Autoroute 50: Accident mortel, un de plus

Hier, en fin de journée, un accident mortel – un autre – est survenu sur l’autoroute 50, à la hauteur du chemin de la Côte-Saint-Louis, à Mirabel. Une dame d’une trentaine d’années y a laissé sa vie, alors que deux autres personnes ont été sérieusement blessées lors de ce qui semble être une collision frontale.

Le secteur du chemin de la Côte-Saint-Louis semble être le théâtre de nombreux accidents, selon Maxime Landry, reporter à bord de l’hélicoptère TVA. En fait, il y a une légère courbe à cet endroit, et cette courbe joue bien des tours quand vient le temps de dépasser un autre véhicule. Évidemment, cette partie de l’A-50 a été construite en « super-2 », c’est à dire que les véhicules se rencontrent sur la même chaussée, et sont ainsi sujets, comme on le constate régulièrement, à se retrouver sur la voie en sens inverse. On a beau y avoir construit des croisements étagés, et des bretelles d’entrée et de sortie comme sur une autoroute conventionnelle, il n’en demeure pas moins qu’une super-2 n’est pas plus sécuritaire qu’une route traditionnelle à deux voies.

Mais la ministre des Transports, Julie Boulet, malgré qu’elle semble être de retour de sa pause dans le Sud depuis quelques jours, ne parlera pas de cet événement. Elle se refermera sur son silence habituel, mais elle sait trop bien que la construction d’autoroutes de type super-2 n’améliorera pas le bilan routier québécois. Si certaines super-2 ne supportent que très peu de circulation, à un point tel qu’il ne vaut pas la peine de les doubler pour l’instant, d’autres sont trop dangereuses pour attendre encore que de nouvelles victimes s’accumulent. Les plus vieux se souviennent de l’A-40, entre Saint-Cuthbert et Trois-Rivières (Pointe-du-Lac), entre 1976 et 1981, ainsi que de l’A-55, entre Drummondville et Sherbrooke, qui ne fut entièrement doublée qu’en 2006. Depuis le milieu des années 1990, c’est au tour de l’A-50, entre Lachute et Mirabel, d’être désignée comme étant l’autoroute de la mort, et il semble que pour les prochaines années, les nouvelles sections de l’A-50, entre Gatineau (Masson) et Brownsburg-Chatham, au fur et à mesure de leurs ouvertures successives, ajouteront 90 kilomètres de danger mortel au réseau routier québécois.

Mais il ne faut pas s’en faire avec une telle situation. Tous les représentants du gouvernement qui ont pris la parole l’ont dit, lors de l’effondrement du viaduc du boulevard de la Concorde, à Laval, le 30 septembre 2006; les mots du ministre des transports de l’époque, Michel Després, furent les suivants: « Lorsqu’il est question de sécurité, les budgets, ça n’existe pas ». Aujourd’hui, on voit ce que cela veut dire; quand les « cravatés » (ingénierie, études en tous genres, sans oublier les « cadeaux » pour les amis, etc.) passent dans les budgets, il n’en reste plus, de budget!

Taser Gun: Et pis quoi, encore?

Le site de nouvelles LCN nous apprend qu’une marche a eu lieu ce samedi dans le quartier Saint-Michel, à Montréal, pour dénoncer l’utilisation du pistolet à impulsion électrique, communément appelé Taser Gun. La marche, qui regroupait une soixantaine de personnes, dénonçait la mort de Quilem Registre, un haïtien de 38 ans qui fut maîtrisé par les policiers du SPVM après avoir reçu six décharges de Taser, mais qui est décédé quatre jours après son arrestation.

Encore une fois, on se retrouve avec le même problème sur les bras. On veut une société plus sécuritaire, mais on veut empêcher les policiers d’utiliser quelque outil que ce soit afin de maîtriser les individus qu’ils doivent intercepter. Que ce soit la matraque, le bâton télescopique, le poivre de Cayenne, et maintenant le Taser Gun, dès qu’un policier se sert d’un instrument quelconque, et encore plus s’il s’agit de son arme de service, pour maîtriser un individu, on crie à la violence policière. Par contre, si les policiers tardent à arrêter un individu considéré comme dangereux, on gueule qu’ils ne font pas leur travail. Il faudrait peut-être se brancher, à la fin.

À chaque fois que cela se produit, les manifestants en viennent presque à élever la « victime » en héros – ou en martyr, alors qu’avant les événements, le même individu accumulait lui-même les victimes dans son entourage, puisqu’il était peut-être le pire malfrat du quartier. Est-il nécessaire d’ajouter que depuis des décennies, la communauté haïtienne en général est plutôt « vite sur le piton » quand il est question de dénoncer la violence policière, et/ou de se dire victime de celle-ci.

