Montréal: Encore la gué-guerre francos-anglos!

Dans nos sociétés contemporaines en général, il n’y a plus rien de simple.  Et Montréal en est un bon exemple.

Prenons ce propriétaire du Theatre Ste. Catherine (TSC), Eric Amber, qui va fermer son théâtre, sis dans le quartier latin, le 21 décembre prochain.  Un courriel, envoyé par le TSC, en anglais, mentionne que, “En raison du racisme et de l’intolérance écrasants de la société francophone au Québec à l’endroit des minorités et des cultures non francophones, le Theatre Ste. Catherine va fermer ses portes en signe de protestation”.  Tout a commencé par un échange de courriels entre le TSC et la troupe Les Sages Fous, de Trois-Rivières.  La troupe a reçu, du TSC, une partie de la programmation du festival Juste pour rire, à savoir les événements qui se dérouleront au TSC, dans le cadre du pendant anglophone, Just For Laughs, et comme le courriel était écrit en anglais, Les Sages Fous ont demandé de recevoir le tout en français.  Puis le tout s’est monté en épingle, tant et si bien que les médias s’en sont mêlés, et que le propriétaire du théâtre a reçu des courriels de menaces.

Si l’on se fie aux propos rapportés dans ces deux articles, tous deux issus du Journal de Montréal, et repris par le site Canoë, j’avoue que Eric Amber a peut-être un peu couru après les troubles.  Après tout, s’il est ici depuis un certain temps, il n’est pas sans savoir que certains francophones, surtout dans le domaine artistique, sont pas mal chatouilleux, et particulièrement quand il est question de la langue.  Nous nous souvenons tous de la dernière campagne électorale fédérale.  Aussi, le fait de répondre un truc comme “Go fuck yourself”, à une demande de correspondre en français, allait inévitablement finir dans les médias, avec les conséquences que l’on connaît.

Mais ce matin, Richard Martineau, dans sa chronique du Journal de Montréal, commentait l’affaire, lui aussi, entre autres choses.  Il dit avoir reçu une correspondance de l’auteure Caroline Moreno, il y a trois jours, dans laquelle elle demandait “Comment se fait-il que les étrangers apprennent l’espagnol en Espagne, l’italien en Italie et l’allemand en Allemagne mais qu’ici, des gens vivent sans connaître un mot de français? (…) Pourquoi les Québécois qui exigent qu’on leur parle français sont-ils considérés comme des individus racistes tandis que les personnes qui vivent au Québec sans parler français, elles, ne le sont pas?”  Là-dessus, je vais tenter une explication, pour laquelle je me ferai accuser, évidemment, de jouer sur les mots.  Madame Moreno devrait commencer par comprendre que l’Espagne, l’Italie, et l’Allemagne, sont des pays connus et reconnus, mais que le Québec, malgré tous les beaux discours des séparatisses, n’en n’est pas un.  À tout le moins, pas encore.  Les étrangers en Espagne apprennent l’espagnol, certes, mais ceux qui sont en Catalogne n’apprennent pas nécessairement le catalan.

Le Québec fait partie du Canada, et comme pays, le Canada a deux langues officielles, soit le français et l’anglais.  Malgré, encore une fois, les beaux discours de certains, aucune loi n’oblige les gens à ne parler que le français à certains endroits, et que l’anglais dans d’autres.  Qu’on me corrige si je me trompe, mais il y a deux langues officielles, dans ce pays, et à partir du moment que l’on utilise l’une de ces deux langues, tout est légal, à part selon la loi 101, qui en passant, n’est pas une loi fédérale.  Que l’on soutienne le français, dans le but d’éviter une éventuelle assimilation, je n’ai rien contre.  Mais que l’on exige qu’une programmation d’événements se déroulant en anglais soit diffusée en français, ne serait-ce que par courriel, revient à la même chose que d’obliger tous les médias anglophones à diffuser en français; à mes yeux, c’est à la limite de l’intolérance.  Car il faut aussi se rappeler qu’un canadien au Québec, qu’il y soit de passage, ou qu’il s’y installe à demeure, n’a rien d’un étranger, quoi qu’en pense Caroline Moreno.

Quand un film sort en anglais, on fait la pub en anglais, et quand il sort en français, on fait la pub en français.  Qu’une émission de télé, ou de radio, soit diffusée en français, ou en anglais, la pub sort presque toujours dans la langue de l’émission.  On sort la programmation de Juste pour rire en français, et celle de Just For Laughs en anglais.  Ou est le problème?  Il n’est nulle part ailleurs que dans la tête des ayatollahs de la langue.  Une troupe ne l’a pas compris de cette façon, Eric Amber l’a avalé de travers, les médias s’en sont mêlés, et nous voilà dans une autre crise, comme Jacques Parizeau les aime.

Manifestement, il n’y a plus rien de simple.  Ici non plus.

