Voile islamique dans la fonction publique: Pourquoi pas?

Depuis quelques jours, le débat sur la place du voile islamique dans la fonction publique québécoise fait un retour à l’avant-scène.  D’ailleurs, Joseph Facal, dans son commentaire d’aujourd’hui, publié dans le Journal de Montréal, et repris par le site Canoë, revient sur l’affaire.

D’entrée de jeu, j’avoue que toute cette affaire brasse beaucoup de merde, en tous cas suffisamment pour que ça sente… pas trop bon.  Alors, où est-ce que je me situe, moi, dans tout cela?

Je vais vous dire que, bien assis dans mon camion, les femmes qui oeuvrent dans la fonction publique peuvent bien porter ce qu’elles veulent, que cela ne me fait pas un pli sur « la différence ».  C’est d’ailleurs pour cela que je n’ai rien écrit, jusqu’à maintenant, sur ce sujet.  Mais si une telle pratique risque d’indisposer tant de gens, pourquoi ne pas manifester de façon originale?  Si l’on permet le port du voile islamique, dans le but de respecter la liberté d’habillement des femmes musulmanes, pourquoi ne pas faire enregistrer, auprès du gouvernement, la religion du Dieu-Soleil, et permettre aux femmes qui pratiqueraient cette religion d’aller travailler dans leur costume religieux traditionnel,… le bikini?  Une telle mesure offrirait beaucoup d’avantages; du coup, on réduirait le taux d’absentéisme des fonctionnaires masculins, en plus de garder ces messieurs, dans les files d’attente, des bureaux de fonctionnaires, beaucoup plus calmes, et plus patients.  Les musulmans veulent leur période de prière?  Pas de problème; pendant que les musulmans profiteraient de locaux pour leurs prières, les soleillistes pourraient se voir accorder des pauses-bronzage, dans des endroits spécialement aménagés, sur le toit des immeubles.

Bref, pourquoi se contenter de déchirer sa chemise dans les médias, quand on pourrait l’enlever… religieusement?  Soyez pro-actives, mesdames!

On me souffle à l’oreille que le costume traditionnel des soleillistes ne conviendrait pas à toutes les femmes qui pratiquent cette religion.  Mais ça, c’est un autre problème.

Aide sociale: J’aimerais qu’on m’explique quelque chose…

Sarah-Maude Lefebvre, de l’Agence QMI, signe un article, repris par le site Canoë, dans lequel elle avise les bien nantis que la chasse aux « 40 voleurs » les plus riches du Québec est ouverte.  En fait, ce fut son entrée en matière, pour dire à ses lecteurs que quelque 200 personnes se sont rassemblées, aujourd’hui, à Montréal, pour réclamer rien de moins qu’un revenu de citoyenneté inconditionnel.

L’histoire, derrière les « 40 voleurs », c’est que l’Organisation populaire des droits sociaux de la région de Montréal (OPDS-RM) s’est donnée comme objectif de visiter chacun des 40 hommes d’affaires qu’elle a ciblé, afin de leur faire sentir que « Les riches s’en mettent plein les poches alors qu’on vit une période économique très difficile. Selon Statistiques Canada, le seuil de faible revenu était de 21 666$ en 2007. En bas de cela, aucun individu ne peut subvenir convenablement à ses besoins essentiels. Nous voulons que ce montant devienne un revenu de citoyenneté accessible à tous. »  Ces mots sont ceux de Marie-Christine Latte, de l’OPDS-RM.  Le texte de madame Lefebvre mentionne que cette revendication est appuyée par le Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ), qui soutient qu’il serait possible de le faire en pigeant dans l’argent injecté dans les programmes gouvernementaux d’aide à l’emploi.  Autrement dit, le souhait du FCPASQ, c’est que l’on prenne, dans les programmes qui sont supposés servir à aider les gens à retourner sur le marché du travail, tout le fric nécessaire pour les encourager à rester à la maison.  Splendide!

