Le Canada aux urnes 2011: On fait quoi, avec Berthier-Maskinongé?

Si la circonscription de Berthier-Maskinongé demeure un coin de pays totalement inconnu, aux yeux de certains canadiens, ce n’est définitivement pas faute de ne pas en avoir parlé; c’est la circonscription dans laquelle réside Muguette Paillé, la grande gagnante du débat francophone des chefs, d’une part, et d’autre part, c’est également celle qui fut remportée par la candidate la plus absente de la campagne électorale, la néo-démocrate Ruth Ellen Brosseau.

Deux jours après son éclatante victoire, par 5735 voix devant le député sortant, le bloquiste Guy André, personne n’est encore parvenu à parler à la jolie maman célibataire de 27 ans, connue de ses proches pour récupérer et soigner les animaux blessés, pas même son boss, au Oliver’s Pub, situé sur le campus de l’Université Carleton, à Ottawa, Rod Castro; il ne savait même pas qu’elle se présentait à l’élection!  Selon cet article, publié sur cyberpresse.ca, et signé Isabelle Hachey, de La Presse, ce serait Thomas Mulcair qui, à titre de lieutenant du Québec, au NPD, s’occuperait de la circonscription en attendant que sa recrue parle “un français qui soit à la hauteur de ce qu’on attendrait dans une circonscription comme Berthier-Maskinongé”.  Une chose est sûre; si elle vient s’installer quelque part sur le territoire de la circonscription, la politique va devenir le nouveau sujet de prédilection des gars du comté, qui vont trouver toutes sortes de raisons pour aller rencontrer leur nouvelle députée!

Mais pour un instant, et juste pour le plaisir, imaginons que les choses se passent tout à fait différemment.  Imaginons que la ravissante demoiselle appelle “Smiling Jack”, ou son lieutenant, et qu’elle dise “Écoute, mon beau!  J’étais d’accord pour mettre ma face sur tes pancartes, mais il était clair – et tu m’avais promis – que je n’allais pas gagner!  Alors arranges ça comme tu veux, mais il est hors de question que j’aille dans ce trou perdu, au beau milieu de milliers de madame Paillé, et de gars aux bottes pleines de fumier!  Je retourne dans mon bar, et je ne veux rien savoir!”  Que se passerait-il?  Il se passerait probablement que Élection Canada serait dans l’obligation d’organiser un nouveau scrutin, à l’intérieur des délais prescrits par la loi.

S’il fallait que ça se produise (et aussi, autre condition essentielle, que Marie-Claude Godue, la courageuse candidate du parti conservateur, qui vient de se casser la gueule pour une troisième fois de suite, me laisse le champ libre), je crois que je tenterais ma chance!

Mais bon, ça ne risque pas de se produire…

Bienvenue à Saint-Barthélémy!

À travers ce superbe média qu’est Le blogue (merci à WordPress, en passant; même si je suis là depuis trois ans et demi, je n’ai eu à affronter aucune augmentation de tarif!  À tous les mois, ça me coûte gratis!), je vous ai montré toutes sortes de choses; de l’eau, des chantiers, des routes en décrépitude avancée, et encore de l’eau, beaucoup d’eau!  Cette fois, je vous amène à Saint-Barthélémy, municipalité située à la limite des régions de Lanaudière et de la Mauricie.

Cette municipalité a fait parler d’elle il y a presque un an, alors que le maire de l’endroit, Pierre Roy, a soulevé l’ire de plusieurs de ses concitoyens en s’accordant une légère augmentation de salaire de… 400%!  Pas de 400 dollars, mais bien 400 pour cent!  Le salaire du maire était, à l’époque, de 10,500$, et il l’a augmenté à 42,000$, à savoir 28,000$ de salaire proprement dit, auquel s’ajoute 50% du salaire en compensation des dépenses encourues, soit 14,000$, le tout pour un total de 42,000$.

Vous me direz qu’un simple maire d’arrondissement, à Montréal, gagne 60,000$ de salaire de base, à part les dépenses, les comités, etc.  Oui, c’est vrai, mais la municipalité de Saint-Barthélémy ne compte que 1973 personnes, selon les derniers chiffres du Répertoire des municipalités du gouvernement du Québec.  On en parlait, l’an dernier, sur le site web Canoë; un vidéoreporter, Frédéric Perreault, avait réalisé cet article, doublé d’une vidéo, sur toute l’affaire.

