Julie Couillard: Elle voulait, mais là, elle ne veut plus!

Après avoir déclaré être prête à témoigner devant les parlementaires fédéraux, réunis en comité pour faire la lumière sur toute l’affaire la concernant, Julie Couillard dit maintenant refuser de témoigner devant le comité. C’est à tout le moins ce que l’on apprend en lisant l’article de Mathieu Bélanger, publié aujourd’hui dans le Journal de Montréal. Comme principales raisons pour justifier son refus, elle invoque que l’ex-ministre Maxime Bernier a aussi refusé de témoigner, ainsi que le fait que les révélations qu’elle y ferait pourraient nuire à une éventuelle défense en cas de poursuite.

Allez savoir pourquoi, mais je trouve que cette affaire n’est rien d’autre que du magouillage partisan, et que madame Couillard me fait penser de plus en plus à une certaine Myriam Bédard. Plus ça va, moins ça se tient, et plus c’est drôle. Elle qui voulait retrouver sa dignité, comme elle le disait à Paul Larocque, lors de la fameuse entrevue qu’elle a accordé à TVA, semble s’enfoncer davantage, à mesure que les jours passent. Les médias vont de découverte en découverte, et celles-ci n’ont rien de valorisant pour la belle lavaloise, que plusieurs surnomment maintenant « la Mata-Hari du 450 ».

Comme les parlementaires terminent leur travail cette semaine, pour les vacances estivales, il est donc certain que malgré les manoeuvres des députés, qui tentent de la convaincre de venir témoigner devant le comité, ce sera la fin des haricots pour celui-ci, qui n’aura entendu que la moitié de rien du tout, hormis quelques détails plutôt techniques. Il est donc probable que Julie Couillard tente de gagner du temps, et espère parvenir à se faire oublier un peu, question de reprendre une vie un peu plus « normale », du moins un peu plus privée. N’empêche que l’on se rend maintenant compte que la dame obtient probablement beaucoup plus d’exposure médiatique qu’elle n’en aurait jamais espéré.

L’entrevue de Julie Couillard: Trop drôle!

Je viens de visionner l’entrevue accordée au journaliste Paul Larocque par Julie Couillard, l’ex de l’ex-ministre des affaires extérieures, Maxime Bernier.  Si vous ne l’avez pas vue, vous pouvez le faire, vous aussi, sur le site canoe.tv.

À mes yeux, cette entrevue pue le sensationnalisme à plein nez.  Du vrai TVA!

Mon opinion rejoint, à peu de choses près, celle de Richard Martineau, qu’il exprimait dans sa colonne du Journal de Montréal de ce matin; « Elle s’est rendu compte que son nouveau milieu était aussi coupe-gorge que son ancien ».  En effet, il y a peu de différences entre le milieu du crime organisé, et celui de la politique.  L’un utilise les armes à feu, alors que l’autre se sert d’enregistrements, ou d’autres formes de documents.  La blessure est différente, certes, mais l’effet dissuasif demeure le même; dans les deux cas, on apprend à marcher « les fesses serrées ».

Or, Max Bernier, comme beaucoup de beaucerons, est plutôt du genre à aimer épater ses « chums », ce qui le pousse parfois à en mettre plus que le client en demande.  Demandez aux militaires canadiens s’ils ont apprécié leurs « Jos Louis », un excellent produit de la Beauce.  Mais de là à prétendre qu’il s’est servi de l’image de madame Couillard pour « se donner de l’exposure médiatique », pour utiliser le terme de la dame, c’est d’étirer la sauce un peu trop, tant et si bien qu’elle ne goûte plus grand chose.  Maxime Bernier n’avait pas du tout besoin de Julie Couillard pour avoir de l’exposure dans la presse; ses nombreuses gaffes lui en ont donné beaucoup plus qu’il n’en aurait voulu.

Facile aussi, pour madame Couillard, de dire que « C’est lui, le politicien, c’est lui qui connaît les games en politique », et que « C’était son monde à lui, pas le mien. »  Je regrette, mais quand on se mouille dans un monde, au point de rencontrer George W. Bush en personne, de prendre le souper avec le premier ministre du pays, ou encore de se rendre à Paris lors d’un voyage officiel, cela devient aussi son propre monde, qu’on le veuille ou non.  Quand on se présente au bras d’un ministre lors de son assermentation, c’est que l’on a des entrées privilégiées, que le commun des citoyens n’ont pas.  Ce faisant, et quoi qu’elle en dise, ce monde est ainsi devenu celui de Julie Couillard.

C’est comme lorsqu’elle mentionne que dans le monde des motards criminalisés, « je me sentais beaucoup plus en sécurité qu’au cours des trois dernières semaines ».  Dans ce monde, très peu de choses sortent dans le domaine public, ou dans les médias, si ce n’est les arrestations faites par la police, ou les derniers cadavres découverts.  Et quand « on en sait trop », on ne donne pas d’entrevue à la télé.  On disparaît, mystérieusement.  Si, dans le monde des motards, elle se sentait respectée, et en sécurité, c’est de deux choses l’une; soit qu’elle en savait bien peu, ou encore qu’elle tenait des personnes très influentes « par les couilles ».  Maintenant qu’elle est connue dans les médias, l’avenir nous dira bien laquelle de ces deux options s’appliquait dans son cas.

Par contre, une chose est sûre; le fait de s’amouracher de Julie Couillard n’aura pas été le seul manque de jugement de Max Bernier.  Il travaillait au ministère des affaires extérieures de la même façon, probablement, qu’il le faisait du temps qu’il était président de l’Institut Économique de Montréal (IEDM), c’est à dire en garantissant très peu ses arrières.  Sauf que ce n’est pas vraiment nécessaire de le faire, à l’IEDM.  La bosse de Max Bernier se situait dans le domaine de l’économie, pas dans celui de la diplomatie, et il en a fait la preuve à plusieurs occasions.  Maintenant que Stephen Harper a pris toute la dimension de son propre manque de jugement, et que Maxime Bernier est devenu un « backbencher », le pays ne s’en portera que mieux.

