3G$ investis: Le réseau routier est bel et bien en décrépitude!

Avec l’annonce faite hier par la ministre des transports du Québec, Julie Boulet, rapportée ici par LCN, la population du Québec prend acte de l’état de décrépitude avancé du réseau routier québécois.  Imaginez; 3 milliards de dollars investis – 2,7G$ par Québec, plus 0,3G$ par les villes et le fédéral – pour la seule année budgétaire 2008-09, pour un total de plus de 12 milliards d’ici 2012, afin de développer le réseau routier, bien sûr, mais aussi – et surtout – pour en rénover les éléments existants, qui en ont bien besoin.  Si les investissements annoncés sont des suites directes de la commission d’enquête sur l’effondrement du viaduc Concorde, à Laval, ils justifient à eux seuls les 245$ l’heure versés à Pierre-Marc Johnson.

Évidemment, ce n’est pas moi qui va s’opposer à de tels investissements dans le réseau routier, qui étaient dûs depuis trop longtemps.  Le MTQ a étiré l’élastique au point de le rompre – parlez-en aux familles des victimes du viaduc Concorde!  Il faut maintenant rattraper le temps perdu.  Quand on sait que, pour toutes sortes de raisons, l’inflation dans le domaine de la construction routière fait que le coût d’un projet double aux cinq ans, chaque année passée à attendre fait augmenter la facture de façon astronomique.

Cette année seulement, les automobilistes québécois auront à composer avec pas moins de 1850 chantiers, à la grandeur du Québec.  Mais heureusement, les municipalités seront gagnantes, cette fois, parce que le MTQ a repris l’entretien des ponts et structures dans les municipalités de moins de 100,000 habitants, réparant ainsi la bourde commise par Claude Ryan lors de son passage aux affaires municipales il y a 15 ans.  J’espère seulement que moins d’argent sera investi dans des études à n’en plus finir, et davantage dans les travaux comme tel; pas que les études ne soient pas nécessaires, mais quand on a déjà investi des millions$ sur le comportement de la truite mouchetée, je ne crois pas qu’il soit nécessaire de recommencer à chaque projet.  Ce sont de telles études, entre autres, qui font grimper le coût des projets routiers vers des sommets faramineux.

Autre point; comment se fait-il que les projets de développement du réseau routier n’avancent pas?  Cela fait trois ans que les travaux de l’échangeur A-15/A-30, au sud de la voie ferrée du CP, aux limites de Delson, Candiac et Saint-Constant, ont été entrepris, et ceux-ci ne sont pas encore terminés.  À ce rythme, les 10 kilomètres à construire pour se rendre à l’autre section de l’A-30 prendront au bas mot… 30 ans!  Il faut arrêter de faire des travaux pour montrer au public qu’on travaille, mais bien faire des travaux pour faire avancer les projets, afin qu’ils cessent d’être des projets, et deviennent une fois pour toutes des réalités.  Quand on compare les divers travaux à l’autoroute Décarie, les chiffres sont étonnants; lors de sa construction, en 1967, pas moins de 21 viaducs furent érigés en 4 mois seulement.  Lors de leur reconstruction, au début des années 2000, il a fallu 4 ans pour faire le même travail!  J’en viens à croire qu’il n’y a pas seulement inflation monétaire, mais aussi inflation de temps.

Tout cela pour dire qu’il était grandement temps que le MTQ s’ouvre les yeux sur l’état de ses infrastructures.

Amir Khadir: …terroriste?

LCN nous apprend que le coprésident du parti Québec solidaire, Amir Khadir, aurait été espionné par le Service canadien de renseignement de sécurité (SCRS) en raison de ses liens avec l’Organisation des moudjahidines du peuple iranien.  Plusieurs pays, dont le Canada, considèrent cette organisation comme un groupe terroriste, accusé d’avoir été mêlé à plusieurs attaques d’ambassades et de consulats iraniens.  Cette organisation aurait aussi été financée pendant un certain temps par feu le dictateur irakien Saddam Hussein.

