Mirabel: Un aéroport… en quarantaine

Lors de son ouverture, et même avant, quand les politiciens ont « vendu » le projet à la population, l’aéroport de Mirabel devait devenir l’exemple à suivre par le monde entier, en ce qui concerne les terminaux aériens évolutifs.  Encore chanceux que le monde n’ait pas suivi cet exemple.  Le site est pratiquement à l’abandon, l’hôtel et l’aérogare sont vides, l’herbe pousse dans les fissures des stationnements, bref, c’est presque totalement désert.

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Depuis ce qui est désormais le boulevard Henri-Fabre, le complexe aéroportuaire, au loin.  À remarquer, la forme particulière des lampadaires, qui me font penser à ces espèces de cornets stupides, que l’on met à un animal qui sort du chez le vétérinaire, et qui l’empêche de se gratter.

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La tour de contrôle, où plus personne en travaille depuis plusieurs mois déjà; tout le trafic est contrôlé depuis l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, autrefois connu – et toujours identifié par les gens – comme l’aéroport de Dorval.

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Quand je dis que c’est désert, en fait, ça ne l’est pas tout à fait; les restes d’une bouteille de bière montrent qu’il y a eu présence humaine, dernièrement.

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L’herbe pousse allègrement dans les multiples stationnements, qui sont barricadés, en grande majorité.

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L’aérogare déserté, le long du boulevard Henri-Fabre, sur lequel il passe tout de même une voiture, de temps en temps.

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L’entrée, barricadée, d’un autre stationnement.

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Quand on regarde à l’intérieur du stationnement étagé, qui se trouve entre l’aérogare et le boulevard Henri-Fabre, on y voit des tuyaux qui tombent en ruines.

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Ici, c’est le bâtiment administratif de l’aéroport Montréal-Mirabel, dont les surfaces, entre les fenêtres, ont été décolorées par l’action du soleil, et dont les bureaux sont probablement tous, ou presque, désaffectés.  À noter, la présence d’un seul drapeau, malgré que l’on compte quatre mâts, devant l’édifice.

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La passerelle, ici au-dessus du boulevard Henri-Fabre, qui permet aux gens (malgré l’absence de ceux-ci) de relier l’aérogare, le stationnement étagé, l’hôtel et l’édifice administratif, le tout à l’abri des intempéries.

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Bienvenue à l’hôtel « Le Château de l’Aéroport Mirabel ».  Avec une affiche semblable, vous ne trouvez pas que ça fait un peu « république de bananes »?

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Pendant que je suis sous la passerelle, je vous montre, juste en-face de l’hôtel, l’entrée, elle aussi barricadée, du stationnement de l’aire des voitures de location.  Certaines des compagnies affichées là-dessus existent-elles encore?

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Voici la sortie du débarcadère de l’hôtel.  Un peu comme c’était le cas à l’entrée de celui-ci, certaines parties du plafond du débarcadère brillent par leur absence, tout comme des lettres de l’affichage; il ne reste plus que le « t », au mot « hôtel ».

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Un peu partout, le long du boulevard Henri-Fabre, et ailleurs, sur le site de l’aéroport, on voit des bouches d’aération, comme celles-ci.  C’est parce qu’il devait y avoir, en fait, un terminal ferroviaire sous le complexe, afin de relier rapidement celui-ci au centre-ville de Montréal, terminal qui n’a jamais été complété, entre autres parce que le financement de la ligne ferroviaire n’a jamais été bouclé.  Ces bouches servaient probablement à assurer une ventilation efficace de la gare.

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Voici l’ancêtre des panneaux à messages variables, que l’on trouve sur nos routes.  On peut voir des afficheurs comme celui-ci à quelques endroits, sur le site.

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Quand je regarde la devanture de l’hôtel, j’ai l’impression d’être dans un autre monde; comme dans un film de série B, ou pire encore, dans les Sentinelles de l’air (Thunderbirds), cette émission de marionnettes d’une époque révolue.

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Retour sur le stationnement étagé, pour constater que les coudes des tuyaux d’évacuation de l’eau de l’étage supérieur ont été débranchés, et rattachés à la conduite.  Probablement que ce démontage se voulait temporaire.

