Au-delà de l’indignation,… il y a l’action!

Bon, je suis convaincu que vous, comme moi d’ailleurs, êtes indignés de ce que vous entendez à la commission Charbonneau, et particulièrement dans l’épisode des syndicats, et de la relation de la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) avec certains membres du gouvernement actuel.

À ce sujet, l’animateur de radio et auteur Éric Duhaime a publié une lettre ouverte sur le site web de La Presse, ce matin, lettre intitulée “Au-delà de l’indignation”.  Il y relate ses états d’âme au sujet de la situation actuelle, de la commission Charbonneau, des liens entre le monde interlope et les grands syndicats.  Il conclut en disant “C’est bien beau et légitime d’être dégoûté par les témoignages de Jean Lavallée ou de Michel Arsenault devant la juge France Charbonneau. Mais il faudra un jour qu’un élu brise la loi du silence et ait le courage de proposer une solution durable au problème endémique de la corruption et de la collusion dans l’industrie de la construction. Sinon, l’actuelle commission d’enquête n’aura été qu’un vaste subterfuge.”  Je respecte Éric Duhaime, et j’ai bien aimé sa lettre ouverte.  Mais il faut aller au-delà de cela.  J’ai soumis à mon tour une lettre ouverte à La Presse, dans le but qu’elle soit publiée sur le site web du quotidien, à défaut de l’être dans ses pages papier.  Juste au cas où l’équipe éditoriale déciderait de ne pas la publier du tout, en voici le texte intégral.

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Au-delà de l’indignation,… il y a l’action!

J’ai du respect pour Éric Duhaime, auteur et animateur de radio, et j’ai bien aimé son texte, intitulé « Au-delà de l’indignation », publié en ces pages. Mais pour aller au-delà de l’indignation, quand on constate que les partis actuels ne font rien, il faut avancer une autre solution politique.

C’est vrai que les chefs des partis actuellement représentés à l’Assemblée nationale sont très timides à avancer des solutions pour régler le problème qui mine la productivité sur les chantiers de construction, et qui fait que les travailleurs sont pratiquement les otages des centrales syndicales. C’est vrai aussi que quarante ans après la commission Cliche, les noms ont changé, mais le système est resté, comme le dit monsieur Duhaime au sujet des rackets entre le crime organisé et les syndicats. Mais une chose est claire; pour changer les lois, il faut d’abord se faire élire à l’Assemblée nationale. Et comme les partis actuels ne sont pas très chauds à faire des changements, il faudra donc créer un autre parti.

À l’été de 2010, une demi-douzaine de militants de droite, dont Éric Duhaime, ont fondé le Réseau Liberté Québec (RLQ), dont l’un des buts était de réseauter les tenants de la droite économique au Québec, et de faire connaître au grand public les idées dites de droite. Nous savons tous que le fait de se dire de droite, ici, relève pratiquement de la maladie honteuse, tant les élites du Québec ont détruit tout l’héritage tiré des années de Maurice Duplessis, époque que l’on n’a pas hésité de qualifier de « Grande noirceur » (comme si l’époque précédente des libéraux Taschereau et Godbout fut d’une grande clarté!), parce qu’il pratiquait le « patronage », comme on disait à l’époque. Loin de moi l’idée de dire que Duplessis était parfait, mais force est de constater que les dirigeants que le Québec a eu depuis la mort de Duplessis, tous partis confondus, sont également très loin de la perfection. La dette qu’ils ont laissé à la province en représente une preuve éloquente.

Donc, nos militants de droite se sont réseautés, et se sont réunis, entre autres, à quatre reprises, lors de meetings à Québec (octobre 2010), Montréal (avril 2011), Lévis (mars 2012), et Trois-Rivières (mars 2013). Nous réservent-ils un autre « rendez-vous » en mars 2014, que nous n’en savons rien pour l’instant; leur site web fait encore la promotion de celui de Trois-Rivières! Mais en bout de ligne, tout ce réseautage, et toutes ces rencontres, se sont soldées par quoi? Quelle fut la suggestion du RLQ lors des dernières élections? Quel parti le RLQ voyait-il alors, et voit-il aujourd’hui, comme le meilleur porteur de ses idées? « Mott, la tombe », comme on disait dans Séraphin, autrefois! Ou comme on dit aujourd’hui, « Zéro, pis une barre »!

Cet exercice, qu’est le RLQ, a-t-il servi à autre chose qu’à échanger entre amis, à prendre une bière ensemble, et à refaire le monde? Pas pour l’instant! Si Éric Duhaime veut vraiment que les choses changent, au Québec, il doit nous montrer le chemin, il doit nous dire quel est le parti qui changera les choses. Quitte à le fonder lui-même!

