A-25 (2011): La visite de l’oeuvre

Samedi dernier, le 14 mai, la compagnie Concession A25 avait convié le public à une visite de l’oeuvre, à moins d’une semaine de son ouverture à la circulation.  Malgré le temps maussade, ce sont environ 5000 personnes, selon le site web du consortium, qui ont défié le mauvais temps, afin de passer à l’histoire.  Après tout, l’ouverture d’un tel pont ne s’était pas vue depuis de nombreuses années!

Il y avait beaucoup de monde, samedi dernier, lors de l’ouverture au public du pont de l’A-25.

J’arrive à la hauteur de la première paire de tours, qui supportent les haubans.

L’un des principaux joints de dilatation de l’ouvrage.  Il est suggéré de ne pas échapper sa menue monnaie dans les ouvertures du joint,…

…car elle risque de se retrouver directement dans les eaux de la rivière des Prairies!

Qui dit ouverture au public dit bien sûr plein de trucs, dont les structures gonflables, que l’on voit en arrière-plan, et les traditionnels amuseurs publics, pour les enfants,…

…alors que les amuseurs publics pour les adultes faisaient aussi partie de la fête.  La Sûreté du Québec (SQ) avait un kiosque, sur place, pour distribuer de l’information.

Ici, un camion de la compagnie Miller Paving, le membre du consortium qui veillera à l’entretien, et aux réparations, sur l’ensemble du projet.

Lors de la présentation des invités d’honneur, sur la scène, du côté de Laval, on a demandé aux gens présents de fermer leurs parapluie, pour quelques secondes, le temps que ce photographe, tout en haut de la tour, croque sur le vif un portrait de la scène, et des gens présents, pour la postérité.  On peut voir la photo prise sur le site du consortium, au www.a25.com, parmi les photos prises lors de l’événement portes ouvertes.

Pour ceux qui ne croyaient pas qu’un photographe puisse se hisser au sommet de l’une des tours à haubans du pont, voici la preuve qui vous confondra.  Si vous avez l’impression que la photo est un peu floue, il ne s’agit pas d’une impression; il faisait froid, il pleuvait, j’étais avec le zoom, et je n’avais pas apporté mon trépied.

Évidemment, comme dans tout événement d’importance, les notables y vont de leurs discours.  Nous assistons à l’allocution du maire de Laval, Gilles Vaillancourt.  Il était fier de dire que sur une liste de demandes qu’il avait déposée en 1984, il y avait deux priorités incontournables; le métro, et le pont dans l’est.  Il aura fallu quelque chose comme 27 ans, mais quand on regarde le pont, l’attente en a valu la peine!  Les discours furent suivis d’un spectacle de Marie-Ève Janvier et de Jean-François Breault.

Tout juste derrière le portique de signalisation, les deux autres portiques supportent l’équipement de détection des véhicules, qui servira à « collecter le péage », en quelque sorte, ou à tout le moins, à recueillir les informations relatives au péage.  Sous le portique, juste au-dessus de la voiture de la SQ, ce sont les détecteurs de transpondeurs, qui liront la puce électronique incorporée dans le transpondeur, lors du passage.  Il y a aussi des projecteurs, et des caméras, pour photographier la plaque d’immatriculation des véhicules non-munis d’un transpondeur.

Quant à ces bidules, installés sur l’une des tours à haubans, sur le coup, je n’avais aucune idée de leur utilité.  Mais en y regardant à deux fois, ils sont situés à plus ou moins 2,3 mètres de la surface de roulement du pont.  Peut-être servent-ils, finalement, à détecter les véhicules qui mesurent plus de 230 centimètres de hauteur, pour lesquels le tarif du passage est établi selon le nombre d’essieux.

En roulant sur le pont, depuis Laval, vous profiterez d’une superbe vue sur les édifices de Montréal-Nord.  Enfin, si votre véhicule est suffisamment haut pour voir par-dessus le parapet, bien sûr.

Évidemment, plus on approche, meilleure sera la vue.  Il est à noter que ces barrières furent ajoutées à titre d’éléments de sécurité, pour l’ouverture au public; elles seront retirées avant l’ouverture à la circulation.  En passant, le pont est doté d’une passerelle multifonctionnelle, pour les piétons et les cyclistes, du côté aval du pont.

Sur le nouveau pont de l’A-25, on ne blague pas avec les grilles d’égout pluvial; celles-ci sont boulonnées en place!

C’est sur cette autre image de la foule, qui assistait, à ce moment-là, au début du spectacle, que je termine ce bloc de photos.

