Politique… en rafale! (ou les commentaires d’un chiâleux notoire)

Bon, c’est vrai que cela fait un sacré bout de temps que je n’ai pas consacré un véritable article sur la politique.  C’est que, voyez-vous, je fus pris d’une énorme lassitude; j’avais l’impression de toujours répéter la même chose.  Que ce soit au provincial, au fédéral, sur la gauche ou sur la droite, il me semblait que j’écrivais sans cesse les mêmes mots, les mêmes phrases.

Alors en ce dimanche, je me permets une rafale de politique.  Pour ceux et celles qui n’aiment pas, rassurez-vous; ça durera le temps d’un seul billet!

Commission d’enquête sur la construction

Pendant deux ans et demi, le gouvernement de Jean Charest a toujours contourné la question d’une éventuelle commission d’enquête, sur l’industrie de la construction, les allégations de collusion et de corruption qui s’y rattachent, et sur les liens de tous ces acteurs avec les partis politiques.  Avec le temps, certaines mesures furent mises en place, comme une unité anti-collusion (UAC), puis une autre unité, permanente, celle-là, contre la corruption, l’UPAC, laquelle allait englober, à terme, les activités de l’UAC.  Cette dernière était dirigée par l’ancien chef de la police de la ville de Montréal, Jacques Duchesneau, alors que l’UPAC était sous les ordres de Robert Lafrenière, un ancien de la Sûreté du Québec (SQ).  Comme l’UAC allait éventuellement passer sous l’égide de l’UPAC, il est clair que Duchesneau, un “bleu”, allait passer sous les ordres de Lafrenière, un “vert”.  Or, depuis que le système policier actuel existe, chez nous, il y a toujours eu une sorte de guerre, entre les “bleus”, du monde municipal, et les “verts”, soit les policiers provinciaux.  J’y reviendrai.

Or, voilà qu’un important rapport de l’UAC s’est retrouvé – allez savoir comment, mais surtout pourquoi – coulé dans les médias!  Il n’en fallait pas plus pour que le bon peuple – poussé dans le dos par les médias, et plus particulièrement celui qui a coulé le rapport – prétende que “la vérité”, c’est que Duchesneau exige, lui aussi, une commission d’enquête!  Dans les faits, Duchesneau ne l’exige pas.  Il dit plutôt que si enquête il y a, celle-ci devrait comporter un important volet à huis-clos, chose qu’il a d’ailleurs confirmé en commission parlementaire, lors de son témoignage, qui a duré 5 heures.  Il a expliqué qu’à huis-clos, un témoin potentiel peut parler pendant des heures, et des heures, alors que devant les caméras, il peine à se rappeler de son propre nom!  Il a constaté cet état de fait depuis aussi loin que la Commission d’enquête sur le crime organisé (CECO), en 1973!

Suite au coulage de son rapport dans les médias, Duchesneau est passé parmi ceux-ci, pour des entrevues en tous genres.  Parmi celles-ci, un passage à “Tout le monde en parle”, lors duquel il avance que l’UPAC, “c’est pas fort!”  Il n’en fallait pas plus pour que le boss de l’UPAC, le vert Lafrenière, convoque le bleu Duchesneau à son bureau, au début de la semaine suivante.  S’en suivit une “absence” de Duchesneau, autant du travail que des médias, absence qui s’est conclue, dernièrement, par la résiliation du contrat de Duchesneau.

À mes yeux, il est clair que Duchesneau a été viré pour avoir dit que l’UPAC, c’est pas fort, dans un show regardé par plus ou moins un million et demi de téléspectateurs par semaine.  Mais sur Twitter, on l’a vu d’un tout autre oeil; Duchesneau, “l’homme du peuple”, a été cavalièrement viré par Lafrenière, “l’homme de Charest”!  On y prétendait même que la SQ n’était rien de moins qu’une “police politique”, ce qui m’a amené à dire à plusieurs qu’ils lisaient trop de romans policiers!