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Voici le panneau qui vous saute aux yeux quand vous quittez le stationnement de l’hôtel, l’un des seuls à ne pas être barricadé.  À l’origine, le panneau n’affichait aucun badge d’autoroute; ceux-ci ont probablement été ajoutés vers la fin des années 1980, lorsque le gouvernement fédéral a remis la route d’accès au gouvernement québécois, sauf celui dans le coin supérieur droit, qui est nettement plus récent que les deux autres, et qui fut possiblement ajouté suite aux travaux à l’échangeur A-15/A-50, il y a de cela quelques années seulement, ce qui explique que la partie en rouge soit beaucoup moins décolorée.  D’ailleurs, on n’a pas cru nécessaire de remplacer l’inscription « Hull – Ottawa » par « Ottawa – Gatineau », comme ce fut fait sur tout le reste de la supersignalisation routière du grand Montréal.

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Regardez bien ce panneau, car vous n’en verrez vraiment pas souvent, au Québec.  Ce type de panneau, qui encourageait les usagers de la route à ralentir, était courant, dans ma jeunesse, mais a littéralement disparu avec l’accession au pouvoir du premier gouvernement péquiste de René Lévesque, en 1976.  Celui-ci se trouve toujours là parce qu’il fut installé alors que le site était encore sous contrôle fédéral, tout comme la supersignalisation bilingue.

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Un peu à l’ouest de l’aéroport, le long de l’A-50, l’entrée du site de quarantaine de l’aéroport, qui semble abandonné depuis de nombreuses années.

À voir l’état des lieux, il est possible de croire que l’aéroport de Mirabel, à tout le moins sous la forme d’un aéroport international, ne rouvrira plus jamais ses portes, tellement tout le site de l’aérogare semble abandonné.  D’ailleurs, le tarmac est maquillé en piste de karting, l’une des pistes d’atterrissage est transformée en piste de courses, qui sert entre autres de circuit d’entraînement pour la conduite d’ambulances, alors que les usagers de l’autre piste d’atterrissage sont soit des pilotes de F-18 américains, qui se rendent à une base d’entretien, située sur le site, et qui atterrissent à l’aide d’un fil de fer, en travers de la piste, comme sur les porte-avions, soit des pilotes de chez Bell Helicopter, qui font parfois des manoeuvres à reculons, soit des pilotes de la firme Bombardier, qui essaient les CRJ-900, dont l’assemblage est fraîchement terminé, en simulant tous les problèmes imaginables, ou encore des techniciens de Pratt & Whitney, qui se rendent sur les pistes pour tester des moteurs, et tout ce beau monde doit composer avec les pilotes d’avions cargo, dont les bases sont toujours sur le site, et ceux qui font affaire chez Hélibellule, qui a construit une aérogare de 5 millions$, récemment.  Le tout sans contrôleurs aériens sur place, puisque tout est dirigé depuis Dorval, et le fait que l’usine d’assemblage d’avions de Bombardier Aéronautique fut érigée sur le site de l’une des cinq aérogare supplémentaire, prévues aux plans, au lieu d’être construite dans la zone industrielle.

Encore une fois, un grand projet québécois (mais au départ, canadien, cette fois-ci) qui n’aura finalement pas respecté le concept original.

Virginie Roy parle de « chars »; comment puis-je résister?

Depuis que j’ai mis fin à mon abonnement au Journal de Montréal, j’ai repris plaisir à lire les textes de Virginie Roy, sur le site web Canoë.  Mais cette fois, elle est vraiment tombée dans mon « size »!  En commentant la perte du Grand Prix de F1 de l’île Notre-Dame, la jolie chroniqueuse a mis le doigt directement sur l’un de mes plus vilains points faibles, et j’ai nommé « les chars »!

D’abord, elle commence par un « Bon débarras » bien senti.  Personnellement, la disparition de l’événement me laisse indifférent, parce que si j’ai effectivement un intérêt très marqué pour « les chars », ma plus forte attraction ne va pas vraiment du côté du cirque de Bernie Ecclestone.  Je suis beaucoup plus attiré par l’autre cirque, celui de NASCAR, plus proche des gens ordinaires, et plus abordable, question billets.

