Contrôle routier: Prudence requise, monsieur le ministre

En ce vendredi soir de vacances (ben oui, j’ai ça, moi aussi, pour la première fois depuis 5 ans), je suis tombé sur un article de Patrick Bellerose, du Journal de Montréal, qui mentionne que le nouveau ministre des transports, Jonatan Julien, entend proposer des solutions au sujet de l’imbroglio concernant le contrôle du transport routier, au Québec, mais l’une d’elles a déjà été refusée par le syndicat des contrôleurs routiers (CR).

Il faut savoir que, hormis les renouvellements fréquents de convention collective, le syndicat des CR, soit la Fraternité des constables du contrôle routier du Québec, a entrepris un combat de longue haleine, contre le gouvernement du Québec, pour obtenir le port d’armes à feu dans l’exercice de leur travail. Jusqu’à maintenant, les CR peuvent compter sur du poivre de Cayenne, et un bâton télescopique, pour se défendre. Le syndicat des CR avait donc soumis la situation au Tribunal administratif du travail (TAT), qui a admis, comme le rapportait, le 18 mars dernier, la publication de leur centrale syndicale, que le travail des CR était trop dangereux dans la situation actuelle, et a fait cesser le travail de patrouille des CR jusqu’à ce que la situation soit réglée.

L’affaire était plus ou moins restée lettre morte, de la part du gouvernement; je ne me souviens pas d’avoir vu passer, dans les médias, une déclaration de la ministre des transports de l’époque, Geneviève Guilbault, qui en avait probablement plein les bras avec le scandale SAAQclic. Les CR, pour leur part, déclaraient à qui voulait l’entendre, par la voix de leur syndicat, que la situation ainsi créée causait un important préjudice pour les usagers de la route; les conducteurs de camions lourds pouvaient manœuvrer à leur guise, alors que les CR avaient, pour ainsi dire, les mains liées.

Parmi les options soulevées par le ministre Julien, il y a le Taser, et l’arme à feu conventionnelle. Or, l’entrevue avec le journaliste Bellerose était à peine terminée que le syndicat des CR faisait savoir que l’option du Taser était rejetée d’emblée.

Jusqu’à maintenant, sauf erreur, je ne me souviens pas d’un cas d’agression où un CR a été blessé, ou tué, dans l’exercice de ses fonctions. Alors quand ils se plaignent des dangers inhérents à leur travail, il faut préciser que leur champ de juridiction se limite à la loi 430, soit la Loi concernant les propriétaires, les exploitants et les conducteurs de véhicules lourds, et seulement à cette loi. Aussi, lorsque l’on lit, dans l’article, que le président de leur syndicat, Jean-Claude Daigneault, mentionne que “ce n’est pas le Taser qui va régler le problème quand on saisit des mitraillettes”, on doit se demander de quel droit il saisit des mitraillettes, à la base. Cela fait partie du mandat des policiers, pas des CR.

Comprenez-moi bien; je suis conscient que les CR peuvent se retrouver en situation délicate, parfois. Mais ils peuvent compter sur la Sûreté du Québec (SQ) en cas de problèmes dépassant les cadres de la loi 430, comme du matériel illicite à saisir, par exemple. Lorsque je réfléchis à la requête des CR, pour des armes à feu, ce sont surtout les moyens de pression de ceux-ci, lors des renouvellements de convention collective, qui me reviennent en tête. Pensons à cette opération, au printemps de 2022, où les CR ont fait une intervention majeure, à travers tout le Québec, pour vérification mécanique des autobus scolaires au propane, créant une panique autant chez les transporteurs d’écoliers que parmi les enfants eux-mêmes. Radio-Canada rapportait, à l’époque, que cette opération était faite dans le cadre de moyens de pression pour accélérer les négociations avec le gouvernement. La raison de cette intervention? Les pare-chocs desdits autobus au propane étaient verts.

