Mouvement étudiant: Une belle solidarité, pour une cause… perdue d’avance!

Le 22 mars dernier, la ville de Montréal fut témoin d’une manifestation étudiante – une autre – organisée, comme toutes les autres, dans le but de faire reculer le gouvernement de Jean Charest sur le réajustement des frais de scolarité, à concurrence de 325$ par année, pendant 5 ans.

Contrairement aux autres, qui se sont terminées dans le grabuge, et parfois même avec des blessés, celle d’hier fut toute propre!  Pas d’escouade anti-émeute, pas de bisbille, bref, une belle manif.  Les organisateurs avaient donné, aux forces policières, le parcours de la marche, qui a attiré au-delà de 200,000 personnes, selon les porte-parole des organisateurs.  On pourrait se demander pourquoi leurs autres manifestations se sont toutes terminées dans le trouble, mais ça, c’est une autre histoire; les organisations étudiantes nous ont prouvé qu’elles pouvaient mobiliser beaucoup de gens, proprement, et c’est tout à leur honneur.

Mais.  Parce qu’il y a un “mais”.

Le problème, avec le mouvement étudiant, c’est que leur cause est perdue d’avance, et voici pourquoi.

D’abord, sur le fond de leur requête principale, à savoir l’augmentation des frais de scolarité.  Précisons dès le départ que les frais de scolarité, au Québec, sont plus bas que partout ailleurs au Canada, voire même en Amérique du Nord.  Selon cette table, de Statistique Canada, mise à part la province de Terre-Neuve-et-Labrador, dont la moyenne est légèrement supérieure (un peu plus de 200$) à celle du Québec, toutes les provinces ont des frais universitaires plus chers d’au moins 1182$, selon les chiffres révisés pour l’année scolaire 2010-11.  De plus, quand on prend le temps de décortiquer la liste principale, et celle de chaque province, on peut constater que les étudiants québécois sont drôlement privilégiés!  Saviez-vous que même avec l’ajustement de 1625$, un étudiant québécois en médecine paiera 2012$ de moins que la province la moins chère au Canada, à part le Québec?  Voici d’autres exemples.

– Médecine, au Québec, coûtera 4238$ de frais de scolarité, au premier cycle (coût de 2010-11, +1625$), alors qu’en Ontario, il en coûtait 18,400$, en 2010-11!  Comprenez-vous pourquoi les étudiants québécois en Médecine ont tardé à joindre le mouvement?

– Dentisterie coûtait 32,960$ en Saskatchewan, en 2010-11.  Au Québec, cette année-là? 3112$!  C’est moins de 10% des frais de scolarité d’un étudiant saskatchewanais!

– En Ontario, toujours en 2010-11, il en coûtait 8335$ à un étudiant ontarien pour faire Droit.  Un québécois qui faisait Droit devait investir… 2330$!  Même pas 30%!

J’ai calculé les frais universitaires potentiels des étudiants québécois (coût 2010-11 + 1625$), et si toutes les autres provinces gèlent leurs frais (ce qui me surprendrait beaucoup), nos étudiants paieront moins cher que tous les autres canadiens en Droit, Médecine, Dentisterie et Médecine vétérinaire, quatre concentrations parmi les six plus dispendieuses, selon la moyenne canadienne.  Dans toutes les autres concentrations, les québécois se retrouveront parmi les deuxièmes ou troisièmes moins chers au pays!  Autrement dit, le message des étudiants, quand ils veulent se faire passer pour de pauvres misérables, qui crèvent de faim et de froid, est pour le moins mensonger!  Sans aller dans les extrêmes, disons qu’en moyenne, ils ont probablement plus de problèmes de gestion que de problèmes de revenus!

À leur défense, il faut spécifier que la stratégie leur a peut-être été refilée par les centrales syndicales, qui appuient les étudiants, dans leur mouvement.  Nous savons tous que le “manque flagrant de dignité” est la pièce maîtresse de toutes les revendications syndicales, et que cette dignité ne peut se rattraper autrement qu’en mettant de l’argent, encore de l’argent, toujours de l’argent!  Tant et si bien que le contribuable est littéralement saigné de son vivant (Halal ou Kosher, à vous de choisir!) par le gouvernement du Québec qui, depuis une bonne vingtaine d’années, sinon davantage, ne se gêne pas pour “taxer les taxes”!  Malgré cela, autant chez les syndiqués de l’état que chez les étudiants, on en demande toujours plus!

