Mario Dumont s’en va au privé: Qu’adviendra-t-il de l’ADQ ?

Une dépêche de la Presse canadienne, reprise entre autres par TQS, fait savoir que le chef démissionnaire de l’ADQ, Mario Dumont, quitterait ses fonctions cette semaine, celui-ci ayant déniché un emploi dans une firme montréalaise.  Si d’autres sources d’informations, comme LCN, ou Radio-Canada, y vont de leur spéculation pour la suite des choses, une lectrice du quotidien Le Soleil, de Québec, dans un commentaire qu’elle a fait parvenir au journal, n’y va pas de main morte.  Elle prédit même la fin de ce parti politique.

Je n’irai pas jusque là.  J’ose croire que l’ADQ puisse compter sur un bon noyau de membres, qui seront là pour assurer la suite.  Évidemment, il faudra d’abord voir de quoi sera faite la suite des choses.  On parle de mettre un « ticket modérateur » de 25,000$, pour une mise en candidature, ou d’autres conditions, encore, à être définies par le parti.  Ces conditions devraient être connues bientôt, puisqu’il était question de les publier deux semaines après le départ officiel de Mario Dumont.  Il y a ensuite tous les « échos », que ce soit celui de Claude Roy, ex-député défait dans Montmagny-L’Islet, qui se plaint de la « montréalisation » de l’ADQ, ou encore celui de Stéphane Gendron, qui avance qu’aucun des députés élus le 8 décembre dernier n’est suffisamment rassembleur pour mener le parti à une victoire électorale.  Pendant ce temps, plusieurs disent que l’ADQ n’avait pas de véritable programme, et qu’il surfait sur les frustrations populaires, comme ce fut le cas lors de la crise des accommodements raisonnables.

Alors voyons voir de quoi les prochaines semaines seront faites, pour ce parti.

Histoire de langues: L’autre côté de la médaille

Sur le site Cyberpresse.ca, un article d’Yves Boisvert nous fait part d’une analyse des données de Statistiques Canada sur la langue, à un moment où la classe politique est en mode panique sur ce sujet, suite à l’enquête du Journal de Montréal, au cours de laquelle une journaliste a déniché une quinzaine d’emplois directement en contact avec le public tout en se faisant passer pour une unilingue anglophone.

Oui, c’est vrai, les gens dont la langue maternelle est le français voient leur proportion passer sous la barre des 50% sur l’île de Montréal, et comme le mentionne le journaliste, « Ce ne sont pas les chiffres qui sont secrets, puisque Statistique Canada nous a dressé le portrait linguistique du Québec l’automne dernier, à partir du recensement de 2006. »  À partir de là, qu’est-ce qu’on doit faire?  Arrêter tous les anglophones, et les enfermer à Bordeaux, avec les Hells?  Les déporter au Nunavut, pour leur rappeler ce qu’ils ont fait subir aux acadiens il y a plus de 250 ans?  C’est quoi, cette manie de grimper dans les rideaux aussitôt qu’il est question de la langue française?

Je veux bien croire que si l’on veut conserver la langue française, il faut lui offrir une certaine protection, ce que fait très bien la loi 101 actuellement.  Car comme l’écrit également Yves Boisvert, « Un enfant arrivé du Brésil à 6 ans, qui fera ses études en français, qui deviendra ingénieur chez SNC-Lavalin ou commis chez Omer De Serres, sera encore un «allophone» dans 50 ans, selon les statistiques. Il sera pourtant, dans la vraie vie, une sorte d’hommage vivant à l’efficacité de la loi 101. »  Et ça, les études sur la langue maternelle n’en parlent manifestement pas.  À moins que cette portion des statistiques soit gardée secrète, dans l’unique but de préserver le « punch » du français qui perd du terrain, ce dont serait tout à fait capables les politiciens qui cherchent à se faire du capital sur le dos de l’immigration ou du fait anglophone au Québec.