Une autre citation, puisée à même l’article, celle de Sylvie Lalonde, une manifestante qui se dit « sur le B. S. depuis trop longtemps« , selon ses propres mots.  Elle déclare à la journaliste que « On bâillonne les gagne-petit qui ne peuvent gagner plus de 200$ par mois en dehors de leur chèque. Non seulement ça favorise le travail au noir et ça permet aux entreprises d’éviter les charges sociales, mais en plus ça nous empêche de nous en sortir. »  J’aurais un petit conseil à donner, à madame Lalonde; au lieu d’essayer de limiter ses revenus aux 200$ par mois accordés par le système, afin d’éviter les coupures à son chèque, elle devrait essayer d’aller gagner sa vie dans l’une des nombreuses entreprises qui mettent d’énormes bannières, à l’extérieur de leurs installations, sur lesquelles il est écrit, en grosses lettres, « NOUS EMBAUCHONS ».  Non seulement elle gagnerait beaucoup plus que 200$ par mois, mais elle aurait également la fierté de « gagner son pain », sans compter les possibilités d’avancement, et tout ce qui en découle.  Il faut mentionner, par contre, que pour obtenir cette fierté, il faut se lever, le matin, et mettre de côté les nombreuses télé-séries et autres émissions de télévision diffusées en journée.

J’aimerais que l’on m’explique une chose.  Pourquoi devrait-on donner à un individu 21,666$, sans rien lui demander en retour, alors que le salaire minimum, calculé sur une base annuelle brute (40 heures par semaine, sur 50 semaines travaillées), vient tout juste d’être rehaussé à… 18,000$ par année?  Si, parmi les 350,000 bénéficiaires de l’aide sociale au Québec, tous ceux qui sont aptes au travail allaient se faire embaucher par les entreprises qui affichent « Nous embauchons », nous pourrions presque viser le plein emploi!  Mais bon, ces gens-là, il ne faut pas les discriminer; ils ont des droits.  Et ceux qui travaillent, ils n’en ont pas, des droits, à part celui de se faire escroquer par le gouvernement pour faire vivre les assistés sociaux?  L’aide sociale est supposée être une assistance de dernier recours; or, avec environ 5% de la population « sur le B.S. », je trouve que l’on y accède un peu trop facilement, si vous voulez mon point de vue.

À mes yeux, l’aide sociale devrait être limitée dans le temps, tout en soutenant davantage les mesures d’aide à l’apprentissage d’un métier.  J’ai plutôt l’impression que l’aide sociale est devenue un genre de paradis; bien sûr, le chèque est plutôt bas, mais si l’on y ajoute les soins dentaires et oculaires, les médicaments moins chers, la préséance sur les listes d’attente pour les habitations à loyer modique (HLM), et les autres « droits », certains ont raison de préférer cela à aller travailler.  Évidemment, d’aucuns diront que la pitance est mince, mais avec un « side-line » de quelques heures par semaine, et une bonne dose de simplicité volontaire, on parvient toujours à s’arranger, n’est-ce pas?  Si on mettait un délai à l’aide sociale, genre 5 ans max, je crois sincèrement que les assistés sociaux aptes au travail se grouilleraient le cul, et apprendraient un métier.  Quand il ne restera plus que les « inaptes au travail », sur l’aide sociale, je crois que l’on pourra facilement les prendre en charge.

Écoles: Un groupe de sages est d’accord avec moi!

J’écrivais, il y a quelques temps, que l’un des principaux problèmes, à l’école, était le fait que les enseignants obtiennent leurs postes par leur seule ancienneté, et non pas par leurs compétences.  Eh bien, voilà qu’un groupe de six penseurs en éducation met à son tour le doigt sur le bobo.

Selon l’article, publié dans le Journal de Montréal, le groupe serait composé, entre autres, de Serge Morin, ancien président de la Fédération québécoise des directions d’établissement, de l’actuelle présidente de cet organisme, Chantal Longpré, ainsi que de Paul Inchauspé, commissaire des États généraux sur l’éducation, qui agit également à titre de porte-parole du groupe.  Leurs constatations rejoignent ce que je mentionnais dans mon billet récent, qui traitait du décrochage scolaire, concernant l’attribution des postes d’enseignants, et avancent que cette façon de faire déstabilise beaucoup les écoles, de par le fait que plusieurs enseignants vont souvent changer d’établissement, dans le seul but de s’assurer une permanence.  Le groupe croit également que ce sont les écoles, qui devraient embaucher le personnel enseignant, et non pas les commissions scolaires, ce qui redonne une certaine valeur à cet élément du programme de l’ADQ, à savoir l’abolition pure et simple des commissions scolaires.  En effet, le groupe croit que les écoles seraient en meilleure posture, sur cet aspect de l’embauche des profs, le tout aidant à créer une stabilité du personnel, ainsi qu’un sentiment d’appartenance pouvant se partager avec les élèves.  Après tout, comment peut-on donner un tel sentiment d’appartenance aux étudiants, si le personnel enseignant change continuellement?