Dans les jours qui ont suivi, le premier ministre a procédé à l’annonce d’une commission d’enquête, laquelle prendra une forme non-conventionnelle, compte tenu des tenants et aboutissants de ce secteur particulier qu’est la construction.  La présidence de la commission a été confiée à la juge France Charbonneau, dont la nomination a été recommandée par le juge-en-chef de la Cour supérieure.

Depuis, quelques ajustements ont été effectués, dans les jours suivant l’annonce, à ce que d’aucuns appellent “la patente”, parce qu’ils ne veulent pas coller le nom de “commission” à ce que Charest a annoncé, et celui-ci a également dit, devant l’éventuel besoin de nouveaux ajustements, que la juge Charbonneau n’avait qu’à faire ses demandes.  Et voilà qu’on se plaint, maintenant, du silence radio de la juge Charbonneau, depuis sa nomination, et que, ce faisant, elle serait de mèche, elle aussi, avec Charest.

Mon point de vue, là-dessus, c’est que Charest est le bouc-émissaire pour tout ce qui ne se passe pas au goût d’une certaine élite de gauche, et que celle-ci fait porter ce message à l’ensemble de la population.  Dans les faits, pourquoi la juge Charbonneau garde-t-elle le silence, pour l’instant?  Simple; elle doit d’abord se trouver deux assistants-commissaires.  Elle doit ensuite mettre en place les façons de faire de la commission; il faut trouver des procureurs, du personnel de soutien, des locaux, désigner qui doit témoigner à huis-clos, qui doit témoigner en public, comment procéder, bref, plein de choses qu’il faut mettre en place avant de convoquer le premier témoin.  Vous croyez que tout cela se fera en deux jours et demi?  Je suis d’avis que les premiers témoins ne se feront pas entendre avant 2012!  D’autant plus que la commission a deux ans pour remettre son rapport, sans compter d’éventuels prolongements de mandats!

L’objectivité de la Société Radio-Canada

Ceux qui croient que la Société Radio-Canada (SRC) est tout à fait objective, dans son travail journalistique, comparativement aux autres médias, n’ont qu’à regarder l’émission “Les coulisses du pouvoir”, animée par la non moins objective Emmanuelle Latraverse.  Un usager de Twitter a même dit, la semaine dernière, que la SRC devrait changer le titre, “Les coulisses du pouvoir”, par un autre, “Les câlisses de Conservateurs”, tellement les membres du panel de journalistes, comme l’animatrice, et les autres invités, y vont continuellement de charges à fond de train contre le gouvernement du Stephen Harper.  D’ailleurs, je mets quiconque au défi de m’envoyer un lien où l’animatrice dit un tant-soit-peu de bien du gouvernement conservateur.  J’attends vos envois!

En plus, cette semaine, on a eu droit à une émission “Enquête” qui portait, en grande partie, sinon en entier, sur le cas de Québécor, le grand concurrent privé de la SRC.  Pas que la firme de Pierre-Karl Péladeau soit elle-même un exemple d’objectivité, mais je trouve bizarre qu’une société payée par nos impôts, à raison de plus d’un milliard de dollars par année, se drape de la blancheur de l’objectivité, et vienne faire un reportage sur un concurrent qui, dénonce-t-elle, reçoit des fonds publics, et oriente, en quelque sorte, son service de l’information vers ses propres intérêts.  Surtout quand cette société publique omet de dire que ce concurrent reçoit des sommes à partir d’un fonds dont elle retire, elle aussi, des parts.  Bref, la guerre est pognée entre la SRC et PKP!

À mes yeux, aucun diffuseur, au Canada, ne peut se proclamer le gardien de l’objectivité!  Tous les journalistes reçoivent un chèque de paye, et chaque payeur exige de son personnel de faire le travail à sa façon.  Ainsi, tous les journalistes ont un certain biais, face à l’information qu’ils diffusent, en faveur de leur boss respectif.  De plus, tous les diffuseurs ont une, ou plusieurs vedettes, qui font un travail d’analyse, sur ladite nouvelle, et la rendent dans le sens que leur boss respectif la voit, ou que celui-ci voudrait que le public la voit.  La tâche de ceux qui regardent est de prendre les infos des uns, et des autres, et d’aller chercher la vraie nouvelle, là-dedans.  Malheureusement, bien peu de gens se donnent cette tâche!