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Le dernier communiqué de presse, sur la liste des communiqués du site du RLQ, date du 14 février 2013.  Est-ce à croire que le RLQ est mort de sa belle mort, ou encore est-il juste en hibernation?  Il reste que tant et aussi longtemps que les porte-parole de la droite économique se contenteront de quelques apparitions dans certains médias, toujours les mêmes, ils ne feront que prêcher à des convertis.  Il faut que le message traverse les frontières du “déjà vu”, et atterrisse aux heures de grand écoute.  Par quel moyen?  Je l’ignore totalement!  Mais il faudra, d’une façon ou d’une autre, que le cercle fermé de la droite s’ouvre beaucoup plus, et se montre au grand jour.

Caméras aux feux rouges: En Californie, plusieurs sont à l’arrêt!

Ceci est la traduction d’un article de Steve Scauzillo, du San Gabriel Valley Tribune, et publié le 21 janvier dernier à 17h34, heure du Pacifique, sur le site web du Los Angeles Daily News.  Je mettrai les traductions de noms d’organismes, les explications, etc., bref tous les trucs que j’ajouterai moi-même, en italique, et entre parenthèses.  Pour lire la version originale anglaise de l’article, vous n’avez qu’à cliquer sur ce lien.

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Les caméras aux feux rouges sont arrêtées

Les caméras aux feux rouges – appareils controversés d’aide à l’application de la loi, qui peuvent soutirer jusqu’à 500$ d’amende pour des infractions mineures, comme tourner à droite illégalement à un feu rouge – voient leur champ d’action graduellement diminuer, pour éventuellement s’éteindre.

Pour la première fois depuis leur introduction, dans les années 1980, les statistiques démontrent une baisse importante du nombre de villes, et de comtés, qui utilisent des systèmes de photo-détection.  Toutefois, plusieurs petites villes s’accrochent à ces programmes, dans le but de maintenir les hausses de revenus qu’ils ont créé.

Selon un rapport sur les caméras aux feux rouges, non-encore rendu public, par la Reason Foundation, le nombre de communautés aux USA utilisant ces systèmes est tombé d’environ 700, en 2011, à 500 à la fin de 2013.

En Californie, 60 villes et comtés ont mis fin à leurs programmes de caméras aux feux rouges, soit davantage que le nombre d’administrations qui y ont recouru – environ 51, selon Jay Beeber, recherchiste et auteur du rapport sur les caméras aux feux rouges, pour le compte du groupe de réflexion libertarien, et également directeur exécutif du groupe Safer Streets LA (Rues plus sécuritaires à Los Angeles), et membre d’un sous-comité de la California Traffic Control Devices Committee (Comité sur les appareils de contrôle de la circulation de la Californie), autorisé par Caltrans (Autorité des transports de l’État de Californie) pour étudier les réformes.

“Le nombre global de sites équipé de caméras aux feux rouges a diminué,” a dit Beeber.  “La tendance a commencé à se renverser d’elle-même.”

Un déclin des revenus, des cours de justice qui n’appuyaient pas les autorités, et une augmentation du nombre d’accidents, au lieu d’une diminution, sont les principales raisons pour lesquelles les villes ont cessé l’utilisation de ces équipements depuis les deux dernières années.

Certains membres de conseils municipaux, ainsi que des ingénieurs en circulation urbaine interrogés ont déclaré que la photo-détection a causé plus d’accidents par impact arrière parce que les gens ont peur dès qu’ils voient le feu tourner au jaune, sur un site muni de caméras, et appuient à fond sur les freins.

Beeber mentionne qu’à une intersection de Los Angeles,  les statistiques ont montré une hausse de 80% du nombre de collisions par l’arrière.  La ville de Murietta a rapporté une augmentation de 325% du nombre de collisions arrière depuis que les caméras aux feux rouges furent installées, selon l’Assemblée législative de l’État.  Les deux villes ont mis fin à leurs programmes.  À Murietta, les électeurs ont voté à 87%, lors d’un référendum, pour le retrait des caméras aux feux rouges.  Les cours de justice ont ensuite rejeté le résultat du référendum.

Selon Beeber, vingt-sept des 30 référendums déclenchés au sujet des caméras aux feux rouges ont conclu à la finalisation de ces programmes.

À Walnut, les collisions arrière ont connu une hausse de 80% à l’intersection photo-contrôlée de Grand Avenue et des avenues Amar et Temple, selon le rapport de Beeber.