À Saint-Barthélémy, on doit s’occuper de tous les problèmes du réseau routier local, et cela comprend, bien sûr, les ponts qui ont dépassé leur durée de vie utile.  Nous voyons donc ici ce qui, je l’espère, est une solution temporaire; un pont installé par-dessus un autre pont!  Je ne sais pas si c’est une idée du maire Roy, pour « sauver de l’argent », mais ça laisse perplexe!

On voit bien, ici, que le pont temporaire repose tout simplement sur l’ancien pont, qui n’a jamais été retiré!  On m’a même dit qu’il s’agissait… d’un pont loué!  J’espère que le maire a obtenu un bon prix, parce que je n’ai aucune idée du loyer d’un pont.  Cette scène se déroulait en février dernier, sur le rang du Fleuve.

Nous sommes maintenant à la sortie est du village, sur le chemin York.  La signalisation montre bien que l’asphalte, à cet endroit, a été retiré.  Je ne sais pas pour quelle raison; probablement pour l’installation de conduites d’eau, ou de gaz, je ne pourrais dire.  Reste que le pavage fut retiré sur environ la moitié de la largeur de la route, et à certains endroits, sur toute sa largeur.  Mais le problème, c’est qu’on a l’impression que ça fait deux ans, que l’asphalte a été enlevé!  Il n’y a pas l’ombre d’un travailleur, sur les lieux!

Au moment de la prise de la photo, il faisait doux, la neige fondait, et le chemin York ressemblait à une « trail à vaches ».  Avec le printemps qui n’en finit plus de finir de s’installer, il est clair que la route n’est pas des plus praticables.

Aussi, les utilisateurs du chemin York roulent parfois à droite, parfois à gauche, selon l’état de la partie sans asphalte, et le niveau de confort de leur véhicule, entre autres raisons.  Et c’est comme ça que ça se passe sur environ 800 mètres.

L’article de Perreault se terminait sur une certaine note d’espoir, disant que c’est à la longue que l’on saura si l’augmentation de salaire de 400% du maire Pierre Roy sera vraiment justifiée!  En tout cas, jusqu’à maintenant, il semble que les économies se font particulièrement sur le dos des usagers de la route!

Québécois d’origine: Quelles sont les vraies valeurs des Québécois?

Après plusieurs mois sur Twitter, je trouve l’expérience vraiment stimulante.  Selon les personnes que l’on suit, il est possible d’avoir accès à de nombreux documents, qu’il s’agisse d’articles de journaux, ou de sites web, d’extraits audio et vidéo, ou même de textes écrits par des personnalités reconnues pour leurs compétences, et qui dépassent le simple pamphlet d’opinion.

Je prends pour preuve un document du sociologue québécois Mathieu Bock-Côté, intitulé “La mémoire du duplessisme et la question du conservatisme au Québec”.  À la lecture de ce document de 21 pages, on apprend que l’élite québécoise a profité de la Révolution tranquille pour littéralement purger toute l’identité canadienne-française traditionnelle, afin de reconfigurer l’identité québécoise sur des valeurs qu’elle-même considérait siennes.  Et ainsi, depuis 50 ans, les québécois se font dicter par les élites ce que sont supposément ses propres valeurs (rejet du sexisme, du racisme et de l’homophobie, entre autres), le tout en projetant une image négative sur les valeurs plus anciennes, comme celles de la famille traditionnelle, les regroupant comme étant des valeurs conservatrices, associées au règne de Maurice Duplessis, le tout assimilé au mythe de la Grande noirceur.

Si l’on se compare aujourd’hui, face aux anciennes valeurs (ce qu’essentiellement seuls ceux qui ont vécu les anciennes valeurs peuvent faire), on se retrouve devant un certain vide – pour ne pas dire “un vide certain”, qui fait que certains d’entre-nous ont tendance à accepter toutes sortes d’accommodements, qu’ils soient raisonnables ou non.

Loin de moi l’idée de dire que le sexisme, le racisme ou l’homophobie soient de bonnes valeurs, loin de là.  Par contre, si l’on vous demande quelles sont les vraies valeurs des Québécois, jusqu’à quel moment, dans l’histoire, pourriez-vous rattacher ces valeurs à nos origines?  Et d’abord, quelles sont vos valeurs à vous, en tant que québécois?

Je vous demande ça, juste de même…

Commission Bastarache: Je le savais depuis le début!