La “non-crise” au Parti québécois

Depuis juin dernier, le parti québécois (PQ) est secoué par une crise à l’interne – une autre!  Encore une fois, on s’en prend au chef, jusqu’à ce que celui-ci démissionne.  En fait, le leadership de Pauline Marois est contesté depuis bien avant juin!  Mais la victoire de son parti, malgré qu’elle soit “sur les fesses” (par seulement 196 votes), lors de la partielle dans Kamouraska-Témiscouata, lui a donné un sursis, et le vote de confiance qu’elle a obtenu, lors du congrès du PQ d’avril dernier, le premier en six ans, est venu la réconforter.  Sauf que cette fois, le scénario de crise ne se déroule pas comme prévu; la chef n’entend pas lancer la serviette comme ça!  Elle se dit bien en selle, et fait part à qui veut l’entendre qu’elle sera toujours la chef, lors du prochain scrutin général!

Or, le réconfort d’un vote de confiance, fusse-t-il historiquement élevé, demeure éphémère, dans ce parti; moins de deux mois après son vote de confiance, trois députés, Pierre Curzi, Lisette Lapointe et Louise Beaudoin, démissionnent du caucus du PQ, et deviennent députés indépendants.  Le lendemain, Jean-Martin Aussant fait de même, puis Benoît Charette les suit, deux semaines plus tard.  Puis, ces derniers jours, nouvelle fronde, lors d’une interminable réunion du caucus du PQ, lors de laquelle on demande carrément la démission de Pauline Marois!  Mais à part quelques exceptions, sur Twitter, pour les partisans du PQ, il n’y a pas de crise, et tout va très bien, madame la marquise!

À mon avis, les troupes du PQ ont été stigmatisées par la débandade du Bloc québécois, face au Nouveau parti démocratique (NPD) de feu-Jack Layton, lors des élections fédérales du 2 mai dernier, et ont peur de subir le même sort.  D’ailleurs, le fait que le PQ courtise l’ancien chef du bloc, Gilles Duceppe, ne fait que jeter un nuage de fumée qui tente, tant bien que mal, de camoufler la situation de crise que vit le parti, pour la énième fois de son histoire.  Je suis d’avis que le travail de Gilles, combiné aux efforts de l’autre souverainiste de profession, Gérald Larose, avec ses éventuels états généraux, viendront à bout de la crise… et du parti!

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Ottawa: Ça foire encore!

Il est où, celui qui disait que c’est bien, des gouvernements minoritaires?

À Ottawa, l’opposition menace de faire tomber le gouvernement conservateur, élu minoritairement le 14 octobre dernier, parce que, semble-t-il, l’énoncé économique du minstre des finances, Jim Flaherty, n’est pas suffisamment interventionniste, à leurs yeux.  Les libéraux se cantonnent dans la sempiternelle pensée keynésienne, qui préconise une intervention marquée de l’état dans l’économie, et sont en discussion avec les néodémocrates, afin d’offrir à la gouverneure générale, Michaelle Jean, de prendre le pouvoir à la place des conservateurs.

Pour l’heure, les bleus ont retardé la journée d’opposition, prévue pour lundi prochain, 1er décembre, d’une semaine, la décalant au 8 décembre, jour d’élections générales au Québec.  De son côté, l’ancien premier ministre, Jean Chrétien, serait en discussion avec l’ancien chef du NPD, Ed Broadbent, dans le but de mettre en place les bases d’une coalition libérale-néodémocrate, qui prendrait la relève.  Pendant ce temps, en Europe, la gouverneure générale, Michaelle Jean, serait prête à écourter son voyage, afin de rentrer au pays, et de prendre les responsabilités qui s’imposent.  C’est bizarre, cette fois, mais Stéphane Dion, et ses troupes, ne s’assoiront pas sur leurs mains!  La tentation du pouvoir est drôlement forte, pour ce chef en sursis, qui dirige son propre parti sur du temps emprunté.