Ensuite, la stratégie, puisqu’il en est question.  Pour convaincre les gens que l’on est tellement pauvre qu’on ne peut pas assumer une augmentation de 325$ par année, il faudrait commencer par faire preuve d’une certaine pauvreté; vos iPhone4S, vos iPad de dernière génération, et vos manteaux à plus de 1000$, gardez-les pour sortir, et habillez-vous au Village des Valeurs, avant de manifester, vous serez peut-être plus convaincants!  Vos manifs – à part la grande manif cute de jeudi – avaient davantage l’air de défouloirs, ou de partys, que de mouvements de revendications!  À mes yeux, ce n’est pas très vendeur!  Quand vous bloquez un pont, ou une artère principale, vous risquez de vous faire plus d’ennemis que de complices!  Si vous voulez que les citoyens – autres que les artistes, les profs, et vos parents – vous soutiennent, il faut les mettre de votre côté, et non pas vous les mettre à dos!

Mais peu importe la stratégie, rien ne sert de pousser la comédie plus loin; le gouvernement a décidé, et il maintiendra sa décision!  Il sait que les élections seront probablement perdues, alors il a le temps pour lui!  Dans les faits, un gouvernement peut rester en poste pendant 5 ans.  Comme les dernières élections générales ont eu lieu le 8 décembre 2008, le premier ministre peut donc attendre jusqu’au 7 décembre 2013 pour rendre visite au lieutenant-gouverneur, et lui demander de dissoudre le gouvernement.  Comme il faut tout de suite oublier le lancement d’une campagne électorale pendant la période de Fêtes, celle-ci serait probablement lancée, disons après le 10 janvier, pour des élections à la mi-février 2014!  Évidemment, tout cela est théorique, et même les libéraux de Jean Charest n’iront pas jusqu’à cette échéance.  Enfin, je ne le crois pas.  Aussi, si le plan de match des étudiants est de suivre l’autobus libéral, pendant la campagne électorale, ils sont mieux de ne pas tout dépenser leur budget de manifestations maintenant!

Le Canada aux urnes 2011: Merci à Muguette Paillé pour services rendus!

La campagne électorale fédérale tournait en rond depuis le début.  Les libéraux, les néo-démocrates et les bloquistes avaient beau faire plein d’effets de manches avec leur histoire d’outrage au Parlement, rien ne bougeait.  Au contraire; le premier ministre sortant profitait de ce tir groupé de l’opposition pour capitaliser sur la nécessité d’élire un gouvernement conservateur majoritaire, afin de combattre cette “coalition broche-à-foin”!  Même le débat anglophone a conforté Stephen Harper en tête des sondages!  Mais le soir du débat en français, tout allait basculer!

Lors du passage de l’Écho de Maskinongé dans sa paisible demeure de Sainte-Angèle-de-Prémont, Muguette Paillé était sur le point d’effectuer une autre entrevue, cette fois en direct à la caméra. Photo, © L’Écho de Maskinongé

Une dame de Sainte-Angèle-de-Prémont (mais c’est où, ça, Sainte-Angèle-de-Prémont?), en Mauricie (ah bon, merci!), Muguette Paillé, 53 ans, allait devenir la bouée de sauvetage tant espérée par tous les partis, afin de relancer cette campagne plus morte que le sous-sol du Cimetière Notre-Dame-des-Neiges au grand complet!  Et elle l’a fait gratuitement (heureusement qu’elle n’a pas eu à payer; elle est sur ses dernières semaines de chômage!), en étant sélectionnée, parmi des milliers, à poser, directement à la télévision, sa question, qui était la suivante:

Le taux de chômage est très élevé en Mauricie, les emplois sont précaires et il est difficile pour une personne comme moi, âgée de 53 ans, de se trouver du travail. J’aimerais savoir ce que vous comptez faire pour la création d’emploi au Québec, particulièrement en Mauricie, et pour aider les personnes de plus de 50 ans à se trouver un boulot permanent.

