Route 158: Retour sur un article d’il y a 4 ans

Le 12 octobre 2010, je mettais en ligne un billet sur la pertinence de faire une nouvelle section de l’autoroute 50, afin de prêter main-forte à la route 158, entre l’autoroute 15, à MIrabel, et l’autoroute 40, à Berthierville.  J’y mentionnais que sur la majorité des sections de cette route sur lesquelles des mesures de débit journalier moyen annuel (DJMA) ont été effectuées entre 2000 et 2008, le volume de circulation démontrait la pertinence de transformer la route 158 en autoroute à chaussées séparées, ou encore de carrément construire une telle autoroute.

Dans ce billet, je mentionnais que dans un reportage de Martin Gauthier, de la SRC-Ottawa-Gatineau, quelques mois auparavant, le ministre délégué aux transports de l’époque, Norman MacMillan, parlait d’un volume minimum de 10,000 véhicules par jour avant de considérer la construction d’une autoroute à deux chaussées séparées.  D’autres sources, au Ministère des transports du Québec (MTQ), parlent plutôt de 8000 véhicules par jour, toujours en mesure de DJMA.  Je reviens sur ce billet, en y ajoutant les chiffres de 2010 et de 2012, maintenant disponibles dans l’Atlas des transports, sur le site web du MTQ.

Revoici donc la carte que j’avais concocté à l’époque, pour l’autre article.

QC158--A-15--A-40 sections2

Par contre, j’ajouterai les chiffres de DJMA de 2010 et 2012 dans mon tableau, que je mettrai ici.

DJMA-Route 158-00-12

Vous constaterez que les changements, à part quelques baisses pas très significatives, sont surtout vers le haut; même que sur certaines sections, on note des hausses de 3000 véhicules par jour, sur deux ans.  C’est donc dire que le besoin d’une autoroute en bonne et due forme est toujours présent, voire même plus présent que jamais.  Quand on sait que le quotidien La Presse a sorti un dossier sur les routes les plus meurtrières au Québec, avec carte interactive, l’automne dernier, et que la route 158 figurait parmi les championnes toutes catégories, je crois qu’il y a de quoi mettre de la pression sur le ministre actuel des transports, l’ancien policier Robert Poéti.

Je suis certain que ce dernier a des souvenirs de ses années de patrouille, et qu’il a dû constater des accidents mortels; il doit se rappeler que ce n’est pas beau à voir.  Il a donc tous les arguments en mains pour privilégier une intervention rapide dans ce dossier.

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A-50: Pas encore toute ouverte, il faudrait déjà doubler des sections!

Aujourd’hui, je me suis amusé à consulter l’Atlas des transports, sur le site web du Ministère des transports du Québec (MTQ).  Plus précisément, je suis allé glaner les données de Débit journalier moyen annuel (DJMA), le long de l’autoroute 50.  J’en ai appris, des choses!

D’abord, je spécifie tout de suite que j’ai commencé à compiler les données seulement à l’est du boulevard Lorrain (route 366); à l’ouest de cette route, on défonce les 40,000 véhicules par jour, alors pas besoin de spéculer sur les besoins routiers de ce secteur de la ville de Gatineau.  Ensuite, j’ai utilisé les plus récentes données de l’atlas, soit celles de 2010.  Finalement, j’ai ajouté, quand la chose était possible, les chiffres de la route parallèle à l’A-50, soit la route 148, entre Gatineau et Lachute, puis la route 158, jusqu’à l’autoroute 15, à Mirabel.

Pour connaître le DJMA entre deux points, vérifier le nombre inscrit sur la ligne du deuxième point.  C’est pourquoi, à la première ligne, des pointes vous indiquent de regarder plus bas.  Autre point; les données datent de 2010, et c’est pour cela que les données pour l’A-50, entre la route 321, à Papineauville, et le chemin Scotch (route 344), à Grenville sont manquantes.  De plus, les sections reliant les routes 309 et 317, à l’ouest du projet, ainsi que le chemin Scotch et la route 148, à l’est, ont été ouvertes à la toute fin de 2010, ce qui fait que leurs données sont peut-être partielles.