Or, la réglementation québécoise sur les autobus scolaires précise que les pare-chocs des autobus doivent être noirs, à l’exception des autobus 100% électriques, dont les pare-chocs doivent être bleus. À l’origine, les pare-chocs verts servaient à identifier les autobus au propane, de la même façon que les pare-chocs bleus identifient les bus électriques; lors d’un accident, les premiers intervenants pouvaient savoir, par la couleur des pare-chocs, la meilleure façon d’intervenir, parce que les précautions sont différentes selon le type de véhicule (électrique, au propane, au diesel ou à l’essence). La réglementation avait été mise à jour pour les autobus électriques, mais pas pour les bus au propane. Les CR ont profité de cette situation pour procéder à des inspections-éclair, et retirer des centaines de bus des routes, et ce devant des enfants qui étaient littéralement pris en otage.

Et vous voulez donner des “guns” à ces gens-là?

Si vous me demandez mon avis, c’est NON! Over my dead body!

À mes yeux, les CR n’ont pas la jarnigouenne pour travailler avec des armes à feu. Je suis d’avis que les situations dangereuses qu’ils mentionnent, dans leur revendications pour obtenir des armes à feu, dans la plupart des cas, ils se mettent les deux pieds dedans eux-mêmes. C’est triste pour les très nombreux CR qui font un travail professionnel, mais il y a, en leur sein, des “pommes pourries” qui jettent un discrédit sur leur profession. Et malheureusement, tant qu’il y aura ces pommes pourries, je m’oppose au port d’armes à feu par les CR.

À moins que l’on permette aux chauffeurs de camions lourds, parce qu’ils sont exposés, eux aussi, à des criminels qui veulent mettre la main sur leur cargaison, de porter eux-mêmes des armes à feu.

Mais ça, c’est une autre histoire.

A-40 à Trois-Rivières: Encore une fois,…

À l’heure où j’écris ces lignes (autour de 22 heures, le 7 août 2025), l’autoroute 40, en direction est, était encore fermée à la circulation, suite à un grave accident impliquant un camion lourd et deux autres véhicules. L’accident aurait, à date, fait une victime, et il semblerait que ce soit la passagère du camion, qui n’était âgée que de 15 ans. Selon cet article du média collaboratif Zone 911, la conductrice du camion, âgée au début de la vingtaine, serait hospitalisée, dans un état critique, dixit une porte-parole de la Sûreté du Québec (SQ), qui mentionne qu’à première vue, l’accident aurait été causé par un ralentissement soudain de la circulation. Selon TVA, les deux jeunes femmes étaient soeurs.

Il faut comprendre qu’à cet endroit, soit entre la pesée routière et l’échangeur A-40/A-55 (des km 192 à 196), il y a deux “effet-de-crête” qui, à eux seuls, revendiquent un tas de collisions. D’ailleurs, à la fin de chaque été, le pavage de l’A-40 est tapissé de traces de freinage. Il y a deux ans, un couple de cyclistes avait trouvé la mort, leur véhicule ayant été écrasé entre deux camions lourds, ne leur laissant aucune chance de survie. Depuis, un vélo est attaché à la clôture qui longe l’autoroute.

Mais d’abord, c’est quoi, un “effet de crête”?

C’est lorsque l’on roule, et qu’à partir d’un certain endroit, on ne voit pas ce qu’il y a devant. Pas besoin d’une côte énorme; juste une toute petite dénivellation suffit. Or, il y en a deux à cet endroit; des dénivellations toutes petites, mais suffisantes pour perdre le fil de ce qu’il y a en avant. Il suffit alors d’une petite distraction, comme de regarder dans un rétroviseur, ou le tableau de bord, et lorsque le regard revient vers la route, il est souvent trop tard, et la collision est inévitable.