A-40: Épisode 2 – Le côté sombre de l’autoroute Métropolitaine

La dernière fois que je vous ai montré l’autoroute Métropolitaine d’en-dessous, c’était entre le début de la voie surélevée, à l’est du boulevard Provencher, et le boulevard Saint-Michel. Je vous avais dit que j’y retournerais, pour la suite. Or, samedi dernier (29 mars), il faisait beau, et j’en ai profité.

Il y aura moins de photos, cette fois. Du béton qui s’effrite, et des tiges d’armature à nu, il y en avait déjà beaucoup dans l’autre série de photos, celle qui accompagnait mon premier billet sur ce sujet. On en verra un peu, bien sûr, mais il faut se souvenir que sous cette section, entre les boulevards Saint-Michel et Papineau, il y en a tout autant. Par contre, j’ai essayé de trouver des trucs que je n’avais pas illustré lors de ma première visite; des dommages plus apparents, qui font plus peur, etc. Et vous savez quoi? J’en ai trouvé!

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Ici, c’est la bretelle de l’A-40 est vers le boulevard Saint-Michel, en face de la 8e Avenue. Il ne reste presque plus de béton de surface.

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Autre vue de la même bretelle.

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Un détail des dommages au béton, cette fois au point d’ancrage de la partie surélevée de la même bretelle. Le béton est effrité si profondément que l’on pourrait agripper les tiges d’armature à pleines mains.

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Un autre pilier double endommagé. Celui-ci a la particularité d’avoir vu son béton déjà remplacé, par le passé. On voit bien la différence entre le béton original, à droite sur le pilier de droite, et le béton ajouté, à travers lequel perce la rouille des tiges.

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Les sections situées entre le boulevard Saint-Michel et la rue d’Iberville, sous la Métropolitaine, sont louées par la compagnie de remorquage Météor, qui les utilisent à titre de fourrière, ce qui cause bien des ennuis à l’administration de l’arrondissement, qui s’oppose à ce type d’utilisation de l’espace, ainsi qu’à la compagnie Météor elle-même, parce que la publication d’articles dans les médias a provoqué une surenchère au niveau des terrains à vendre, dans le secteur. Comme ces sections sont clôturées et que, pour des raisons évidentes, l’accès y est très contrôlé, je n’ai pas pris de poses directement sous ces sections. Par contre, j’ai vu quelques panneaux amusants, dont celui-ci, au coin du boulevard Crémazie et de la 1e Avenue. À moins que ce soit la 1st Avenue.

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À voir cette photo, on ne dirait pas trop, mais vu en « live », le plateau, qui sert de support à la bretelle d’entrée de l’A-40 ouest, donne l’impression qu’il penche!

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Un autre panneau amusant, cette fois à l’intersection de la rue Molson. Pour la petite histoire, notons que lors de l’adoption de la loi 101, par le gouvernement péquiste de René Lévesque, il a fallu franciser tous les panneaux routiers, dont ceux, évidemment, de la ville de Montréal. Or, à cette époque, la ville n’avait pas remplacé ses panneaux, compte tenu des coûts, mais avait fait comme un peu partout, c’est à dire camoufler les termes écrits en anglais, et les remplacer par leurs équivalents en français, en utilisant soit des autocollants, soit de la peinture, ou les deux.

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Ici, au kilomètre 74,5 de l’autoroute Métropolitaine, un truc bizarre. Des bouts de grillage furent installés, mais il n’y a pas de rue qui passe en-dessous. C’est tout près de la bretelle de sortie de l’A-40 est, vers la rue d’Iberville.

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Un autre pilier double au béton effrité, mais cette fois, on voit la lumière de part en part. Il est près du passage du boulevard Jarry, en direction est.

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Gros plan du même pilier double. Dans le cercle, un crochet, fixé au béton, qui fut installé pour retenir en place la tige d’armature. Certains piliers sont remplis de ces crochets.

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Dans le cercle, on voit les deux blocs de béton qui ferment l’accès à la section 22, sous la Métropolitaine. Ceux de la section 21 ont été déplacés.

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On dirait que les deux sections de cette poutre de soutènement, située près du passage fermé de la rue de Bordeaux, ne sont pas égales. Pas très rassurant.

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La solution saline qui coule des voies de circulation n’aide pas beaucoup le visuel, mais on peut constater que les deux chaussées de l’A-40 sont isolées l’une de l’autre par du styromousse bleu.

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Une autre preuve que l’entretien de l’autoroute Métropolitaine est déficient. La conduite électrique est séparée, laissant le cablage exposé aux intempéries.

Avec cette série de photos, j’ai parcouru environ la moitié de la section surélevée la plus à l’est. Il me restera donc à visiter l’autre moitié de cette section, soit du boulevard Papineau jusqu’à l’ouest du boulevard Saint-Laurent, puis l’autre section, beaucoup plus courte, qui débute à l’avenue Sainte-Croix, à ville Saint-Laurent, ou au chemin Lucerne, à ville Mont-Royal, selon le côté de l’A-40 où l’on se trouve, et qui s’étend jusqu’à l’ouest de l’échangeur Côte-de-Liesse. De quoi prendre encore beaucoup de photos, et publier de nombreux billets.