La sortie de cette nouvelle percutante fut suffisante pour que Mario Dumont, à qui on a reproché d’avoir un peu « dormi sur la switch » en tant que chef de l’opposition officielle, déchire sa chemise en réclamant la réduction du quota d’immigrants, qui passait dernièrement de 45,000 à 55,000 personnes à accueillir.  Quant à Pauline 1ère, elle s’est enflammée, elle aussi, en faveur d’un renforcement de la loi 101, ce qui a ramené à la mémoire de certaines gens la célèbre affaire des « grosses anglaises de chez Eaton ».  Pour ma part, cela me fait penser à un passage d’une série d’aventures, écrite et diffusée sur internet par un de mes amis, sous forme de fichiers mp3, histoire inspirée du monde médiéval-fantastique.  Dans un épisode, on capture un gobelin, dans un donjon, et on tente de la faire parler, afin d’en apprendre sur le maître du donjon.  Quand l’un des aventuriers demanda au nain s’il connaissait la langue des gobelins, il répondit « Évidemment, ce sont mes pires ennemis! »

Si les anglos sont nos « ennemis », comme le prétendent certains séparatistes convaincus, ceux-ci devraient faire en sorte que tous les québécois connaissent suffisamment la langue de Shakespeare pour pouvoir écouter les bulletins de nouvelles diffusés sur les ondes de la télé et de la radio anglophones, ainsi que pour lire la Gazette, le National Post et le Globe and Mail, afin de débusquer tous les « complots » que les méchants anglais fomentent contre « nous ».  À la place, ils préfèrent garder le « petit peuple » dans l’ignorance de l’anglais, adoptant la même stratégie que les curés de campagne d’une époque révolue, dans le but – bien entendu inavoué publiquement – de contrôler l’information que les gens regarderont « à TQS ou à TVA », comme le disait un universitaire de grande réputation, dernièrement.

En définitive, si les francophones tenaient tant à conserver leur langue, ils auraient dû faire certains efforts, comme celui de faire enseigner le français à leurs enfants par des enseignants reconnus sur la base de leur compétence, et non pas sur celle de leur ancienneté.  On constate aujourd’hui que les nouveaux enseignants, qui pourtant montrent le français aux enfants du primaire et du secondaire, ne savent même pas l’écrire comme il le faut!  Avouez que ça décoiffe!  Et avant tout, les francophones auraient dû en faire davantage, des enfants.  La population québécoise « de souche » connaît l’un des pires taux de natalité des pays industralisés, et on vient à bout de se plaindre qu’on se fait assimiler!  Il faut le faire!  C’est comme ceux qui se plaignent des problèmes dans le réseau de la santé, mais qui du même jet, refusent que le gouvernement effectue des changements dans le fonctionnement de celui-ci.  Cela me rappelle la recette de la poutine; tout le monde sait comment faire une poutine.  Mais si un jour, on veut quelque chose de différent, et que l’on continue à prendre des frites, du fromage en grains et de la sauce brune comme uniques ingrédients, il ne faudra pas s’attendre à manger de la pizza!

Tout cela pour dire qu’aucune loi ne viendra à bout de renforcer l’usage du français dans le grand Montréal, sauf si celle-ci vient charcuter des libertés fondamentales.  La loi 101 l’a fait, lors de son adoption, et depuis, de grands pans de celle-ci furent déclarés inconstitutionnels par les tribunaux.  Il adviendra exactement la même chose de toute loi qui aura pour but de renforcer coûte que coûte l’usage de la langue de Molière.

Salmigondis d’un samedi pluvieux…

Que faire de mieux, par un samedi d’automne pluvieux, que de « Lire les 248 nouvelles » sur le site de Canoë, lien officiel de l’étanchéité des salles de nouvelles de TVA, de LCN et du Journal de Montréal. Voyons voir ce qu’on y trouve…

D’abord, incendie majeur dans un tunnel autoroutier de Los Angeles. L’article dit que ce tunnel est normalement réservé aux camions lourds. En lisant ceci, je me suis demandé à quel moment notre bon gouvernement Charest annoncera, lui aussi, l’ouverture d’infrastructures réservées aux camions, d’autant plus qu’un sondage, cette semaine, disait que plus de 80% des répondants voulaient voir disparaître les camions lourds des voies rapides pendant les heures de pointe. Comme si les camionneurs attendaient l’heure de pointe pour se « garrocher » dans le trafic.