Une configuration dangereuse

J’ai déjà raconté cette histoire, mais pour ceux et celles qui l’auraient manquée, je la reprends. Lorsque l’autoroute 40 fut construite, au début des années 1970, le ministère des transports du Québec (MTQ) avait consulté le maire de Trois-Rivières de l’époque, le regretté Gilles Beaudoin, afin de savoir avec quelle partie du plan initial il fallait débuter. Selon ce plan, deux autoroutes se croisaient aux limites de ce qui était, dans le temps, les villes de Trois-Rivières et de Trois-Rivières-Ouest, à savoir l’A-55 (aujourd’hui l’autoroute de l’Énergie) dans l’axe nord-sud, et l’A-40 (l’autoroute Félix-Leclerc) dans l’axe est ouest, puis, pour compléter le réseau trifluvien, une autre autoroute allait traverser le centre-ville, l’A-755 (l’autoroute de Francheville), aussi dans l’axe est-ouest. À ce moment-là, le MTQ n’avait ni les moyens financiers, ni le volume de circulation nécessaire, pour tout construire; on construirait un des deux axes est-ouest, le second étant reporté à plus tard, quand les finances, et le volume, seraient au rendez-vous.

À l’époque, Trois-Rivières, qui se vantait du titre de “capitale mondiale du papier”, perdait de sa superbe; les moulins à papier fermaient les uns après les autres, et la ville devenait, petit à petit, la capitale du chômage. Aussi, le maire Beaudoin, souhaitant que les voyageurs potentiels amènent de l’argent neuf dans sa ville, ne serait-ce qu’un plein d’essence, s’est battu bec et ongles pour obtenir l’autoroute de Francheville, détournant toute la circulation de l’A-40 vers le centre-ville de Trois-Rivières, ce qu’il a fini par obtenir. Au fil du temps, l’appellation “autoroute de Francheville”, et le numéro A-755, sont disparus au profit de l’autoroute Félix-Leclerc (A-40), question d’assurer une continuité à l’autoroute entre Montréal et Québec, même si les deux parties de celle-ci (est et ouest) sont distancées d’environ 3 kilomètres.

De nos jours, les finances ne sont toujours pas au rendez-vous, mais le volume de circulation y est; l’A-40, à l’endroit où a eu lieu l’accident d’aujourd’hui, supporte pas moins de 40,000 véhicules par jour, en débit journalier moyen annuel (DJMA), unité de mesure du volume de circulation. Il serait grandement temps de compléter ce “chaînon manquant” de l’A-40, à savoir l’axe est-ouest original de l’A-40, entre l’échangeur A-40/A-55 actuel, et la courbe du pont d’étagement de la rue Courteau, soit la ligne rouge, approximativement, sur la photo suivante, issue de Google Earth, et modifiée par votre humble serviteur.

La question à se poser est la suivante; combien faudra-t-il de morts avant que le MTQ procède à la construction de la section manquante de l’A-40?

“On vous donne deux points pour l’effort, mais…”

Depuis quelques années, quelques gestes de bonne volonté furent posés par le MTQ pour améliorer la circulation dans le grand Trois-Rivières, dont le doublement de la bretelle qui conduit de A-55 nord à l’A-40 ouest qui, malgré des fonctions un peu bizarres, a apporté une aide certaine à la circulation de fin d’après-midi, et l’entrée par la rue des Miliciens qui, pour sa part, a apporté des résultats beaucoup moins significatifs. Bref, les améliorations mineures ont toutes déjà été effectuées, et le problème de circulation est toujours constant.

Le problème majeur est celui-ci; le volume de circulation de l’A-55, entre l’échangeur A-40/A-55 (sortie 186 de l’A-55) et l’autre échangeur A-40/A-55 (sortie 182 de l’A-55), frôle les 60,000 véhicules par jour DJMA, ce qui est beaucoup trop pour une bretelle à une seule voie, soit celle qui mène de l’A-55 sud vers l’A-40 est, et celle-ci ne peut pas être élargie à deux voies, compte tenu de la proximité de l’entrée 183, qui mène au boulevard Jean-XXIII. Il se forme alors, régulièrement, un bouchon qui s’allonge jusque sur l’A-40, voire parfois jusqu’à la pesée routière. C’est lorsque ce bouchon survient derrière les deux “effet-de-crête”, que je mentionnais au début, que la situation devient dangereuse, et que des accidents comme celui d’aujourd’hui surviennent.