Dans un reportage qui date de presque trois ans, Martin Gauthier, de Radio-Canada-Outaouais, expliquait que selon les dires de Norman MacMillan, le ministre délégué aux transports, à l’époque, on étudiait la possibilité de doubler une autoroute seulement quand le DJMA dépassait les 10,000 véhicules par jour.  Eh bien il semble que selon les données de 2010, la section de l’A-50 située entre Lachute et Mirabel devrait être doublée, et comme disait feu-ma-mère, “c’est marqué pressé”!

Les données de DJMA sont ajoutées à l’Atlas à tous les deux ans; or, les autres années, il y avait toujours une partie qui se retrouvait sous les 10,000, soit celle située tout près de Lachute, entre les routes 329 et 148, mais maintenant, elle aussi est bien installée dans les 10,000 et plus.  Aussi, j’espère vivement voir ce projet dans le prochain menu du MTQ, soit celui de l’année 2013-14.

Espérons maintenant que le nouveau gouvernement péquiste ne décide pas de stopper tous les travaux autoroutiers!

A-50: Ce sera en deux temps, finalement!

Dans mes trois derniers billets sur l’autoroute 50, que vous pouvez consulter en cliquant ici, et encore là, je mentionnais ne pas trop savoir, puisque la dernière section ouverte, le 19 août dernier, s’arrêtait à Pointe-au-Chêne, et non à Fassett, comme prévu, si le reste de l’A-50, jusqu’à Notre-Dame-de-Bonsecours, au nord de Montebello, serait ouvert tout d’un coup, ou en deux étapes distinctes, pour un total de trois, à l’intérieur de l’année 2011.

Nous avons maintenant la réponse; c’est cet avant-midi que le ministre Norman MacMillan, accompagné de nombreux dignitaires de la région, ont procédé à l’inauguration d’une autre section de l’A-50, et ce jusqu’à Notre-Dame-de-Bonsecours.

En attendant que j’aille prendre des photos de ce nouveau tronçon, voici le communiqué de presse du ministre, ainsi qu’un court article de Michèle Marchand, de l’hebdomadaire Le Bulletin Info 07. Juste en passant, un autre communiqué convoque les journalistes à une coupe de ruban, cette fois en Beauce, et en compagnie de Max Bernier en personne!

A-50 (2011): 2- Près du chemin Falloon

La dernière fois que je vous ai montré l’A-50, c’était aux environs de la crique de Pointe-au-Chêne, et les travaux semblaient bien avancés.  Voici la deuxième partie des photos que j’ai prises lors de cette sortie.

Ici, c’est l’A-50 vers l’ouest, en direction du chemin Avoca.  Il restait encore de la neige, lorsque j’ai pris ces photos.

Nous voyons maintenant le viaduc du chemin Falloon, et je pointe vers l’est.  Si l’on regarde l’asphalte, il semble bien que le raccord, entre la route et le viaduc, est à niveau.  D’ailleurs, si l’on regarde de plus près,…

…on constate que le joint est pratiquement parfait.  Par contre, lorsque l’on observe le raccord de l’autre côté du viaduc,…

…force est de constater qu’il en manque un peu.  On voit que l’on en a ajouté un peu, question de permettre un passage plus en douceur.  C’est encore plus évident…

…lorsque l’on regarde d’aussi près; il doit bien en manquer de 2 à 3 centimètres!  Il faut mentionner que la couche de finition n’est pas encore installée.

Depuis le tablier du viaduc, on voit maintenant le chemin Falloon vers le nord, et à l’extrême droite, l’avant de la bagnole,…

…et cette fois vers le sud, avec la rivière des Outaouais, toujours recouverte de glace, en arrière-plan.

Le pont d’étagement du chemin Falloon, ici en regardant vers l’ouest.

