la signature de la photo n’est pas en bordure, regardez un peu au-dessus de celle-ci (cliquez dessus, pour la voir en grand format), et vous verrez l’infâme intimidateur, envoyé par les gens de la place, pour épier tous mes gestes.  Pour fins d’identification, ainsi que pour simplifier le texte, nous l’appellerons « le chien ».

Nous voyons maintenant la route 321, vers le nord, depuis le viaduc de l’A-50,…

…alors que nous voyons la même route, mais cette fois vers le sud.

Nous avions beau n’être que le 29 octobre, mais il n’en demeure pas moins que ce jour-là, il ne faisait vraiment pas chaud.  À preuve, cette formation de glace, qui persistait, même en fin d’après-midi, à 15h50.

Bon, alors vous savez maintenant que la sortie, vers la route 321, qui mène à Papineauville, et Saint-André-Avellin, est la sortie 203.

Voilà donc encore cet intimidateur qui me devance continuellement.  Dès que je voulais l’approcher, il se poussait, et restait à peu près à cette distance.  Ce qui n’était pas mauvais en soi, car malgré qu’il portait un foulard au cou, il avait toutes les apparences d’un véritable sac à puces!  Je préfère qu’il reste à distance, finalement.

Je vous le dis, pas moyen d’avancer (j’allais vers l’est, à ce moment) sans que le chien soit devant moi!  Heureusement qu’il gardait ses distances!

Je ne sais pas quelle est la firme de construction qui a réalisé ce tronçon de l’A-50, mais elle a un moyen bien à elle de signaler les limites de son chantier; deux panneaux à damier, installés dos-à-dos, tout près de la limite des travaux qu’elle a complété.  Vue vers l’est,…

…et vue vers l’ouest.

Et au kilomètre 204, c’est fini.  On change de contrat, et on change aussi de partie.

Je me suis rendu un peu plus loin, vers l’est, dans la partie qui en était encore à l’étape du terrassement.  Je vous montrerai les images dans la deuxième partie de ce billet, bientôt disponible à vos yeux.

A-50 (2011): L’arrivée à Montebello

La dernière fois qu’il fut question de l’A-50 (je sais, il y a trop longtemps), nous arrivions tout près de la fin actuelle de la section est, à la hauteur de Notre-Dame-de-Bonsecours, la municipalité sise juste au nord de Montebello.  Les premiers panneaux de la sortie 210 étaient à portée de vue, et l’on croyait à une fin temporaire normale, pour une super-2, alors que vous, lecteurs du Blogue, avez sûrement pensé que l’on ne se rendait pas jusqu’au bout dans le même billet tout simplement pour ne pas faire un billet trop lourd, pour cause de trop de photos.

Mais si les lecteurs assidus du Blogue, ainsi que les locaux, les utilisateurs de l’A-50, et ceux qui suivent la construction de cette super-2, sont au courant d’un léger détail, dans la construction de la route, pour tous les autres, nous avons une petite surprise.

Depuis ce point de vue, au viaduc de la côte Angèle, tout peut sembler normal; deux voies sur une seule chaussée, qui se séparent pour la sortie 210, et la fin temporaire.  Mais regardez bien.

Pas de panneau jaune, avec le numéro de sortie, à l’horizon, ni d’autres indications, sinon tout au loin.  Eh non, ce n’est pas encore la fin, mais plutôt ce que j’appelle communément un “deux-dans-un”!  À partir de ce point, l’autoroute 50 a bel et bien deux chaussées distinctes!  Vous ne me croyez pas?

Eh bien voyez, maintenant!  Pour ma part, je trouve que cela ressemble étrangement à une autoroute normale, vue de ce point!  C’est au kilomètre 212, et on termine à la sortie 210!

Cela nous donne donc un peu moins de deux kilomètres d’autoroute en bonne et due forme, avant de sortir vers la route 323.

Bon, voilà!  Nous y arrivons, à la sortie!  Le grand panneau vert a beau utiliser la nouvelle police Clearview, les proportions sont toujours aussi mal foutues, surtout au niveau de la dernière ligne (numéro de sortie au beau milieu du panneau).

Nous voyons bien la rangée de balises, bien plantées à même l’asphalte, de façon à permettre l’infiltration d’eau, sous celui-ci (eh oui, le mot asphalte est masculin!), et la déformation de la structure, qui produira plein de jolis nids-de-poule, au cours des années à venir.

Voici la raison pour laquelle nous avons deux chaussées distinctes, ici.  Si vous vous souvenez des photos du viaduc qui surplombe la route 323, que l’on voyait toujours d’en-bas, et qui était si haut, eh bien grâce au zoom de mon appareil, vous le voyez maintenant de dessus!  Enfin, vous le voyez un peu.

Le viaduc fait partie d’un passage particulièrement élevé de l’autoroute, qui connaîtra son paroxysme quelque part entre la route 323 et la route 321, à quelques kilomètres plus à l’ouest, le long du dernier tronçon à être ouvert à la circulation, quelque part à l’automne de 2012.  À moins, bien sûr, que les plans changent, ou que des imprévus surviennent.  On n’a qu’à consulter la section des communiqués de la page du prolongement de l’autoroute 50, sur le site du MTQ, pour se rendre compte que des engagements politiques, ça peut devenir assez élastique!

Enfin bref, on a décidé, au MTQ, de construire les deux chaussées de ce passage élevé d’un seul coup, question de ne plus avoir à retoucher (lire: à dynamiter) les environs une deuxième fois, compte tenu des défis à relever.  Le tronçon à deux chaussées se poursuivra jusqu’à environ un kilomètre à l’est de l’échangeur de la route 321.  Et vous verrez des images de cet échangeur dans un prochain billet.