Justement, Joseph Facal écrivait, dans sa chronique d’aujourd’hui, que la société québécoise ne valorise pas suffisamment l’éducation, comparativement aux européens.  Il dit d’ailleurs être curieux de savoir combien de parents supervisent les devoirs de leurs enfants, soir après soir.  Le syndrome du « Dérange-moi pas, je regarde mes téléromans » ne serait-il pas si loin de la vérité, finalement? Il faut se rendre à l’évidence; avec 25 % d’analphabétisme fonctionnel au Québec, je gagerais bien un « vieux trente-sous », pour la forme, que le nombre de parents qui s’occupent vraiment de leur progéniture, quand vient le temps des devoirs, n’est pas très élevé. Quand les parents ont de la difficulté à écrire trois mots sans faire de fautes, il serait étonnant qu’ils soient d’une aide rassurante, auprès de leurs enfants.

Je crois qu’il est grandement temps de se mettre les yeux en-face des trous.  Il faut remettre les compétences, comme critère de premier ordre, dans l’attribution des postes d’enseignants, et ce au plus tôt.  Le Québec a suffisamment gaspillé d’enfants, jusqu’à maintenant.

Claude Castonguay: Il devrait commencer par se brancher!

Le dernier budget du Québec, signé Monique Jérôme-Forget, a été déposé, jeudi dernier, à l’Assemblée nationale.  Et dans la pléthore de commentaires que l’on a entendu depuis, il y a eu ce cri du coeur de l’ancien ministre Claude Castonguay, qui déclarait, au cours d’une allocution, prononcée devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, au sujet du fait que le Québec entend tarifer davantage, et augmenter la TVQ de 1% dès 2011, que « le gouvernement aurait dû l’écouter« .

C’est qu’il y a un peu plus d’un an, soit le 20 février 2008, monsieur Castonguay déposait le rapport de la commission qu’il a présidé.  Son rapport recommandait pratiquement la fin de la gratuité, au niveau des soins de santé; décloisonnement de la pratique médicale, instauration d’une franchise annuelle, hausse de la TVQ pour financer les soins de santé, cotisation annuelle pour les services d’un médecin de famille, bref, tout y passait.  Le rapport fut rapidement tabletté par le ministre de la santé de l’époque, le bon docteur Philippe Couillard.

De voir l’auteur de ce rapport dire aujourd’hui que « le gouvernement aurait dû l’écouter » n’est pas trop surprenant.  D’abord, parce que tout président de commission n’aime pas voir son rapport être tabletté, et ensuite parce que monsieur Castonguay est toujours reconnu comme étant le père de l’assurance-maladie, au Québec.  Par contre, le fait d’avoir, le 20 février dernier, un an jour pour jour après la publication de son rapport, présenté un autre rapport, celui-ci sur l’implantation de l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (un institut né de la fusion du Conseil du médicament et de l’Agence d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé, et qui veillera au maintien du niveau des soins de santé au Québec), en déclarant « Je pense que le contexte n’est pas très bon pour introduire une mesure nouvelle de la nature de celles que nous recommandions dans notre rapport« , ce qui ne représente rien de moins qu’un virage à 180 degrés, par rapport à la position qu’il émet dans son rapport sur le financement des soins de santé, il perd énormément de crédibilité, à mes yeux.

Bref, il commence par recommander des mesures extrêmes pour aider au financement des soins de santé, puis, un an plus tard, il dit que le gouvernement fait bien de ne rien changer pour l’instant, et maintenant, il déclare que le gouvernement aurait dû l’écouter dès le départ.  À mes yeux, Claude Castonguay devrait commencer par se brancher.

Décrochage scolaire: Il faut prendre le taureau par les cornes, madame Courchesne!

C’est aujourd’hui qu’avait lieu le dépôt du rapport Ménard, sur le décrochage scolaire, et selon cet article de la Presse Canadienne, et repris par le site Canoë, il semble que la ministre de l’éducation, Michelle Courchesne, l’ait bien accueilli.  Elle mentionnait, toutefois, qu’il n’y avait « pas de solution unique et que tous les intervenants devaient se mobiliser, région par région« , tout en ne faisant aucune annonce d’investissement supplémentaire, pour contrer le décrochage scolaire.

