Plus d’argent aux assistés sociaux: Pourquoi pas leur donner ma paye, un coup parti?

C’est la question que je me pose, à la lecture d’un article signé Rémi Nadeau, de l’agence QMI.

On peut y lire que le porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, Robin Couture, a affirmé que “Le Pacte pour l’emploi (NDLR: Un programme de 3 ans, lancé en grande pompe par le gouvernement Charest, en mars 2008) était voué à l’échec dès le départ parce qu’il met la charrue devant les bœufs.  Si on veut que les gens puissent embarquer dans des mesures incitatives à l’emploi, il faut s’assurer de leur sortir la tête de l’eau et leur permettre de reprendre un élan”.  Et pourquoi je ne leur donnerait pas ma paye au complet, un coup parti?  Les payeurs de taxes et d’impôts, qui se crèvent le cul pour gagner leur vie, ils ne pourraient pas sortir leur tête de l’eau, eux aussi?

Encore une fois, cela révèle que la différence entre les droits et les responsabilités des gens n’est pas respectée par les groupes de pression.  En fait, on s’imagine, dans ces groupes, que si l’on a droit à quelque chose, comme à un revenu de dernier recours, par exemple, celui-ci doit obligatoirement tomber du ciel, ou plutôt provenir du gouvernement, et ce pour toujours.  Or, ce n’est pas vrai.  Une aide de dernier recours, c’est quand on a épuisé toutes les autres ressources disponibles.  C’est quand on a tout essayé, et que rien n’a fonctionné.  Cela peut s’avérer vrai pour une personne qui souffre d’un handicap, ou d’une maladie, qui l’empêche de fonctionner par elle-même, que ce soit de façon permanente ou temporaire, mais pas pour une personne qui ne présente aucune contrainte à l’emploi.

On me dira, bien sûr, que c’est difficile de retrouver le chemin de la dignité, quand on a tout perdu.  Oui, c’est vrai, je suis le premier à l’admettre.  Mais selon monsieur Couture, c’est en augmentant les prestations d’aide sociale que l’on permettra aux assistés sociaux de retourner sur le marché du travail.  À lire les résultats du fameux Pacte pour l’emploi, force est de constater que monsieur Couture est plutôt loin de la vérité; pour ce programme, dont un second volet fut ajouté, en mars 2009, pour contrer les effets de la récession, le premier ministre, Jean Charest, et son ministre de l’emploi, Sam Hamad, ont injecté quelque chose comme un milliard de dollars, en demandant aux entreprises d’y aller de quelque 500 millions en investissements, pour un total global de 1,5 milliards$, avec comme objectif de donner de la formation à 250,000 personnes, et de sortir 50,000 personnes de l’aide sociale.  Résultat: à environ un an de la fin du programme, le nombre d’assistés sociaux est demeuré sensiblement le même, passant de 488,000, au moment du lancement du programme, à 487,200 actuellement, avec une tendance… à la hausse.

J’ai vu un conférencier américain, du nom de Rich Wilkins, qui disait, dans sa conférence, et je cite, “People are willing to change; not because they see the Light, but they feel the heat!”  On pourrait traduire en disant que les gens veulent changer non pas parce qu’ils voient la lumière, au bout du tunnel, mais plutôt parce qu’ils sentent le feu!  Autrement dit, si l’on annonçait à un assisté social que s’il ne va pas suivre une formation d’ici un an, on lui coupe son chèque, je vous gage un vieux “trente-sous”, pour la forme, que notre assisté social va aller suivre le cours en question.  Parce qu’il sent le feu, qui se traduit ici par la perte de ses prestations.  Bref, l’être humain doit avoir une raison fondamentale pour faire quelque chose, sinon, il ne le fera pas.  L’être humain est ainsi fait.  Si l’on offre tout plein de programmes, dans le but de favoriser un retour sur le marché du travail, mais que la participation est totalement volontaire, il est certain que le succès dudit programme sera au mieux mitigé, et au pire, le programme sera un échec.

Cela peut ne sembler pas très digne, mais la tactique du bâton et de la carotte demeure la meilleure façon de sortir une personne de sa léthargie.  Comme le disait notre poète national, Félix Leclerc, “La meilleure façon de tuer un homme, c’est de le payer à ne rien faire”.  À preuve, regardez les pousseux de crayons, au gouvernement.