Elle met aussi le côté glamour en évidence, en disant qu’une serveuse du restaurant Cavalli pouvait se faire au-delà de 600$ de pourboires en une seule soirée.  Or, si l’on enlève le week-end de la F1, ainsi que celui de NASCAR, les autres fins de semaines estivales rapportent combien, à la serveuse de chez Cavalli, alors que le circuit Gilles-Villeneuve est fréquenté par… les cyclistes?  Serait-ce à dire que les écolos sont plus « cheap » sur les pourboires?  Bon, d’accord, je ne le dirai pas; je risque de me faire aussitôt accuser d’être de mauvaise foi.

Je veux bien croire que le déplacement du cirque comme tel pollue davantage que les voitures elles-mêmes lors du week-end d’épreuves, mais il faudra que madame Roy se rende bien compte que 700,000 kilos de matériel, ce n’est qu’un grain de sable dans le désert.  Tout voyage, à travers le monde, des clémentines du Maroc aux kiwis de la Nouvelle-Zélande, en passant par les vins européens et toutes les babioles « Made in China ».  Quant aux déplacements des milliers d’amateurs, j’ose espérer que vous vous déplacez, vous aussi, madame Roy, pour assister – ou pour participer directement – à des événements qui vous passionnent, car sinon, vous risquez de trouver la vie bien monotone.

Quant à la consommation, qu’elle soit reliée au GPF1, ou à tout autre événement, c’est elle qui fait vivre les commerçants.  Alors que propose madame Roy, à ce sujet; d’interdire les kiosques, lors de tous les événements à survenir en ville?  Il y a un principe bien simple, en ce qui concerne la consommation, et c’est celui-ci; contrairement aux impôts et taxes, la consommation est volontaire, et les gens achètent ce qu’ils veulent bien acheter.  Personne ne les oblige.  Le jour où personne n’achètera les babioles qu’il mettra en vente, le commerçant fermera boutique.  Autre point; ma conscience ne peut avoir d’effets que sur ma personne; si je m’introspecte dans les habitudes des autres, je viole leurs droits et libertés.  Et ça, ce n’est pas bien, quelle que soit la cause pour laquelle je le fais, et aussi noble soit-elle.  D’ailleurs, les commerçants qui tirent profit du passage du cirque de la F1 n’ont pas fait un sou avec moi, et ce depuis que l’événement est présenté à Montréal!  M’ont-ils menacés de poursuite?  Jamais!  Ils avaient une clientèle, ils en ont profité, et maintenant, ils sont tristes, parce que le GPF1 n’aura plus lieu.  Il vont, tout naturellement, changer leurs habitudes, et profiter des autres événements, nombreux, que la ville leur offrira.  Évidemment, ils se plaindront aux gouvernements, mais ça, c’est une autre histoire.

Pollution sonore, maintenant.  Oui, cela les fait avancer plus vite, madame Roy.  Pour être plus « puissant », on doit devoir respirer librement; force est d’admettre que l’on est moins « performant » lorsque l’on est grippé, et que l’on respire difficilement.  C’est la même chose pour un moteur; l’admission d’air, ainsi que l’échappement, doivent offrir le moins de résistance possible.  C’est pourquoi les voitures de course, en général, n’ont pas de silencieux, et sont dotées des tubulures d’admission d’air de grandes dimensions.  La chose est impossible sur les voitures destinées au public, car dans ce cas, personne ne pourrait dormir.  Quant à la « douce musique » des mécaniques, qui vous réveillait, force est de constater qu’après tout, Brossard n’est pas bien loin de l’île Notre-Dame.  Et comme les différentes épreuves du Grand Prix (réchauffements, essais libres, qualifications, etc.) ne commencent rarement avant 8h30 ou 9h00, le matin, c’est que vous dormiez tard, ma chère!  Mais bon, c’est votre droit!  D’ailleurs, ne vous en faites pas, j’ai été jeune, moi aussi!  (Qui a dit « Ça doit faire longtemps »?  Vous, monsieur?  Alors sortez!)  Que feriez-vous, madame Roy, si vous viviez à Trois-Rivières?  Dans cette ville, en août, un week-end de course est organisé directement dans les rues de la ville!  Et mis à part pour quelques exceptions, aucun trifluvien ne voudrait qu’on lui enlève « son » Grand Prix!