Les chefs des formations politiques, et particulièrement Michael Ignatieff, du parti libéral, ont littéralement sauté sur madame Paillé, comme la misère s’attaque au pauvre monde!  Iggy a même téléphoné à la dame, au lendemain du débat, probablement pour la remercier d’avoir donné un nouveau souffle à sa campagne, qui jusque là prenait des airs de berceuse.  Mais mine de rien, la question de madame Paillé a également fait réagir la population; je ne crois pas que le fait que le thème de l’économie et de l’emploi, sur une base nationale, ait fait un bond de presque 3 points en un seul jour, au détriment de la santé, soit étranger à la question de Muguette Paillé.  Voyez par vous-même ce graphique, issu du sondage national quotidien CTV/Globe/Nanos.

Pour ceux qui comprennent que dalle à la langue de Shakespeare, on pourrait traduire la question par « Quelle est votre préoccupation NATIONALE la plus importante? »  Les répondants peuvent choisir entre l’environnement (ligne verte), l’éducation (ligne jaune), l’emploi et l’économie (ligne rouge), la santé (ligne bleue), ou les taxes et impôts élevés (ligne orangée).  Ce graphique fait partie de toute une collection de données, renouvelée à chaque jour, dont une tendance nationale d’appui aux partis, en figure principale.

J’aime bien la méthodologie de ce sondage; au lieu de faire un sondage quotidien de 1000 personnes, ce qui coûterait très cher, CTV et Globe ont confié à la firme de sondages Nanos le mandat de faire un sondage de 400 répondants à chaque jour, et on compile les résultats des trois derniers jours, ce qui donne un échantillonnage de 1200 répondants.  Le quatrième jour, on additionne les 400 nouveaux répondants, et on retranche les 400 plus anciens, puis on répète cette opération à chaque jour de la campagne.   Avec cette méthode, on obtient un résultat dont la marge d’erreur est de ±2,8%, 19 fois sur 20.

Pour revenir à madame Paillé, cet article du site web de l’hebdomadaire local L’Écho de Maskinongé nous dit que la dame peine à répondre à toutes les demandes d’entrevues, en provenance des médias nationaux.  Si cette activité permet une visibilité inattendue à sa municipalité, je ne vois malheureusement pas de quelle façon on pourra créer de l’emploi à Sainte-Angèle-de-Prémont; à part une usine de traitement de la viande de veau, qui emploie 70 personnes, les seuls employeurs locaux sont les commerces de la place!  Une ancienne épicerie, devenue dépanneur, une station-service, et quelques garages de débosselage, ne peuvent suffire à eux seuls à faire rouler une population de quelque 700 âmes.

Sans école primaire, ni caisse populaire, Saint-Angèle-de-Prémont est voué à une extinction, à court ou à moyen terme, à moins que la jeunesse de la place veuille bien y retourner, afin de s’y installer à demeure, et de réaliser des projets créateurs d’emplois.

David Descôteaux met – encore! – le doigt sur le bobo!

J’aime bien les articles de David Descôteaux.  Ses textes, qui paraissent dans Le Journal de Montréal, ainsi que dans diverses éditions du quotidien gratuit 24 heures, parlent surtout d’économie, mais le font de façon claire; pas besoin d’être universitaire pour comprendre ses écrits.  J’apprécie sa façon de vulgariser les choses.

Dans son texte, publié dans le Journal de Montréal de ce jeudi, ainsi que sur le site ARGENT, texte intitulé “La soviétisation tranquille”, il met – encore une fois! – le doigt sur le bobo, cette fois dans le domaine de la santé.  Il commence par décrire son mercredi matin en ces termes;

5:30. Le cadran sonne. C’est mercredi, mais je ne travaille pas aujourd’hui. Je verse un café fumant dans ma tasse Tim Horton, enfile mon manteau, et sors démarrer l’auto. Je pars rejoindre mes camarades. Quand j’arrive dans le stationnement enneigé, ils sont déjà 30, en file. La boucane leur sort de la bouche quand ils parlent. Des gens comme moi. Peut-être que leur petit garçon aussi faisait de la fièvre depuis deux jours. Une fièvre, ça peut vous bousculer l’horaire de toute une semaine au Québec. On dit au boss qu’on ne rentre pas demain, on met le cadran, et on fait la file devant les portes de la clinique. Quelques heures. En espérant obtenir un rendez-vous avant la fin de la journée.

