Devant près de 3000 personnes, gagnées d’avance, Gilles Duceppe, chef du bloc québécois, a « beurré épais », c’est le moins que l’on puisse dire, sur le dos du premier ministre sortant, le conservateur Stephen Harper. Selon ce que rapporte le site Canoë, une brochette d’invités ont réchauffé la foule présente, avant que Gilles Duceppe ne vienne conclure le rassemblement, avec un discours de 29 minutes.
Que le chef d’un parti politique organise un rassemblement, je veux bien. Rien de plus normal, surtout pendant une campagne électorale, pourrait-on dire.
Mais il y a un hic.
Si le bloc québécois dénonce haut et fort les politiques des conservateurs de Stephen Harper, que propose-t-il, à la place?
Le bloc ne prendra JAMAIS le pouvoir, c’est mathématiquement prouvé. Avec 75 candidats, pour 308 circonscriptions, le bloc a été très chanceux de pouvoir former, à une seule occasion jusqu’à maintenant, l’opposition officielle.
C’est là que je reconnais l’aspect distinct des québécois. On casse du sucre sur le dos du premier ministre, on le traite de tous les noms, mais on ne propose RIEN à la place. C’est vrai; comment peut-on promettre des réalisations aux québécois si l’on a aucune chance de former un gouvernement? Très typique des québécois en général, et de la go-gauche, en particulier.
Pourquoi je fais un lien, ici, avec la go-gauche? Parce que Gilles Duceppe est d’abord un militant marxiste-léniniste, donc, à peu de choses près, un communiste! Il a saisi la balle au bond, lors de la fondation du bloc québécois, pour en devenir le premier député élu, les quelques autres, dont Lucien Bouchard, ayant « défroqué » d’autres partis fédéraux pour fonder le parti. Ainsi, de par son orientation politique principale, Gilles Duceppe est plus proche de Québec Suicidaire – bon, d’accord, Québec Solidaire – que du PQ!
Gilles Duceppe, tandis qu’on en parle, est passé maître dans l’art du changement d’idée rapide. On se souvient tous de son élan à vouloir prendre la chefferie du parti québécois, suite à la démission d’André Boisclair, en mai 2007. Au lieu de prendre le téléphone, et d’appeler Pauline Marois, afin de savoir si elle était intéressée, il se présente en sauveur du PQ, sans prévenir. Le lendemain, alors que Pauline 1ère a annoncé qu’elle allait se présenter comme chef du PQ, Gilles Duceppe, au lieu de s’embarquer dans une course à la chefferie, s’est retiré, la queue entre les deux jambes. Avant cela, en novembre 2006, Gilles Duceppe a déchiré sa chemise, aux Communes, en refusant d’appuyer une motion, déposée par le gouvernement conservateur, qui stipule « Que les Québécois forment une nation au sein d’un Canada uni », parce qu’il ne veut pas des mots « au sein d’un Canada uni », et se dit même prêt à voter contre. 48 heures plus tard, tous les députés du bloc, Duceppe compris, ont voté en faveur de la motion conservatrice. Bref, Gilles Duceppe n’a vraiment pas besoin de se mettre un bonnet sur la tête, pour avoir l’air fou!
On dit que la devise du Québec est « Je me souviens ». Peut-être, mais celle des québécois est plutôt « Je me souviens… de RIEN! » Le bloc québécois n’apportera jamais rien, au Québec. Ça fait 18 ans, qu’il est à Ottawa, et pendant tout ce temps – et particulièrement pendant les années libérales, le Québec a vu sa position, dans le Canada, s’affaiblir. Le bloc préfère s’acoquiner avec les « artisses », en BMW, qui braillent parce qu’ils ont perdu leurs subventions, que de s’associer aux travailleurs québécois, qui paient des impôts à Ottawa, et qui voudraient que ces argents servent à autre chose qu’à subventionner des galas. Gilles Duceppe a trouvé le point faible des québécois; il parvient à transformer des coupures à quelques privilégiés en attaque contre tous les québécois. Et le bon peuple, qui ne se souvient de rien, embarque.
Du côté de la justice, Gilles Duceppe a encore déchiré sa chemise contre le projet conservateur de resserrer les filets de la justice envers les jeunes contrevenants, profitant du fait que les québécois ignorent que la loi à venir, qui permettrait à la justice de condamner un jeune de 14 ans à la prison à vie, ne s’appliquera même pas au Québec! C’est ça, de l’honnêteté, monsieur Duceppe?
Tout cela pour dire que le bloc aura beau organiser des gros shows – payés en partie avec vos impôts (1) – à Saint-Hyacinthe, ou ailleurs, pour ma part, hors de question d’appuyer le bloc, dans cette campagne électorale. Personnellement, j’ai déjà voté, vendredi dernier, par anticipation, et je n’ai pas voté bloc. Et j’encourage tous les électeurs québécois à ne pas voter pour le bloc. La raison est fort simple; ils crient au loup, très fort, créent un sentiment de panique, dans la population, mais ils n’ont rien à proposer, à la place!
(1) Les partis politiques qui reçoivent un certain pourcentage de votes, lors des élections générales, ont droit au remboursement, par le gouvernement fédéral, donc, via vos impôts, de 50% de leurs dépenses d’élections. Le bloc québécois remplit ce critère, comme les quatre autres principaux partis politiques fédéraux, dont les chefs étaient présents aux débats télévisés.