Si ma mémoire est bonne, je crois que c’est Jacques Duval, chroniqueur automobile bien connu, et qui fut lui-même coureur dans le passé, qui dernièrement, a appuyé la tenue d’un événement d’endurance pour voitures hybrides, genre « les six heures de Montréal ».  Je dis tout simplement « Pourquoi pas? »  Un tel événement pourrait servir de banc d’essai pour de nouvelles technologies, tout comme l’est la F1, malgré tout ce qu’on peut croire.  Il s’agirait, par contre, de technologies de réduction d’émissions polluantes.  L’événement risque toutefois d’être beaucoup moins glamour qu’un vrai Grand Prix.

Tout cela pour dire que si les politiciens ne s’attardent qu’à ce qu’on voit, mais négligent ce qu’on ne voit pas, Virginie Roy veut s’attarder à ce qu’on ne voit pas, mais néglige ce qu’on voit.  Le Grand Prix du Canada était un événement haut en couleurs, qui attirait des milliers de visiteurs dans notre région, et ce au grand plaisir – lire « au grand profit » – de l’industrie touristique locale.  Et malgré ce qu’elle peut en dire, il y a de très nombreux amateurs qui, tout en faisant des efforts non-négligeables pour être verts tout au long de l’année, étaient prêts à sacrifier un week-end « propre » à des voitures polluantes, et ce pour leur plus grand plaisir.

Car il y a un truc, qu’il faut retenir; tout ce que fait l’homme – je parle ici du genre humain – dérange l’environnement, même une ballade à vélo.  Il n’y aura jamais de « pollution zéro ».  Et la planète, qui a survécu aux dinosaures, aux périodes glaciaires et aux réchauffements passés, survivra aussi au cirque de Bernie Ecclestone.  Alors pourquoi ne pas en profiter pour se faire plaisir, à l’occasion?  Et puisque l’on sait que toute l’activité humaine représente moins de 10% du CO2 produit, sur la planète, le jour où il ne restera plus que la pollution d’un Grand Prix, à gérer, ce ne sera qu’un très léger détail.

Élections fédérales: On n’est pas sortis de l’auberge!

Êtes-vous allés voter, hier?

À voir les chiffres publiés par Élections Canada, vous n’y êtes sûrement pas tous allés!  Ce scrutin a connu le plus bas taux de participation depuis très longtemps, peut-être même le plus bas de tous les temps, avec seulement 59,1% des électeurs, qui se sont présentés aux urnes.  Pour l’instant, les résultats sont les suivants:

  • Conservateurs: 143 sièges (soit 46,4% des sièges), avec 37,6% du vote exprimé
  • Libéraux: 76 sièges (24,7%), avec 26,2% du vote exprimé
  • Bloc québécois: 50 sièges (16,2%), avec 10,0% du vote exprimé
  • NPD: 37 sièges (12,0%), avec 18,2% du vote exprimé
  • Parti vert: Aucun siège, avec 6,8% du vote exprimé
  • 2 sièges sont allés à des candidats indépendants

Évidemment, le processus n’est pas encore terminé; il y a possibilité de recomptage judiciaire, dans certaines circonscriptions, soit de façon automatique, ou encore à la demande d’un électeur.

Comment traduire tout cela, maintenant?

D’abord, qui a gagné, et qui a perdu?

Chez les conservateurs, c’est une victoire et une défaite, à la fois.  Une victoire parce qu’il ont gagné 19 sièges, par rapport à l’élection de 2006, ce qui renforcera leur présence comme gouvernement.  Et une défaite parce qu’ils ont raté leur objectif de former un gouvernement majoritaire.  Il faut dire que leur campagne s’est faite un peu « sur l’air d’aller », et que leurs ripostes, face aux nombreuses attaques qu’ils subissaient, furent plutôt molles.  Bref, avec un peu plus d’efforts, l’atteinte de la majorité était toujours possible.

Pour le bloc québécois, on peut dire qu’à défaut d’être une victoire, le résultat d’hier représente un certain sursis.  Leur nombre de députés reste pratiquement inchangé, à 50, hier soir, comparativement à 48, lors de la dissolution de la Chambre, et à 51, lors du dernier scrutin général, en 2006.  Nous savons très bien, toutefois, que leurs appuis furent obtenus suite à des exagérations tellement grossières que je suis surpris de voir à quel point les québécois ont pu avoir été aussi crédules.