J’en viens à croire qu’il faille revenir à la base, en ce qui a trait aux comportement des policiers quand vient le temps de maîtriser un individu qui affiche une résistance déraisonnable. Il faudrait que les gens comprennent que la force policière n’est pas un comité de négociation, mais bien une force d’intervention qui a le devoir d’agir quand les choses tournent mal, et que les policiers ont la formation requise pour utiliser la force nécessaire quand le besoin s’en fait sentir. Avec une balle de révolver dans le genou, un bandit court pas mal moins vite, la plupart du temps. Et si l’on ne donne rien d’autre aux policiers que leur arme de service, et ce bien sûr après avoir fait une vaste campagne d’information afin que les gens savent à quoi s’en tenir, les malfrats seraient bien obligés d’admettre qu’ils ont couru après le trouble, au moment où ils se pointeraient à l’hôpital avec un genou esquinté. Quant aux membres de la communauté, s’ils se croit meilleurs que les policiers quand vient le temps de maîtriser un individu, eh bien qu’ils le maîtrisent eux-mêmes, et qu’ils nous montrent de quoi ils sont capables!

Les policiers sont des êtres humains, ni plus, ni moins. Si l’on persiste à croire que ceux-ci sont capables de maîtriser n’importe quel individu – même le plus dangereux – sans entrer en contact avec lui de quelque façon que ce soit, c’est que l’on prend les policiers pour ce qu’ils ne sont pas. Le simple fait qu’ils portent un uniforme sur lequel il est écrit « POLICE » n’amènent pas les criminels à jeter leur arme automatiquement, ou encore à se laisser emmener au poste sans aucune résistance. Parlez-en aux activistes. Pour arrêter les suspects, les policiers doivent d’abord les maîtriser, et pour ce faire, ils utilisent divers instruments afin de leur infliger le moins de blessures physiques possible. Mais à chaque fois que les policiers utilisent un nouvel objet, ou un nouveau produit, qui leur épargne l’utilisation de leur arme de service, les manifestants se soulèvent.

Je crois qu’il faut laisser les policiers faire le travail pour lequel on les paie, c’est à dire de maintenir l’ordre et la sécurité des individus, et des biens, dans notre société. Il faut aussi les laisser utiliser la meilleure façon d’y parvenir, compte tenu des circonstances de chaque situation à laquelle les policiers doivent faire face.

Les autoroutes de type « super-2 »: De véritables dangers publics!

De tous temps, dans notre civilisation moderne, le passage d’une nouvelle autoroute dans une région a été chaudement applaudi. Mais de nos jours, les applaudissements se font un peu moins « chauds »; évidemment, les environnementalistes y sont pour beaucoup. Ceux-ci crient à qui veut les entendre que les automobilistes ne sont que d’ignobles pollueurs, mais ne proposent aucune solution économiquement viable; toutes leurs suggestions requièrent de nouvelles taxes, afin que ceux-ci se fassent « transporter » sur le bras de la princesse.

Pendant ce temps, les gouvernements tentent de répondre un tant-soit-peu aux demandes des régions, qui demandent une meilleure desserte routière. Compte tenu qu’une autoroute conventionnelle, à quatre voies réparties sur deux chaussées distinctes, coûte terriblement cher à construire, le gouvernement du Québec, en ce qui nous concerne, tente de sauver la chèvre et le chou en construisant des autoroutes à deux voies, sur une seule chaussée, communément appelées « super-2 », dans le sens que ces autoroutes, même s’il s’agit de routes sur lesquelles les véhiculent se rencontrent sur la même chaussée, sont habituellement construites avec des intersections étagées, comprenant des bretelles d’entrée et de sortie, afin de réduire les risques de collisions aux intersections.

Or, les « super-2 » sont des « autoroutes » au sens de la loi, sur lesquelles on fixe habituellement la vitesse entre 60 km/h au minimum, et 100 km/h au maximum. Le problème, avec les super-2, c’est que les dépassements y sont aussi risqués que sur les routes conventionnelles. À l’origine, les super-2 devaient être construites là où le nombre d’utilisateurs permettaient des dépassements relativement faciles, afin qu’elles puissent demeurer plus sécuritaires que les routes conventionnelles. Sauf que présentement, avec la négligence généralisée que l’on connaît au Québec depuis une vingtaine d’années (entretien déficient, coûts gonflés à bloc, manque de volonté de régler les problèmes, etc.), les niveaux d’utilisation des super-2 actuellement en service chez nous font de celles-ci de véritables dangers publics. Il devient par moments impossible de dépasser, tellement la circulation y est dense. La majorité des super-2 québécoises devraient être complétées en autoroutes conventionnelles, et ce afin d’éviter des hécatombes comme celles de l’A-55 (autrefois l’A-51), entre Drummondville et Sherbrooke.