Parlant d’infrastructures, que dire de cette nouvelle concernant un viaduc complètement rénové, puis démoli de toute urgence, en Estrie. Quand on dit que personne n’a rien vu, on ne peut en avoir de meilleure preuve. C’est d’ailleurs pour cela que même si à la base, la commission Johnson sur l’effondrement du viaduc de la Concorde, à Laval, était un exercice futile, puisque le rapport final, fruit de semaines de témoignages d’experts et de plus de 5 millions$ en frais de toutes sortes, dira que la conception de ce viaduc, réalisé selon un concept que l’on n’utilise plus depuis un quart de siècle, et l’entretien de celui-ci (quelle découverte!) étaient déficients, ce que tout le monde savait déjà, je soutiens que la seule déclaration de Pierre-Marc Johnson à partir de laquelle l’affaire des 135 structures a pris son envol valait bien les 245$ de l’heure payées au bonhomme. Jamais Roger Nicolet, pour ne nommer que celui-là, n’aurait fait une telle sortie publique.

En continuant à reculer dans le temps, on peut lire que l’ancien ministre des finances libéral, Michel Audet, réclame des dommages aux animateurs de l’émission L’avocat et le diable, à TQS, à raison de 100,000$. Il reproche à Stéphane Gendron et à Richard Desmarais d’avoir ri de lui et d’avoir porté atteinte « intentionnellement à sa réputation, sa dignité et son honneur ». Je ferai remarquer à monsieur Audet que le simple fait de se porter candidat à un poste politique amènera des gens à rire de soi, et à dire toutes sortes de trucs pas toujours élogieux sur soi. Quiconque se présente aux élections s’embarque lui-même dans l’engrenage de la notoriété publique, et doit vivre avec les conséquences que cela implique. Je lui souhaite tout de même bonne chance dans ses démarches.

J’aime bien Michel Vastel, même si je suis pas toujours en accord avec ses écrits. Par contre, j’approuve celui-ci, dans lequel il propose que l’on se décide enfin de faire comme tout le monde, et que l’on confie à l’entreprise privée l’entretien des infrastructures, suite à l’annonce d’une somme de 30 milliards$ sur cinq ans pour la réhabilitation des infrastructures québécoises. Il a commis également cet autre article, dans lequel il questionne l’empressement du gouvernement Charest d’ouvrir la Charte des droits pour subordonner la liberté de religion à l’égalité des femmes et des hommes.

Un autre que j’aime bien aussi est Jean-Jacques Samson, du Journal de Québec. Il parle cette fois, dans une colonne intitulée « Les garde-fous », des lois adoptées au fil des ans pour rassurer les gens sur les comportement des fonctionnaires et des élus. Dans les faits, ces lois servent beaucoup plus à tenter d’engranger des votes lors d’une prochaine élection.

Bon, voilà, j’en ai suffisamment dit pour l’instant. J’aurais pu revenir sur l’incident de Marguerite Blais, mais… ah, pis tiens, pendant qu’on y est. Je trouve toute cette affaire tellement stupide. Du cassage de sucre sur le dos de gens qui travaillent ensemble bien tranquillement. C’est à croire qu’il ne se passait rien qui vaille à Rimouski. Bref, quand on écoute l’extrait audio de l’incident, on pourrait croire une bande d’invités à Tout le monde en parle, au moment où les invités en sont à leur deuxième coupe de vin. Et on veut nous amener à croire en de l’infantilisation de personnes âgées. Faudrait pas charrier, quand même…

Bon, là, c’est vrai, j’en ai assez dit. Bon week-end.