Dans un article paru vendredi après-midi sur le site de TVA Nouvelles, les députés Sol Zanetti, de Québec solidaire, et Pascal Paradis, du Parti québécois, ont affirmé que l’argument de la sécurité économique, évoqué par le gouvernement caquiste de François Legault pour aller de l’avant pour le 3e lien Québec-Lévis, est mort et enterré. L’article mentionne en titre que le pont Pierre-Laporte a été complètement fermé pendant 22 heures en 54 ans, ce sur quoi les deux députés semblent s’appuyer pour dire que l’argument des caquistes ne tient pas la route.
Pourtant, pas besoin de faire des heures de recherches pour constater que des travaux majeurs ont eu lieu sur ce pont, depuis quelques années. De plus, comme le pont commence à accuser le poids des années, d’autres travaux seront requis sur celui-ci. Peut-être pas au point de le fermer complètement, mais suffisamment pour entraîner des retards et des bouchons de circulation. Si l’on ajoute à cela qu’il faut pas moins d’une dizaine d’années pour planifier et préparer les travaux, et procéder au chantier lui-même, on sera très heureux si l’on s’en tire avec peu de perturbations d’ici l’ouverture d’un éventuel troisième lien, entre les rives du fleuve.
Force est de constater, par contre, que le gouvernement Legault est toujours aussi mauvais vendeur, quand vient le temps de faire accepter ses projets à la population. En effet, qui peut prédire que les traversées actuelles seront toujours suffisantes dans dix ans? Déjà qu’elles commencent à montrer les limites de leurs capacités dans certaines occasions.
Comme je l’ai déjà mentionné, les gens de la grande région de Québec ont la chance de planifier leur 3e lien pendant que les niveaux de circulation sont encore acceptables sur les ponts actuels. Les gens du grand Montréal auraient sûrement apprécié faire de même, mais comme on le sait, c’est peine perdue là-bas. Une ligne de métro, et un nouveau pont, les deux entre Laval et Montréal, n’ont pas été suffisants pour améliorer significativement la circulation entre les deux rives de la rivière des Prairies. Et les actuels travaux dans le tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine démontrent définitivement le besoin de nouveaux liens (au pluriel) entre Montréal et sa rive sud.
À mes yeux, non seulement un troisième lien est nécessaire dans le grand Québec, mais il faudrait commencer à planifier la construction d’un autre lien, celui-là entre Rivière-du-Loup et Saint-Siméon, en passant par l’île aux Lièvres, afin de relier l’autoroute 85 à la rive nord du fleuve Saint-Laurent, et de connecter la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean directement au Nouveau-Brunswick. Pas qu’il faille débuter les travaux cette année, mais au moins commencer à y penser.
On dit toujours la même chose, à propos d’un pont; avant de le construire, personne n’en veut, mais une fois terminé, tout le monde le prend.
Cette fois, pas d’article de journaux, ou de sites web. Je vous parle d’une situation vécue par votre humble serviteur, et cela se passe vendredi dernier, 17 mai.
L’avant-veille, soit mercredi le 15, à mon retour de travail, ma voiture devient inutilisable; un travail d’entretien doit y être effectué, mais j’ai un peu trop étiré l’élastique, enfin bref, j’arrive à la maison, et la voiture devient inutilisable. Je suis donc à pieds. Le lendemain, le jeudi 16, je demande à ma soeur de m’accompagner pour l’achat d’un autre véhicule, question que je puisse me déplacer pendant que ma voiture sera chez mon garagiste. Ben oui, je suis comme ça; j’aime bien avoir deux véhicules à ma disposition, et cela faisait longtemps que je fonctionnais avec un seul, ce qui n’est pas l’idéal dans mon cas. Comme le véhicule que j’allais voir était déjà vendu, je relance deux annonces que j’avais retenues sur le site Marketplace de Facebook, et quelques minutes plus tard, j’obtiens une réponse, de Saint-Lin-Laurentides.
Je me rends donc sur place, avec ma soeur, évidemment, car je ne pourrai pas revenir avec deux véhicules à la fois. Ben oui, ma soeur est très serviable, et j’avoue, j’en suis le plus heureux. Bref, j’examine le véhicule, en négocie le prix, et l’entente est conclue. Comme il ne nous est pas possible de procéder par le système SAAQclic, le vendeur décide de m’accorder tout un vote de confiance; je paie le véhicule, et il me permet de partir avec, comme seule preuve de transaction, une procuration que l’on vient de remplir. De mon côté, je m’engage à compléter la transaction auprès de la Société de l’assurance-automobile du Québec (SAAQ) dans les plus brefs délais. Autrement dit, la bagnole a beau être payée, elle est toujours enregistrée au nom du vendeur quand je pars avec.