Ce qu’il faut faire… maintenant

Comme je le mentionnais, les solutions mineures ont toutes été effectuées; il faut donc passer aux choses sérieuses. En complétant l’A-40 dans son axe est-ouest original, on retire de l’A-55 sud une très grande partie des 40,000 véhicules par jour DJMA qui arrivent de l’A-40 depuis Montréal, ceux-ci continuant vers Québec. Ceci allègerait le volume sur l’A-55 sud, éliminant le bouchon de la sortie 182, et fluidifiant toute la circulation le long de l’A-55 sud et de ce qui redeviendrait l’A-755 est. Le nouvel axe est-ouest ouvert, les autres axes nord-sud (les boulevards des Forges et Thibault, entre autres, qui seraient reliés à la nouvelle section de l’A-40 par des échangeurs) seraient aussi libérés d’une partie de leur volume de circulation, améliorant ainsi la circulation urbaine. Bref, ce serait un plus pour tout le monde.

Maintenant, il reste à savoir si le gouvernement actuel, à un an des élections générales, aura la volonté politique d’aller de l’avant avec un tel projet.

Crise fédérale: Il faut agir. Maintenant!

Nous en sommes au 15e jour de la crise ferroviaire autochtone fédérale qui paralyse les transports ferroviaires d’un bout à l’autre du pays. D’abord, les autorités n’ont pas réagi, puis les blocages se sont multiplié au point que, tel que prévu par plusieurs, ce n’est plus vraiment une cause autochtone qui motive tout ce brouhaha, mais un peu n’importe quoi.  On se ramasse une gang, on s’en va à un point donné (une rue, un passage à niveau, qu’importe…), on accroche des pancartes, dont une ou deux où l’on peut lire “Wet’suwet’en”, et on fout le bordel.

Ceci est le résultat d’avoir élu ce que Trudeau-le-père appelait des “pleutres”, c’est-à-dire des êtres sans colonne vertébrale, à la tête du pays.  Le pleutre-en-chef étant, bien malheureusement, Trudeau-le-fils.  Le paternel doit se retourner dans sa tombe, d’ailleurs; lui qui n’a pas hésité à faire voter la Loi des mesures de guerre, à la demande du Québec, et de la ville de Montréal, pour “casser” le Front de libération du Québec (FLQ), en octobre 1970, mobilisant l’armée dans les rues de Montréal, faisant suite à son célèbre “…just watch me!”.  Dans le cas de Trudeau-le-fils, on watche, on watche, on watche,… mais il ne se passe rien.

Évidemment, d’aucuns font remarquer qu’une intervention, policière ou militaire, risque de créer une nouvelle “crise d’Oka”, où une intervention policière, en 1990, s’est soldée par la mort d’un membre de la Sûreté du Québec (SQ), le caporal Marcel Lemay, 31 ans.

La chose à faire, c’est d’abord d’y aller de façon calculée.  D’abord en envoyant un émissaire du gouvernement auprès des chefs héréditaires de Wet’suwet’en, pour ouvrir un dialogue.  Il faudra bien faire comprendre à ces chefs que la blague a assez duré, et qu’il y aura des conséquences à refuser de laisser le pays fonctionner.  En cas de non-réponse, ou de refus, l’armée va ouvrir les voies, et démantèlera les barricades, c’est à dire qu’elle va établir la sécurité des lieux en premier, avec tout ce que cela comporte.  Et s’il y a des morts, il faudra vivre avec.

Ensuite, il faudra une refonte totale de la Loi sur les indiens, à commencer par son nom.  Une refonte qui permettra aux peuples des Premières nations de faire pas mal tout ce qu’ils veulent sur leur territoire, mais leur interdira toute entrave dans les corridors de services, que ce soit routes (autres que municipales), voies ferrées, pipelines, etc., et ce sous peine de perdre tous leurs droits, y compris celui du territoire.  Une loi-cadre, qui établira les pouvoirs de chacun, et les sanctions en cas de non-respect.  Il faut faire en sorte que la nouvelle loi soit une entente entre deux peuples, et que chacun de ceux-ci y trouve son profit, mais sache également quelles sont ses obligations.  Ainsi, la balle sera dans leur camp.