Le personnel de la ville a dit que l’augmentation des collisions par l’arrière valait bien la réduction des accidents par collision latérale.  Mais le rapport de Beeber ne fait mention que d’un seul accident latéral de moins, une statistique insignifiante.

Une étude du Département des transports de Virginie a conclu que les collisions arrière ont augmenté de 31 à 54% aux intersections photo-contrôlées, comprenant une hausse de 18% du nombre d’accidents avec blessés.

El Cajon, une ville du comté de North San Diego, qui compte environ le double de la population de Walnut, a remisé ses caméras aux feux rouges en septembre, après avoir suspendu le programme en février, soit peu de temps après que la ville de San Diego ait fait de même.

Une étude comparative a conclu à un nombre semblable d’accidents à El Cajon.

“Il n’y avait pas vraiment de différence,” de dire Majed Al-Ghafry, directeur-général adjoint de la ville.  L’an passé, avec les caméras, il y eut de 28 à 30 accidents; sans les caméras aux feux rouges, il y en a eu 34.  “Ce n’était pas significatif, et beaucoup de ces accidents étaient d’autres genres,” d’ajouter Al-Grafhy

Parallèlement, après que San Bernardino ait terminé son programme, en décembre 2012, il n’y eut pas d’augmentation significative du nombre d’accidents, selon le lieutenant Rich Lawhead.

Los Angeles et Pasadena ont retiré toutes leurs caméras aux feux rouges pendant les deux dernières années.  Les deux ont donné plusieurs raisons, mais une des raisons, commune aux deux villes, était la baisse du soutien de la Cour supérieure du comté de Los Angeles.

La Cour ne rapportait pas les infractions au Département des véhicules de l’État.  Elles n’étaient pas rattachées à un dossier de conduite d’un individu, et n’apparaissaient donc pas lors du renouvellement d’un permis, ou d’une immatriculation, selon des porte-parole de la Cour, et de la ville.

Les conducteurs détectés pouvaient recevoir leur constat d’infraction par la poste.  Mais les Cours disaient que cela ne constituait pas une preuve contre le conducteur, mais seulement son véhicule.  Ceci a conduit les Cours à ne pas rapporter les infractions détectées par des caméras aux feux rouges.

Souvent, les juges pouvaient réduire les amendes, ou les annuler, si l’image du conducteur, sur la vidéo, était brouillée. Puisque les amendes sont partagées entre l’État, le comté et la ville, les revenus de ces programmes furent moindres que les coûts de ceux-ci, disait Norman Baculiano, ingénieur-en-chef à la circulation pour la ville de Pasadena.

“Littéralement, le paiement volontaire est devenu la norme,” a-t-il dit.  “Le juge usait de beaucoup de discrétion.  Parfois, le juge donnait des heures de services communautaires à effectuer, ce qui n’amenait aucun revenu à la ville.”

L’ancien membre du Conseil municipal de la ville de Los Angeles, Dennis Zine, qui a voté avec la majorité, le 31 juillet 2011, pour retirer les caméras des 32 intersections photo-contrôlées, dit pour sa part que le programme coûtait trop cher en opérations.  La ville a continué de percevoir les amendes jusqu’au 1er avril 2012.

Zine avait déclaré que le programme était “complètement mauvais”, et a reconnu qu’il avait davantage de vertus économiques que de sécurité publique.

Dans une récente entrevue téléphonique, il a déclaré que la ville a mis fin au programme parce que les paiements aux fournisseurs, et le temps passé par les agents du LAPD (Département de police de Los Angeles) à examiner des bandes vidéo captées par les caméras ont outrepassé les bénéfices.  “Il en coûtait beaucoup plus à la ville que ce qu’elle retirait des amendes,” a-t-il ajouté.

Après une analyse approfondie, Los Angeles a conclu que la plupart des amendes furent imposées à des conducteurs qui s’arrêtaient à un feu rouge, mais qui faisaient un virage à droite là où un panneau interdisait la manoeuvre habituellement autorisée.  Il a déclaré que les virages à droite aux feux rouges n’ont pas causé d’accidents.

“L’amende de 500$ ne semblait donc pas juste et équitable pour les conducteurs,“ a-t-il dit.  “Elle était oppressive.”

Pasadena avait des caméras aux feux rouges sur la rue Union, à l’intersection de l’avenue Lake et à celle de l’avenue Marengo, ainsi qu’à celle des boulevards Foothill et San Gabriel.  Certaines furent installées en 2003, d’autres en 2005.  Toutes furent retirées en juillet 2012.