Haïti: La reconstruction avec des conteneurs?

Suite au séisme qui a secoué Haïti, le 12 janvier dernier, le monde entier fait des pieds et des mains pour venir en aide à la population dévastée qui, avouons-le, ne possédait déjà pas grand chose.  Après le sauvetage d’éventuels survivants, dans les premiers jours, l’heure est maintenant au nettoyage, et à divers projets de reconstruction.  Tout cela a allumé une lumière à un architecte québécois, Bernard Morin.  Selon un article de Sira Chayer, du site Canoë, il souhaite utiliser des conteneurs de transport pour reconstruire le pays!

Monsieur Morin a lui-même fait construire sa propre maison à partir de sept conteneurs de 20 pieds, au coût de 175,000$ environ, et table depuis sur divers projets de construction à base de conteneurs.  Selon lui, de telles constructions seraient économiques, et très résistantes.  Il souhaite proposer son concept aux haïtiens, afin qu’ils prennent en mains eux-mêmes la reconstruction de leurs communautés.  Il faut avouer que si de tels conteneurs peuvent facilement être empilés dans un navire, et traverser les océans, à maintes reprises, sans subir de dommages, leur structure serait suffisamment solide pour en faire une « cellule de survie » qui résisterait aux pires intempéries.  Monsieur Morin avance même que ses constructions sont « anti-ouragan », et « anti-séisme ».

Dire qu’il y a moins d’un an, ici, chez-nous, à Brownsburg-Chatham, pour être plus précis, deux personnes, qui avaient élu domicile dans quatre conteneurs, installés sur un terrain qui leur appartient, ont été expulsés par la municipalité, après que celle-ci ait demandé, et obtenu, un ordre de la Cour, pour ce faire.  C’est vrai que les conteneurs de Stéphane St-Jean, et de sa mère, Suzanne Gauthier, n’avaient pas reçu « le traitement architectural » de monsieur Morin.  Serait-ce à dire qu’il s’agit de deux poids, deux mesures?  J’ai tendance à croire que les municipalités briment de plus en plus les libertés de leurs citoyens.

Aide sociale: On parle de long terme, ici!

Profitant de ma dernière journée de congé, je jetais un coup d’oeil aux titres du site Canoë lorsque je suis tombé sur cet article, signé Michel Hébert, du Journal de Québec.  Dès le départ, le titre était évocateur; « Aide sociale: Vingt ans de prestations… »  J’ai pris le temps de le lire.  On y parle, en fait, de la durée moyenne de la période où des personnes bénéficient de prestations d’aide sociale.  Comme il existe plusieurs volets à ce programme, il y a donc plusieurs catégories de prestataires.

Ainsi, pour les personnes présentant des contraintes sévères à l’emploi, la période moyenne de versement de prestations s’étend sur 225,6 mois, soit plus de 19 ans.  Parmi ces personnes, plus de 130,000 sont inscrites au programme de « solidarité sociale », et la majorité d’entre-eux ont des problèmes de santé mentale, d’ordre intellectuel, ou d’apprentissage.  On y élabore d’autres sous-catégories, mais je voulais voir la moyenne de durée de prestations pour les personnes sans contraintes à l’emploi; on y arrive aux deux-tiers du texte.  Les adultes sans contraintes à l’emploi reçoivent des prestations d’aide sociale pendant 107,7 mois, ce qui représente, à quelques jours près, la bagatelle de 9 ans!

Ça, c’est la moyenne.  C’est donc dire que si plusieurs sont moins longtemps sur l’aide sociale, d’autres le sont pendant un très long terme.

Je ne dis pas que tous les assistés sociaux sont des fainéants; il y en a qui ont besoin d’une aide directe, à court terme, et ce pour différentes raisons.  Je les comprend, et c’est pour cela que le programme existe; au cours de ma vie, j’en ai d’ailleurs référé moi-même.  Mais à la lumière de ces données, qu’on ne vienne pas me dire que le phénomène des « BS de père en fils » n’existe pas!  Je suis désolé, mais force est de constater que si la moyenne de durée des prestations, pour les adultes sans contrainte à l’emploi, est de 9 ans, c’est donc dire qu’il y a bel et bien, parmi les 484,900 prestataires d’aide sociale, des « BS à long terme »!