Nous arrivons donc au vendredi 17 mai. Ce matin-là, je travaille; selon les plans originaux, je dois faire deux aller-retour de Joliette à Granby. Mon plan est d’aller faire le transfert du véhicule à la SAAQ de Joliette, qui est un point de service, entre les deux voyages. Après vérification avec mon répartiteur, parce qu’il y a toujours des changements dans le merveilleux domaine du transport, mon deuxième Granby se transforme en un ramassage d’une remorque à L’Assomption, après quoi je serai libéré. En bout de ligne, je termine mon travail vers 13 heures, ce qui me donne le temps de passer au point de service de la SAAQ, situé aux Galeries Joliette.
À mon arrivée sur les lieux, je suis accueilli par deux gardiens de sécurité, qui me demandent si j’ai un rendez-vous. Je leur dit que non; ils me disent alors d’aller voir une femme, installée de l’autre côté de la porte d’entrée des bureaux. Une fois sur place, la dame me dit que je dois prendre un rendez-vous, et que cela irait au 21 mai, soit le mardi suivant, le lundi 20 étant un jour férié. Je lui demande “Vous ne pouvez pas faire un transfert de propriété maintenant?” Elle me répond que non, qu’il me faut absolument un rendez-vous. Sachant que la transaction peut se régler, avec un brin de bonne volonté, en moins de dix minutes, je lui demande alors s’il y a d’autres points de service de la SAAQ où je peux me présenter, afin de faire la transaction sur-le-champ, ce à quoi elle me répond qu’elle ne le sait pas, puisque ça change continuellement.
Je suis “loadé comme un gun”, pour paraphraser une chanson d’Éric Lapointe. Je lui dis alors merci, que je vais aller ailleurs. Comme je marche vers la sortie du centre d’achats, l’un des gardiens de sécurité me demande si cela a marché; je lui ai répondu “Non. Pas du tout!”, et ce, sans même me retourner, tellement j’étais frustré. De retour vers mon véhicule, toujours immatriculé au nom du vendeur, je me demandais si le point de service de la SAAQ de Repentigny pourrait procéder à la transaction, et c’est alors que je regarde l’heure, et que j’ai eu un éclair de génie; j’ai constaté que j’avais le temps de me rendre chez mon mandataire local de la SAAQ, à Louiseville, bureau opéré par la chambre de commerce locale.
J’arrive sur place, j’attends environ cinq minutes, mon tour arrive, et comme je connais la dame qui m’accueille, je commence à jaser avec elle, tout en lui expliquant ce qui m’amène. Dans le fil de la conversation, elle me demande “Si on veut faire quelque chose, ça me prendrait ton permis de conduire.” Bref, en moins de dix minutes, la transaction s’est effectuée, le processus a été complété selon les règles de l’art, tout en jasant de tout et de n’importe quoi. Et j’ai même quitté le bureau avec le sourire.
Tout cela représente un exemple de ce qui ne va pas avec la SAAQ, et par extension avec la majorité des officines gouvernementales. On s’enfarge dans de multiples procédures totalement inutiles, et malgré qu’il soit affiché que “Aucune forme de violence ne sera tolérée”, on dirait que le personnel en place fait tout en son possible pour provoquer la frustration de la clientèle. C’est à croire que les fonctionnaires oublient qu’ils sont là pour fournir un service à des clients qui n’ont pas vraiment le choix de procéder par eux; au contraire, on dirait qu’ils font exprès pour que la clientèle soit exaspérée, et qu’elle explose de rage, mais tout en ne pouvant pas l’exprimer, puisqu’aucune forme de violence ne sera tolérée.
Sur l’affiche, à droite, on peut lire “Pourquoi faire comme avant quand on peut faire autrement?” Simple; parce que comme avant, ça fonctionnait! (Image tirée du compte X de afifa ayeva (@afifaayeva); merci!)
