Échangeur Turcot: Économies pour son remplacement, il se démolit tout seul!

Depuis le temps que tout le monde en parle, les premiers morceaux de l’échangeur Turcot commencent à tomber.  Mais détrompez-vous, il ne s’agit pas de travaux de démolition; ce matin, vers 9h15, un morceau de béton est tombé d’une bretelle, directement sur la rue Notre-Dame, en contrebas, laissant un trou béant d’un trentaine de centimètres de diamètre.

Les premières nouvelles, à ce sujet, montrent diverses variations sur un même thème.  Selon que l’on visite les sites de Corus Nouvelles (Info 690 AM, 98,5 FM), de Radio-Canada, ou encore de Cyberpresse, on parlera de dommages à des voitures qui ont roulé dans l’énorme nid-de-poule, ou qui ont reçu une pluie de béton.  Il n’en demeure pas moins que la chute de ces morceaux de l’une des bretelles illustre très bien l’état de décrépitude de l’échangeur en entier.  Au point où je me demande s’il va tenir le coup en attendant sa reconstruction, qui devrait être complétée en 2015.

Il s’agit de regarder, lorsque l’on arrive de l’autoroute Décarie, la bretelle qui mène vers l’autoroute Bonaventure (A-15 sud, A-20 est), vers le pont Champlain; les travées « font le rond », d’un pilier à l’autre, comme s’il s’agissait d’un vieux pont de bois!  Personne ne me convaincra que ces voies surélevées sont solides.  On roule là-dessus, mais c’est continuellement à nos risques et périls.  Autre point; je me demande si la partie qui s’est effondrée, ce matin, devait ou non être retenue, en principe, par ces fameux trellis métalliques, installés un peu partout sous les parties surélevées du réseau routier québécois.

La prochaine étape, ce sera quoi, selon vous?  La chute d’une partie de la Métropolitaine?

Chauffeurs de la STM: Les troubles commencent

Tel que prévu, le syndicat des chauffeurs d’autobus et opérateurs de métro de la STM a commencé à faire des moyens de pression contre l’employeur.  Mardi après-midi, des directeurs syndicaux ont occupé les bureaux administratifs du garage de la rue Saint-Denis, au coin du boulevard Rosemont, et ce pendant environ deux heures.

Évidemment, de tels moyens de pression entraînent parfois certains esprits à s’échauffer, tant et si bien que la police à dû s’en mêler.  On en parle dans l’article d’André Beauvais, publié dans l’édition du mercredi 23 janvier du Journal de Montréal.  Les deux parties doivent se rencontrer afin de discuter des services essentiels à maintenir lors de l’éventuel déclenchement d’une grève.  Pour l’instant, les rumeurs parlent de grèves rotatives dans différents secteurs de la ville.

À voir aller les directeurs syndicaux, ainsi que les rumeurs actuellement diffusées, je constate que je me suis peut-être trompé, dans mon billet du 13 novembre 2007, où je comparais les façons de faire de ce syndicat à des méthodes mafieuses.  Je me rends bien compte que les méthodes du syndicat des chauffeurs de la STM s’apparentent davantage à du terrorisme.  Bien sûr, en termes de dommages, rien de comparable; les syndiqués ne tueront personne, rassurez-vous.  Par contre, ils fonctionneront avec des tactiques semblables à celles d’Al-Qaïda; ils vont frapper on ne sait où, on ne sait quand, mais ils vont frapper, ça, c’est sûr!  Autrement dit, quand vous allez vous lever, à chaque matin, pour aller travailler, vous devrez constamment vérifier par vos propres moyens s’il y a du service entre chez vous et votre travail.  Idem pour le retour à la maison.  Un peu comme au Moyen-Orient, quand les gens sont constamment sur le qui-vive, et se demandent tout le temps où la prochaine bombe va tomber.  Rien pour que les chauffeurs regagnent l’appui de la population!

Alors voilà.  Les gens qui dépendent du transport en commun pour leurs déplacements quotidiens se retrouveront encore pris à faire des longues marches en plein hiver, et ce en plus sans savoir à quel moment cela va leur arriver.  Ceux et celles qui ont des bagnoles pourront exercer leur patience sur les ponts; ce sera long et pénible, mais au moins, ils seront au chaud.  Encore une fois, ce sont les personnes dont le statut d’emploi est précaire, celles qui font moins de 20,000$ par année, qui se retrouveront victimes de l’intransigeance des chauffeurs d’autobus et opérateurs de métro, qui demandent encore davantage d’argent et de conditions.  Comme si 50,000$ par année dès l’embauche n’était pas suffisant.  Et comme ce syndicat n’est pas sorti en grève depuis une bonne vingtaine d’années – toutes les autres grèves du transport en commun étant dûes à d’autres syndicats, notamment celui des employés d’entretien, si jamais ils se rendent à la grève générale illimitée, attendez-vous à ce que ça dure longtemps!  À moins que ça se termine par une loi spéciale.

