A-25: Ça avance. Un peu…

Je vous les ai promis depuis presque une semaine, alors les voici. Mes dernières poses du chantier de l’autoroute 25, que j’ai prises samedi dernier (19 avril).

Nous voyons ici, du côté de Montréal, une partie des piliers qui supporteront le viaduc ferroviaire du CN. Pour construire l’autre partie, il faudra creuser à même le boulevard L.-H.-Lafontaine actuel. À voir la largeur des assises, le viaduc devrait permettre le passage de deux voies ferrées distinctes.

Vue du viaduc temporaire du chemin de fer du CN, la tranchée qui fut creusée, et au fond de laquelle passera temporairement le boulevard L.-H.-Lafontaine, pendant que l’on creusera l’autre côté, afin de compléter le viaduc.

Cette fois depuis le début de la tranchée, nous voyons les piliers complétés, et le viaduc temporaire du CN.

L’autre côté du boulevard temporaire, là où il se raccorde au boulevard actuel, soit entre le boulevard Perras et la rue Arthur-Léveillé. Selon ce que j’ai vu, le lien avec cette dernière rue sera maintenu, pour l’instant.

Transportons-nous maintenant à l’intersection du boulevard Perras. L’emprise de l’A-25 a été complètement déboisée avant le début de la période d’interdiction, décrétée par le MTQ, période pendant laquelle les opérations forestières sont interdites afin de protéger la faune.

Au loin, les grues qui sont installées sur le site d’un pilier du pont, près du boulevard Lévesque, à Laval. Vue depuis le boulevard Perras, à Montréal.

Le déboisement complété, cette fois au niveau du boulevard Gouin.

La machinerie au repos, et les arbres abattus, prêts à être chargés.

Une autre vue du chantier du pilier de Laval, cette fois vu d’un peu plus près, soit depuis le boulevard Gouin.

Un peu partout, tout autour du chantier, vous verrez ce genre d’affiche, qui signale clairement que l’accès au chantier est interdit. Celle-ci, toutefois, située sur le boulevard Gouin, a reçu quelques ajouts. Voyons cela de plus près…

Il s’agit de dessins d’enfants, qui ont été ajoutés sur l’affiche d’accès interdit. Il y a même les initiales des « artistes » qui font passer leurs messages, eux aussi de façon claire. Quoique dans le cas de celui-ci, c’est un peu bizarre, comme message.

Ce message-là, par contre, est on ne peut plus clair. Pour ma part, quand je regarde ces deux dessins, je doute fort que ce soit les enfants eux-mêmes qui aient pris de telles initiatives. Il y a sûrement des adultes « bien intentionnés » qui leur ont mis ces idées dans la tête, et qui n’ont, bien sûr, pas donné tous les détails.

Du côté de Laval, cette fois, sur le site du chantier du premier pilier à se trouver dans le lit de la rivière des Prairies, les affiches sont beaucoup plus sérieuses. La compagnie Kiewit-Parsons, membre du consortium Concession A25, prend très au sérieux la qualité de ses travaux, du moins si l’on en juge les diverses affiches posées sur les installations de la compagnie.

Celle-là est plutôt évidente.

Je me souviens avoir vu une bannière comme celle-ci sur un autre chantier de Kiewit. C’était lors de la reconstruction d’un viaduc, sur l’A-10, en Montérégie.

Depuis la piste cyclable – légèrement détournée – du boulevard Lévesque, à Laval, on voit bien la jetée de pierre qui fut aménagée afin de construire le premier pilier du lit de la rivière des Prairies. Malgré que cette photo ait été prise un samedi, on voit plusieurs travailleurs sur le chantier.

Voici l’affiche que l’on peut voir lorsque l’on arrive à la hauteur du chantier, sur le boulevard Lévesque, peu avant l’intersection du boulevard Roger-Lortie.

À travers les arbres, cette fois, une autre vue du chantier du pilier.

Cette semaine, j’ai écrit au consortium Concession A25 afin d’obtenir certains droits de visite du chantier, à des moments devant être établis à l’avance, le tout dans le but de vous montrer les derniers développements de ces travaux d’envergure. J’attends une réponse de leur part au courant de la semaine prochaine, ceux-ci affirmant répondre aux requêtes dans les deux jours ouvrables suivants. Évidemment, je ne m’attends pas à une « passe illimitée », parce que la sécurité est très importante sur ces lieux, comme sur tous les chantiers, d’ailleurs, mais j’aimerais bien voir le consortium faire preuve d’une certaine ouverture face à ma demande. L’avenir nous le dira.