Curieusement, les kiosques d’information, les trucs pour les enfants, et tout ça, étaient sur le pont comme tel, tout comme la scène, mais plus précisément du côté de Laval.  Du côté de Montréal, rien du tout!  Il faut spécifier, ici, qu’à l’origine du projet actuel, soit au début des années 2000, la ville de Montréal ne voulait pas du pont, et de ce tronçon de l’autoroute 25.  Aussi, c’est un peu un pied-de-nez que le maire de Laval a fait aux montréalais, malgré que ceux-ci vont aussi en profiter.

Ne reste plus qu’à « compter les dodos », avant l’ouverture à la circulation!

A-30: Le tronçon oublié

L’actualité parle souvent du chantier de l’autoroute 30, sur la rive-sud de Montréal, dont on attend la construction depuis plus de 30 ans. Avec l’échangeur A-15/A-30 « dans le champ » qui devrait être complété cette année (du moins je l’espère), l’autre échangeur « quasi-Mohawk » dont les soumissions à l’appel d’offres s’ouvriront cette semaine, et la sélection du partenaire privé de la section Châteauguay/Vaudreuil-Dorion quelque part au cours de la présente année, il devrait enfin se passer quelque chose d’autre que du bla bla ministériel et des conférences de presse. Par contre, il existe un autre tronçon de l’A-30, un tronçon dont pratiquement personne ne parle. Personne, sauf dans la région du Centre-du-Québec, et un peu en Mauricie. Un tronçon qui, même s’il fait dans les 20 kilomètres, est ignoré de presque tout le monde, à part les locaux, ceux qui vivent tout près. Voici donc « le tronçon oublié » de l’A-30, celui qui va de Bécancour à… Bécancour.

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Voici l’extrémité ouest du tronçon oublié, qui débouche sur la route 132, dans le secteur Saint-Grégoire de la ville de Bécancour.

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La même bretelle, cette fois vue du viaduc de la route 132. C’est derrière ce bout de forêt que devrait passer la suite de l’A-30, qui relierait la ville de Nicolet au réseau autoroutier. Les gens de Nicolet se sont fatigués de la demander, à force, puisqu’ils le font depuis environ 40 ans.

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Vue de l’A-30 depuis le même viaduc, cette fois vers l’est. On y voit les collecteurs existants, ainsi que tout l’espace requis pour les voies rapides centrales. Le viaduc que l’on voit est celui de l’A-55, au coeur de l’échangeur A-30/A-55. On y voit aussi, à gauche, le poteau du panneau d’identification du viaduc (vous savez, les petits panneaux à trois couleurs sur lesquels il y a plein de chiffres que l’on croit inutiles, mais qui permettent aux fonctionnaires de ne pas se perdre), comme quoi je suis bien au centre du viaduc, et tout en bas, mon ombre de photographe pourri.

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Ici, on voit l’A-30, direction est. Après l’échangeur de l’A-55, l’A-30 devient une super-2, sur laquelle la limite de vitesse est fixée à 100 km/h, sans minimum.

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Sur l’A-30 en super-2, que des jonctions (JCT), ou des intersections à niveau. Aucun échangeur. Le seul viaduc qui passe au-dessus d’une autre route est situé au-dessus de la rue principale du village de Bécancour, soit l’avenue Nicolas-Perrot, et on entre dans le village, depuis l’A-30, via une intersection à niveau, quelques centaines de mètres plus loin.

Il faut comprendre ici que la ville de Bécancour est une invention du gouvernement de Jean Lesage(1), alors qu’afin de favoriser la création de SIDBEC, au milieu des années 1960, il a fusionné le village de Bécancour avec une dizaine d’autres petites municipalités environnantes, pour créer une ville au territoire énorme, mais avec une population totale d’environ 10,000 personnes. Un peu comme Mirabel, lors de la construction de l’aéroport international. D’ailleurs, plusieurs grandes entreprises du Parc industriel et portuaire de Bécancour (PIPB), comme Norsk Hydro(2), ont récemment fermé leurs portes, faisant de ce parc industriel un genre d’éléphant blanc, un peu comme l’aéroport de Mirabel.

(1) Lors de la publication originale, j’avais prétendu que la ville de Bécancour fut une création du gouvernement péquiste de René Lévesque, dans le but de favoriser la création du PIPB, alors que celui-ci, dans les faits, fut un genre de « prix de consolation », puisque SIDBEC n’a finalement jamais été créée à Bécancour, le gouvernement préférant acheter les installations existantes de la compagnie Dosco, à Contrecoeur. Tous les détails dans les commentaires 5 et 6, à la fin du billet. Merci à Carl pour les précisions.