Plusieurs chauffeurs, dont un certain Martin, qui m’a écrit plusieurs commentaires, justement suite à mon billet du 13 novembre dernier, déclarait que le transport en commun est un service essentiel.  Alors pourquoi le Conseil des services essentiels ne déciderait-il pas que les services essentiels représentent 100% des services actuels de la STM?  C’est la même chose qui se produit à chaque conflit; les deux parties se retrouvent devant le Conseil, et celui-ci décide que les services doivent être maintenus pendant certaines périodes de pointe.  D’ailleurs, les seuls critères retenus par le Conseil pour l’établissement des services essentiels à maintenir sont la santé et la sécurité des usagers.  Le Conseil se fout royalement que des employés à statut précaire perdent leur emploi; le cas échéant, les membres du Conseil ne perdront définitivement pas le leur!

Donc, attendez-vous à un conflit long et pénible.  Souhaitons que les conditions de la météo soient favorables aux usagers qui devront marcher, advenant le déclenchement d’une grève qui semble de plus en plus inévitable.

Gatineau: L’asphalte s’envole. Un mort!

Le site LCN rapporte qu’un automobiliste, dans la quarantaine, habitant la municipalité de La Pêche, a été tué au volant de son véhicule par un morceau d’asphalte, d’une vingtaine de centimètres de diamètre, qui a fracassé le pare-brise de son Ford Escape et l’a atteint en plein visage. Le morceau d’asphalte s’est détaché de l’autoroute 5 au passage d’un autre véhicule, qui précédait celui conduit par la victime.

Encore une fois, n’attendez pas de déclaration de la ministre des transports, Julie Boulet. Cette fois, elle ne pourra pas dire que c’est son chauffeur. Par contre, peut-être que dans ce cas-là aussi, elle dormait. Ce cas-là, c’est celui de l’autoroute 5, qui traverse le secteur Hull de la ville de Gatineau du sud au nord. Construite en béton dans les années 1960, son état est lamentable, et la conduite automobile y est parfois qualifiée de périlleuse. Axe routier essentiel comprenant le principal pont entre Gatineau et Ottawa, il y a longtemps que cette route aurait dû être refaite à neuf. Mais comme pour le reste du réseau routier, le MTQ a dormi aux gaz. Résultat: Un homme est mort d’un morceau d’asphalte dans la gueule!

Un porte-parole du MTQ révèle que le rapiéçage manuel de surface de route en béton avec de l’asphalte est chose courante. Évidemment, on ne peut demander à un simple porte-parole de faire des déclarations sur la reconstruction possible – et vivement souhaitée – de l’A-5, et dans son intervention, quoique très sommaire, il explique la procédure suivie par les cols bleus du MTQ pour remplir les nids-de-poule. J’aimerais maintenant porter votre attention sur une autre technique de rapiéçage du MTQ, utilisée surtout sur les ponts et viaducs. Au lieu de l’asphalte sur du béton, il s’agit de béton à la place de l’asphalte.

Quand on roule sur la chaussée, et que l’on voit des rapiéçages plus « blancs » que les autres, ce n’est pas parce que les gars du MTQ ont manqué d’asphalte, ce soir-là. Dans ces cas, le problème n’est pas vraiment le pavage, mais bien le tablier, en-dessous du pavage, qui démontre des signes évidents de faiblesse. Il est possible, à ce moment-là, que des fragments de béton se soient même détachés de la structure pour tomber au sol, rendant impossible toute réparation au pavage, puisqu’il n’y a rien en-dessous pour supporter celui-ci. C’est d’ailleurs pour éviter que ces fragments de béton se retrouvent à travers le pare-brise d’un automobiliste que l’on installe des grillages sous les ponts et viaducs, au-dessus des voies carrossables. On doit alors faire un rapiéçage en béton, à même le tablier, pour réparer celui-ci, et on décide alors de le remplir au niveau de l’asphalte, ce qui permet de sauver du temps, puisque l’on répare tout – le tablier et le nid-de-poule – en une seule opération. Ce genre de réparation est très évident entre autres sur la première partie du tablier du pont Honoré-Mercier, en direction de la rive-sud.

Un jour ou l’autre, une véritable catastrophe surviendra, entraînant des dizaines de personnes dans la mort. Évidemment, ce jour-là, le premier ministre Jean Charest, probablement flanqué de la ministre Boulet, annoncera une autre commission d’enquête, afin de trouver les causes de la tragédie. Est-ce à dire que la commission Johnson sur le viaduc de la Concorde n’était qu’une répétition générale?