Combien y a-t-il de super-2 au Québec? On en compte encore pas mal. Il y a la section de l’A-20, entre Le Bic et Luceville, qui sera prolongée bientôt jusqu’à Mont-Joli. Cette section devrait un jour, en principe, se rattacher à l’A-20 actuelle, mais cela prendra beaucoup, beaucoup de temps. Également, une section de l’A-30, construite à Salaberry-de-Valleyfield dans les années 1970, et qui devrait devenir une autoroute conventionnelle, l’A-530, dans le cadre des travaux de l’A-30 entre l’échangeur A-20/A-540, à Vaudreuil-Dorion, et Candiac. Il y a deux sections de l’A-50 actuellement construites en super-2, soit celle ouverte en 2005 entre le secteur Masson, dans la ville de Gatineau, et la route 309, à l’Ange-Gardien, qui fait office de voie de contournement du périmètre urbain de Buckingham, et celle entre Lachute et Mirabel. On retrouve aussi une section de l’A-55, entre Bécancour et l’échangeur A-20/A-55/A-955, à Sainte-Eulalie, une section de l’A-73, entre Sainte-Marie et Beauceville, les derniers kilomètres de l’A-610 (autrefois l’A-10), soit entre la route 216, au nord de Sherbrooke, et la route 112, dans le secteur Fleurimont, et finalement l’A-955, entre l’échangeur A-20/A-55/A-955, à Sainte-Eulalie et l’ancienne route 122, à Saint-Albert-de-Warwick.

Certaines de celles-ci, comme l’A-50, à Mirabel, pour certains services connexes à l’aéroport, l’A-55, entre le boulevard des Acadiens, à Bécancour, et la route 226, à Saint-Célestin, et l’A-955, sur toute sa longueur, ont des intersections à niveau, munis ou non de feux de circulation. Sur le tronçon de l’A-30, à Salaberry-de-Valleyfield, il y a même des arrêts obligatoires! Pas mal, pour une autoroute! Or, il est régulièrement question d’accidents mortels sur l’A-50, entre Lachute et Mirabel, comme ce fut le cas pour l’A-55, avant qu’elle ne soit complétée en autoroute conventionnelle, entre Drummondville et Sherbrooke. Des accidents, souvent avec blessés, sont également chose courante à l’intersection de l’A-55 et du boulevard des Acadiens, à Bécancour. J’avais d’ailleurs écrit au MTQ, à l’époque de la construction de la section de l’A-55 située entre la route 226 et l’A-20, afin de savoir si on allait construire des échangeurs sur la section entre le boulevard des Acadiens et la 226, et on m’a fait pour toute réponse que ce n’était pas dans les budgets. Alors si votre vie a un prix, ce n’est certainement pas aux yeux du MTQ!

Il y a aussi certaines routes principales, au Québec, qui sont surchargées, mais dont les autoroutes devant prendre la relève prendront tellement de temps à être construites que je me demande si je vivrai suffisamment vieux pour rouler dessus. Par exemple, la route 185, entre Saint-Antonin et la frontière du Nouveau-Brunswick, qui deviendra un jour l’autoroute 85, mais cela se fera en combien de temps? La route 132, entre la fin actuelle de l’A-20, à Gros-Cacouna, et Le Bic, où commence la section en super-2 de cette même A-20, se retrouve régulièrement surchargée, entre autres périodes en été, pendant les grandes vacances. Quant à la route 158, entre Saint-Esprit et Joliette, elle devait en principe être une section de l’A-50, mais savez-vous ce que le MTQ a fait des terrains qu’il possédait, en vue d’en faire une autoroute? Il les a vendus! Imaginez le coût d’un rachat, maintenant! Et quiconque a utilisé cette section de route récemment sait très bien que la construction d’une autoroute conventionnelle ne ferait pas de tort, là non plus.

Et maintenant que l’on sait que les super-2 ne sont pas plus sécuritaires – ou si peu- que des routes ordinaires, attachez votre tuque avec de la broche: La nouvelle autoroute 50, qui devrait en principe s’ouvrir par sections à partir de l’an prochain (Buckingham/Thurso et Grenville-sur-la-Rouge/Lachute en 2008, Montebello/Grenville-sur-la-Rouge en 2009, et Thurso/Montebello en 2010), sur une longueur totale de 90 kilomètres, sera… une autre super-2! Amenez-en, des « face-à-face », dans les années à venir! Déjà que la section Lachute/Mirabel est pas mal meurtrière, ce ne sera que la suite des choses. Tout cela pour sauver environ le quart du coût total de la construction, et le reporter à plus tard, sachant que le taux d’inflation dans le domaine de la construction routière équivaut à environ trois fois le taux général, ou, autrement dit, que le coût de construction double environ aux cinq ans. Bref, on ne sauve rien; on multiplie les dépenses!

Mais ce n’est pas grave; c’est bon, des bouts d’asphalte, pour les prochaines élections!