Estacade du pont Champlain: Un projet plus simple, et probablement beaucoup moins dispendieux!

Depuis quelques années, les autorités municipales, et régionales, du grand Montréal tentent d’élaborer toutes sortes de projets avec l’estacade du pont Champlain, dont bien sûr celui de système léger sur rails (SLR). Mais pourquoi ne pas aller au plus simple?

Les besoins ne sont pourtant pas compliqués à définir. Il s’agit de faire en sorte de rendre permanente, dans les deux directions, l’actuelle voie réservée, aux heures de pointe, sur le pont Champlain. En fait, on n’a tout simplement qu’à faire passer les autobus ailleurs que sur le pont lui-même. Or, l’estacade est suffisamment large pour permettre trois voies de circulation plus ou moins normales. On pourrait en faire deux, une dans chaque direction, pour y faire circuler les autobus, et l’espace restant peut servir, pourquoi pas, à une piste cyclable. Il reste donc à franchir l’embûche majeure, c’est à dire la voie maritime. Voici comment.

Je sais, ce n’est pas très évident à voir, mais j’ai tenté de tout mettre sur la même image, obtenue à partir du logiciel Google Earth. En rouge, la route à construire au sol, en jaune, les sections surélevées (de type « causeway », ou de simples ponts ordinaires), et en bleu pâle,… un pont-levis. Eh ben oui, un simple pont-levis, comme il s’en fabrique depuis des dizaines d’années, et qui coûterait beaucoup moins cher qu’un tunnel sous la voie maritime. De plus, avec les technologies modernes, un tel pont pourrait se soulever – et redescendre – en quelques secondes seulement. Bon, d’accord, disons une minute. Il suffirait de former les chauffeurs d’autobus pour le mode de fonctionnement du pont-levis, et le tour est joué.

Ainsi, les autobus quitteraient l’estacade pour prendre la nouvelle route, passeraient au-dessus du chemin d’accès de la voie maritime, et de l’actuelle piste cyclable, puis sur le pont-levis. Après le pont-levis, un autre pont relierait la route à la terre ferme, alors que quelques viaducs permettraient aux autobus de rejoindre l’actuelle route réservée, au centre de l’A-10.

Je crois qu’une telle solution serait beaucoup moins coûteuse qu’un SLR, et ce pour plusieurs raisons. D’abord, un SLR demande des trains, qui devront bien être laissés quelque part. Cela se traduit par la construction de cours de triage, de garages supplémentaires pour l’entretien, etc. En prenant les autobus, comme on le fait actuellement, on peut en moduler le nombre en fonction de l’heure du jour, et comme les véhicules pourront faire des aller-retours, pas besoin de cours de triage. Sans compter que l’opération du pont-levis, lors du passage d’un navire, n’immobilisera les autobus que pendant quelques minutes tout au plus, comparativement à un SLR qui lui, demandera définitivement un tunnel sous la voie maritime.

Comme quoi les solutions les plus pratiques n’ont pas nécessairement à être les plus dispendieuses.

Fonctionnaire véreux: Le SPGQ doit défendre ça?

Hier, le Journal de Montréal a publié des articles concernant un fonctionnaire du MTQ, un nommé Pierre Baillargeon.  Le brillant fonctionnaire a fait parler de lui en 2003, alors qu’une enquête avait révélé qu’il s’était permis, lors d’expropriations effectuées à la fin des années 1990, de falsifier l’évaluation de la propriété d’un complice, et ce afin de faire main basse sur plus de 200,000$.  Ben mieux que ça; il demande que le MTQ lui assigne un avocat, par-dessus le marché!

Résumons les faits.  À la fin des années 1990, le MTQ veut reconstruire la route 155 à divers endroits entre Grandes-Piles et La Tuque.  À certains de ces endroits, il faut exproprier des terrains, vacants comme bâtis, pour réaligner la route.  Dans le secteur de Grande-Anse, l’un des expropriés, François Chagnon, obtient beaucoup plus que la valeur de sa propriété.  Dans son évaluation, le fonctionnaire, Pierre Baillargeon, a octroyé la somme de 285,000$ à monsieur Chagnon, alors que sa propriété n’étant évaluée qu’à 59,900$.  Les autres expropriés n’ont obtenu que l’équivalent de l’évaluation de leur propriété, ce qui a mis la puce à l’oreille de Roger Bordeleau, l’un des expropriés, qui a décidé de révéler le pot aux roses.

Une enquête est alors ouverte au MTQ, et met au jour les manigances de Baillargeon, qui a intentionnellement gonflé l’évaluation de Chagnon, au détriment des autres expropriés.  Le MTQ entreprend de congédier Baillargeon, en plus de le poursuivre pour la différence entre la somme versée à Chagnon et la valeur réelle de sa propriété, soit la somme de 229,100$.  Le syndicat représentant Baillargeon, le Syndicat des professionnels et des professionnelles du gouvernement du Québec (SPGQ), se lance dans une guérilla judiciaire dans le but de défendre son membre.

Pendant ce temps, l’escouade des crimes économiques de la Sûreté du Québec (SQ) permet de porter des accusations contre Baillargeon et Chagnon.  Leur procès s’est ouvert le 16 janvier 2007, et s’est conclu le 22 février dernier par la déclaration de culpabilité des deux hommes.  Baillargeon, 61 ans, est condamné à six mois fermes de prison, et a quitté le Palais de justice de Shawinigan avec les menottes aux poignets.  Quant à Chagnon, 81 ans, le juge a cru bon de lui permettre de purger ses 9 mois de prison dans la communauté.

Mais ça, ce n’est rien; Baillargeon a été congédié du MTQ, mais a déposé trois griefs contre son ex-employeur, dont un pour contester son congédiement, et les deux autres pour paiement de temps supplémentaire.  Imaginez-vous que Baillargeon était affecté au bureau du MTQ de Drummondville, et que lors de la fermeture de celui-ci, en 1998, il a dû poursuivre son travail au bureau de Trois-Rivières.  Voilà qu’il réclame son temps de déplacement, de chez-lui, à Drummondville, à son nouveau bureau de Trois-Rivières, comme étant du temps supplémentaire!  Il demande aussi qu’un avocat du MTQ lui soit affecté.  Veut-il le soudoyer, lui aussi?

Après, on se demande pourquoi la population perd confiance en l’appareil gouvernemental.  Même que Sylvie Goupil, du SPGQ, a déclaré que le syndicat devra peut-être réexaminer le dossier à la suite de la condamnation au criminel.  Ça ne lui aurait pas tenté de reconsidérer la défense du membre avant que le SPGQ n’entraîne le gouvernement dans une dépense, en frais légaux, qui sera sûrement supérieure à tout ce que le MTQ ne pourra jamais réclamer en dédommagement dans cette affaire.  Mais non!  So-so-so-solidarité oblige, les contribuables devront oublier les plus de 200,000$ empochés par les deux complices, en plus de débourser tous les frais juridiques que l’affaire aura entraîné.

Je présume que c’est pour cela que le MTQ avait décidé de vendre les terrains non-utilisés de l’emprise de l’A-955?