Aussi, je dis aux responsables de la SAAQ que désormais, je leur chie sur la tête; leur service est pourri jusqu’à la moëlle, ils se moquent de leurs clients dans leur face, bref, ils ne méritent même pas leur salaire. On est beaucoup mieux servis chez les mandataires, qui en passant ne reçoivent aucun salaire de la SAAQ, mais sont payés par l’organisme qui est mandataire, et dans le cas que je vois ai raconté ici, il s’agit de la Chambre de commerce et d’industrie de la MRC de Maskinongé (CCIMM). Les mandataires de la SAAQ sont toutes sortes d’organismes; des chambres de commerce, des clubs Optimiste ou autres, des organisations à but non-lucratif, etc. Ils se contentent de servir leur clientèle du mieux qu’ils le peuvent, et réussissent à merveille leur mission.
Nous avons tous été témoins de la victoire imposante du Parti québécois (PQ) lors de l’élection partielle dans la circonscription de Jean-Talon, située dans les secteurs Sainte-Foy et Sillery de la ville de Québec. La candidate de la Coalition Avenir Québec (CAQ), Marie-Anik Shoiry, fut renversée à plus de deux votes contre un par le candidat péquiste Pascal Paradis lundi soir dernier.
Pour que cette victoire survienne, je soupçonne la radio parlée de Québec d’avoir mobilisé les électeurs de Jean-Talon. Ça sent cela, et ce même si les médias mainstream n’en soufflent mot. Je m’explique.
En avril dernier, l’abandon du projet de 3e lien par le gouvernement Legault, projet phare grâce auquel, entre autres, la CAQ a remporté de façon convaincante l’élection générale six mois plus tôt, a été prise littéralement comme une trahison par les partisans de ce projet. Il n’en fallait pas plus pour provoquer une mobilisation à la première occasion, et l’élection partielle dans Jean-Talon s’est présentée sur un plateau d’argent. Mais là, il ne fallait pas se contenter de dire “n’importe qui sauf la CAQ”, parce que les autres partis auraient vu leur nombre de votes augmenter, mais pas suffisamment pour faire perdre la circonscription au parti de François Legault; il fallait canaliser tous les votes de protestation vers un seul candidat, afin que ce dernier puisse gagner, mais sans changer l’orientation du gouvernement, et sans permettre à un parti de se renforcer outre mesure.
Et c’est là que je soupçonne les radios d’avoir proposé de voter pour le PQ; ce parti, en cas de victoire, passerait de 3 à 4 députés. Rien pour changer la gouvernance générale du gouvernement actuel, mais la défaite viendrait dire à François Legault que l’appui de la population ne doit jamais être pris pour acquis.
Maintenant, ce que l’on voit tient presque du théâtre. Le premier ministre, après avoir reconnu la défaite avec une certaine classe, lundi soir, est revenu, le lendemain, avec un point de presse dans lequel il disait que tout allait être revu, incluant le retour du projet de 3e lien. Autrement dit, on a vu un premier ministre qui venait de se prendre un inévitable – et douloureux – coup de pied dans les chenolles – permettez-moi le terme, venir se tordre de douleur devant les journalistes, et supplier les électeurs du grand Québec qu’il ne le refera plus jamais jamais, promis!
Premièrement, François Legault devra comprendre que les électeurs du grand Québec n’ont que faire des belles paroles. S’il veut retrouver leur confiance – et leurs votes, ce n’est pas de beaux discours qu’il devra leur livrer, mais des actes. Le 3e lien devra être complété, tôt ou tard. Et avec le temps nécessaire pour réaliser un tel projet, il vaudra mieux tôt que tard. Si l’on veut prioriser la réalisation d’une véritable autoroute périphérique autour de la grande région de Québec, afin que ceux qui n’ont pas besoin d’aller dans la ville puissent la contourner, il faudra de nouvelles traversées du fleuve. Le lieu idéal avait déjà été prévu; l’échangeur A-40/A-440 est, sur la côte de Beaupré, offre un point de départ merveilleux pour entamer une traversée du fleuve. Les gens de l’île d’Orléans ont besoin d’un nouveau pont, eux aussi; pourquoi ne pas faire d’une pierre deux coups? On permet aux insulaires d’atteindre la rive-nord gratuitement, et on met un péage entre l’île et la rive-sud, question de créer un ticket modérateur.