Les accidents ont baissé pendant la première année, mais les ingénieurs de la ville ont remarqué une baisse marquée des infractions dans les années suivantes.  Les conducteurs se méfiaient des caméras et conduisaient plus prudemment, selon Baculiano.  Maintenant, la ville a un feu bleu à DEL qui avise un officier de police que le feu tourne au rouge.  Si celui-ci voit une voiture entrer dans l’intersection pendant que le feu bleu est allumé, il peut intercepter lui-même le conducteur fautif, de dire Mark Yamarone, administrateur des transports.

La ville de Pasadena a aussi augmenté le délai des feux jaunes.  “On a mis les feux jaunes plus longs qu’il en faut,” a dit Baculiano.

Beeber a déclaré que les caméras aux feux rouges étaient inefficaces et superflues.  Selon lui, la meilleure façon de réduire les collisions est de prolonger les feux jaunes.

Son comité travaille avec un membre de l’Assemblée démocratique, Adrin Nazarian, de Sherman Oaks, sur le projet de loi A.B. 612, qui exigera que le délai des feux jaunes soient allongés d’une seconde de plus que le délai établi par le California Manual on Uniform Traffic Control Devices (le Manuel sur l’uniformité des appareils de contrôle de la circulation de Californie), et ce pour toutes les intersections munies de caméras aux feux rouges.

Si la loi est adoptée, les infractions émises aux intersections où les délais des feux jaunes sont plus courts seront invalidées, a-t-il dit.  Aussi, moins d’infractions seront probablement émises puisque la plupart le sont à l’intérieur de la première seconde où le feu passe au rouge, selon le projet de loi de Nazarian, qui utilise une recherche du Texas Transportation Institute (Institut des transports du Texas, TTI).  Le TTI conclut qu’un feu jaune prolongé d’une seconde pourrait réduire le nombre d’accidents de 40%.

Caltrans a augmenté le délai du feu jaune à une intersection près d’une voie rapide, dans la ville de Fremont, dans la région de la Baie, une ville qui lutte contre les caméras aux feux rouges.  Le changement a amené une baisse de 76% des infractions de conducteurs qui passaient sans s’arrêter au feu rouge à cette intersection, de dire Roger Jones, un opposant aux caméras.

Un prolongement aussi minime que trois-dixièmes de seconde du feu jaune peut réduire le nombre d’accidents, souligne Beeber.

La ville de West Hollywood a ajouté trois-dixièmes de seconde à tous ses feux de circulation, ce qui amena une baisse des infractions aux intersections photo-contrôlées de l’ordre de 49 à 70%, d’ajouter Beeber.

Il tente de convaincre Beverly Hills de faire de même à l’intersection controversée des rues Wilshire et Whittier.

“Voici mon message; sur une intersection bien conçue, vous n’avez pas beaucoup d’infractions aux feux rouges.  Et vous n’avez pas besoin de caméras,” de dire Beeber.

Jones dit que la preuve est incontestable, mais que plusieurs petites villes, qui ont leur programme depuis 10 ou 15 ans, ou qui en tirent toujours des revenus, ne veulent pas revenir en arrière.  Un peu comme un procureur à qui l’on dirait qu’il n’accuse pas la bonne personne, elles veulent sauver la face.

“Revenir sur une décision prise il y a 13 ans, et dire que nous avons fait une erreur?  C’est comme recevoir un oeuf en plein visage.  C’est embarrassant.  Donc, à la place, ils disent agir ainsi pour maintenir la ville sécuritaire, mais ce n’est pas le cas,” de conclure Jones.

L’auteur interne Ryan Hagen a contribué à cet article.

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Les faits reliés aux caméras aux feux rouges (encadré de l’article original)
  • Les villes (dans le grand Los Angeles) munies de caméras aux feux rouges: Baldwin Park, Beverly Hills, Commerce, Covina, Culver City, West Hollywood, Walnut, Lynwood, Ventura, Cerritos, Oxnard, Highland, Riverside, Metro (MTA aux intersections avec la ligne de transit), Hawthorne, Los Alamitos, Montebello, Santa Clarita.
  • Les villes qui ont enlevé ou condamné les caméras aux feux rouges: Los Angeles, San Diego, San Bernardino, Pasadena, Long Beach, Glendale, El Monte, Bell Gardens, Corona, Maywood, Escondido, El Cajon, Gardena, Compton, Whittier, Fullerton, Grand Terrace, Upland, Moreno Valley, Lancaster, Murrieta, Los Angeles County (non-incorporé), Rancho Cucamonga, Redlands, Sante Fe Springs, Montclair, South Gale, Yucaipa, Inglewood (en février 2014).
  • Nombre de villes aux USA munies de caméras: 500
  • A.B. 612: Projet de loi pour prolonger le délai du feu jaune d’une seconde additionnelle.