Des lambins sont arrivés à 7 h. Pour eux, pas de rendez-vous. Déjà plus de place. « Essayez-vous demain. » C’est ça. Arrivez plus tôt, enfilez vos mitaines, et lisez La Pravda en attendant que ça ouvre.

Remarquez qu’il ne met pas La Pravda dans le texte pour rien; il poursuit en sortant des points de comparaison entre le Québec d’aujourd’hui… et l’URSS communiste!  Eh oui, c’est pour cela qu’il parle de la soviétisation tranquille.  Notre système de santé ressemble à s’y méprendre au système soviétique des belles années de l’URSS; files d’attente interminables, pots-de-vin, amis dans le système.  Même chose pour les garderies à 7$, ainsi que pour d’autres secteurs sous contrôle gouvernemental.  Comme dans les régimes communistes et socialistes, comme au Venezuela, quand on se met en ligne devant des magasins d’alimentation aux tablettes déjà presque vides, à l’ouverture, et complètement vides après une heure ou deux.

Ce que raconte David Descôteaux, quand il va s’aligner, au grand froid, des heures avant l’ouverture de sa clinique, est le résultat du sacro-saint monopole syndicalo-étatique.  Le gouvernement prend le contrôle, dit qu’il va s’occuper de tout le monde, mais en peu de temps, il manque de ressources.  Alors pendant qu’il augmente taxes et tarifs, il coupe les services à la population.  On se retrouve avec des listes d’attente, et des gens qui y meurent, en attendant des chirurgies urgentes.

Aussi, face à cette situation, je reviens en répétant encore la même chose.  Il y a sûrement une façon de faire les choses autrement, et plusieurs groupes, plusieurs individus, en parlent.  Mais allez savoir pourquoi, personne n’ose former un parti politique.  Les gens, aux élections, ne votent pas pour les groupes de pression, aussi perspicaces soient-ils; ils votent pour des candidats, qui représentent chacun un parti politique.  Si l’on veut de vrais changements, la prochaine fois, on vote pour qui?

A-50, entre Lachute et Mirabel: La meilleure solution demeure le doublement!

En jetant un oeil sur le site Canoë, je suis tombé sur cet article, signé Stéphane Sinclair, de l’agence QMI, qui mentionne que le MTQ chercherait une solution pour améliorer la sécurité sur le tronçon de l’autoroute 50, entre Lachute et l’aéroport de Mirabel.  Nous savons tous que ce tronçon est à une seule chaussée, sur laquelle se rencontrent deux voies de circulation, une dans chaque direction.

Parmi les solutions étudiées, l’article parle d’un muret, que l’on voudrait ériger entre l’aéroport de Mirabel, et la sortie de Saint-Canut.  Cette proposition aurait été dévoilée par l’agence QMI, au début de novembre, et un tollé de protestations aurait suivi, de la part de travailleurs des diverses entreprises ayant pignon sur rue à l’aéroport.  Les pauvres; ils auraient à faire un détour de, tenez-vous bien, huit kilomètres, pour se rendre et revenir de leur travail.  Que feront ces gens, le jour où l’A-50 sera doublée, et que les intersections actuelles n’existeront plus?  Ils vont lâcher leur job?  De toute façon, si le MTQ est capable d’accommoder les cultivateurs, en leur construisant des voies d’accès, lors de la construction d’autres autoroutes, il sera sûrement capable de s’entendre, avec Aéroports de Montréal, pour aménager une voie d’accès à la zone industrielle de l’aéroport, à partir du chemin Saint-Simon.