Le site web de Concession A25 contient beaucoup de renseignements, entre autres sur le système de péage qui sera appliqué, ainsi que l’échéancier des travaux. Une visite de ce site s’impose à tous ceux qui s’intéressent à ce futur pont.

Santé: Enfin quelqu’un qui pense comme moi!

Malgré que je ne sois pas toujours en accord avec ses propos, Alain Dubuc, de La Presse, m’a fait franchement plaisir, ce dimanche.  Dans son article intitulé « Santé: le tabou« , il exprime un souhait que j’affiche depuis longtemps, à savoir de permettre l’arrivée de la concurrence dans le domaine de la santé.

Il affirme que le fait que Québec ait sacralisé la santé, afin de la mettre à l’abri des contraintes de l’économie et de la logique marchande, constitue une erreur, de laquelle découle deux conséquences.  La première, c’est qu’en mettant la santé « dans une bulle, dans un monde à part, on accepte que 10% de nos ressources (NDLR: 10% du PIB, 39% des dépenses publiques québécoises) ne contribuent pas à la création de la richesse« .  La seconde, encore plus fondamentale, selon Dubuc, est que l’on condamne, involontairement, le monde de la santé à la stagnation. « On voit maintenant la santé comme une dépense, un coût, une contrainte, une perception renforcée par le fait que le gros du financement provient du secteur public et donc des impôts. On a donc aussi tendance à vouloir combattre la croissance des dépenses en santé, en raison des pressions insupportables que cela exerce sur les ressources disponibles.« , de dire Dubuc.

Aussi, comment expliquer que des dépenses qui augmentent dans d’autres secteurs – comme la culture – ne font grimper personne dans les rideaux, alors que de telles augmentations dans le secteur de la santé exacerbe tout le monde?  C’est que la très grande majorité des augmentations de dépenses en santé ne donnent pas les résultats escomptés.  Parce que l’on conserve la santé dans un monde à part, dans une bulle, comme le dit Dubuc.  Dans un monde à l’abri de la concurrence.  Appelons les choses par leur nom; la santé, au Québec, est un monopole syndicalo-étatique auquel il ne faut pas toucher!  Pourtant, la concurrence a démontré ses bienfaits nombre de fois, comparativement au monopole, et ce dans tous les domaines.  D’autant plus que le fait d’introduire la concurrence en santé n’indique pas qu’il faille renoncer au système de couverture public.

J’utilise souvent l’exemple de l’assurance-automobile – celle pour les dommages matériels – à titre de comparaison pour démontrer que l’accès du privé en santé ne signifie pas la fin de la carte-soleil.  Évidemment, personne ne souhaite démolir sa bagnole, mais un jour,… BANG!  Que faites-vous alors?  Vous appellez votre compagnie d’assurance, qui vous réfère à un estimateur, qui fera le tour du véhicule pour évaluer les dommages.  Une fois que celui-ci a produit son rapport à l’assureur, ce dernier vous donne l’autorisation d’aller faire réparer le véhicule chez le carrossier de votre choix.  Dans le présent exemple, qui appartient à qui?  L’estimateur travaille pour une firme qui n’est pas la propriété de l’assureur.  Les carrossiers sont des entrepreneurs indépendants, qui n’ont, eux non plus, aucun lien de propriété avec l’assureur.  Celui-ci choisit l’estimateur, d’accord, mais c’est vous qui choisissez le carrossier.  S’il y a des dommages que l’estimateur n’a pas vu, votre carrossier les soumettra à votre assureur, qui émettra un paiement supplémentaire, le cas échéant.

Pourquoi ne pas mettre le même système en santé?  Imaginez; au moment où vous avez un problème de santé, vous allez dans une clinique, une salle d’urgence, ou encore un CLSC, où le médecin qui vous examine tiendrait le rôle d’estimateur, par rapport à mon exemple.  Il communique les résultats à la RAMQ, qui vous autorise à aller dans un hôpital de votre choix, parmi ceux qui dispensent les traitements que votre état requiert.  Vous choisissez parmi tous les hôpitaux disponibles celui qui vous convient le mieux selon vos critères.  Et c’est la RAMQ qui paie!  Ce serait génial, non?  Les hôpitaux seraient en concurrence les uns contre les autres, vous offrant le maximum afin de rendre les traitements les moins désagréables possibles.

Évidemment, l’arrivée de la concurence dans le domaine de la santé risquerait de mettre fin à la mainmise des syndicats sur les administrations locales.  En fait, pour les centrales, ce serait carrément la fin de la récréation; les administrations privées savent que l’argent est durement gagné à la suite d’efforts, contrairement aux administrations publiques, qui puisent dans les fonds gouvernementaux comme s’ils étaient illimités.  C’est pourquoi les centrales syndicales se battent bec et ongles contre l’arrivée du privé en santé; elles savent qu’elles seraient les grandes perdantes, mais n’avoueront jamais que les grands gagnants, ce seraient les patients.