Certains me trouveront plutôt radical de vouloir passer tout de suite à l’armée.  Je leur répond qu’à cause du laxisme dont le gouvernement fédéral a fait preuve jusqu’à maintenant, il faut escamoter ce que j’appellerais les “étapes intermédiaires”; il faut montrer que quelqu’un, quelque part, a mis le poing sur la table.  Dans le présent cas, il ne reste plus que la gouverneure générale, Julie Payette, mais bon, ça ira pour cette fois.  Il ne faut pas oublier non plus qu’il y a l’étape de l’émissaire, avant d’envoyer les militaires.  Bien sûr, il faut un individu qui a suffisamment d’étoffe pour pouvoir regarder ces chefs héréditaires dans les yeux sans broncher.  “Lasagne”, ou le soldat Patrick Cloutier, n’étant plus disponibles, je pense, plus sérieusement, à un homme de la trempe de Lucien Bouchard, par exemple.  Je suis convaincu qu’il y a, quelque part dans le Canada, une personne de cette envergure.

Une chose est sûre; Justin Trudeau est disqualifié d’office.

Cafouillage de l’A-13: À part trouver des coupables, que devrait-on faire?

Pour ceux et celles qui étaient sur la planète Mars, la semaine dernière, précisons d’abord que l’on définit comme le désormais célèbre “cafouillage de l’A-13” la période comprise entre la soirée de mardi, 13 mars 2017, et le lendemain, mercredi 14 mars, en avant-midi, période au cours de laquelle environ 300 véhicules sont demeurés coincés sur l’autoroute 13, sans aucune ressource, alors que la tempête, qui a laissé quelque 39 centimètres de neige sur Montréal, faisait rage.  Une enquête externe, confiée à monsieur Florent Gagné, lui-même ancien sous-ministre des transports, sera effectuée afin de savoir qu’est-ce qui n’a pas fonctionné correctement.

Ces jours-ci, les médias soulignent très fort la non-coopération alléguée de deux conducteurs de camions lourds qui auraient refusé de payer les 1800$ d’une éventuelle facture de remorquage, prétextant que leurs véhicules étaient en parfait état de fonctionnement, le tout dans le but bien avoué d’en faire les coupables de l’affaire.  Parce que dans notre société distincte, comme dans toutes les autres, d’ailleurs, il faut un, ou des coupables pour tout ce qui dérape.  Ces deux types disaient que si la route était déneigée convenablement, ils pourraient rouler sans aucune aide extérieure.  Or, le déneigement de cette section de l’A-13 était confiée à la firme Roxboro Excavation; mentionnons ici que c’est la seule section d’autoroute de tout le grand Montréal qui est déneigée par un entrepreneur privé, d’une part, et d’autre part, que la famille Théoret, propriétaire de la firme, sont de bons contributeurs à la caisse du parti libéral au pouvoir.

Mais avant de tirer des conclusions hâtives, il faudra laisser monsieur Gagné, et ses enquêteurs, faire leur travail.  Parce que l’on dit qu’en plus de cela, la Sûreté du Québec (SQ), qui a juridiction sur les autoroutes, a aussi dormi sur la switch, et que les pompiers du Service de sécurité incendie de Montréal (SSIM) ont fini par prendre l’initiative de se rendre eux-mêmes sur place.  Qui dit vrai, qui déforme la vérité à son avantage, qui tente de tirer parti de tout cela, et qui tente de se sauver par la porte d’en-arrière? Bref, une enquête sera la bienvenue.  Mais entre temps, y a-t-il des choses que l’on pourrait faire, peu importe le chapeau que l’on porte, pour que de tels cafouillages ne se reproduisent plus?