Car si le MTQ dépense des milliers – des millions? – de dollars de vos impôts et taxes, pour trouver une solution à l’A-50, je leur soumettrai que puisqu’il faut dépenser de l’argent, la meilleure solution demeure le doublement des voies.  Les viaducs sont construits en fonction d’une éventuelle seconde chaussée, et si l’on se fie aux chiffres de l’Atlas des transports du MTQ, particulièrement des débits journaliers moyens annuels (DJMA) sur les tronçons de l’A-50, entre Lachute et Mirabel, le moment d’aller de l’avant, avec cette seconde chaussée, est venu.  En effet, dans un reportage diffusé à la SRC-Ottawa-Gatineau, l’hiver dernier, on mentionnait qu’il fallait considérer un DJMA de plus de 10,000 véhicules par jour pour envisager le doublement d’une autoroute; dans le reportage, il s’agissait d’un autre tronçon de l’A-50, cette fois celui reliant le secteur Masson-Angers, de la ville de Gatineau, à Lochaber, au nord de Thurso, dont une grande partie fut ouvert à la circulation en 2008.

Les chiffres du tronçon de Lachute à Mirabel ne trompent pas; à part la partie entre les sorties 272 et 279, dont les données ne sont pas répertoriées en 2008, et celle entre les sorties 260 et 272, avant 2004, tous les tronçons répertoriés entre Lachute et Mirabel dépassent les 10,000 véhicules par jour!  Celui entre l’aéroport et la sortie 279 dépassait même les 15,000 véhicules, en 2008!  Mis à part la baisse marquée de 21,500 à 15,800 véhicules, sur la section entre l’aéroport et l’A-15, déjà construite à chaussées séparées, et une autre, beaucoup plus légère, sur la partie située entre les sorties 272 et 279, baisses causées par la cessation des vols passagers à l’aéroport de Mirabel, tous les autres chiffres sont soit stables, soit en hausse, d’une période de dénombrement à une autre.

Comme tout porte à croire que ces chiffres seront en hausse, à mesure que d’autres tronçons de l’A-50 vont laisser passer la circulation, le MTQ devrait laisser tomber les diverses recherches de solutions trop faciles pour être vraies, et quitte à investir davantage, opter pour la meilleure solution, afin d’améliorer la sécurité, sur cette autoroute.  Et cette solution, c’est définitivement le doublement.

Quelles sont vos tendances politiques?

Vous le savez, nous sommes ici, entre autres choses, pour parler de politique.  Et il existe sûrement autant de façons de parler de politique qu’il existe d’individus.  Par contre, la façon d’identifier les tendances politiques des individus, si on veut la traduire de façon graphique, se base, historiquement, sur une simple ligne. Soit que l’on se retrouve à gauche, ou à droite de la ligne, selon ses différentes tendances.  On identifie alors, à tout le moins en Amérique du Nord, ceux à gauche comme étant des « libéraux », et ceux à droite comme étant « conservateurs ».  Or, qu’en est-il des « autres »?  Où place-t-on les libertariens, les centristes, les étatistes?

L’organisme Advocates for Self Government, basé aux USA, a créé un quiz, The World Smallest Political Quiz.  Tout en étant très simple, ce quiz permet de s’identifier de façon beaucoup plus précise que sur un simple axe gauche-droite.  Ce quiz comporte deux parties, soit un graphique, qui regroupe les différentes tendances politiques, et dix affirmations, réparties selon les deux thèmes qui motivent à peu près toutes les actions politiques, à savoir le social et l’économie.  Si vous maîtrisez la langue de Shakespeare, vous pouvez en savoir plus sur le quiz en allant au www.theadvocates.org/quiz.  Pour les autres, je vais tenter de vous permettre d’essayer le quiz, vous aussi.  J’ai traduit les affirmations, et vous fournit la façon de vous situer, dans le graphique.  Commençons d’abord par les affirmations.

Affirmations à caractère social

1-     Le gouvernement ne devrait pas censurer la parole, la presse, les médias, et Internet.

2-     Le service militaire devrait être volontaire, et ne faire l’objet d’aucun recrutement.