Comme Alain Dubuc, mais pas nécessairement selon les mêmes critères que lui, je crois que la concurrence serait vivement la bienvenue dans le domaine de la santé.

Chauffeurs de la STM: Les troubles commencent

Tel que prévu, le syndicat des chauffeurs d’autobus et opérateurs de métro de la STM a commencé à faire des moyens de pression contre l’employeur.  Mardi après-midi, des directeurs syndicaux ont occupé les bureaux administratifs du garage de la rue Saint-Denis, au coin du boulevard Rosemont, et ce pendant environ deux heures.

Évidemment, de tels moyens de pression entraînent parfois certains esprits à s’échauffer, tant et si bien que la police à dû s’en mêler.  On en parle dans l’article d’André Beauvais, publié dans l’édition du mercredi 23 janvier du Journal de Montréal.  Les deux parties doivent se rencontrer afin de discuter des services essentiels à maintenir lors de l’éventuel déclenchement d’une grève.  Pour l’instant, les rumeurs parlent de grèves rotatives dans différents secteurs de la ville.

À voir aller les directeurs syndicaux, ainsi que les rumeurs actuellement diffusées, je constate que je me suis peut-être trompé, dans mon billet du 13 novembre 2007, où je comparais les façons de faire de ce syndicat à des méthodes mafieuses.  Je me rends bien compte que les méthodes du syndicat des chauffeurs de la STM s’apparentent davantage à du terrorisme.  Bien sûr, en termes de dommages, rien de comparable; les syndiqués ne tueront personne, rassurez-vous.  Par contre, ils fonctionneront avec des tactiques semblables à celles d’Al-Qaïda; ils vont frapper on ne sait où, on ne sait quand, mais ils vont frapper, ça, c’est sûr!  Autrement dit, quand vous allez vous lever, à chaque matin, pour aller travailler, vous devrez constamment vérifier par vos propres moyens s’il y a du service entre chez vous et votre travail.  Idem pour le retour à la maison.  Un peu comme au Moyen-Orient, quand les gens sont constamment sur le qui-vive, et se demandent tout le temps où la prochaine bombe va tomber.  Rien pour que les chauffeurs regagnent l’appui de la population!

Alors voilà.  Les gens qui dépendent du transport en commun pour leurs déplacements quotidiens se retrouveront encore pris à faire des longues marches en plein hiver, et ce en plus sans savoir à quel moment cela va leur arriver.  Ceux et celles qui ont des bagnoles pourront exercer leur patience sur les ponts; ce sera long et pénible, mais au moins, ils seront au chaud.  Encore une fois, ce sont les personnes dont le statut d’emploi est précaire, celles qui font moins de 20,000$ par année, qui se retrouveront victimes de l’intransigeance des chauffeurs d’autobus et opérateurs de métro, qui demandent encore davantage d’argent et de conditions.  Comme si 50,000$ par année dès l’embauche n’était pas suffisant.  Et comme ce syndicat n’est pas sorti en grève depuis une bonne vingtaine d’années – toutes les autres grèves du transport en commun étant dûes à d’autres syndicats, notamment celui des employés d’entretien, si jamais ils se rendent à la grève générale illimitée, attendez-vous à ce que ça dure longtemps!  À moins que ça se termine par une loi spéciale.

Plusieurs chauffeurs, dont un certain Martin, qui m’a écrit plusieurs commentaires, justement suite à mon billet du 13 novembre dernier, déclarait que le transport en commun est un service essentiel.  Alors pourquoi le Conseil des services essentiels ne déciderait-il pas que les services essentiels représentent 100% des services actuels de la STM?  C’est la même chose qui se produit à chaque conflit; les deux parties se retrouvent devant le Conseil, et celui-ci décide que les services doivent être maintenus pendant certaines périodes de pointe.  D’ailleurs, les seuls critères retenus par le Conseil pour l’établissement des services essentiels à maintenir sont la santé et la sécurité des usagers.  Le Conseil se fout royalement que des employés à statut précaire perdent leur emploi; le cas échéant, les membres du Conseil ne perdront définitivement pas le leur!

Donc, attendez-vous à un conflit long et pénible.  Souhaitons que les conditions de la météo soient favorables aux usagers qui devront marcher, advenant le déclenchement d’une grève qui semble de plus en plus inévitable.