À nouveau, la rivière des Outaouais, au coeur d’un paysage enchanteur, comme il y en aura plein tout le long de la nouvelle autoroute.

L’A-50, vers l’ouest, à quelques dizaines de mètres du viaduc du chemin Falloon.

Nous avons déjà vu de ce type d’installation, dans d’autres billets.  Il s’agit d’un sautoir à chevreuils.

Cette fois, nous regardons vers l’est, sur la future A-50.

Sur le chantier de l’A-50, il y a des gens qui s’amusent.  Je ne saurais dire s’il s’agit de travailleurs, lors d’une pause, ou bien de citoyens du coin, mais une ou des personnes ont décidé de faire un inukshuk, genre de monument habituellement visible dans le grand nord.  Vous ne le voyez pas?  Attendez un peu, je vais me rapprocher.

Voilà.  On le voit mieux maintenant. Je ne sais pas si on va le laisser là, à la fin des travaux.

Une vue printanière!  Il faisait chaud, en ce 20 mars, tant et si bien que la neige fondait allègrement, et permettait des écoulements d’eau, le long des rochers.

Nouveau regard vers l’ouest.  Nous nous sommes maintenant éloigné du viaduc du chemin Falloon, pour nous rapprocher…

…de ce que j’appellerais l’une des pièces de résistance de tout le projet de l’A-50.  Nous verrons cette pièce plus en détails dans un autre billet.

Depuis que ces photos furent prises, des travaux d’analyse se font, aux dires du ministre délégué aux transports, Norman MacMillan, pour éclairer une éventuelle décision, quant au doublement de certaines sections de l’A-50.

Dans cet article, paru sur le site cyberpresse.ca, et publié dans Le Droit, d’Ottawa, le ministre dit que l’on ne peut pas comparer l’A-50 avec la route 175, qui sera bientôt complétée à quatre voies, sur deux chaussées distinctes, dans la Réserve faunique des Laurentides; on peut lire “Le débit de véhicules y est considérablement plus élevé que sur les nouveaux tronçons de la 50, et les accidents mortels sont très fréquents dans le parc des Laurentides, a précisé M. MacMillan.”

Sur ce point, je ne suis pas certain que le ministre dit vrai; selon les dernières données de l’Atlas des transports, sur le site web du MTQ, qui datent de 2008, donc d’avant l’ouverture des deux derniers tronçons de l’A-50, le tronçon de la route 148, qui va de la jonction de l’A-50, à l’ouest de Lachute, jusqu’à la route 344, à Grenville-sur-la-Rouge, montrent des débits (mesure DJMA) de 10,100 à 10,200 véhicules, alors que celui qui relie Thurso et Masson-Angers voit 11,400 véhicules le fréquenter.  L’axe de la route 175, pour sa part, voit son volume de circulation passer de 14,400, sur le dernier tronçon de l’A-73, à 7000, après la sortie de Stoneham-et-Tewkesbury, puis à 5,300 à l’entrée de la Réserve faunique, à 4,700 au nord de l’Étape, et finalement à 3,800, au nord de la jonction de la route 169.  J’ai hâte de voir les prochaines données, afin de voir si les nouveaux tronçons de l’A-50 drainent si peu de circulation.  Mais il reste qu’une chose est sûre; le jour où l’A-50 sera ouverte en entier, entre Gatineau et l’A-15, le volume augmentera probablement de façon substantielle, compte tenu que l’on pourra complètement éviter la route 148.

D’un autre côté, le candidat libéral au scrutin du 2 mai prochain, dans Argenteuil-Papineau-Mirabel, Daniel Fox, s’engage à prolonger l’A-13 jusqu’à l’A-50.  Dans cet article, en provenance du site web des hebdos locaux L’Éveil, et La Concorde, on montre même une photo du grand panneau d’affichage que le candidat a réservé, le long de l’A-15, pour dévoiler sa promesse.  Reste à voir où on pourrait faire passer l’A-13, compte tenu que l’A-50 ne passe pas sur son emprise originale.  C’est à suivre!