(2) Lors de la publication initiale, j’avais nommé l’Aluminerie de Bécancour comme entreprise fermée, mais selon un lecteur, cette compagnie est toujours en opération. Tous les détails dans les commentaires 2 et 3, à la fin du billet. Merci à lawrock pour l’information.

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Imaginez; une traverse de quad sur une autoroute. Évidemment, il s’agit ici de l’intersection de l’avenue des Jasmins, qui mène au secteur Sainte-Angèle-de-Laval de la ville de Bécancour.

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À l’est de la rivière Bécancour, toutes les intersections, sauf celle de la route privée d’Hydro-Québec qui mène à la centrale nucléaire Gentilly 2, sont munies de voies séparées et de feux de circulation.

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Saviez-vous que ce type, Arthur Sicard, est en fait l’inventeur de la souffleuse à neige, telle qu’on la connaît aujourd’hui? Il construisait ses machines dans une usine de Sainte-Thérèse, qui abrite aujourd’hui les installations de PACCAR.

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La seule indication que l’A-30 se termine, vers l’est, est ce simple panneau. Mais comme sept kilomètres, sur les vingt que comptent le tronçon oublié, sont partagés avec la route 132, il n’y a aucune fin physique. L’A-30 devient tout simplement la route 132, et la vitesse permise est réduite à 90 km/h.

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Malgré qu’elle soit construite en super-2, l’A-30, à tout le moins ses quatre derniers kilomètres, sont construits selon le principe des voies de service, qui permet de relier les rues et routes qui longent l’autoroute. C’est ce que l’on voit ici, près de la fin de l’A-30; une route passe le long de la clôture. Cette voie donne sur le chemin des Cendres.

Compte tenu que les gens de Nicolet demandent que l’A-30 se rende chez eux depuis la construction originale de cette section, il y a près de 40 ans, et que personne, ni au MTQ, ni au gouvernement, n’a fait davantage que des promesses non-tenues, il serait surprenant que ce tronçon de l’A-30 soit relié au tracé principal de celle-ci, qui s’arrête à Sorel-Tracy, soit environ 55 kilomètres à l’ouest du bout de forêt que l’on voit sur la seconde photo. Cette section de l’A-30 risque donc de demeurer un tronçon oublié pour de nombreuses années encore.

A-50: J’avais dit que j’y retournerais

Lors de ma première visite sur le chantier de l’A-50, j’ai pris des photos de la section entre Grenville-sur-la-Rouge et Lachute. Ensuite, un deuxième passage en Outaouais m’a permis de vous montrer des images de l’autre bout du chantier, soit entre Buckingham et la montée Laurin, images sur lesquelles il était évident que je m’étais fait prendre par le coucher du soleil. Cette fois, je vous propose des clichés de ce qui se trouve entre les deux, soit la section de Fassett, ainsi que ce qui se trouve entre Thurso et la montée Laurin. Encore une fois, le soleil m’a joué des tours, mais les clichés sont mieux rendus que lors de ma dernière tentative. Voyez par vous-mêmes…

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Sur cette image, prise depuis la montée Boucher, à la limite est de la municipalité de Fassett, on voit que le chantier est fermé pour cette année. D’ailleurs, des préposés s’affairaient à clôturer les lieux. C’est quand même bizarre de voir que le fond de la route est encore sur le sable, mais que la supersignalisation est déjà installée.

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La montée Fassett a maintenant fière allure. On voit au loin l’échangeur, et le viaduc de l’A-50.

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Ici, on peut voir que vers l’ouest, la section de Fassett s’arrête « drette là », comme dirait l’autre. En effet, quand on regarde sur une carte, on se rend vite compte que cette section de l’A-50 fut construite à l’intérieur des limites de la municipalité de Fassett. Est-ce que le maire de la place est un « bon ami » des libéraux au pouvoir?

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Nous ne savons pas combien de matériau il manque avant l’asphalte, mais nous savons désormais que la sortie de Fassett est la sortie 216.

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Un peu à contrejour, mais on distingue bien le panneau indiquant le traversier de Fassett à Lefaivre, en Ontario.

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À contrejour aussi, le panneau de sortie de Fassett.

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À Thurso, les travaux sont plus imposants. On a dynamité le roc pour faire place à l’autoroute, comme le montre bien cette image de ce qui deviendra l’intersection des bretelles de sortie/d’entrée de l’A-50 ouest et du 6e Rang, qui est parallèle à l’A-50.

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L’A-50 est et la bretelle de sortie vers la route 317,…

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…et tout juste à côté, la bretelle d’entrée de l’A-50 ouest.