A-35 (2011): Ça avance… un peu!

Les habitués du Blogue se souviennent de mon dernier passage sur les chantiers de l’autoroute 35, à Saint-Alexandre, et Saint-Sébastien, quelque part en 2010.  Sur certaines de ces sections, bien peu de choses ont changé; les chaussées sont toujours sur le gravier, et on a rien fait au niveau de la montée de la Station, à Saint-Alexandre.  Par contre, à d’autres endroits, le long de ce grand projet, les choses bougent; on est à construire l’échangeur, au sud du secteur Iberville, tout près des installations de la firme Soleno.  Et à Saint-Sébastien, l’échangeur de la route 133 est presque complété!

Quand on roule sur la route 133, en direction nord, on ne peut manquer cette vue, à environ un kilomètre du village de Saint-Sébastien.  Il reste bien quelques trucs à fignoler, mais pour l’ensemble de l’ouvrage, l’échangeur est pratiquement complet.

Dans l’axe même de l’A-35, cela semble encore plus évident.  Bon, pas particulièrement quand on regarde vers le sud, puisque dans cette direction, rien n’est encore commencé.  Il faut spécifier que sur le site web du MTQ, on prévoit l’ouverture de cette section, entre la route 133 et la frontière américaine, qu’en 2017!

Quand on regarde vers le nord, depuis l’extrémité sud, nous voyons que la forme est définitive; même l’asphalte y est!

Le viaduc, en direction nord, sur l’A-35, est pratiquement terminé, et il en est de même pour celui en direction sud.

Ici, nous voyons que l’asphalte s’arrête au bas du promontoire.  Il est donc facile de croire que l’échangeur fait partie d’un contrat distinct.  En passant, si je vous dis que j’ai roulé dessus, entre Saint-Alexandre et ce point, c’est tout à fait plausible; d’ailleurs, nous voyons les phares d’un véhicule qui fait pareil!

Ces photos furent prises le 22 octobre dernier.  J’aurais bien voulu en prendre davantage, mais la pile de mon appareil était pratiquement morte, et mon onduleur, l’appareil qui me permet de brancher des appareils domestiques dans ma bagnole, m’a fait faux bond!  Je m’en suis donc tenu au strict minimum!

Je tenterai de trouver du temps pour retourner dans le secteur, avec des piles fraîchement chargées, cette fois!  Je trouverai sûrement quelques minutes, puisque l’ouverture de la section Iberville – Saint-Sébastien n’aura lieu qu’en 2013!

A-50: Pourquoi pas un mur New Jersey, en attendant la « vraie » autoroute?

Nous le savons tous, et le reportage de Martin Gauthier, de la SRC Ottawa-Gatineau, réalisé en décembre dernier, nous l’a démontré, la nouvelle section en super-2 de l’autoroute 50, en Outaouais, ouverte en novembre 2008, n’est pas sécuritaire.  Enfin, pas plus que ne l’est la première section en super-2 de l’A-50, entre Mirabel et Lachute.  Sur l’une comme sur l’autre, on compte les morts à chaque année.  À l’est des grands chantiers, on expérimente la bande rugueuse médiane, avec plus ou moins de succès, sur environ 43 kilomètres.  Pendant que nous sommes dans les expériences, pourquoi ne pas essayer un mur de type New Jersey?

Ici, une courte section de mur New Jersey protège les piétons qui utilisent le trottoir central.

On voit ici un exemple de deux installations distinctes de murs de type New Jersey.  Au premier plan, une installation permanente, à laquelle une clôture grillagée et des lampadaires furent ajoutés, et plus loin, un mur temporaire du même type, placé là pendant des travaux de rénovation du pont.

Section de bout d’un mur de type New Jersey.

Les sections du mur sont emboîtées l’une dans l’autre, lors de l’installation.

Deux rails métalliques, dont les formes se complètent, sont coulés dans le béton des sections de mur, afin de permettre de les emboîter.

Les deux rails métalliques, plus en détail.  Leur forme complémentaire font que le mur demeure uni, même sous la force d’un impact.

Ce mur de béton, construit en section emboîtables, pourrait très bien faire le travail, sur l’A-50, en attendant que la “vraie” autoroute, à savoir la seconde chaussée, soit terminée.  Contrairement à la bande rugueuse, qui n’offre qu’une séparation virtuelle, à peine plus sécuritaire qu’une ligne peinte sur la chaussée, le Jersey, comme on l’appelle communément, séparerait physiquement les voies de la route, empêchant ainsi les collisions frontales, qui représentent les impacts les plus meurtriers.  De plus, jumelé avec le panorama impressionnant de la vallée de la rivière Gatineau, un tel aménagement donnera à l’autoroute un air de ressemblance avec la « Styles Bridges Highway », cette section de l’Interstate 93, qui traverse le parc Franconia Notch, dans le New Hampshire.

Évidemment, on viendra nous dire qu’un tel mur, sur des kilomètres de long, coûtera cher, et que le gouvernement n’a pas d’argent.  Toutefois, si l’on compare le coût d’un mur de type New Jersey à celui de l’indemnisation de nombreux blessés graves, annuellement, par la SAAQ, le mur devient, à toutes fins pratiques, un investissement rentable.  Et comme une telle installation permettra de réduire considérablement le nombre de morts sur l’A-50, un tel ouvrage pourra même devenir “électoralement payant”, pour le ministre qui prendra la décision d’aller de l’avant.

Bref, voici, encore une fois, un peu de matière à réflexion, pour les bonzes du MTQ.