Cet article est relié à un article principal, aussi de Michel Hébert, dans lequel on mentionne que la région de Montréal a remporté, en 2009, le titre peu reluisant de capitale de l’aide sociale.  La métropole du Québec se retrouve avec un taux d’assistance sociale de 11,1%, ravissant le titre à la région de la Mauricie (10,3%), et à celle de la Gaspésie (10,1%), les deux régions qui se disputent habituellement ce titre peu enviable.  À l’autre bout du spectre, on retrouve la région du Nord-du-Québec, qui est la moins dépendante de l’aide sociale, avec un taux de 4,3%, suivie de Chaudière-Appalaches (4,4%), Laval (4,8%), la Côte-Nord (5,0%) et la région de la Capitale-Nationale, avec 5,3%, toujours selon l’article.

Saint-Lazare: Attendons un peu, avant de tirer des conclusions

Plusieurs d’entre-nous ont entendu parler de l’affaire entourant la mort de Catherine Blanchemanche, qui venait d’avoir 18 ans, mort tragique, s’il en est, sous les roues d’une dépanneuse, à Saint-Lazare.  Même si je n’ai jamais mis les pieds au bar Chez Maurice, l’endroit où la victime aurait passé la soirée, toute cette affaire me rejoint parce que connais un peu le coin; depuis bientôt quatre ans, je livre régulièrement des produits alimentaires au supermarché IGA, voisin du bar, et je connais donc assez bien la disposition des lieux.  Évidemment, cela ne fait pas de moi la personne qui permettra de dénouer toute cette affaire, mais cela m’amène à m’y pencher un peu plus.

Selon un article de Marc Pigeon, du Journal de Montréal, repris par le site Canoë, le conducteur de la remorqueuse n’aurait, semble-t-il, pas fui les lieux de l’accident.  Enfin, pas dans le sens que l’on connaît d’un délit de fuite.  Dans son papier, le journaliste explique certains faits qui semblent démontrer, à tout le moins à première vue, qu’il s’agirait plutôt d’un accident bête et stupide, comme le sont la très grande majorité des accidents.  Quant au père de la victime, Alain Blanchemanche, il cherche, par tous les moyens imaginables, de connaître, lui aussi, le fin mot de l’histoire qui a coûté la vie à sa fille.  Et c’est là que je voudrais intervenir.

Dans l’article, le père de Catherine dit « Il n’y a pas de raison logique pourquoi elle a quitté seule à la pluie et est allée se mettre sous un camion. »  Je veux bien le croire, mais seulement dans le cas d’une personne qui a toutes ses facultés.  Or, l’article ne dit pas si Catherine avait consommé de l’alcool, et en quelle quantité.  L’article dit que la jeune femme avait eu une mésentente avec son copain, et qu’elle avait passé la soirée au bar.  Peut-être qu’elle avait alors consommé suffisamment d’alcool pour l’amener à avoir les idées moins claires que d’habitude.  Et nous savons tous que lorsque l’on est en boisson, la logique est souvent absente de nos décisions les plus fondamentales.

Comprenez-moi bien; je ne suis pas là pour juger le comportement de qui que ce soit, dans cette affaire.  Catherine Blanchemanche avait le droit de consommer de l’alcool, dans un débit de boisson, serait-ce jusqu’à se « saouler la gueule », puisqu’elle avait atteint ses 18 ans.  Son père a le droit de savoir ce qui s’est passé, cette nuit-là, puisque sa fille y a laissé sa vie.  James Castonguay, le conducteur de la dépanneuse, a fait une vérification sommaire, après avoir entendu un bruit anormal, alors qu’il s’apprêtait à quitter l’endroit où il était stationné, vers 3h00 du matin, et que sa copine l’accompagnait, mais comme tout semblait correct, il a poursuivi sa route.  Ce que je dis, par contre, c’est qu’il faut être très prudent, et éviter de tirer des conclusions un peu trop rapidement.  Qu’il ait, ou non, fui les lieux, dans le sens que l’on entend normalement par l’expression « délit de fuite », le fait d’envoyer James Castonguay derrière les barreaux ne fera que mettre « un plaster sur une jambe de bois », et ne mettra pas fin aux souffrances des proches de Catherine, ni ne ramènera celle-ci à la vie.  À la lumière de ce que rapporte l’article de Pigeon, Castonguay a lui-même répondu à un appel de la Sûreté du Québec, pour un remorquage, moins d’une heure après le terrible accident.  À première vue, il me semble que s’il avait quelque chose à cacher, il ne serait pas allé répondre à un appel, devant le poste local de la SQ, qui est situé non loin des lieux du drame.  Et quand il s’est présenté aux policiers, le lendemain, la dépanneuse arborait encore des traces de sang, sur les roues arrière, « ni nettoyées, ni camouflées », toujours selon l’article.

