Fleuve Saint-Laurent: Il faut passer aux actes!

Je lisais, hier, un article de Mathieu Turbide, du Journal de Montréal, qui traitait du temps beau et chaud qui nous accompagnera pour les prochains jours.  Il mentionnait aussi que le bonheur des uns fera définitivement le malheur des autres, puisque le niveau des cours d’eau, dont celui du fleuve Saint-Laurent, est bien en-deçà de son niveau normal, ce qui empêchera de nombreux plaisanciers de sortir leurs bateaux.  Le problème découle de l’hiver dernier, où l’on n’a pas beaucoup pelleté, et du printemps hâtif, et plutôt sec, que l’on a jusqu’à maintenant.  Les mêmes constats sont rapportés, aujourd’hui, dans un autre article, cette fois originaire du site LCN.

Avant de crier au réchauffement climatique, je vous rappellerai que ce n’est pas la première fois que le niveau du fleuve se retrouve sous la limite.  À l’époque où j’avais ma maison, dans l’archipel des Îles-de-Sorel, je pouvais profiter de dizaines de mètres de battures, ce qui donnait l’impression que j’avais une plage privée.  Mais cette année, le niveau est vraiment bas; c’est un record, à toutes fins pratiques.  Et nous ne sommes qu’en mai!

Le problème remonte au temps de la construction de la voie maritime, et de l’entretien qui a suivi.  Comme nous le savons, la voie maritime permet à la marine marchande de faire naviguer ses bateaux jusque dans les grands lacs.  Or, le passage emprunté par les navires doit avoir une certaine profondeur, et ce sur toute la longueur de la voie.  Il a donc fallu draguer un passage dans certaines parties du fleuve, entre autres dans le secteur du lac Saint-Pierre.  Le fait de creuser ce passage, s’il a permis la libre circulation des navires, a malheureusement permis à l’eau des grands lacs de s’écouler plus rapidement vers le golfe, puis vers l’océan Atlantique.  Résultat; il faut plus d’eau pour maintenir le niveau du fleuve que ce que les grands lacs peuvent fournir.  C’est sans compter que le lac Saint-Pierre, et l’archipel des Îles-de-Sorel, forment ensemble un écosystème particulier, du fait que la crue printanière inonde une “plaine de débordement”, une zone où diverses espèces de poissons peuvent aller frayer, à l’abri de leurs prédateurs.  Une zone où l’on retrouve aussi des marécages, habités par une faune et une flore typique.  Comme il n’y aura pas vraiment d’inondation, cette année, on risque de retrouver moins de ces poissons, et les risques sont également importants pour la faune, et la flore locale.

Comme la situation se dégrade rapidement, surtout lors d’années sèches comme celle-ci, il faut faire quelque chose, et vite.  À ceux qui se disent que Richard3 est sûrement tombé sur la tête, puisqu’il prend position sur un “problème environnemental”, je vous ferai remarquer que le problème est aussi économique.

D’abord, quelles sont les options possibles?  Il n’est pas question de fermer la voie maritime; les dirigeants des ports des grands lacs ne le prendraient tout simplement pas, car ce serait toute l’économie de l’intérieur du Canada, et des USA, qui serait en danger.  Les écolos, de leur côté, ne supporteront pas que les gouvernements laissent se détruire un écosystème aussi important que celui du lac Saint-Pierre.  Donc, le statu quo n’est pas une option non plus.  Alors, que faire?

Il reste une dernière option, mais elle est très dispendieuse.  En plus, le fait de la choisir laissera des traces définitives sur le paysage de l’endroit où elle sera appliquée.  Mais cette solution aurait l’avantage de restaurer la voie maritime, tout en sauvant l’écosystème particulier du lac Saint-Pierre, et de l’archipel des Îles-de-Sorel.  Cette solution, c’est la construction d’un barrage sur le fleuve Saint-Laurent.

Évidemment, comme on ne fait pas d’omelettes sans casser des oeufs, il y aura des mécontents.  Parce que ce barrage, il faudra bien le construire quelque part.  Par contre, rien n’interdit que ce barrage soit multi-fonctionnel; en plus de retenir les eaux du fleuve, il pourrait servir d’infrastructure routière, et/ou ferroviaire, pour une traversée supplémentaire du fleuve, et pourrait également être utilisé par Hydro-Québec, pour produire de l’électricité, que ce soit par le biais d’une centrale de type “au fil de l’eau”, ou encore marémotrice, dépendamment du site où le barrage sera construit.

Avant de parler des détails techniques, il faut d’abord et avant tout se poser une question, à savoir si nos dirigeants politiques sont ouverts à une telle proposition.

Rond-point l’Acadie: Encore inondé!

LCN, par l’entremise du site web Canoë, nous rapporte que suite à des orages violents, le rond-point l’Acadie, sur la Métropolitaine (A-40), fut de nouveau inondé, laissant plusieurs automobilistes prisonniers de la flotte.  Et hier, c’était l’A-15, entre les sorties 38 et 42, qui fut fermée pour cause d’inondation, là-aussi.