Il y a d’abord les médias; malgré que les prévisions météo proviennent toutes d’Environnement Canada, les médias interprètent celles-ci à leur façon, afin de tantôt convaincre tous leurs auditeurs/téléspectateurs que la fin est proche, tantôt de les rassurer que l’hiver va finir par se terminer un jour, le tout en fonction des prévisions, et des cotes d’écoute du moment.  Combien de fois les réseaux sociaux ont-ils relayé, depuis les sites des médias de masse, que la tempête du siècle était à nos portes, alors qu’il ne tombait même pas de quoi sortir la pelle?  On applique le mot “tempête” dès que les précipitations dépassent les 3 centimètres de neige, et que le vent va souffler à plus de 10 kilomètres à l’heure.  Il faudrait garder les termes dramatiques pour les grandes occasions, genre plus de 40 cm de neige, et plus de 70 km/h de vent.  Ainsi, les gens pourraient se préparer au pire quand le pire s’annonce, et continuer à vivre normalement le reste du temps.

Les autorités, les entrepreneurs, et les autres responsables de la sécurité, quant à eux, peuvent se compter chanceux, en ce sens que les phénomènes météo ne prennent jamais naissance ici; ils arrivent d’ailleurs.  En fait, trois corridors principaux nous amènent les systèmes météo que nous vivons; celui du nord (le nord de l’Ontario, la baie James, Matagami, Rouyn-Noranda, Val-d’Or), le corridor de la côte de l’Atlantique (la Virginie, Washington, New York, Boston), et finalement, le plus courant, le corridor du fleuve Saint-Laurent, et des grands lacs (Chicago, Detroit, Toronto, Ottawa/Cornwall).  Il y a sûrement des services comparables à notre 511 dans ces juridictions; serait-il possible de contacter ces services, afin d’avoir une idée précise de ce qui se passe sur le terrain, et ainsi se préparer en conséquence?  Quand le gars de T-O te dit qu’ils sont en train de l’échapper, tu fais rentrer toutes tes équipes, parce que la tempête va être solide!  Me semble que ce n’est pas tellement compliqué!  Ainsi, tout le monde serait sur ses gardes, et serait prêt à intervenir au besoin.

Mais bon, je dois comprendre que nous formons une société distincte, qui a l’expertise des tempêtes hivernales.  Ce n’est sûrement pas un minable chauffeur de camion qui pourra leur montrer comment se préparer à traverser une tempête.

A-40 Berthierville: Les ponts de la Bayonne tomberont-ils avant d’être reconstruits?

À chaque fois que je passe sur l’autoroute 40, à Berthierville, je me demande toujours si les ponts de la rivière Bayonne, juste à l’est de la sortie 144, seront encore là quand j’y reviendrai.  C’est que ces ponts jumeaux, qui datent de la construction originale de l’A-40, en 1967, sont dans un état de décrépitude avancée.

A40PontBayonne

Comme on peut le voir sur cette image, tirée de Google Street View, qui date d’août 2013, les deux ponts sont passablement délabrés.  Et si vous avez l’impression que le pont en direction ouest, sur lequel la photo fut prise, semble “s’enfoncer par le milieu”, à un certain endroit, je vous préviens que ce n’est pas une impression!  Des étais temporaires ont beau avoir été installés sous celui-ci, on a nettement l’impression qu’il s’enfonce.

Selon ce que l’on peut voir dans la section “Ponts et routes – Information aux citoyens” du site web du Ministère des transports du Québec (MTQ), les ponts de la rivière Bayonne devaient être remplacés en 2012.  Bien que nous en sommes maintenant presque en août 2014, les deux vieilles structures sont toujours là.  Mais cela ne veut pas dire que rien ne bouge… à part les ponts eux-mêmes, bien sûr!

Le remplacement de ces deux ponts fait partie d’un projet global, qui comprendra également la reconstruction complète de l’échangeur de la route 158, dont les courbes des bretelles sont passablement dangereuses.  Évalué entre 40 et 50 millions$, ce projet a fait l’objet d’un appel d’offres le printemps dernier, appel qui s’est fermé le 9 juin.  Au moment d’écrire ces lignes, le projet est toujours en attente de la conclusion du contrat.  C’est donc dire que les travaux, si la chance est avec nous, ne commencerons pas avant l’automne, voire même le printemps de 2015.  Dans le pire des cas, il n’y aura pas d’entente, et on devra recommencer le processus; à l’époque de la ministre Julie Boulet, il y avait plus ou moins 20% des travaux planifiés annuellement qui, pour toutes sortes de raisons, devaient retourner en appel d’offres.

