Démission de Gérald Tremblay: Le retour de l’âge de pierre?

Peut-être que vous vous demandez le rapport entre l’âge de pierre, et la démission du maire de Montréal, Gérald Tremblay, hier soir.  Je vais tenter d’expliquer ma position, tout en vous en mentionnant d’entrée de jeu que mon idée a pris racine sur Twitter¹.

En fait, si Tremblay a quitté sous la pression, suite à divers témoignages devant la commission Charbonneau, il faut préciser qu’il n’a officiellement été accusé de rien, du moins jusqu’à maintenant.  Or, il fallait lire les commentaires, sur Twitter, pour se rendre compte que le twitteux moyen n’avait rien à cirer des principes élémentaires de notre société, comme la présomption d’innocence jusqu’à preuve hors de tout doute raisonnable du contraire, le droit à un procès juste et équitable, ou encore celui du droit à une défense pleine et entière.

Je veux bien croire que Gérald Tremblay n’est pas aussi blanc qu’il se dépeignait, lors de son allocution d’hier soir, lorsqu’il a annoncé sa démission, ne serait-ce que pour cause de négligence, ou de manque de vigilance.  Mais de là à le mettre dans le même lot que Gilles Vaillancourt, toujours maire de Laval, malgré les multiples perquisitions à ses domiciles, il y a un profond précipice que je franchirai pas, mais qui était allègrement traversé, hier soir sur Twitter.  Plusieurs me demandaient pourquoi – ou déclaraient carrément que – je soutenais aveuglément le maire démissionnaire de Montréal, alors que dans les faits, je ne faisais que soutenir les principes de base de notre société, et de notre système de justice, dont celui de ne pas sauter aux conclusions avant d’avoir vu les deux côtés de la médaille.

Selon de nombreuses personnes, la commission Charbonneau n’est rien de moins que la vérité pure et simple.  Je ne suis pas prêt à m’avancer jusque là.  Il faut retenir que tout ce qui est avancé devant la commission, par un témoin, ne peut être retenu contre lui comme élément de preuve dans un éventuel procès.  Alors le témoin type en met généralement plus que ce que le client demande, question que toutes les “vérités” soient dites, et que l’on ne puisse pas l’accuser, d’une façon ou d’une autre.  Mais dès qu’un détail sort devant la commission, dont les audiences sont télédiffusées en direct, il est immédiatement relayé sur les médias sociaux, et ce avant même qu’il soit contre-vérifié.  Le phénomène est particulièrement criant sur Twitter, où la limite de 140 caractères fait que l’on tourne les coins ronds, et qu’on laisse peu de place au respect des personnes.  Cela fait qu’on tire rapidement des conclusions, sans laisser le temps à la personne visée de se défendre.

C’est clair que lorsque l’on se sent touché, d’une façon ou d’une autre, par les faits et gestes de ceux qui ont pour tâche d’être au service des citoyens, on peut avoir une tendance à exiger de ces personnes qu’elles soient sans reproche. Et jusqu’à un certain point, cette exigence est pleinement justifiée.  Mais je crois qu’il faut garder en tête que notre société est basée sur des principes qui nous différencie de l’âge de pierre.  Bref, il faudrait appliquer, envers les autres, les mêmes principes que l’on voudrait voir appliqués envers soi-même.

¹ Pour me suivre sur Twitter: @levraiRichard3

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A-50 (2011): Dans le secteur du chemin Saint-Hyacinthe

La dernière fois, nous nous sommes rendus (qui a dit « Enfin »?) à la fin temporaire actuelle de l’A-50, à la route 323, au nord de Montebello.  Bon, les travaux ont peut-être avancé depuis que ces photos furent prises (elles datent du 29 octobre dernier), mais vous aurez tout de même une petite idée de l’avancement du projet.

Si vous l’avez l’impression que je vous montre un petit chemin perdu, sachez que ce n’est pas une impression!  Si vous quittez l’A-50, et tournez à gauche, sur la route 323, en direction de Montebello, vous verrez, à un peu moins d’un kilomètre au sud de l’autoroute, à condition de porter une attention particulière, la jonction d’une petite route, à droite.  Sur le petit panneau de rue, dont la couleur verte a été affectée par le passage des années, vous verrez « ch. St-Hyacinthe ».  Le bout que vous voyez ici est clair et dégagé; le kilomètre et demi que vous allez parcourir pour vous rendre à ce point est carrément sous les arbres!  Nous voyons que la route sera détournée, et passera sous l’A-50.

Dans le secteur, deux chemin se croisent; le chemin Saint-Hyacinthe, et la côte… St-Hyacinthe.  Aussi, si vous revenez de la côte Saint-Hyacinthe nord (c’est une route sans issue, mais bon, disons, tiens, que vous êtes né là, et que vous n’avez jamais descendu la côte!), c’est la vision des lieux qui s’offrait à vous.  Et à cet endroit, il n’y a pas encore de remplissage!

Ici, vous voyez les culées d’un autre viaduc, qui passera au-dessus de la côte Saint-Hyacinthe sud.