Dans le camp du NPD, c’est également un résultat mitigé; les gains possibles au Québec ne se sont pas matérialisé, mais leur nombre de députés est en nette progression, passant de 29, à l’élection générale de 2006, à 30, lors de la partielle de 2007, dans Outremont, et à 37, hier soir.  Toutefois, la réélection de Thomas Mulcair, justement dans Outremont, n’a pas été aussi facile que prévu, le tout n’étant toujours pas réglé passé minuit.

Au parti vert, on parle surtout de victoire morale.  Le parti d’Elizabeth May n’a toujours pas fait élire un seul de ses candidats, mais son taux de vote a augmenté d’environ 2%, passant à 6,8%, pour ce scrutin.  Si madame May s’était présentée ailleurs que dans cette circonscription où elle devait faire face au ministre sortant Peter MacKay, elle aurait sans doute eu de meilleures chances.

Mais le plus grand perdant, selon moi, est Stéphane Dion.  Avec une députation qui a fondu comme la neige sous un soleil trop fort, et un pourcentage de votes de 26,2%, il s’agit de l’une des pires défaites des libéraux depuis longtemps.  Certains membres influents du parti libéral déclarent même, sous le couvert de l’anonymat, que la course à la chefferie est déjà commencée.  C’est à croire que Stéphane Dion aura bientôt beaucoup de temps pour s’occuper de Kyoto.  Je parle de son chien, évidemment.  Pas du protocole.

La suite des choses

Selon moi, le gouvernement conservateur aura les coudées franches pour au moins un an, peut-être davantage.  Voici pourquoi.

La stratégie évoquée par certains, à savoir de renverser le gouvernement dès le début des travaux de la Chambre des communes, et de proposer, à la gouverneur générale, une coalition libéral/NPD, est tout simplement impossible, et ce pour deux raisons.  D’abord, les libéraux et les néodémocrates, ensemble, ont moins de députés que les conservateurs, ce qui rendrait l’entreprise très périlleuse dès le départ.  D’autant plus qu’il ne faut pas compter sur les députés du bloc pour se joindre à une telle coalition; Gilles Duceppe a avoué lui-même, quelques jours avant le scrutin, qu’il refuserait d’exercer le pouvoir à Ottawa.  Ensuite, il serait tout simplement mortel, pour les libéraux, de faire tomber le gouvernement minoritaire conservateur fraîchement élu, alors qu’ils ont passé plus d’un an à « s’asseoir sur leurs mains » lors des votes d’importance, prétextant que les canadiens ne voulaient pas d’élections.

Il ne faudra pas compter non plus sur le bloc pour jouer les trouble-fête plus qu’il ne le faut.  Ils ont passé l’essentiel de la campagne, qui vient de se terminer, a demander aux québécois de les élire afin que le gouvernement conservateur soit minoritaire, et c’est exactement ce qu’ils ont obtenu.  Par contre, dans leur situation actuelle, les députés bloquistes sont littéralement « assis entre deux chaises »; avec les attaques – souvent exagérées – qu’ils ont proféré envers les conservateurs, pendant la dernière campagne, ces derniers pourraient leur faire payer le gros prix pour leur verbiage, et ainsi les mettre dans leur petite poche.  Les conservateurs n’auraient qu’à menacer de « fermer le robinet » envers le Québec pour prouver aux électeurs que le bloc ne contrôle absolument rien, à Ottawa.  Mais l’équipe de Stephen Harper ne pourrait pas, non plus, jouer ce stratagème très longtemps; déjà que leurs bases sont faibles au Québec, celles-ci risquent de devenir inexistantes, s’ils se prêtent un peu trop à ce petit jeu.  D’ailleurs, je ne crois pas que cela fasse partie des intentions des conservateurs.

Donc, les prochains mois risquent d’être plutôt intéressants.

Et pour augmenter le taux de participation, que faire?