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Ai-je besoin de rajouter quoi que ce soit?  L’article est clair; les seules villes qui tiennent à conserver leurs caméras aux feux rouges sont celles qui en tirent – ou croient en tirer – de généreux revenus.  C’est le cas en Californie, selon cet article.  Est-ce comme ça partout?  Ça pourrait être le cas!  Baisse des infractions la première année, mais hausse des collisions arrière – celles qui causent le douloureux “cou de lapin”, ou “whiplash” – de façon marquée, accompagnée d’une baisse non-significative des collisions latérales.  Bref, le jeu n’en vaut pas vraiment la chandelle.  Quant aux photo-radars, ils sont de véritables “vaches à lait” pour le gouvernement, ça, c’est prouvé, mais améliorent-ils le bilan routier, dans les endroits où ils sont installés?  Faudra voir.

Pont Champlain: Serait-ce « la bonne petite crise identitaire » que le PQ cherche tant?

En lisant les réactions de Québec – et accessoirement celles de Montréal – aux annonces faites ce mercredi par le ministre fédéral des transports, Denis Lebel, j’en suis à penser que le gouvernement de Pauline 1ère 1ère (avouez que ça faisait longtemps que je ne l’avais pas appelée comme ça!) devrait cesser cette commission stupide, coûteuse et surtout inutile sur le projet de loi 60 (oui oui, celui sur la Charte!), et investir son tout-va dans le dossier du pont Champlain.  Non, mais c’est vrai; selon ce que rapporte Tommy Chouinard, sur le site web de La Presse, il n’y a pas une, ni deux, mais bien cinq sources de colère pour Québec!

Je fais faire un truc que je n’ai pas fait depuis un bon bout, soit de prendre ces cinq points en litige cités par le journaliste, et les décortiquer un à un, afin d’expliquer mon point de vue sur ces pommes de discorde.  En kaki, ce sont des extraits du texte de Tommy Chouinard.  Allons-y!

> Le péage

Ottawa persiste à vouloir imposer un péage sur le nouveau pont. «J’aurais souhaité que le gouvernement fédéral soit davantage sensible» à cette question, alors que le péage est rejeté par toute la région métropolitaine, a déclaré le ministre des Transports et des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault. «Je tiens à mentionner que M. Lebel a dit qu’il n’avait pas l’intention de dévoiler le montant exact du péage; [ce serait fait] seulement quelque temps avant l’ouverture du pont. Écoutez, on ne peut pas fonctionner comme ça.»

Si on ne peut pas fonctionner comme ça, le ministre Sylvain Gaudreault devrait nous expliquer pourquoi Québec a fonctionné exactement de cette façon avec les deux ponts à péage qui furent construits récemment, soit le pont Serge-Marcil, sur l’autoroute 30, et avant, le pont Olivier-Charbonneau, sur l’autoroute 25.  Bien entendu, il aura le loisir de répondre que c’est la faute aux libéraux, mais encore!  Le tarif étonnamment bas du pont de l’A-30 sera corrigé le 1er février; ainsi, le tarif pour une voiture sera de 2$, pour l’A-30, alors qu’il varie déjà de 1,84$ en période hors-pointe, à 2,44$ aux heures de pointe, sur l’A-25.  Ces tarifs servent à financer la construction et l’entretien de chacun de ces ponts, et de certains tronçons d’autoroutes s’y rattachant; c’est d’ailleurs le cas dès qu’un partenaire privé est sollicité par le gouvernement, dans le cadre d’un partenariat public-privé (PPP); celui-ci finance l’opération, et charge les usagers en retour.  Pendant que nous y sommes, le ministre Gaudreault devrait aussi nous expliquer comment on pourrait fonctionner, si l’on ne peut pas fonctionner comme ça.

> Les niveaux

Ottawa écarte le scénario d’un pont à deux niveaux, celui privilégié par Québec et les membres du Bureau de partenaires du pont Champlain. Le niveau inférieur serait réservé aux transports collectifs – autobus et train léger. Le niveau supérieur accueillerait à la circulation automobile, avec six voies, deux accotements et une piste pour les piétons et les cyclistes.