Ce n’est pas un tas de pierre, avec un jouet, sur le dessus; c’est l’A-50, vue depuis le chemin Saint-Hyacinthe, et sur le dessus, c’est une vraie pelle mécanique.  Cela vous donne une idée du remplissage, à cet endroit.

Tout juste à l’ouest de la pose précédente, une autre vue du terrassement de l’A-50, avec un chemin, qui fut construit pour accéder aux terres situées de l’autre côté.  En fait, je n’avais pas besoin de savoir lire les affiches, pour savoir que ce chemin est privé; je me suis fait avertir…

…plutôt deux fois qu’une par le type qui conduit le tracteur, que vous voyez, sur ledit chemin.  Alors que j’étais stationné, en bordure du chemin St-Hyacinthe, il a arrêté son tracteur à côté de ma bagnole, dans une position qui ne me laissait pas vraiment le choix de l’écouter.  Bon, je dois avouer qu’il m’a vu passer…

…quand je suis allé prendre cette image, de l’autre côté de l’A-50.  C’est vous dire les risques incalculables que je prends, pour vous montrer de beaux clichés!  Mais cette aventure m’incite à croire que les gens de ce coin de pays (je ne sais pas si le type du tracteur est de Notre-Dame-de-Bonsecours, ou de Papineauville, la municipalité voisine) sont peut-être plus suspicieux que accueillants.  Auraient-ils peur des “étranges”?  Mais bon, je suis bon joueur; je vais mettre ça sur le compte de la lutte pour la sauvegarde des terres, et la réduction des expropriations à leur strict minimum.  Pour cette fois!

Quand je parle de surveillance des lieux, je dois spécifier que certains chantiers, plus proches de la ville de Montréal, sont tellement surveillés que quiconque approche un peu trop se fait avertir sur-le-champ.  Sauf que lors de cette visite automnale, sur les divers chantiers de l’autoroute 50, je me suis senti surveillé.  J’ajouterais même que je fus victime d’une certaine forme d’intimidation!  Plus de détails… dans mon prochain billet!

A-30: (2) Les deux rangs Saint-Régis

Nous avons vu le début de la nouvelle section de l’A-30, qui devrait être complétée l’an prochain.  Après l’échangeur A-30/A-730, les premiers obstacles à franchir sont composés des deux rangs Saint-Régis, nord et sud, ainsi que la rivière du même nom.

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L’A-30 à la hauteur du rang Saint-Régis Nord, en regardant vers l’ouest.  Au loin, l’échangeur A-30/A-730.

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Les pieux d’ancrage de la pile centrale du viaduc Saint-Régis Nord, et la grue qui sert à les enfoncer.

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Une fois le viaduc construit, le rang Saint-Régis Nord conservera son alignement d’origine.

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Les ponts de l’A-30, qui enjambent la rivière Saint-Régis, en regardant vers l’est.

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Le site du viaduc du rang Saint-Régis Sud, toujours vers l’est,…

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…et cette fois, en regardant vers l’ouest.  La pile centrale, et les deux culées, sont pratiquement terminées.

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Non, ce n’est pas un caprice de la caméra; cette poutre, l’une des quatre qui soutiendra le tablier du viaduc est bel et bien courbée.  Il s’agit de regarder…

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…la pile centrale, et la culée est, pour remarquer que les points d’ancrage des poutres montrent une certaine inclinaison.  Le viaduc sera donc courbé.

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À l’intérieur du massif d’approche ouest, des marques indiquent à quels niveaux on va remplir de pierre, ou de béton.

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Ici également, la construction du viaduc permettra de respecter, à peu de choses près, l’alignement du rang Saint-Régis Sud.

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Depuis le rang Saint-Régis Sud, les chaussées de l’A-30, vers l’est.

Il y aura quelques autres obstacles à franchir le long du trajet, de quelques dix kilomètres et des poussières, qui sépare l’A-30 actuelle et l’A-15.  Nous verrons les autres dans les prochains billets.  Jusqu’à maintenant, le territoire traversé est purement agricole, mais nous verrons que ce n’est pas le cas tout à fait partout.

A-5, été 2009: (3) La chaussée sud

Dans cette série:

(1) La chaussée nord(2) la jonction avec la QC-105(3) La chaussée sud

Jetons maintenant un coup d’oeil à la future chaussée sud de l’autoroute 5, en revenant vers Gatineau.

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Retour vers notre passage dans le roc.  Évidemment, ce n’est pas le même passage, puisque à mesure que l’on revient vers le secteur de Tulip Valley, point de départ du chantier, les deux chaussées s’éloignent l’une de l’autre.  Mais cette fois, la voie semble bloquée par des montagnes… de gravier.

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Après avoir fait le tour, via la balance, nous voici donc chez Gravelle Dépôt!  Il y avait, quelques temps avant, une usine de concassage de pierre, et nous voyons ici les stocks restants.  Voici le rayon de la pierre de 0 à 5 millimètres,…

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…alors que nous sommes ici au rayon de la pierre de 5 à 10 millimètres.  Bref, cette pierre fut produite à partir des gravats issus du dynamitage, et sera utilisée à mesure des besoins du chantier.

