Histoire d’un Nord: …du bonbon

Au lieu de regarder la télé, comme tout le monde, je syntonise surtout le site YouTube (aussi parfois surnommé “télé-complotiste”, mais ça, c’est une autre histoire), et à travers tout ce que l’on peut trouver là-dessus, je suis tombé sur un canal très intéressant, à savoir le canal “Histoire d’un Nord”.

Créé par Philippe Aubry, qui se décrit comme “historien et camionneur”, on y retrouve des dizaines de capsules vidéo, dans lesquelles il parle tantôt d’une route, tantôt d’une municipalité, tantôt d’un site historique, bref, des capsules toutes aussi intéressantes les unes que les autres.

En fait, j’en parle avec un brin de jalousie; j’aurais bien aimé que mon humble blogue ressemble à ces capsules, particulièrement celles portant sur les routes. Bon, il y a bien quelques trucs techniques à peaufiner ici et là, mais dans l’ensemble, c’est du bonbon! Pour quiconque apprécie les détails historiques, ce canal va sûrement vous parler.

Vous pouvez visionner l’ensemble de l’oeuvre de monsieur Aubry en cliquant sur le lien ici-présent; il vous conduira sur toute la panoplie de capsules vidéo qu’il a réalisé jusqu’à maintenant. Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter un bon visionnement.

Fleuve Saint-Laurent: On en parle à nouveau

Depuis quelques semaines, les interventions des journalistes, sur le niveau précaire du fleuve Saint-Laurent, “pleuvent” littéralement, autant sur le web que dans les médias conventionnels.  Cette fois, c’est Lise Millette, de la Presse Canadienne, qui en fait mention, dans cet article, aussi paru sur le site Canoë.  Elle parle de la situation avec la présidente du groupe écologique Eau Secours, Martine Chatelain.

Elle déplore l’état des choses, bien sûr, et met les changements climatiques parmi les causes de la situation actuelle.  Je ne m’attendais pas à moins de la présidente d’un organisme écolo.  Par contre, j’avoue que sa position m’a surpris, quand elle mentionne que l’état actuel du fleuve n’est pas lié à l’intervention humaine; si elle avait effectué quelques recherches, elle saurait que si le niveau du fleuve est si bas, et ce de plus en plus souvent, c’est entre autres parce que lors de la construction de la voie maritime du Saint-Laurent, divers endroits, le long du fleuve, dont le lac Saint-Pierre, ont été dragués.  Et nous savons que si l’on creuse un canal plus profond, celui-ci va accélérer la descente des eaux des grands lacs.  Cela ne semble pas évident, sur le coup, mais au fil des années, il est clair, selon moi, que le niveau des grands lacs se serait maintenu plus élevé, n’eut été de ce dragage.

À mes yeux, le salut ne passe surtout pas par le remplissage du canal dragué dans le lac Saint-Pierre, mais dans une solution qui, bien qu’étant dérangeante, saura régler la situation pour des années à venir.  Eh oui, je parle encore de la solution du barrage.  Je sais bien que c’est peine perdue, pour cette année, mais si l’on veut éviter que la situation se répète, il faut agir maintenant, et se préparer à un grand chantier.  Une telle solution fait d’ailleurs partie des choses à faire pour s’adapter aux changements climatiques, et malgré les coûts très élevés d’une telle construction, cette solution demeure une aubaine, comparativement à tous les plans théoriques foireux proposés par les environnementalistes.

A-73: Un autre décès!

Le site web du canal d’information continue LCN nous apprend qu’un accident mortel est survenu, ce mardi matin, sur une section en super-2 de l’autoroute 73, à la hauteur de Sainte-Marie, en Beauce.

Selon la dépêche, ce serait le conducteur d’une camionnette, qui tirait une remorque, laquelle contenait une voiture, qui aurait perdu le contrôle de son ensemble de véhicules, et ce en traversant le pont de la rivière Chassé.  À ce moment, la remorque se serait mise en travers de la route, et aurait happé une petite voiture venant en sens inverse, la projetant sur le garde-fou.  On parle de deux occupants, dans la voiture; la conductrice fut tuée sur le coup, et la passagère fut quant à elle blessée grièvement.  La manchette se termine en mentionnant qu’une couche de glace noire couvrait la chaussée, dans les environs du pont.

Évidemment, on ne retiendra ici que le détail de la glace noire, et on le mettra sur le compte de l’hiver maudit qui commence.  Mais comme je l’ai déjà expliqué, une telle perte de contrôle, sur une vraie autoroute, n’aurait probablement provoqué qu’une sortie de route, et les deux dames, dans la petite voiture, en auraient été quittes pour une démonstration de dérapage incontrôlé, sur l’autre chaussée, les invitant à redoubler de prudence.  Mais par mesure d’économie (quoique cela reste à prouver), le MTQ a préféré ne construire qu’une seule chaussée à cet endroit, et cela a malheureusement joué un vilain tour à ces deux dames; l’une a payé de sa vie, mais l’autre, elle s’en sortira comment?

Je crois que je vais faire une recherche, afin de dénicher les adresses de courriel de tous les députés québécois, tous partis confondus, ainsi que celles de la ministre des transports, Julie Boulet, et de son ministre délégué, Norman MacMillan, afin que vous puissiez leur faire parvenir vos doléances, vos commentaires, et vos pressions, afin qu’ils cessent de blâmer la météo, l’alcool, la vitesse, et plein d’autres facteurs, pour expliquer le nombre de victimes, sur les routes de type « super-2 », et qu’ils se décident à agir, afin de compléter la deuxième chaussée de ces routes meurtrières.