Comme je le disais au début, le taux de participation à cette dernière élection fut très bas, à 59,1%.  Évidemment, la go-gauche sera tentée de ressortir la proportionnelle des « boules à mites », mais je ne crois pas qu’une élection de type proportionnelle, qui coûtera beaucoup plus cher que notre système actuel, fera davantage sortir les gens de chez eux, lors de scrutins.

Nous vivons à l’ère des communications, et les gens sont plus informés que jamais de ce qui se passe, et ce autant dans leur entourage qu’à travers le monde.  Paradoxalement, si l’on recule aux débuts de la confédération, les communications, à part les journaux, et le traditionnel « bouche à oreille », étaient à toute fin pratique inexistantes, et les gens se rendaient aux urnes dans des proportions de beaucoup supérieures à 60%.  Que s’est-il passé, entre les deux?

Je crois plutôt que le problème tient à une coupure entre la politique et les gens « ordinaires ».

Dans les années 1960, l’avènement de la pensée keynésienne, au Québec, avec la Révolution tranquille de Jean Lesage, a amené les politiciens à se refermer sur eux-même, afin d’avoir un meilleur contrôle de l’appareil gouvernemental.  Les années Trudeau ont apporté cette même tendance à travers tout le Canada.  Pour ce faire, les politiciens ont commencé à répandre l’idée que la société avait « des problèmes complexes, auxquels il fallait trouver des solutions complexes ».  Le peuple, à partir de ce moment, s’est senti mis de côté, un peu comme se sent un enfant quand on lui dit « T’es trop jeune, tu pourrais pas comprendre ».

Au début, on voulait bien faire confiance à ces gens qui comprenaient des choses que le peuple ordinaire ne pouvait pas comprendre, mais au fil des années, et des différents scandales, qui sont survenus, les gens se sont mis à faire de moins en moins confiance aux politiciens.  Et c’est pour cela que le peuple ne sort plus, le jour des élections; le message le plus courant, à travers les gens ordinaires, c’est que « l’un comme l’autre, ce sont tous des bandits ».  Tant et si bien que le taux de confiance envers les politiciens est descendu en-dessous de celui envers les vendeurs de bagnoles d’occasion.

Pour redonner au peuple le goût de faire confiance aux politiciens, il faudrait d’abord redonner le goût aux politiciens d’être avec le peuple.  Il faut remettre les gens au courant des actions des élus, il faut leur montrer que les « problèmes complexes », ne sont pas si complexes que cela, finalement, et que si l’on s’y met tous ensemble, le peuple et les élus, les choses pourront bouger.

Malheureusement, les seules fois que les politiciens osent s’approcher des gens, de nos jours, c’est pour obtenir leur vote.  Et vous croyez que les gens ordinaires vont continuer encore longtemps à « tomber dans ce panneau »?

A-50, vers Thurso: Ça ne sera pas très long!

Je vous l’avais dit, que j’étais allé voir d’autres travaux, après mon escapade, alors que j’étais toujours en vacances.  Je suis allé pousser une pointe en Outaouais, pour voir où en étaient les travaux du tronçon Ange-Gardien/Thurso.  Ça ne sera pas très long que tout le monde pourra rouler dessus, selon moi.  Voyez par vous-mêmes!

Voici la sortie 187, en direction est, qui sera, pour quelques temps, le nouveau terminus de l’A-50, depuis Gatineau.

Je suis sous le viaduc de la route 317, à Lochaber, au nord de Thurso, et je vise un rocher, qui sera détruit lors de la construction de la deuxième chaussée.  Quand cela aura lieu?  Aucune idée!  Voici une première pose,…

…puis une deuxième, pour laquelle je me suis tourné vers la gauche,…

…puis encore un peu plus, pour en voir l’extrémité, qui descend vers la rivière Blanche.

Parlant de la rivière Blanche, nous voyons ici le pont, qui la franchit.  Au loin, le viaduc de la montée Parent, toujours à Lochaber.

La supersignalisation est installée, et comme ce fut le cas pour les panneaux de l’Ange-Gardien, les espaces, entre les lettres, sont mesurés un peu bizarrement.

C’était un dimanche, et il n’y avait pas de travaux.  Toute la machinerie était donc à l’arrêt.  Près du viaduc de la montée Parent.