Tout cela m’amène à la conclusion de l’accident bête.  Mais comme je le disais, soyons prudents, et attendons un peu, encore.  Laissons les policiers approfondir leur enquête, afin de vraiment savoir ce qui s’est passé, et d’éviter des erreurs de jugement qui pourraient être regrettables.

Affaire Villanueva: Sur quoi enquête-t-on, au juste?

C’est aujourd’hui que débutait l’enquête publique du coroner sur les événements entourant la mort de Fredy Villanueva, survenue le 9 août dernier, à Montréal-Nord.  Une dépêche du réseau LCN, reprise par le site Canoë, raconte que d’autres témoins se désistent de l’enquête, et refusent de témoigner devant le coroner ad hoc, le juge Robert Sansfaçon.  C’est notamment le cas des deux jeunes qui furent blessés, lors des événements.

La dépêche raconte ensuite que l’avocat de la famille Villanueva, Me Gunar Dubé, s’étend sur le sujet de la même façon que l’ont fait les groupes intéressés, qui se sont tous désistés par la suite, à savoir que le fin mot de l’affaire ne pourra être connu que si l’on prend le temps d’analyser les rapports entre les forces policières et les minorités visibles.  Il dit également que compte tenu du désistement de tous les groupes intéressés, l’enquête manque maintenant de crédibilité.

Je ne suis pas d’accord avec le constat de maître Dubé.  D’abord, l’enquête doit faire la lumière sur les circonstances de la mort de Fredy Villanueva, et non pas sur les circonstances de la vie à Montréal-Nord depuis plus de vingt ans.  Les rapports de force entre les policiers et les minorités visibles peuvent très bien être analysés lors d’une commission d’enquête, qui ratissera beaucoup plus large.  Que quiconque travaillant à l’enquête actuelle me corrige si je suis dans le champ, mais cette enquête, du juge Sansfaçon, doit déterminer, en gros, si la décision, de ne pas accuser les deux policiers impliqués dans l’affaire Villanueva, puisse être revue, à la lumière de nouveaux éléments de preuve, qui auraient pu échapper aux enquêteurs, lors de la première enquête du coroner.  Cela peut comprendre les rapports entre les policiers impliqués lors des événements et les personnes présentes, mais n’a rien à voir avec les rapports entre les policiers et les gens appartenant à des minorités visibles, dans la vie de tous les jours.  Il s’agit de deux choses tout à fait différentes, qui peuvent être évaluées lors de deux enquêtes tout aussi différentes.

De plus, que l’on me corrige si je me trompe, mais je crois que d’autres enquêtes – ou commissions d’enquête – ont déjà étudiées ces relations, dans le passé.  Si c’est le cas, il faudra vérifier si les recommandations, faites à l’époque, ont été appliquées, et le cas échéant, dans quelle mesure elles ont été efficaces.  Et cela non plus n’a rien à voir avec l’affaire Villanueva; il s’agit d’un domaine beaucoup plus large, qui demandera des moyens tout à fait différents.

Je terminerai en mentionnant que s’il y a des organismes qui ont perdu de la crédibilité, dans toute cette affaire, ce sont surtout ceux qui se sont montrés intéressés, et qui se sont désistés ensuite.  Je pense entre autres à la Ligue des Noirs du Québec, dont diverses prises de position, dans le passé, ont été vivement contestées, et ce même par des noirs.