Si le gouvernement Marois est frustré par cette prise de position, je dois avouer que je le suis aussi, quoique pour des raisons fort différentes.  Alors que Québec visait les deux niveaux pour des raisons de sécurité, disait-on, de mon côté, je me désole de voir que l’on veut construire un pont avec la même capacité que le pont Champlain actuel, qui est déjà congestionné à chaque jour!  Si l’on peut saluer l’aménagement d’une piste cyclable et piétonnière, ce n’est sûrement pas l’addition d’un train, puisse-t-il être léger, qui va redonner la fluidité à la circulation aux heures de pointe, puisque celui-ci remplacera les autobus qui utilisent présentement la voie réservée en sens inverse de la circulation de pointe.  Et comme les stationnements incitatifs Panama et Chevrier sont pratiquement toujours remplis à pleine capacité, tout porte à croire que les gens continueront à prendre leur voiture pour se rendre à Montréal, et le nouveau pont sera tout aussi congestionné que l’est le pont actuel.

> La facture

Québec soupçonne Ottawa de vouloir lui refiler la totalité de la facture du train léger (SLR). Il lui demande de financer le SLR avec l’enveloppe dite «au mérite» du Fonds Chantiers Canada. La part de cette enveloppe qui reviendrait au Québec – environ 1 milliard de dollars – devrait être consacrée à ce seul projet, estime le gouvernement Marois.

Face à ce constat, Québec devrait reconsidérer son choix.  Un système ferroviaire conventionnel, comme celui du Train de l’Est, ou des autres trains de banlieue, coûterait probablement moins cher à aménager et à opérer, puisque sa compatibilité avec les voies ferrées existantes permettrait de complètement redéployer l’offre de trains de banlieue sur la rive-sud de Montréal.  On pourrait ainsi ouvrir des lignes vers Châteauguay et Salaberry-de-Valleyfield, vers Saint-Jean-sur-Richelieu et Granby, vers Saint-Hyacinthe et Drummondville, ainsi que vers Contrecoeur et Sorel-Tracy.  Le tout, accompagné d’arrêts et de stationnements incitatifs à chaque route importante, le long de ces trajets, pourrait se faire au rythme des budgets, et de la demande.

> Le bureau conjoint

Le gouvernement fédéral ne donne aucune réponse à la demande de Québec de créer un bureau conjoint Canada-Québec pour la construction du nouveau pont.

Quant à cette demande, pour ma part, Québec devra “s’asseoir dessus”, comme disait mon ex!  Le pont Champlain est de responsabilité fédérale, et le pont à construire, qui le remplacera, le sera aussi.  En conséquence, le gouvernement Marois devra se contenter de répondre aux question que daignera bien lui poser Ottawa, le cas échéant.  Si l’on remplaçait un pont à responsabilité partagée, comme le pont Honoré-Mercier, par exemple, un bureau conjoint serait le bienvenu, mais comme il s’agit d’un projet fédéral à 100%, Québec devrait profiter de l’occasion, qui lui est offerte sur un plateau d’argent, pour conserver son personnel (si tant est qu’à la lumière des révélations du rapport Duchesneau, le MTQ ne déborde pas d’ingénieurs!), afin de faire avancer d’autres dossiers importants, comme celui de l’échangeur Turcot.

> Le concours

Québec regrette que le fédéral ne tienne pas un concours architectural pour le design du nouveau pont.

Ça aussi, c’est malheureux, mais puisque tout le monde faisait pression sur Ottawa pour agir plus rapidement, dans la construction d’un nouveau pont, en remplacement de Champlain, il leur a bien fallu couper quelque part.  Personnellement, je préfère que l’on coupe le concours architectural que sur l’ingénierie, par exemple, ou sur la qualité du béton.

Plus sérieusement, si Québec se donnait la peine de coopérer, un tant soit peu, avec Ottawa, au lieu de constamment monter des dossiers de chicane, peut-être que le remplacement du pont Champlain pourrait avancer encore plus rapidement.

Pont Champlain: Un « super-prétexte »… à la chicane!

Pour faire changement, je vais vous entretenir – encore – du pont Champlain.  Évidemment, d’ici 2018, année où l’on devrait, en principe, ouvrir le nouveau pont au public, beaucoup d’eau coulera dans le fleuve, et beaucoup d’encre coulera sur les presses des journaux, canadiens comme québécois.  Aussi, ce matin, dans la section Opinions, de LaPresse.ca, c’est l’architecte Étienne Coutu qui est allé de sa désolation, face à l’annulation du concours d’architecture que l’on avait d’abord prévu.  J’ai décidé de répondre à monsieur Coutu à travers le même média, soit la section Opinions de LaPresse.ca.  Reste à savoir si l’on publiera mes propos.  Quoi qu’il en soit, comme je ne vous cache rien, les voici.