Un peu plus loin, le panneau qui annonce la sortie, dans un kilomètre.

J’avais pris une pose semblable, lors de mon dernier passage, vous vous souvenez?  C’est la montée Ranger, depuis le viaduc de l’A-50.

Vous pouvez vous donner une idée de grandeur des lieux, avec cette image.  Derrière la blogue-mobile, c’est ce qui dépasse du massif rocheux.  N’oubliez pas qu’il y a une autre route, sous le viaduc.

Vous souvenez-vous de cette photo?  Elle date du 25 mai, et montre l’état des lieux, à l’est de la montée Laurin.

Et voilà le même endroit, en date du 31 août dernier.  C’est dire, ce qui peut se produire, en trois mois et des poussières.

En continuant vers l’est, au-delà de la montée Laurin, la vue est plutôt impressionnante.

Le site web du MTQ parle toujours d’une ouverture en 2008, pour ce tronçon, et à voir l’avancement des travaux, ça ne saurait pas tarder, tout comme c’est également la cas pour le tronçon entre Lachute et Grenville-sur-la-Rouge.  Je m’attends à une ouverture vers novembre, pour ces deux tronçons.  D’ailleurs, on pouvait lire, aujourd’hui, dans le Journal de Montréal, un petit article de la Presse canadienne, qui disait que des bandes rugueuses seraient effectuées sur la ligne médiane de tout le tronçon de 43 kilomètres de l’A-50, dont les 15 kilomètres du nouveau tronçon entre Lachute et Grenville-sur-la-Rouge.

Le tout sera fait dans le cadre d’un projet-pilote, dans le but de savoir si une telle innovation, déjà utilisée ailleurs en Amérique du Nord, sauvera des vies aussi chez nous.  Nous savons que les routes de la région des Laurentides, dont l’A-50, sont particulièrement dangereuses, en ce qui concerne les dépassements en zone interdite.

Bon, maintenant que vous savez que c’est en Outaouais, que je suis allé, lors de ma dernière sortie, avec la blogue-mobile, je vous laisse deviner quel autre chantier j’ai visité, pour la toute permière fois.  Vous verrez les photos de cet autre chantier bientôt.

Étudiants mauvais payeurs: Bienvenue dans le vrai monde!

Publié dans le Journal de Montréal du jeudi 24 juillet dernier, et repris sur le site Canoë, voici le lien vers un article de Jean-Philippe Pineault sur les étudiants mauvais payeurs.  L’article explique bien les tenants et aboutissants de cette affaire; le gouvernement, par l’entremise d’un programme, mis en place en 1966, prête de l’argent aux étudiants, afin de payer leurs études.  Les fonds doivent être remboursés par les étudiants, une fois leurs études terminées, et ce selon des modalités pré-établies.  C’est là que le bât blesse; avec la compilation des données pour l’année scolaire 2006-2007, ce sont plus de 65,000 étudiants qui ont des comptes en souffrance, pour une somme de 815 millions$.  L’an dernier, le gouvernement a dû passer l’éponge – lire éponger des sommes impayées – sur 21 millions$ en dettes d’études non remboursées.

La ministre de l’éducation, Michelle Courchesne, a beau dire que « le régime parfait n’existe pas », il n’en demeure pas moins que le gouvernement doit souvent procéder à des saisies, se payer à même des remboursements d’impôts, ou même inscrire des hypothèques légales sur les propriétés des étudiants, qui ne se sont pourtant pas gênés quand fut le temps de demander des prêts.  Seulement en 2006-2007, pas moins de 1241 étudiants ont tout simplement déclaré faillite, au lieu de rembourser.

Le plus drôle, dans cet article, ce sont les réactions des porte-parole des fédérations étudiantes.  Le président de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), David Paradis, se dit d’avis que « le programme d’aide financière est déconnecté de la réalité en surévaluant la capacité de payer des étudiants ».  Je dirais plutôt que c’est David Paradis, qui est déconnecté de la réalité, parce que tout le monde sait, dans le vrai monde, que quiconque emprunte, que ce soit pour des études, pour financer une maison, ou pour acheter du « pot », doit un jour rembourser.