Ensuite, François Legault est un très mauvais vendeur, quand vient le temps de présenter un projet; prenons à nouveau l’exemple du 3e lien. S’il avait pris sa calculatrice, et pris le temps de comparer le coût du projet avec le coût du nouveau pont Samuel-de Champlain, ouvert il y a quelques années entre Montréal et Brossard, il aurait eu un argument de vente implacable, à savoir que même son projet le plus coûteux (celui avec le gros tube unique, réalisé avec le plus gros tunnelier au monde, au coût de 10 milliards$) était plus économique, en coût par kilomètre, que le nouveau pont Champlain. Évidemment, ce projet, s’il se réalise, ne se pas à l’abri des imprévus, et des dépassements de coût. Par contre, si le chantier est entamé, et avance rondement, les gens de Québec pourront peut-être donner leur appui au parti qui l’aura mis en branle.
Finalement, les souverainistes de la première heure devront retenir leur enthousiasme retrouvé lundi soir; ils devraient se souvenir que René Lévesque, aussi populaire puisse-t-il avoir été, n’a jamais remporté la moindre élection partielle de toute sa carrière politique. De l’autre côté, l’ancienne Action démocratique du Québec remportait assez aisément les élections partielles, mais n’a jamais été plus loin que l’Opposition officielle dans un gouvernement minoritaire. Bref, le PQ n’a maintenant que quatre députés, pas quarante, et que ce fait ne garantit rien pour les prochaines élections générales; après tout, il y a un an, le PQ a obtenu plein de deuxièmes places, pour un grand nombre de votes, mais seulement trois sièges, et la chose pourrait très bien se répéter au prochain scrutin.
Tout cela pour dire que les médias s’époumonnent pour montrer un François Legault échenollé tenter de reprendre la main sur une gouvernance qui ne va nulle part, mais qu’en fait, il reste encore trois ans bien sonnés avant les prochaines élections générales, et qu’en politique, six mois représentent une éternité. Alors prenons le temps de rire de cet épisode loufoque, et attendons de voir la suite des choses.
Dans un article du 9 juin dernier, sur le site web du Journal de Montréal, signé Patrick Bellerose, on mentionnait que le premier ministre du Québec, François Legault, lors de son point de presse de fin de session, a dit que la décision concernant le 3e lien Québec-Lévis sera révisée à tous les cinq ans. Il souhaitait probablement rétablir le lien de confiance entre son gouvernement et certains électeurs de la rive-sud de Québec, qui furent visiblement outrés par la décision de mettre fin à ce projet.
Il me semble que c’est supposé être le job du ministère des transports (MTQ) de planifier l’agenda des projets à réaliser; déterminer quel projet doit être amorcé en premier, en fonction entre autres de la demande en circulation véhiculaire, élaborer de nouveaux projets, modifier ceux qui sont déjà dans les cartons, j’en passe, et des meilleurs. Évidemment, les politiciens viennent un peu jouer les trouble-fêtes là-dedans, mais bon.
Le MTQ, depuis déjà longtemps, est un monstre qui s’auto-nourrit auprès des politiciens, et n’en fait qu’à sa tête. Je ne me souviens pas d’un ministre qui ait réussi à réformer le MTQ dans son entièreté; le seul qui a tenté de le faire, l’ancien policier Robert Poëti, a été backbenché par son chef, Philippe Couillard. N’allez pas croire que l’actuelle ministre des transports, Geneviève Guilbault, va faire quelque modification que ce soit; son prédécesseur, François Bonnardel, a profité de la dernière élection pour sortir de ce ministère qui l’épuisait.
Le truc, c’est que le gouvernement de François Legault fut un très mauvais vendeur pour ce projet de 3e lien; avec une simple règle de 3, le gouvernement aurait pu prouver que le tunnel le plus cher (celui devant être creusé avec le plus grand tunnelier au monde), en prenant son évaluation la plus élevée, à 10 milliards de dollars, revenait moins cher au kilomètre que le pont Samuel-de-Champlain, qui fut ouvert par le fédéral, entre Montréal et Brossard il y a quelques années à peine.
Vous savez ce que l’on dit, à propos d’un pont, et c’est pareil pour un tunnel; avant de le construire, personne n’en veut, mais une fois construit, tout le monde le prend. Cela me fait penser à la théorie de la circulation induite; c’est clair à qui veut se donner la peine de comprendre que lorsqu’il y a plus de gens entre deux points, il y aura plus de gens qui voudront transiter entre ceux-ci. La question est de savoir si, dans le cas qui nous concerne ici, les gens se sont installés sur la rive-sud avant, ou après la construction du nouveau lien. Comme la migration vers la rive-sud des gens de Québec qui veulent acquérir une propriété est commencée depuis déjà longtemps, il devient facile de conclure que le nouveau lien, peu importe la forme qu’il prendra, viendra combler une partie de la demande qui n’est actuellement pas desservie.