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Comme l’écrit d’entrée de jeu Étienne Coutu, architecte, quel soulagement, en effet, que le gouvernement se soit décidé d’aller de l’avant avec un nouveau pont, sur le Saint-Laurent, en remplacement du pont Champlain, dont l’état s’aggrave de jour en jour. Par contre, je ne partage pas tous les points qu’il soulève dans sa missive intitulée “Un super-prétexte”, publié ici-même le 4 décembre dernier.

S’il est vrai que “le choix d’éliminer un possible concours d’architecture ouvre la voie toute grande à des abus”, il ne s’agit pas de la seule voie, ni de loin la plus large, ouverte à de telles conséquences. D’ailleurs, les gouvernements, de tous les paliers, nous ont habitués à des abus en tous genres; parlez-en aux téléspectateurs de la commission Charbonneau. Par contre, dans le cas de Champlain, il est surtout question de délais; il faut un nouveau pont, et ça presse!

Aux yeux de monsieur Coutu, le gouvernement fédéral “exclut les architectes de la réflexion sur cet important projet”. Le constat, ici, c’est que l’étape de la réflexion est probablement déjà terminée, tout comme celle du cahier des charges de la nouvelle structure à construire; je ne suis pas d’accord avec certains éléments de ce cahier des charges, mais ça, c’est une autre histoire. Denis Lebel est allé chercher Poul Ove Jensen pour établir les lignes conductrices du nouvel ouvrage; permettez-moi de demander, parmi les 417 signataires de la déclaration dont monsieur Coutu fait mention, combien ont participé à l’élaboration d’une seule oeuvre de l’envergure des réalisations de Jensen.

Étienne Coutu demande s’il y avait une vraie crise au pont Champlain. Je lui réponds “oui, et elle n’est pas finie”! Quand un gouvernement se mêle d’une situation, c’est habituellement une question de temps avant que celle-ci se transforme en crise. C’est le cas pour Champlain; cela fait au moins dix ans que d’aucuns pressent Ottawa d’agir, mais il aura fallu une mesure d’urgence pour que l’on passe à l’action. Si le ministre des transports d’il y a dix ans avait agi, les architectes auraient probablement eu droit à un superbe concours. Mais dans la situation actuelle, nous n’avons pas ce loisir.

La situation actuelle illustre à merveille que les responsables gouvernementaux ont failli à leur tâche de gérer la circulation, dans le grand Montréal. Il y a justement dix ans, le rapport Nicolet recommandait deux ajouts majeurs – au pont Honoré-Mercier et à Repentigny – dans le but d’alléger les traversées actuelles. Depuis, rien n’a été fait. Un plan directeur de transport, réalisé dans les années 1950, recommandait la construction d’une autoroute périphérique autour du grand Montréal; soixante ans plus tard, elle n’est toujours pas complétée. Dans la situation actuelle, l’ajout d’un pont de plus, entre Montréal et la rive-sud, ne sera même pas suffisant pour améliorer la circulation de façon notable.

C’est vrai que la construction d’un pont en PPP “n’offre aucune garantie de succès en terme de qualité architecturale”, comme le mentionne Étienne Coutu. Par contre, dans le cas du pont Champlain, l’heure est à l’action. Si l’on pose la question aux 417 architectes, il est évident qu’ils mettront l’emphase sur l’annulation du concours d’architecture. Mais si l’on demande aux milliers d’utilisateurs du pont Champlain, qu’il s’agisse des passagers des autobus, des automobilistes, ou des camionneurs, qui voient leurs pertes financières s’accumuler au rythme des minutes perdues dans les bouchons, ils vous diront que la beauté architecturale est secondaire, et que leur priorité est un pont fonctionnel, qui durera cent ans, et que l’on entretiendra, cette fois, de la bonne façon.

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J’aurais bien aimé élaborer davantage, mais à LaPresse.ca, on impose une limite de 600 mots.  Par contre, sur le fond du sujet, je propose à monsieur Coutu de contacter la première ministre du Québec, notre chère Pauline 1ère 1ère, afin de lui proposer un tel concours pour un éventuel nouveau pont à construire sur le fleuve.  Nous savons tous qu’un pont “Champlain 2” à trois voies par direction ne sera nettement pas suffisant pour régler le problème de circulation entre Montréal et la rive-sud.  Peut-être alors que le ministre responsable de Montréal, Jean-François Lisée, accueillera la proposition de monsieur Coutu d’une oreille attentive.