Pour ma part, je suis tout à fait contre une coalition, aussi temporaire puisse-t-elle être, qui dirigerait le pays suite au renversement du gouvernement légitimement élu à Ottawa.  Si l’opposition veut renverser le gouvernement, qu’elle ait le courage d’en appeler au peuple!  Cela ne risque pas de se produire, puisque les partis d’opposition, surtout les libéraux, ne se sont pas encore relevé, financièrement, de leur dernière campagne électorale.  Les libéraux vont plutôt prendre le temps de faire leurs magouilles, et vont déclencher des élections générales quelque part au printemps de 2009.

Mais savez-vous quel est le gros point, pour lequel l’opposition veut faire tomber le gouvernement?  Je vais vous le donner en mille; l’énoncé économique contient des coupures dans les subventions versées… aux partis politiques!  Évidemment, ils vont nous aveugler avec l’absence de plan de relance de l’économie, d’aide aux travailleurs insuffisante, etc.  D’ailleurs, Stéphane Dion et ses acolytes ont passé plus d’un an assis sur leurs mains, au lieu de faire tomber le gouvernement d’alors, qui n’offrait pas plus d’aide aux travailleurs.  Mais c’est cet unique point qui fait mal à l’opposition; une coupure de 1,95$ par vote obtenu, pour un total d’environ 30 millions$.  L’opposition veut tenter le coup d’état pour une bagatelle de 30 millions$.

Parce que renverser le gouvernement, et prendre sa place, sans passer par le peuple, c’est un coup d’état.  Pas violent, pas sanglant, mais un coup d’état quand même.  Et le plus ironique est que l’un des deux partis à vouloir faire le coup est le nouveau parti… démocratique!

Allez comprendre!

Élections fédérales: On n’est pas sortis de l’auberge!

Êtes-vous allés voter, hier?

À voir les chiffres publiés par Élections Canada, vous n’y êtes sûrement pas tous allés!  Ce scrutin a connu le plus bas taux de participation depuis très longtemps, peut-être même le plus bas de tous les temps, avec seulement 59,1% des électeurs, qui se sont présentés aux urnes.  Pour l’instant, les résultats sont les suivants:

  • Conservateurs: 143 sièges (soit 46,4% des sièges), avec 37,6% du vote exprimé
  • Libéraux: 76 sièges (24,7%), avec 26,2% du vote exprimé
  • Bloc québécois: 50 sièges (16,2%), avec 10,0% du vote exprimé
  • NPD: 37 sièges (12,0%), avec 18,2% du vote exprimé
  • Parti vert: Aucun siège, avec 6,8% du vote exprimé
  • 2 sièges sont allés à des candidats indépendants

Évidemment, le processus n’est pas encore terminé; il y a possibilité de recomptage judiciaire, dans certaines circonscriptions, soit de façon automatique, ou encore à la demande d’un électeur.

Comment traduire tout cela, maintenant?

D’abord, qui a gagné, et qui a perdu?

Chez les conservateurs, c’est une victoire et une défaite, à la fois.  Une victoire parce qu’il ont gagné 19 sièges, par rapport à l’élection de 2006, ce qui renforcera leur présence comme gouvernement.  Et une défaite parce qu’ils ont raté leur objectif de former un gouvernement majoritaire.  Il faut dire que leur campagne s’est faite un peu « sur l’air d’aller », et que leurs ripostes, face aux nombreuses attaques qu’ils subissaient, furent plutôt molles.  Bref, avec un peu plus d’efforts, l’atteinte de la majorité était toujours possible.

Pour le bloc québécois, on peut dire qu’à défaut d’être une victoire, le résultat d’hier représente un certain sursis.  Leur nombre de députés reste pratiquement inchangé, à 50, hier soir, comparativement à 48, lors de la dissolution de la Chambre, et à 51, lors du dernier scrutin général, en 2006.  Nous savons très bien, toutefois, que leurs appuis furent obtenus suite à des exagérations tellement grossières que je suis surpris de voir à quel point les québécois ont pu avoir été aussi crédules.