L’article mentionne également que la ministre Courchesne « a salué la recommandation de mener des projets pilotes qui cibleraient les enfants de moins de cinq ans, en milieu défavorisé, afin de permettre une meilleure intégration à l’école primaire.  Elle a rappelé qu’il fallait rapprocher les Centres de la petite enfance (CPE) des commissions scolaires et surtout de l’école.« 

J’aurais une suggestion à faire, pour ma part, à la ministre Courchesne, et ma suggestion n’a rien à voir avec l’endoctrinement des enfants aux couches, mais concerne principalement ce qui se passe dans les écoles.  Parce que selon moi, le décrochage scolaire se produit d’abord dans les écoles.  Aussi, je suggère de prioriser les compétences, avant l’ancienneté, pour l’attribution des postes en enseignement.  Je vais proposer un exemple, pour illustrer ma suggestion.  Imaginons une étudiante au professorat, et appelons-la Fannie.  Dans le cadre de ses études, elle doit faire des stages pratiques, dans des classes, d’abord en observation, puis en enseignant elle-même la matière.  Dans son cas, il s’agit des arts plastiques.  Elle est presque traumatisée, à l’idée de savoir que son observatrice est sévère, qu’elle ne laissera rien passer, et qu’elle devra enseigner la matière, sous observation, de 9h30 à 11h00, ce jour-là, à une classe d’enfants du primaire.  Pourtant, Fannie est passionnée des arts plastiques, et elle adore transmettre sa passion aux enfants.  Le stage commence, et à mesure que Fannie explique la matière qu’elle doit enseigner aux enfants, ceux-ci sont pratiquement assis sur le bout de leur chaise, les yeux fixés vers elle.  L’observation devait se terminer à 11h00, mais elle s’est poursuivie jusqu’à midi!  Son observatrice n’a tout simplement pas voulu arrêter Fannie, tellement les enfants étaient enthousiastes, devant la formation qu’elle donnait.  Fannie a réussi ce stage-là avec un énorme succès.

Transportons-nous maintenant quelques mois après la fin des études de Fannie, et imaginons qu’elle obtienne une classe en arts plastiques.  Que va-t-il se produire?  Parmi le groupe d’enfants, certains seront tellement éblouis par la passion de Fannie pour les arts plastiques qu’ils voudront poursuivre dans cette voie, et il en sortira peut-être des artisans, des sculpteurs, ou de grands portraitistes.  La réussite sera totale.

Mais dans les faits, il se passe quoi, dans le système scolaire québécois?  Les chances sont beaucoup plus grandes que le groupe d’arts plastiques se retrouve avec, comme prof, une spécialiste des mathématiques, qui va choisir ce groupe dans le seul but d’obtenir un poste permanent.  Quant à Fannie, nouvellement diplômée, elle risque de se retrouver à faire des remplacements, pendant deux ou trois ans, peut-être même plus.  Devant une telle situation, quels seront les résultats?  La majorité des enfants du groupe d’arts plastiques auront décroché, n’ayant aucune motivation à suivre un cours où l’enseignante ne semble pas en connaître beaucoup plus long qu’eux-mêmes.  Pendant ce temps, Fannie risque de décrocher de l’enseignement, et de trouver un autre job.

Pourquoi de tels résultats?  Parce que notre monopole syndicalo-étatique a convenu que le principal élément, pour l’attribution des postes, en enseignement primaire et secondaire, est l’ancienneté.  Pas les compétences dans la matière à enseigner, seulement l’ancienneté.  Imaginez que vous ameniez votre enfant pour un examen de la vue, chez un optométriste, mais qu’il soit accueilli par un vétérinaire, spécialisé dans les vaches laitières, mais qui a plus d’ancienneté que l’optométriste.  Laisseriez-vous un vétérinaire examiner la vue de votre enfant?  Probablement pas!  Alors pourquoi laissez-vous n’importe qui enseigner à votre enfant?  Il faut prendre votre téléphone, et passer un coup de fil à votre député, afin qu’il relaie votre message à la ministre Courchesne, et qu’à la prochaine négociation de convention collective, dans le domaine de l’enseignement, les compétences priment sur l’ancienneté, pour l’attribution des postes.

Sans un tel mouvement des parents, la ministre n’ira jamais dans cette direction, de peur de perturber notre monopole syndicalo-étatique.  Or, pour contrer le décrochage scolaire, il faut prendre le taureau par les cornes, madame Courchesne!