Route 158: Intervention majeure requise

C’est après avoir lu un article sur la politique municipale à Montréal, sur le site web du quotidien La Presse, que je constate que celui-ci a publié une carte interactive des points chauds – les sites les plus accidentogènes – du réseau routier québécois, sur une période de six ans, soit de 2006 à 2011, inclusivement.  On retrouve également deux vidéos, et une série de textes, sur le sujet

Quoique loin d’être parfaite, puisqu’elle n’indique que les points ayant été le théâtre de trois accidents graves ou plus, et ne fait pas non plus la distinction entre les différents types d’accidents (entre les sorties de route et les collisions frontales, par exemple), cette carte donne quand même une bonne idée des routes dangereuses, puisqu’elle applique une couleur à la route selon son taux d’accident par kilomètre; les routes affichant un taux situé entre 0 et 0,15 accident par kilomètre sont en vert, celles entre 0,15 et 0,25 en jaune, ces deux catégories se trouvant sous la médiane.  On a ensuite les deux autres catégories se retrouvant au-dessus de la médiane, soit celles entre 0,26 et 0,46, tracées en orangé, et celles au-dessus de 0,46 accident par kilomètre, en rouge.  Comme il fallait s’y attendre, la route 158, qui s’étend de Lachute à Saint-Ignace-de-Loyola, en banlieue de Berthierville, fait partie des routes tracées en rouge.  Ses chiffres sont étonnants; de 2006 à 2011 inclusivement, elle a vu 127 accidents graves, impliquant 255 véhicules, le tout sur une longueur totale de 117,2 kilomètres, ce qui lui donne un taux de 1,1 accident par kilomètre.  Et le bilan donne froid dans le dos; 273 victimes, dont 51 morts et 129 blessés graves, le tout en seulement six ans.  C’est presque neuf morts par année!  Le comble, c’est que tous les points les plus chauds, sauf un, se situent sur ce qui fut un ancien tronçon de l’autoroute 50, soit entre Saint-Esprit et Joliette.  Les gens de ce secteur ont bien raison de l’appeler « la route de la mort »; pendant la même période, à lui seul, ce tronçon de 26 kilomètres a fait 13 morts, et 36 blessés graves!

Voyons voir où se situent ces points chauds.

– Intersection du chemin de la Petite Ligne, à Saint-Alexis-de-Montcalm; 3 accidents graves répertoriés, impliquant 5 véhicules, ayant fait 6 victimes, dont un mort et 5 blessés graves.

– Intersection de la bretelle du chemin Archambault, à Crabtree; 4 accidents graves, impliquant 9 véhicules, laissant 6 victimes, dont 4 blessés graves.

– Intersection du chemin Dumoulin, à Mirabel, seul point chaud situé hors du tronçon Saint-Esprit–Joliette; 5 accidents graves, impliquant 10 véhicules, laissant 14 victimes, dont 4 morts et 4 blessés graves.

– Intersection de la rue Saint-Pierre-Sud, à Joliette; 5 accidents graves, impliquant 10 véhicules, laissant 10 victimes, dont 9 blessés graves.

– Intersection du rang Saint-Jacques (route 341), à Saint-Jacques-de-Montcalm; 7 accidents graves, impliquant 16 véhicules, laissant 17 victimes, dont un mort et 6 blessés graves.

– Intersection du chemin des Continuations, toujours à Saint-Jacques-de-Montcalm; là aussi, 7 accidents graves, impliquant cette fois 22 véhicules, ayant fait 23 victimes, dont 7 morts et 5 blessés graves.

– Intersection du boulevard de l’Industrie (route 343), à Joliette; 9 accidents graves, impliquant 19 véhicules, laissant 16 victimes, dont 4 morts et 6 blessés graves.

Il ne faut pas oublier qu’il s’agit des points où se sont produits 3 accidents graves ou plus, et ce sur une période de six ans, soit de 2006 à 2011 inclusivement.  On n’y fait pas mention d’autres points chauds, comme par exemple l’intersection du chemin du Rang Rivière-Bayonne-Sud (route 345), à Sainte-Geneviève-de-Berthier, qui a vu deux accidents graves, dont un impliquant une fourgonnette et un autobus scolaire, et qui a tué cinq des occupants de la fourgonnette.  L’intersection fut finalement remplacée par un carrefour giratoire en 2013.

Peut-être que le Ministère des transports du Québec (MTQ) a des statistiques plus fraîches, mais surtout plus complètes, sur la dangerosité du réseau routier québécois.  Par contre, je crois que l’on s’entend pour dire que la route 158 doit définitivement être améliorée, et que la section située entre Saint-Esprit et Joliette devrait redevenir un tronçon de l’autoroute 50, mais devrait surtout être doublée, et dotée d’échangeurs étagés.  51 morts et 129 blessés graves, en seulement six ans, c’est beaucoup trop!