Et pour la dignité de Julie Couillard, c’est le temps, beaucoup plus que cette fameuse entrevue, qui la rétablira.

A-19: Le maire de Bois-des-Filion revient à la charge

Le maire de Bois-des-Filion (BDF), Paul Larocque (pas celui de TVA, un autre Paul Larocque), fait parler de lui, une fois de plus, dans un article d’André Beauvais, à la page 7 du Journal de Montréal de ce lundi.  C’est que depuis 15 ans, à titre de maire de BDF, mais aussi à celui de préfet de la MRC Thérèse-de-Blainville, et à celui de porte-parole de la Coalition pour le parachèvement de la 19, Paul Larocque porte une cause.  il s’agit de celle, vous l’aurez deviné, de l’A-19.

Présentement, l’A-19 commence au nord de l’autoroute Métropolitaine, si l’on se fie à la signalisation routière en place, sous la forme d’un boulevard urbain à six voies, qui est, dans les faits, l’avenue Papineau.  Il serait plus juste de parler de sept voies, puisqu’en plus des trois voies dans chaque direction, il y a une voie réservée pour les autobus en direction nord.  Ça va comme cela jusqu’au chemin de fer du CN, au nord de l’avenue Charland; de là, sous le viaduc du CN, qui date de plusieurs décennies, il n’y a plus que deux voies par direction.  Entre la rue Sauvé et le boulevard Henri-Bourassa, il y a l’espace pour une troisième voie de chaque côté, mais des véhicules y sont constamment stationnés.  C’est au nord du boulevard Henri-Bourassa que l’A-19 commence, sur les cartes routières.  Il faut dire que c’est aussi là qu’elle prend enfin la forme d’une autoroute véritable; elle passe sous le viaduc du boulevard Gouin, puis sur le pont Papineau-Leblanc, plus long pont à haubans en Amérique du Nord lors de son ouverture, en 1969.

En quittant le pont Papineau-Leblanc (nom donné pour le lien entre l’avenue Papineau, à Montréal, et le boulevard Leblanc, qui longe l’A-19 entre les boulevards Lévesque et Saint-Martin, à Laval), on passe sous les viaducs des boulevards Lévesque, de la Concorde et de Blois, respectivement.  L’autoroute est en dépression, le long de ce parcours.  Elle remonte à la surface, puis passe au-dessus du boulevard Saint-Martin (route 148), pour ensuite se doter de voies de service, le temps de passer au-dessus de l’A-440.  L’autoroute prend ensuite la forme d’une route à simple chaussée, à deux voies, au niveau du feu de circulation du boulevard Dagenais, ainsi que la désignation de route 335 (depuis l’A-440), et le nom d’avenue Papineau.  Elle traverse ainsi tout le reste de l’île Jésus, jusqu’au boulevard des Mille-Îles, où elle passe de deux à quatre voies, toujours sur une chaussée unique.  Elle emprunte le pont Athanase-David, et continue vers le nord à travers Bois-des-Filion, où elle devient le boulevard des Laurentides.  Au nord de l’intersection du chemin Adolphe-Chapleau (route 344), elle passe à nouveau de quatre à deux voies, puis emprunte le plus à l’ouest des quatre viaducs qui surplombent l’A-640, viaducs qui furent construits en prévision de deux chaussées principales, et de deux autres, pour les voies de service.

Si l’on revient à l’article, on apprend que l’actuelle route 335, à Laval, a été conçue pour accueillir 15,000 véhicules par jour, mais en reçoit au moins trois fois plus, selon Jacques Chagnon, responsable du réseau autoroutier du grand Montréal, au MTQ.  Le maire Larocque parle, quant à lui, « d’au moins 60,000 voitures par jour, soit 10,000 de plus que sur l’autoroute Bonaventure, à Montréal ».  Un tel achalandage cause son lot de problèmes; en plus des 96,000 tonnes de CO2 par année, la circulation est tout simplement infernale, lors des heures de pointe, à l’intersection du chemin Adolphe-Chapleau, qui constitue la rue principale de BDF.  Le MTQ, qui a encore une fois tenté de sauver son image, a construit une bretelle d’entrée, de la route 335 nord vers l’A-640 est, question d’éviter la congestion à l’intersection des bretelles d’entrée/sortie de l’A-640 est, et devrait, en principe, construire une autre bretelle directe, vers l’A-640 ouest, cette année.

Le plus comique, c’est que les approches des quatre viaducs furent complétées en même temps que les viaducs eux-mêmes, soit en 1975, et que celles-ci avaient eu tout le temps de se compacter; lors de la construction de la nouvelle bretelle, on a « grugé » les accès aux viaducs, du côté sud.  Résultat: En plus de devoir reconstruire, et donc de laisser se compacter, les accès aux viaducs, au moment où l’on se décidera à aller de l’avant avec l’A-19, le fait d’avoir creusé la butte jusqu’au bord du viaduc le plus à l’est risque de déstabiliser la première travée de celui-ci!  Encore une fois, le MTQ a fait fort!

Depuis le temps que tout le monde parle de la gestion à courte vue, au MTQ, c’est là une nouvelle preuve de celle-ci.  L’affaire du viaduc de la Concorde n’aura donc donné aucune leçon aux « in-gné-nieurs » du MTQ; on fait n’importe quoi, et on réparera les dégâts après!