Dans le camp du NPD, c’est également un résultat mitigé; les gains possibles au Québec ne se sont pas matérialisé, mais leur nombre de députés est en nette progression, passant de 29, à l’élection générale de 2006, à 30, lors de la partielle de 2007, dans Outremont, et à 37, hier soir.  Toutefois, la réélection de Thomas Mulcair, justement dans Outremont, n’a pas été aussi facile que prévu, le tout n’étant toujours pas réglé passé minuit.

Au parti vert, on parle surtout de victoire morale.  Le parti d’Elizabeth May n’a toujours pas fait élire un seul de ses candidats, mais son taux de vote a augmenté d’environ 2%, passant à 6,8%, pour ce scrutin.  Si madame May s’était présentée ailleurs que dans cette circonscription où elle devait faire face au ministre sortant Peter MacKay, elle aurait sans doute eu de meilleures chances.

Mais le plus grand perdant, selon moi, est Stéphane Dion.  Avec une députation qui a fondu comme la neige sous un soleil trop fort, et un pourcentage de votes de 26,2%, il s’agit de l’une des pires défaites des libéraux depuis longtemps.  Certains membres influents du parti libéral déclarent même, sous le couvert de l’anonymat, que la course à la chefferie est déjà commencée.  C’est à croire que Stéphane Dion aura bientôt beaucoup de temps pour s’occuper de Kyoto.  Je parle de son chien, évidemment.  Pas du protocole.

La suite des choses

Selon moi, le gouvernement conservateur aura les coudées franches pour au moins un an, peut-être davantage.  Voici pourquoi.

La stratégie évoquée par certains, à savoir de renverser le gouvernement dès le début des travaux de la Chambre des communes, et de proposer, à la gouverneur générale, une coalition libéral/NPD, est tout simplement impossible, et ce pour deux raisons.  D’abord, les libéraux et les néodémocrates, ensemble, ont moins de députés que les conservateurs, ce qui rendrait l’entreprise très périlleuse dès le départ.  D’autant plus qu’il ne faut pas compter sur les députés du bloc pour se joindre à une telle coalition; Gilles Duceppe a avoué lui-même, quelques jours avant le scrutin, qu’il refuserait d’exercer le pouvoir à Ottawa.  Ensuite, il serait tout simplement mortel, pour les libéraux, de faire tomber le gouvernement minoritaire conservateur fraîchement élu, alors qu’ils ont passé plus d’un an à « s’asseoir sur leurs mains » lors des votes d’importance, prétextant que les canadiens ne voulaient pas d’élections.

Il ne faudra pas compter non plus sur le bloc pour jouer les trouble-fête plus qu’il ne le faut.  Ils ont passé l’essentiel de la campagne, qui vient de se terminer, a demander aux québécois de les élire afin que le gouvernement conservateur soit minoritaire, et c’est exactement ce qu’ils ont obtenu.  Par contre, dans leur situation actuelle, les députés bloquistes sont littéralement « assis entre deux chaises »; avec les attaques – souvent exagérées – qu’ils ont proféré envers les conservateurs, pendant la dernière campagne, ces derniers pourraient leur faire payer le gros prix pour leur verbiage, et ainsi les mettre dans leur petite poche.  Les conservateurs n’auraient qu’à menacer de « fermer le robinet » envers le Québec pour prouver aux électeurs que le bloc ne contrôle absolument rien, à Ottawa.  Mais l’équipe de Stephen Harper ne pourrait pas, non plus, jouer ce stratagème très longtemps; déjà que leurs bases sont faibles au Québec, celles-ci risquent de devenir inexistantes, s’ils se prêtent un peu trop à ce petit jeu.  D’ailleurs, je ne crois pas que cela fasse partie des intentions des conservateurs.

Donc, les prochains mois risquent d’être plutôt intéressants.

Et pour augmenter le taux de participation, que faire?

Comme je le disais au début, le taux de participation à cette dernière élection fut très bas, à 59,1%.  Évidemment, la go-gauche sera tentée de ressortir la proportionnelle des « boules à mites », mais je ne crois pas qu’une élection de type proportionnelle, qui coûtera beaucoup plus cher que notre système actuel, fera davantage sortir les gens de chez eux, lors de scrutins.