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En haut de ce massif de roc, on peut voir les garde-fou de béton qui délimitent la route 317 temporaire, ce qui donne une bonne indication de la profondeur de la tranchée dynamitée dans le roc. L’excavation doit bien avoir une bonne dizaine de mètres. Ce massif disparaîtra après l’ouverture du viaduc de la route 317, pour laisser place au passage de l’A-50. Au sol, c’est la fondation de la chaussée de l’A-50 qui s’arrête sec devant le massif.

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Le foutu soleil ne m’a pas permis de prendre ce cliché sans y voir mon ombre de photographe pourri. Quoi qu’il en soit, il s’agit de la bretelle d’entrée de l’A-50 est, et au loin, la fin de l’A-50 vers l’est.

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Pourquoi avoir photographié un simple poteau de bois? Pour démontrer la hauteur du rehaussement des bretelles de sortie/d’entrée de l’A-50 est. Sur un poteau comme celui-ci, on retrouve normalement, de haut en bas, les lignes de haute tension, habituellement 14,400 volts, ici au nombre de trois, pour une ligne triphasée, puis la ligne de basse tension, sur laquelle on branche les entrées électriques, résidentielles ou autres, et finalement les circuits de télécommunication (téléphone, câble). Aussi, debout sur la surface – non-finie – de la bretelle, mes yeux arrivaient un peu au-dessus de la ligne de basse tension, que l’on peut voir au niveau de la ligne formée par la base des arbres, là où ils rejoignent le sol. Bref, c’est haut! Imaginez que les bretelles du côté sud de l’autoroute sont rehaussées d’une dizaine de mètres, alors que l’autoroute comme tel et les bretelles situées au nord de celle-ci sont dynamitées à une profondeur de 10 à 12 mètres dans le roc. Il devient donc évident que l’on a passé l’autoroute en pleine falaise.

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La route 317 temporaire, qui passe sur le massif de roc que vous avez vu tantôt. Voyez le rehaussement de pierres qui a été fait pour diminuer l’angle de la pente.

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L’emprise de la route 317. Au loin, on aperçoit les véhicules qui prennent la route temporaire.

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Une autre vue de la route 317 temporaire, que l’on a fait de dimension juste suffisante pour permettre à deux véhicules de se rencontrer.

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Belle vue en plongée, prise depuis la route temporaire. On y voit d’abord le viaduc de la route 317, en construction, le pont de la rivière Blanche, aussi en construction, et au loin, le viaduc de la montée Parent, pratiquement complété.

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Ici, on voit le massif de roc situé au nord-ouest du viaduc de la route 317, qui dépasse un peu celui-ci en hauteur, ce qui donne une autre idée de la profondeur de l’excavation au fond de laquelle passera l’A-50.

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Depuis le massif de la route temporaire, dont on voit les garde-fou de béton, la fin de l’A-50 vers l’est, et les deux massifs séparant l’autoroute et les bretelles de sortie/d’entrée.

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J’ai pris cette photo debout sur la fondation de la chaussée de l’A-50, sous le viaduc de la montée Parent. Juste devant, le chemin de détour de la montée Parent, sinueux comme ce n’est pas possible, et au loin, le pont de la rivière Blanche et le viaduc de la route 317.

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Ici, c’est le viaduc de l’A-50 au-dessus de la montée Ranger, dans la municipalité de Lochaber-Partie-Ouest. Voyez la hauteur des massifs de roc, tout autour.

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Le soleil bas m’a joué des tours, encore une fois, mais on constate la hauteur impressionnante des massifs alors que l’on passe sous le viaduc.

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Cette fois, on voit un peu mieux. C’est l’intersection de la montée Parent, au fond, et d’une petite route locale. J’espère que les tempêtes hivernales ne vont pas carrément remplir ces tranchées.

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Cette fois, la photo est un peu plus claire que celle que j’ai prise lors de ma dernière visite. C’est l’A-50, tout juste à l’extrémité est du viaduc de la montée Laurin, à Lochaber-Partie-Ouest. Voici ce que l’on voit vers l’est,…

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…et ce que l’on voit vers l’ouest, au même point. Ce que j’aurais aimé y faire un tour. Je devrai sûrement soudoyer un responsable du MTQ pour ce faire, parce que les accès sont très bien protégés. Cette petite clôture à neige n’est qu’une illusion; je suis appuyé sur des garde-fous de béton.

Ma question: Pourquoi avoir devancé la terminaison de cette section s’il est impossible d’y accéder tant que l’autre, de la montée Laurin jusqu’à Thurso, n’est pas terminée? Encore une histoire de promesses d’élections, je présume…

Alors voilà. Je crois que j’ai fait le tour du projet, à tout le moins pour cette année. Je ne crois pas que d’autres parties de l’A-50 se mettent en chantier avant l’an prochain, compte tenu que nous en sommes déjà à la mi-novembre.