Encore une fois, à tout le moins dans le cas du rond-point l’Acadie, ce fut le même problème; les fortes pluies ont provoqué des refoulements d’égouts, et les voies les plus basses de l’échangeur se sont remplies.  Le même phénomène s’est produit en 2004, et en 2005, ce qui a coûté des millions$ à la ville de Montréal, pour indemniser les automobilistes qui ont subi le même sort, à l’époque.  On avait pourtant dit, à la ville, que le problème avait été réglé, et il n’y avait plus eu de problème par la suite.  Enfin, jusqu’à ce matin.  C’est à se demander si les égouts du rond-point l’Acadie ont été conçus avec des données valides pour l’Éthiopie.

Cet échangeur a été reconstruit au début des années 2000, en plein dans la tourmente des changements climatiques.  Nous savons que depuis plusieurs années, des épisodes soudains de pluie forte et soutenue sont beaucoup plus fréquents qu’avant.  Il en résulte que des épisodes d’inondations surviennent plus souvent, et à des endroits qui ne connaissaient pas ce type de problème.  Aussi, je tente une suggestion aux in-gné-nieurs qui passeraient par ici; ça ne vous tenterait pas de concevoir des systèmes d’égout en fonction de ces pluies fortes et soudaines?

Après l’installation de grillages sous les viaducs, pour retenir le béton – quoique cette technique n’est pas encore au point, c’est à croire que l’on obligera bientôt les automobilistes à porter une veste de sauvetage dans leur bagnole.

Inondations au Québec: Virginie Roy pèse encore sur le bouton « PANIQUE »!

En jetant un oeil aux actualités du jour, sur le site Canoë, je me suis rendu compte que Virginie Roy avait encore fait fort.  Dans son article intitulé « Le Québec n’a pas fini d’être inondé« , elle dit avoir fait une entrevue téléphonique avec Linda Wortsch, une chercheuse d’Environnement Canada et auteure du GIEC, entrevue au cours de laquelle celle-ci lui aurait expliqué que les inondations risquaient de se faire de plus en plus fréquentes en raison du changement climatique (bizarre qu’elle mette le terme au singulier, cette fois).

Le hic, c’est que dans l’article de madame Roy, je n’ai vu aucun lien entre les inondations de cette année et le changement climatique.  En fait, à part la toute première phrase de l’article, qui impute la faute à l’importante quantité de neige reçue cet hiver, il n’est aucunement question des inondations actuelles, qui affligent de nombreuses régions du Québec, dont certaines qui vivent cette situation pour la première fois, de mémoire d’homme.

Richard3)Une simple rencontre avec ma soeur, qui habite toujours en Mauricie, dans un secteur actuellement inondé, m’a permis de comprendre le phénomène de cette année.  Et n’ayez crainte, cela a très peu – ou même pas du tout – à voir avec le changement climatique.  La situation actuelle s’explique par une fonte rapide, à cause des températures élevées des dernières semaines, d’une quantité de neige beaucoup plus importante que d’accoutumée, ce qui fait que l’eau n’a pas le temps de s’écouler.  Par exemple, quand les eaux de fonte des neiges s’accumulaient sur les terres, à Saint-Barthélémy, ma soeur savait par expérience que trois ou quatre jours plus tard, le niveau du chenal du Nord du fleuve Saint-Laurent, la où elle habite, allait monter, et elle pouvait ainsi se préparer en conséquence.  Mais cette année, le niveau du fleuve était déjà élevé, chez elle, et l’eau des terres de Saint-Barthélémy ne s’était pas encore écoulée via les cours d’eau.  Bref, le niveau de l’eau est élevé partout à la fois.  Cela prendra donc plusieurs jours de plus avant que la situation ne revienne à la normale.

Un autre passage de l’article de Virginie Roy m’a amusé.  C’est cette explication de la chercheuse, au sujet du niveau des Grands Lacs, au cours de laquelle elle dit une chose et son contraire à la fois.

« Il existe deux stratégies primordiales afin de non seulement lutter contre le changement climatique, mais aussi d’y faire face. Ainsi, il est important de développer un plan pour s’adapter aux conséquences du réchauffement climatique, telle que la montée des eaux dans les Grands Lacs. Il est aussi urgent de changer nos façons de faire et réduire notre consommation d’eau. »

C’est pourtant bizarre; j’ai lu la chronique de Marco Fortier, pas plus tard qu’hier, également sur le site Canoë, et suite à cette lecture, j’ai l’impression que la montée des eaux des Grands Lacs est tout simplement ce qui pourrait arriver de mieux aux populations habitant aux environs de ceux-ci, tellement ces gens sont aux prises avec une baisse inquiétante du niveau des Grands Lacs, ces dernières années.

Il s’agit donc, encore une fois, de quelques passages de pure théorie qui, s’ils peuvent s’avérer intéressants sur papier, ne tiennent pas la route lorsque appliqués sur le terrain.  Mais bien sûr, on me reprochera encore de « massacrer » une pauvre journaliste qui ne fait que son travail.  Je l’ai dit; ça va être long…