Pour sa part, Merlin Trottier-Picard, de la Fédération étudiante collégiale du Québec, affirme que des étudiants, qui ont cumulé parfois plus de 20,000$ de dettes, « frappent un mur » en terminant leur formation.  Il déclare que « C’est facile d’emprunter.  C’est plus difficile de rembourser ».  J’ajouterais une suite, à sa déclaration.  Quelque chose comme « C’est facile de boire ses prêts et bourses dans toutes sortes de partys, dont plusieurs organisés directement sur les campus.  C’est plus difficile de réussir ses examens. »  Ça revient à dire que si l’on décide d’entreprendre des études, il faut y mettre un peu de sérieux.  Il semble que nos deux porte-parole aient oublié ce petit détail.

Personnellement, je me demande quelle est la dette étudiante de ces deux individus, juste pour le fun.  Un tableau, qui accompagne l’article, mentionne que le prêt moyen attribué en 2006-2007 est de 3254$, et que la somme de 21,376$ représente la dette d’études moyenne d’un finissant au doctorat.  Il me semble qu’un finissant au doctorat, ça ne se retrouve pas à travailler au salaire minimum.  La dette moyenne d’un finissant au baccalauréat se chiffre à 11,467$, alors que 25,390 étudiants ont obtenu une aide financière, alors qu’ils vivaient toujours chez leurs parents.  Alors si je prends les paroles de Merlin Trottier-Picard, ses amis, qui ont accumulé parfois plus de 20,000$ de dettes ont dû user leurs fonds de culottes pas mal longtemps dans les CEGEPs.  À moins qu’il parle de ses amis universitaires.

À mon point de vue, ceux qui ont des dettes étudiantes mirobolantes, et qui n’ont pas les moyens de les honorer, malgré les plans de remboursement avantageux, parce que beaucoup moins sévères de n’importe quelle hypothèque, sont certainement ceux qui ont étudié dans des programmes de « sciences molles », qui sont impressionnantes sur un CV, mais qui ne valent rien de plus que la feuille de papier sur lequel leur diplôme est imprimé, quand vient le temps de faire la besogne pour laquelle ils finiront par être embauchés.  Ce serait probablement aussi le cas des « gosses de riches », qui passent le plus clair de leur temps au CEGEP ou à l’université, parce que leurs parents sont écoeurés de les voir flâner à la maison, et leur dit des trucs du genre « si tu veux pas travailler, au moins, fais quelque chose de ta vie, et vas étudier ».  Ces « flancs mous » sont d’ailleurs d’excellents clients des concentrations de sciences molles, subventionnées par le gouvernement, pour flâner dans les institutions d’enseignement supérieur, et certains d’entre-eux pourraient même sûrement devenir porte-parole de fédérations étudiantes, tellement ça fait longtemps qu’ils passent d’un cours, ou d’une concentration, à un autre.

L’une des solutions à ce problème d’endettement, que tout le monde finit par payer, en bout de ligne, avec ses impôts, serait de ne fournir l’aide financière que dans les secteurs à grande demande, comme la médecine, par exemple.  Toutes les sciences molles, qui ne garantissent que peu – ou pas – d’emplois, ne devraient permettre ni bourse, ni prêt, et ce afin que les fonds disponibles encouragent la formation d’étudiants vraiment désireux de participer au développement et à l’avancement de la société.  Une autre passerait par le refus pur et simple de prêter de l’argent à un étudiant qui change de cours, et ce à partir de la troisième fois.  Il existe des processus d’évaluation très efficaces, qui permettent à un étudiant de se diriger vers la bonne formation dès le départ; aussi, on pardonnerait un « recommencement », mais les autres seraient aux frais de l’étudiant.  Je crois que ces deux mesures garantiraient une baisse du nombre de prêts non-remboursés, à long terme, parce que les étudiants seraient attendus sur le marché du travail, et ce dès leur graduation.  Ils pourraient ainsi rembourser promptement leur dette d’étude.

Mais je vais sûrement me faire dire que de telles mesures vont « à l’encontre du libre choix des étudiants d’étudier dans ce qu’ils veulent ».  Mon but n’est pas d’empêcher les étudiants d’étudier dans ce qu’ils veulent.  Il est de faire en sorte que le gouvernement finance les futurs diplômés dont la société a vraiment besoin.