A-50: Un reportage très intéressant

Les téléspectateurs de la grande région de l’Outaouais, qui ont visionné le Téléjournal de 18h00, édition Ottawa-Gatineau, de la Société Radio-Canada, ont pu y voir un reportage* de Martin Gauthier, qui parlait de la sécurité de l’autoroute 50 qui, comme on le sait, est ouverte entre Gatineau (Buckingham) et Lochaber, au nord de Thurso, depuis un an.

Selon les statistiques du MTQ, ce nouveau tronçon de l’A-50, construit en super-2, fut le théâtre de 3 accidents mortels, depuis son ouverture, alors que 4 accidents mortels se sont produits en 5 ans sur la route 148, dans le même secteur.  Le reporter a rencontré plusieurs personnes, afin de bien étoffer son ouvrage.  Nommons le ministre délégué aux transports, Norman MacMillan, le directeur du Service de prévention des incendies de Lachute, Pierre Morand, la directrice du Département de génie de la construction de l’École de technologie supérieure (ÉTS) de l’Université du Québec, Michèle St-Jacques, le député fédéral d’Argenteuil-Papineau-Mirabel, le bloquiste Mario Laframboise, le chef du Service des incendies de Lochaber, Mario Mongeon, ainsi que le survivant d’un accident mortel, sur l’A-50,… Louis-Philippe Lafleur.   Eh oui, le même Louis-Philippe Lafleur qui est venu commenter certains billets, ici, sur les dangers de ce que l’on appelle désormais « l’autoroute de la mort ».

Personnellement, j’ai trouvé ce reportage très intéressant.  Martin Gauthier a tenté – et plutôt bien réussi – d’amener deux visions du dossier de l’A-50 à s’affronter, à savoir d’un côté, le désarroi d’une victime, qui doit refaire complètement sa vie, et de l’autre, l’intransigeance d’un ministre, qui se replie sur le fait que le débat a eu lieu, et qu’il n’est définitivement pas intéressé de le recommencer maintenant.  Bref, le côté humain contre le côté politique.  À voir la réaction du ministre MacMillan, la construction de la seconde chaussée ne semble pas pour demain; il dit vouloir attendre que l’A-50 soit ouverte en entier avant d’envisager la question.  Justement, parmi les commentaires envoyés par les visiteurs du site de la SRC, l’un d’eux traite du fait que l’on se base sur les données de circulation actuelles, au lieu de figurer ce qu’elles seraient dans l’avenir.

En fait, quand on regarde ce qui se passe ailleurs, avec l’Atlas des transports, du MTQ, on y retrouve des statistiques étonnantes; dans la Réserve faunique des Laurentides, par exemple, la route 175 avait un débit de circulation journalier moyen annuel (DJMA) de 3300 véhicules, en 2006, et pourtant, on s’apprête à compléter la reconstruction de la route 175 sur deux chaussées séparées.  Nous sommes passablement loin des 10,000 véhicules par jour requis pour construire une autoroute digne du nom.  Évidemment, on nous dira que la route 175 connaissait – et connaît encore – une problématique de sécurité bien particulière; je veux bien le croire, mais n’est-ce pas là l’une des principales raisons pour laquelle il faut construire l’A-50 sur deux chaussées séparées, la sécurité?

Malheureusement pour les citoyens des régions des Basses-Laurentides, et de l’Outaouais, ainsi que pour les utilisateurs du réseau routier de ces régions, il semble que malgré le superbe reportage de Martin Gauthier, la classe politique semble s’être débarrassé d’une patate chaude en permettant la construction de la première chaussée de l’A-50, et que quiconque voudra que celle-ci devienne une « vraie » autoroute se fera dire que l’on a tenu promesse, et que maintenant, on a « pu une cenne ».

* Le lien conduit à un article, à la fin duquel on retrouve un lien vers le reportage.  On peut également laisser un commentaire.