Le site web de Radio-Canada, entre autres, nous parle, en ce mercredi, du dévoilement du rapport de la Commission d’enquête sur le processus de nomination des juges du Québec, par son commissaire, l’honorable Michel Bastarache, juge de la Cour suprême du Canada à la retraite.  Et que rapporte l’article de la SRC?  Il raconte… ce que je disais depuis le début!

J’ai écrit ici, sur le Blogue, d’abord en avril 2010, puis en mai de la même année, que l’ancien ministre de la justice du premier gouvernement Charest, Marc Bellemare, ferait grimper tout le monde dans les rideaux pour vraiment pas grand chose.  Et c’est exactement ce que dit le commissaire Bastarache, dans son rapport.  À un point tel que ce dernier ne se donne même pas la peine de vérifier si la fameuse rencontre du 2 septembre 2003, autour de laquelle s’articulait les révélations de Marc Bellemare, a vraiment eu lieu ou non.  En fait, le rapport indique, par trois fois plutôt qu’une, qu’à la lumière des preuves, tant documentaires que testimoniales, l’ancien ministre de la justice n’a pas fait l’objet de pressions indues, qu’elles soient “colossales” ou pas.

L’article de la société d’état nous indique que le commissaire s’attarde surtout sur ce qui composait le gros du mandat de la commission, à savoir le processus de nomination des juges.  Il formule le souhait de voir le processus remis à jour, celui-ci n’ayant “pas évolué au même rythme que les exigences de la population”, selon les propos rapportés par la SRC.  Quant au différend qui oppose Marc Bellemare et Jean Charest, le commissaire Bastarache ne s’y attarde pas, puisque les deux protagonistes se sont poursuivis l’un l’autre, et qu’il ne voulait pas donner de munitions à l’un ou à l’autre.  C’est la raison pour laquelle il n’a pas pris de questions des journalistes non plus.

Bref, je le savais depuis le début; l’affaire Bellemare était un festival d’effets de manche, et le commissaire Michel Bastarache n’est pas tombé dans le piège.  Moi non plus, d’ailleurs.

Pont de l’île d’Orléans: Quant à faire du neuf,…

Un reportage, diffusé aujourd’hui sur la chaîne LCN, et rapporté sur le site Canoë, mentionne que le pont de l’île d’Orléans devra être remplacé, d’ici une dizaine d’années.  C’est que la rénovation, qui lui permettrait de rencontrer de nouvelles normes sismiques, mais qui ne permettra pas d’ajouter des voies de circulation, coûterait au bas mot 125 millions de dollars, et que cette facture est définitivement trop élevée pour le vieux pont, qui date de 1935.  Le MTQ étudiera donc toutes les options sur la table; on parle d’un nouveau pont, d’un tunnel, ou encore d’une jetée.

Moi, je dis que quant à faire du neuf, autant en profiter pour assurer un nouveau lien… vers la rive-sud!

Quand on jette un coup d’oeil sur l’échangeur A-40/A-440, sur la berge de Beauport, on se rend compte que le viaduc, surplombant l’autoroute qui longe la berge, est conçu pour laisser circuler beaucoup de véhicules.  On pourrait y diriger la circulation en provenance de l’île, ainsi qu’une partie de celle de l’est de l’agglomération de Lévis, puisqu’il est question, de plus en plus souvent, de problèmes de circulation, sur les ponts de la vieille capitale.  Rien de comparable avec la situation montréalaise, remarquez bien.  Mais ce n’est pas une raison pour placer les régions de Québec, et de Chaudière-Appalaches, dans une situation aussi problématique.

J’ai déjà écrit un billet, à ce sujet, il y a environ deux ans.  Je proposais carrément une autoroute transfluviale, qui passerait par l’île d’Orléans, et donnerait ainsi une nouvelle traversée du fleuve pour les usagers de la route.  Parmi les irritants à un tel projet, à l’époque, je mentionnais la proximité de l’éventuel port méthanier, mieux connu sous le nom de projet Rabaska.  Mais ce projet semble être sur la glace pour un bon bout de temps, puisque l’exploitation éventuelle du gaz de schiste garantirait au Québec une autonomie gazière telle que le projet Rabaska deviendrait totalement inutile.

Devant cet état de faits, le MTQ devrait envisager très sérieusement la possibilité de construire une autoroute reliant les deux rives du fleuve, et passant par l’île d’Orléans.