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Comme nous sommes sur le chemin du retour, nous passons à nouveau au-dessus du chemin Pine, que nous voyons ici en direction est, cette fois.

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Nous approchons maintenant de la bretelle de sortie vers le chemin de la Rivière, au coeur d’un autre passage montagneux.

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Nous voyons, au loin, le viaduc du chemin de la Rivière.  Le niveau du tablier est presque atteint, en ce qui concerne le terrassement de la chaussée.

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La rétrocaveuse, communément appelée « pépine », devait probablement, si l’on se fie aux petits amoncellements, devant celle-ci, remonter un peu les matériaux descendus trop bas, et redonner la forme recherchée au terrassement de la bretelle de sortie.  Au loin, la bretelle d’entrée vers l’A-5 sud.

Selon les données du site web du MTQ, cette partie de l’A-5 devrait laisser passer ses premiers véhicules à l’automne de cette année.  En effet, il en reste bien peu à terminer, si ce n’est qu’un peu de finition, au niveau du terrassement, l’asphaltage, et les autres trucs de finition, comme les glissières de sécurité et la signalisation.  Bref, encore quelques kilomètres de voies rapides de plus, cet automne, au Québec.  Pas beaucoup de kilomètres, c’est vrai, mais cette fois, il s’agira d’une vraie autoroute.

Automobile: La faillite, pour GM?

Selon ce que nous apprend la Presse canadienne, via le site web de la chaîne ARGENT, le Département du trésor américain dirigerait General Motors vers la faillite, d’ici le 1er juin prochain. L’agence de presse tiendrait ces informations du New York Times.  L’article mentionne que cette faillite serait « chirurgicale », c’est à dire qu’elle serait rapide, et très précise.

C’est qu’il y a deux pierres d’achoppements, en fait, dans cette affaire. La première est que GM voudrait transformer des obligations, détenues par certains de ses créanciers, en actions, pour une valeur d’environ 28 milliards$, et ces créanciers ne sont évidemment pas très chauds à l’idée. La seconde est que le syndicat des Travailleurs unis de l’automobile refuse de faire des concessions supplémentaires si les détenteurs d’obligations de GM n’en font pas eux-mêmes. Aussi, devant l’éventualité qu’il soit impossible de s’entendre, dans un cas comme dans l’autre, d’ici le 1er juin, des pourparlers se poursuivront cette semaine, entre d’une part, le groupe de travail, mis en place par l’administration Obama, pour l’industrie de l’automobile, et d’autre part, des représentants et des conseillers de GM, à Détroit et à Washington, et ce dans le but de s’assurer que les documents relatifs à un recours à la faillite soient rapidement prêts à soumettre à la cour.

On explique ensuite l’une des options envisagées, soit de créer une nouvelle entité, qui achèterait rapidement les « bons actifs » de l’actuelle GM, alors que celle-ci conserverait les marques moins populaires, et d’autres actifs moins intéressants, comme certaines usines, et des engagements liés aux programmes médicaux, le tout étant liquidé progressivement au fil des ans. La nouvelle entité, qui bénéficierait d’un financement gouvernemental de 5 à 7 milliards$, pourrait se mettre en marche en moins de deux semaines, alors que l’ancienne GM pourrait avoir besoin d’au-delà de 70 milliards$ d’aide gouvernementale, pour régler les questions liées aux « mauvais actifs ».

Encore une fois, nous nous retrouvons avec une patate chaude dans la bouche, à savoir que GM aura bénéficié de plus d’une centaine de milliards de dollars, du gouvernement américain, pour finalement avoir fait perdre des emplois à des dizaines de milliers de personnes. Le problème, c’est que GM aurait très bien pu faire cela d’elle-même, sans soutirer tout cet argent aux contribuables. L’autre problème, c’est qu’un tel processus n’est pas écarté de ce côté-ci de la frontière, puisque le gouvernement canadien, ainsi que celui de l’Ontario, se sont engagés à hauteur de 20% des sommes débloquées aux USA, afin de soutenir l’industrie automobile canadienne, concentrée en Ontario. Est-ce que cela voudra dire que quelques dizaines de milliards$ de nos taxes iront dans les coffres d’une division canadienne de GM qui sera, elle aussi, vouée à une extinction à plus ou moins long terme? Car il faut bien distinguer les deux termes utilisés; dans le cas de la nouvelle entité, on parle de financement gouvernemental, alors que dans ce que l’on pourrait appeler « les restes de GM », on parle bien d’aide gouvernementale, autrement dit, d’argent dont les contribuables ne reverront jamais la couleur.  Et si l’on regarde la proportion des sommes indiquées dans l’article, celle-ci dépasse les 10 dollars d’aide, pour un dollar de financement.

Et dire que certains prétendent que la reprise économique va se pointer au début de 2010. Je ne suis vraiment pas prêt à dire cela.