Le 9 novembre est un jour historique, surtout en Europe, mais partout dans le monde. Le 9 novembre 1989, il y a donc 20 ans, le mur, qui séparait la ville de Berlin en deux, est tombé, provocant du coup énormément d’espoir. L’espoir de retrouver, ou de déguster pour la première fois, selon l’âge des citoyens, la liberté. L’espoir, pour les allemands des deux républiques, de pouvoir faire les mêmes choses, décider les mêmes choix, bref, vivre la même vie. L’espoir, pour les citoyens de tous les pays sous dictature, communiste ou non, que leur situation pouvait changer.
Un jour historique, donc, pour le monde entier, sauf pour Cuba. Selon ce que rapporte La Presse, dans son édition d’aujourd’hui, la chute du Mur fut passée sous silence, dans le pays du Lider Maximo. À peine un commentateur de la télévision locale en a soufflé mot, mais à l’intérieur d’une diatribe visant à faire tomber « tous les murs », dans le monde, dont celui entre les USA et le Mexique, ou encore celui entre Israël et les territoires palestiniens, tous deux récemment construits. Par contre, la presse cubaine n’a pas manqué de rappeler, toujours selon l’article, originaire de l’Agence France-Presse, le 92e anniversaire de la Révolution bolchévique, rapportant la cérémonie militaire, organisée samedi dernier, devant le monument du « Soldat internationaliste soviétique », à La Havane, cérémonie qui sert à marquer, comme à tous les 7 novembre (qui correspond au 25 octobre de l’ancien calendrier russe), « le triomphe de la Révolution socialiste d’octobre dans la Russie de 1917 ».
Est-ce à dire que les frères Castro contrôlerait la presse de Cuba? Je gage « un vieux trente-sous, pour la forme », que l’ami Jacques Lanctôt n’écrira pas de chronique à ce sujet, sur le site Canoë. En fait, les Castro (Fidel, depuis 1959, et Raul, depuis quelques années) ne contrôlent pas que la presse. Mais bon, c’est une autre histoire. N’empêche que ceux qui croient que Cuba est un paradis ne sont probablement jamais sortis des quartiers réservés aux touristes.
Ce lundi, des représentants des quatre pays ayant occupé l’Allemagne après la défaite de 1945, soit les USA, la France, le Royaume-Uni et la Russie, accompagneront Angela Merkel, première chancelière issue de l’ancienne Allemagne de l’Est, dans certaines des nombreuses célébrations organisées pour souligner l’événement. Parmi celles-ci, on a « reconstruit » un mur, symbolique, celui-là, composé d’un millier d’énormes dominos, en polystyrène, qui furent décorés par des jeunes, dont des enfants, d’Allemagne et de France, mais aussi de plusieurs pays, dans le monde. Un reportage de France 24 parle justement de cette activité. Le premier domino sera renversé à 20 heures, heure de la chute du Mur, par nul autre que Lech Valesa, qui fut président du syndicat polonais Solidarité, et qui fut le premier à « percer » la muraille communiste, au début des années 1980, en Pologne. C’est d’ailleurs la victoire de ce syndicat qui fut l’élément déclencheur de nombreuses réformes, qui en plus de mener à la chute du Mur de Berlin, ont finalement causé l’éclatement de l’URSS, en décembre 1991.
Reste que les gens de partout, dans le monde entier, à défaut de célébrer, sont au courant de ce qui se passe en Allemagne, et tous savent pourquoi les citoyens allemands sont en liesse. Tous, sauf les cubains.