Ce cher Amir Khadir, qui avouons-le, ajoute un peu de piquant dans le domaine de la politique québécoise, goûte donc maintenant à son tour au fait de se savoir espionné.  J’espère que ce fait le lui montera pas trop à la tête; s’il apprenait qu’à une certaine époque, des membres influents du PQ furent aussi espionnés, ce serait suffisant pour que celui-ci se prenne pour un vrai politicien.  J’espère aussi que l’autre coprésidente de Québec suicidaire, Françoise David, ne le foutra pas carrément dehors du parti, lui faisant connaître le même sort que celui d’un certain lieutenant-gouverneur québécois, qui fut lui aussi chassé de son job en raison de son soutien à une cause qui se passait ailleurs, pendant ses années d’études.

Mais Amir Khadir peut se consoler; en raison de ses prises de position passablement embarassantes pour certains personnages politiques, l’auteur du Blogue de Richard3 est probablement espionné, lui aussi, et son téléphone est possiblement sous écoute permanente.  Je devrai surveiller mes mots, la prochaine fois que je commanderai une pizza…

Rapports de Loto-Québec: Bill Clennett cherche quoi, au juste?

Selon ce que rapporte Mélanie Tremblay, du site Canoë, l’activiste Bill Clennett, de l’Association pour la défense des droits sociaux de Gatineau (vous vous souvenez, celui qui a perdu une dent lors d’un duel contre Jean Chrétien, sur la colline parlementaire, à Ottawa), prétend qu’il y a anguille sous roche dans le fait que Loto-Québec ait dévoilé, hier après-midi, 170 rapports sur des incidents survenus aux casinos du Lac-Leamy et de Montréal, alors que Clennett, flanqué de Alain Dubois, de la coalition Éthique pour une modération du jeu, et du procureur Jean-Carole Boucher, devait les dévoiler en conférence de presse aujourd’hui.

Le problème de Clennett, et de ses acolytes, est qu’ils voulaient faire un gros show en dévoilant des rapports faisant état d’incidents survenus dans les casinos de Loto-Québec, afin de taper sur la tête de la société d’état, et de dire que celle-ci tient ces rapports secrets afin de ne pas ameuter la population.  Or, voilà que Loto-Québec leur a fait un beau pied-de-nez en dévoilant publiquement les 170 rapports hier après-midi, et cela enlève donc beaucoup de punch aux effets de manche prévus par les trois protagonistes.

Les fameux rapports traitent d’incidents qui seraient survenus sur le site des casinos de Montréal et du Lac-Leamy, ou qui seraient relatifs à des pertes survenues en jouant dans ces casinos.  Les deux cas les plus significatifs sont ceux de deux hommes s’étant suicidés, l’un s’étant jeté dans les eaux de la rivière Rideau, à Ottawa, en 1999, suite à des pertes financières successives au casino du Lac-Leamy, alors que l’autre, reconnu pour avoir des problèmes de jeu, se serait donné la mort dans le stationnement du casino de Montréal, en 2001.  On retrouve, parmi les autres rapports, des cas de tentatives de suicide ainsi que divers cas de problèmes de santé sur le site des deux casinos.

Je me demande, à part faire un show, qu’est-ce que cherche Bill Clennett, au juste, avec ces rapports?  Essayer de réduire l’offre de jeu dans les casinos parce que certains ne peuvent pas composer avec le fait qu’ils ont perdu?  Des dizaines de personnes se suicident, ou tentent de le faire, alors que d’autres commettent des meurtres, le tout suite à des problèmes amoureux; va-t-on interdire les relations de couples pour autant?  Le fait que deux personnes se soient suicidées depuis près de dix ans ne justifient pas, selon moi, l’interdiction, ni même le ralentissement des activités, des divers casinos au Québec.  Quant à l’aide apportée aux joueurs compulsifs, je ferai remarquer à Bill Clennett que Loto-Québec fait davantage pour les aider que n’importe quelle organisation publique en Amérique du Nord.  En fait, il n’aurait qu’à se souvenir de l’époque où les machines vidéo poker étaient entre les mains du crime organisé; combien d’argent mettaient ces organisations pour venir en aide aux gens ayant des problèmes de jeu?  Je pourrais gager un vieux « trente-sous » que Bill Clennett ne disait pas un mot à ce sujet, dans le temps.

Des incidents dans des maisons de jeu, il y en a eu, et il y en aura d’autres.  Il n’existe aucune activité sur Terre qui n’entraîne aucune possibilité d’incident; même si l’on ne bouge pas de chez soi, on risque l’obésité!  Alors il faut cesser de chercher des problèmes là où il n’y en a pas.