À voir l’état des routes sous la responsabilité du MTQ depuis des décennies, tout porte à croire que les milliards $ investis dans ce ministère se dispersent comme de l’eau dans le réseau d’aqueduc de Montréal. Je dis souvent, à la blague, que l’asphalte utilisé dans les projets de construction, et d’entretien, du MTQ, est biodégradable; quand on constate la situation sous les ponts d’étagement, là où les rayons du soleil mettent plus de temps à assécher les routes après la pluie, je commence à croire que dans mon humour, il y a un brin de vérité.
Tout cela pour dire qu’en ce qui concerne le réseau routier sous la gouverne du MTQ, les québécois n’en ont pas pour leur argent. Et que lorsque Legault mentionne que l’on révisera aux cinq ans la décision d’aller de l’avant avec le 3e lien, il ne fait que réveiller les bonzes du MTQ, et les invite à faire leur job.
Pendant que nos gouvernements vous offrent quelques billets de bus en retour de votre vieille bagnole, le gouvernement américain a été beaucoup plus audacieux; une prime de 4500 US$ à l’achat d’une voiture neuve, du moment que vous rapportez votre vieux bazou, afin qu’il soit retiré de la route. Les USA avaient alloué un budget de 1 milliard US$ à ce programme, croyant qu’il serait suffisant pour se rendre jusqu’en novembre.
L’erreur!
Selon cet article de Michel Munger, de la chaîne Argent, le budget du programme, qui s’appelle officiellement Car Allowance Rebate System (CARS), et qui est communément nommé « Cash for Clunkers », fut épuisé en six jours! Ainsi, après avoir mis plus de 60 milliards US$ dans les mains des dirigeants des canards boiteux que sont Chrysler, et surtout GM, voilà que le gouvernement américain se rend compte qu’il devra mettre un milliard par semaine, pendant un bon bout de temps, cette fois dans les mains des consommateurs, afin de les pousser à s’acheter un véhicule neuf. Évidemment, il s’agit d’une bonne nouvelle pour les acheteurs potentiels d’un nouveau véhicule, mais qu’en est-il pour l’américain qui prend l’autobus, ou qui doit marcher, pour se rendre au travail, parce que trop pauvre pour s’acheter une voiture? Il paie la rutilante voiture neuve de son voisin, et doit se contenter de la regarder.
J’ose à peine imaginer ce qui arriverait, si le gouvernement québécois mettait un tel programme en marche; le bon québécois s’achèterait une « minoune à 500$ », avant d’aller chez le concessionnaire, question de faire un peu de profit sur le dos du gouvernement. Après tout, en payant une minoune à 500$, il lui resterait 4000$ de profit, tout en conservant sa vieille voiture, dont il n’est pas pressé de se défaire. D’autre part, voulant aussi profiter de la manne, les vendeurs de minounes à 500$ hausseraient le prix de leurs bazous, puisque ceux-ci deviendraient plus recherchés, ce qui occasionnerait un handicap de plus pour le pauvre gars qui se cherche une minoune à 500$, afin de rouler les trente minutes de route qui le sépare de son travail, et ainsi éviter les deux heures d’autobus aller, et les deux heures retour, qu’il doit se taper à chaque jour. Encore une fois, ce sera le riche qui en profitera, sur le dos du pauvre. Comme pour les tarifs d’Hydro-Québec, en fait.
Tout cela pour dire que la blogue-mobile n’est pas à vendre; elle a beau avoir 22 ans bien comptés, elle demeure fidèle au poste.
Par contre, le fait que nos voisins du Sud se permettent un tel programme, manifestement aussi tentant que éphémère, fera en sorte que des pressions soient faites pour le reconduire, cette fois avec quelques milliards$ de plus. Rappelons que le gouvernement américain n’a pas ces milliards en réserve, tout comme ce fut le cas pour tous les autres milliards dépensés par l’oncle Sam depuis l’automne dernier. Ces sommes s’ajouteront donc au total que devra assumer l’ensemble des américains, par le biais de leur dette incommensurable, qui dépasse déjà les 100% du produit intérieur brut (PIB) de la planète, et qui entraînera, tôt ou tard, les USA dans une hyperinflation digne des années 1930, en Allemagne.