Nous vivons à l’ère des communications, et les gens sont plus informés que jamais de ce qui se passe, et ce autant dans leur entourage qu’à travers le monde.  Paradoxalement, si l’on recule aux débuts de la confédération, les communications, à part les journaux, et le traditionnel « bouche à oreille », étaient à toute fin pratique inexistantes, et les gens se rendaient aux urnes dans des proportions de beaucoup supérieures à 60%.  Que s’est-il passé, entre les deux?

Je crois plutôt que le problème tient à une coupure entre la politique et les gens « ordinaires ».

Dans les années 1960, l’avènement de la pensée keynésienne, au Québec, avec la Révolution tranquille de Jean Lesage, a amené les politiciens à se refermer sur eux-même, afin d’avoir un meilleur contrôle de l’appareil gouvernemental.  Les années Trudeau ont apporté cette même tendance à travers tout le Canada.  Pour ce faire, les politiciens ont commencé à répandre l’idée que la société avait « des problèmes complexes, auxquels il fallait trouver des solutions complexes ».  Le peuple, à partir de ce moment, s’est senti mis de côté, un peu comme se sent un enfant quand on lui dit « T’es trop jeune, tu pourrais pas comprendre ».

Au début, on voulait bien faire confiance à ces gens qui comprenaient des choses que le peuple ordinaire ne pouvait pas comprendre, mais au fil des années, et des différents scandales, qui sont survenus, les gens se sont mis à faire de moins en moins confiance aux politiciens.  Et c’est pour cela que le peuple ne sort plus, le jour des élections; le message le plus courant, à travers les gens ordinaires, c’est que « l’un comme l’autre, ce sont tous des bandits ».  Tant et si bien que le taux de confiance envers les politiciens est descendu en-dessous de celui envers les vendeurs de bagnoles d’occasion.

Pour redonner au peuple le goût de faire confiance aux politiciens, il faudrait d’abord redonner le goût aux politiciens d’être avec le peuple.  Il faut remettre les gens au courant des actions des élus, il faut leur montrer que les « problèmes complexes », ne sont pas si complexes que cela, finalement, et que si l’on s’y met tous ensemble, le peuple et les élus, les choses pourront bouger.

Malheureusement, les seules fois que les politiciens osent s’approcher des gens, de nos jours, c’est pour obtenir leur vote.  Et vous croyez que les gens ordinaires vont continuer encore longtemps à « tomber dans ce panneau »?

Les dessous… de la politique: Un blogue qui va mourir

Je viens de jeter un oeil sur le blogue « Les dessous… de la politique » qui fut écrit par une certaine Élodie G. Martin, et qui, au début de l’automne de 2007, a fait l’objet d’une controverse, a subitement disparu, est revenu aussi rapidement, mais dont les propos n’étaient plus l’ombre de ce qu’ils étaient auparavant.

Comme plusieurs autres blogueurs, j’avais conservé le lien vers ce blogue, même si je prenais désormais les propos énoncés sur le blogue d’Élodie (était-ce vraiment Élodie? On ne le saura jamais, probablement…) avec un grain de sel. Je crois plutôt qu’il s’agissait d’une personne qui cherchait à faire du tort à l’opinion de droite en général, et à l’Action démocratique en particulier (puisque le blogue s’affiche clairement comme sympatisant de l’ADQ), et ce en publiant des commentaires qui allaient au-delà de toute logique. Je viens de me rendre compte que le petit jeu de cette personne mal intentionnée va se terminer bientôt, si ce n’est déjà fait.

En effet, j’avais écrit un commentaire le 8 décembre dernier, sur un billet qui fut publié le 20 novembre 2007, et croyez-le ou non, mais il s’est passé plus d’un mois, et mon commentaire est toujours en attente de modération!

Alors voilà. Le temps a donné raison à ceux et celles qui doutaient sérieusement de l’authenticité de ce blogue. Je crois, en fait, que le blogue « Les dessous… de la politique » est un mort en sursis.