J’ai tenté, cette fois à partir d’une image de Google Earth, d’illustrer de quoi aurait l’air la sortie 144 une fois les travaux terminés.  Il s’agit bien sûr d’un croquis réalisé somme toute assez rapidement.

A40QC158-1

Là-dessus, j’ai mis en bleu les chaussées de l’autoroute, incluant les deux nouveaux ponts sur la rivière Bayonne, ainsi que les nouvelles bretelles, et j’ai rayé en rouge les bretelles actuelles.  Les ponts surplombant la route 158, et l’ancienne voie ferrée, que j’ai marqués en jaune, seront probablement conservés, puisque contrairement à ceux de la rivière Bayonne, ceux-ci sont relativement en bon état.  On ne sait pas encore si les terrains libérés par les anciennes bretelles seront disponibles pour du développement commercial.

Pour arriver à un tel résultat, il faudra commencer par construire une chaussée, et un pont, temporaires, et ce du côté nord-ouest de l’autoroute, sur lesquels on détournera la circulation en direction ouest (vers Montréal) pendant les travaux, celle en direction est (vers Trois-Rivières et Québec) utilisant temporairement la chaussée en direction ouest.  Une fois que l’on aura reconstruit le pont en direction est, on y enverra la circulation dans cette direction, le temps de reconstruire le second pont, après quoi les infrastructures temporaires seront démantelées.  Pourquoi tout cela?  Parce que selon l’Atlas des transports du MTQ, il passe entre 24,000 et 25,000 véhicules par jour, à cet endroit; il serait donc impensable de ne laisser qu’une seule voie de circulation par direction, d’une part, et d’autre part, aucun des deux ponts actuels ne pourrait supporter à lui seul la circulation dans les deux sens, et ce pendant les quelques trois années que devront durer les travaux.  Parce qu’il s’agit de travaux de longue haleine.  Comme à l’époque de la construction de l’A-40, on ne se souciait guère de la capacité portante des sols, lors de la construction d’une route, il faudra tout refaire à partir de rien, c’est à dire tout raser jusqu’au terrain d’origine, et reconstruire les approches des ponts avec les techniques modernes, et j’ai nommé le remblai léger.  On installera donc probablement d’immenses blocs de styromousse, question de réduire la pression sur le sol, alors que les nouvelles culées seront construites sur des pieux enfoncés loin dans le sol.

L’un des principaux problèmes que les citoyens locaux auront à souffrir est que la construction de la chaussée temporaire provoquera la fermeture du chemin du rang Bayonne nord, ce qui obligera les agriculteurs, nombreux le long de cette route, à déplacer leurs machineries en convoi à travers la ville de Berthierville, escortés par la Sûreté du Québec, question de maintenir la sécurité, autant celle des agriculteurs eux-même que celle des autres usagers de la route, souvent nombreux, dans ce secteur.  Je ne suis pas convaincu que les agriculteurs, qui auront à subir ce problème pour toute la durée des travaux, seront heureux avec cette façon de faire; les semis et les récoltes sont davantage dictés par la météo que par un agenda planifié à l’avance, ce qui causera sûrement des conflits d’horaire avec le maintien de personnel supplémentaire à la SQ locale.  D’ailleurs, on voulait au départ fermer la circulation sous l’A-40 de façon permanente, ce à quoi les agriculteurs se sont vertement opposés.  La plupart d’entre eux cultivent des terres situées de part et d’autre de l’autoroute, et le lien est donc essentiel pour eux, comme pour les résidents du secteur.  On en parle dans cet article de Pierre Bellemare, de l’hebdomadaire l’Action D’Autray, qui date de septembre 2013.

Ne reste plus qu’à souhaiter que le contrat de construction soit conclu au plus vite; si l’on veut des infrastructures renouvelées, et se sentir plus en sûreté, lors de nos prochains passages sur l’A-40, il faudra commencer les travaux au plus tôt!