3-     Il ne devrait exister aucune loi concernant les rapports sexuels entre adultes consentants.

4-     Il faudrait abroger toutes les lois interdisant la possession et l’usage de drogues, par des adultes.

5-     Il ne devrait exister aucune carte d’identité nationale.

Affirmations à caractère économique

1-     Il faudrait abolir le « BS corporatif », ainsi que toute forme d’aide gouvernementale aux entreprises.

2-     Il faudrait abolir toutes les barrières au libre-échange international.

3-     Il faudrait laisser les gens contrôler leur propre retraite, et privatiser les pensions de vieillesse.

4-     Il faudrait remplacer l’aide gouvernementale par des organismes de charité privés.

5-     Il faudrait couper les taxes, et les dépenses gouvernementales, de 50% ou plus.

Pour chacune des affirmations à caractère social, accordez-vous 20 points si vous êtes en accord avec l’affirmation, et aucun point si vous êtes en désaccord avec celle-ci.  Si votre point de vue n’est pas définitif, bref, si vous vous dites « peut-être », face à l’affirmation, accordez-vous 10 points.  Faites de même pour les affirmations à caractère économique.

Ensuite, placez un point, dans le graphique qui suit, à l’endroit correspondant à votre pointage, selon les thèmes sociaux et les thèmes économiques.  Si le point touche à la ligne qui borde la zone « Centriste », vous pouvez vous considérer comme étant centriste.

Voici maintenant la description des tendances politiques, que j’ai traduites, toujours selon « The World Smallest Political Quiz ».

Gauche (libéral)

Les libéraux épousent habituellement la liberté de choix pour les thèmes sociaux, mais tendent à soutenir une forte intervention gouvernementale dans l’économie.  Ils supportent généralement un « filet de sécurité sociale » financé par le gouvernement, et imposent des normes strictes aux entreprises.  Les libéraux ont tendance à favoriser les réglementations environnementales, à défendre les libertés civiles et la liberté d’expression, à supporter les actions gouvernementales qui promouvoient l’égalité, et à tolérer différents styles de vie.

Libertarien

Les libertariens supportent un maximum de liberté, et ce autant dans les thèmes sociaux que dans les questions économiques.  Ils promouvoient un gouvernement beaucoup plus restreint, qui se contentera de protéger les individus de la contrainte, et de la violence.  Les libertariens encouragent la responsabilité individuelle, s’opposent aux taxes, et à la bureaucratie gouvernementale, soutiennent les organismes de charité privés, tolèrent différents styles de vie, supportent le libre-marché, et défendent les libertés civiles.

Centriste

Les centristes épousent un « juste milieu », concernant le contrôle gouvernemental de l’économie, et les libertés personnelles.  Selon la problématique concernée, ils favoriseront tantôt l’intervention gouvernementale, tantôt la liberté de choix individuelle.  Les centristes se targuent de conserver une constante ouverture d’esprit, s’opposent aux « extrêmes » politiques, et privilégient ce qu’ils qualifient de solutions « pratiques » aux problèmes.

Droite (conservateur)

Les conservateurs tendent à favoriser la liberté économique, mais soutiennent régulièrement des lois qui restreignent les libertés personnelles, particulièrement celles qui transgressent les « valeurs traditionnelles ».  Ils s’opposent à un contrôle gouvernemental excessif des affaires, tout en supportant les gestes d’état qui défendent la moralité, et la structure traditionnelle de la famille.  Les conservateurs appuient habituellement une forte puissance militaire, s’opposent aux taxes élevées, et à la bureaucratie gouvernementale, favorisent un libre-marché économique, et endossent une forte application de la loi.

Étatiste (gros gouvernement)

Les étatistes veulent un grand pouvoir gouvernemental, et ce autant en économie qu’au niveau des libertés individuelles.  Ils doutent régulièrement que les libertés, économiques comme personnelles, soient des solutions pratiques, dans le monde d’aujourd’hui.  Les étatistes tendent à se méfier du libre-marché, soutiennent les taxes élevées, et la planification centralisée de l’économie, s’opposent aux différents styles de vie, et remettent en question la pertinence des libertés civiles.