La route 2 – (1) De l’Ontario à Montréal

La route 2 a pour moi une importance particulière.  C’était « la » grande route locale de mon enfance, vécue à la limite des régions de la Mauricie et de Lanaudière.  J’en parlerai plus tard, dans un autre billet, puisque cette route fut suffisamment longue pour couvrir plus d’un billet.  La route 2 débutait à la frontière de l’Ontario, et se terminait à la frontière du Nouveau-Brunswick.  En fait, c’était la Transcanadienne avant le temps, car la route Transcanadienne n’existait pas, en 1950.  Dans ce premier billet, nous verrons la section la plus à l’ouest, à partir de la frontière ontarienne.

La route 2 entre au Québec par la municipalité de Rivière-Beaudette, où elle porte le nom de chemin de la Frontière (route 338).  Elle suit le fleuve, parfois tout près, comme au point de passage de la frontière, parfois à distance, comme à moins d’un demi-kilomètre de là.  De petites rues permettent de rejoindre les résidences, situées le long du fleuve.  À moins de 3 kilomètres de la frontière, vous traverserez le pont de la rivière Beaudette, puis la rue Principale (route 325) du village sera juste à votre gauche.  À moins de deux kilomètres de là, lorsque l’on entre dans la municipalité de Saint-Zotique, soit à partir de la 86e Avenue, à votre droite, vous verrez un phénomène inusité; s’il y a des rues, devant les maisons, derrière celles-ci, il y a des canaux!  Les résidents peuvent avoir leur bateau à quai, derrière la maison.  N’est-ce pas pratique?  Les canaux conduisent tous vers le fleuve, plus précisément vers le lac Saint-François, qui fut formé suite à la construction des barrages, sur le fleuve Saint-Laurent, à la hauteur de Salaberry-de-Valleyfield.  Le phénomène des canaux – que l’on appelle là-bas « les rivières » – se termine à la 56e Avenue.

Après la traversée du village de Saint-Zotique, on retrouve la vue sur le fleuve – ou sur le lac – quelques mètres avant d’entrer dans la municipalité suivante.  Les Côteaux regroupe les anciennes municipalités de Côteau-Station, et de Côteau-Landing, que l’on s’apprête à traverser, par la rue Principale, qui longe le lac Saint-François, alors que l’actuelle route 338 contourne le coeur du vieux village par le nord.  Une fois le village traversé, la route 2 rejoint l’actuelle route 338 le long du canal Soulanges, fermé depuis 1958, mais dont on projette une réouverture, pour la navigation de plaisance.  Un demi-kilomètre plus loin, la route 2 se sépare encore de la route 338, cette fois pour faire place à l’échangeur de la route 201, qui raccorde l’autoroute 20 et le pont Monseigneur-Langlois, vers Salaberry-de-Valleyfield.  La vieille route 2 porte le nom de chemin du Vieux-Canal, et longe celui-ci, sur une distance de 2,5 kilomètres, avant de se rattacher définitivement, cette fois, à la route 338, à quelques mètres du pont de la rivière Delisle, et atteindre le point de traversée du vieux canal, où la rue Principale de Côteau-du-Lac se raccorde à la route 2, puis, plus loin, à l’autoroute 20 et à l’actuelle route 201.

Comme le canal Soulanges est fermé à la navigation depuis plus de 50 ans, les ponts mécaniques furent remplacés par de simples jetées, aux points de traversées des routes locales.  C’était le cas de la rue Principale, à Côteau-du-Lac, et aussi celui du chemin Saint-Emmanuel, deux kilomètres et demie plus loin.  Puis, environ un kilomètre et demie passé le chemin Saint-Emmanuel, on peut voir, de l’autre côté du vieux canal, « Le petit pouvoir des Cèdres », une centrale hydroélectrique qui fournissait l’énergie nécessaire pour actionner les écluses.  Le point de traversée suivant est le chemin Saint-Dominique,  puis, à moins de 4 kilomètres de là, un autre, celui du chemin Saint-Féréol, qui conduit au village des Cèdres.  La route 2 (route 338) longe toujours le canal, et trois kilomètres et demie après le chemin Saint-Féréol, on voit les ruines des écluses du canal Soulanges, situées à environ un kilomètre du chemin Saint-Antoine, dernier point de traversée du vieux canal avant le village de Pointe-des-Cascades, où la route 2 se séparera du canal, et prendra le nom de boulevard de Soulanges, sur une courte distance, avant de devenir la route de Lotbinière.  Je soupçonne un ancien alignement de la route 2, mais peut-être que celui-ci, la cas échéant, date d’avant 1950.  Il longerait le canal, par l’actuel chemin de l’Aqueduc, puis prendrait à gauche, sur la rue Centrale qui, au nord du village, s’arrête à un petit cours d’eau, mais qui s’aligne directement sur la route de Lotbinière.

De là, la route 2 longe le chenal de la rivière des Outaouais, entre la terre ferme et l’île Perrôt, alors que certaines rues locales, comme la rue Meloche, et la rue Bellerive, pourraient constituer d’anciens alignements.  Une fois dans la ville de Dorion, aujourd’hui l’une des deux composantes de Vaudreuil-Dorion, la route de Lotbinière se termine au boulevard Harwood (autoroute 20).  La route 2 se poursuit vers la droite, alors qu’à gauche, le boulevard Harwood devient la route 17 (autoroute 20, puis route 342), à l’image de la route 17 ontarienne, à laquelle elle se rattache, au passage de la frontière.  Mais revenons à la route 2 qui, à partir de ce point, prendra, dans les années 1960, lors de l’avènement de la numérotation des autoroutes, au Québec, l’appellation de « route 2-20 », puisque la route 2 deviendra l’autoroute 20, et ce jusqu’à la hauteur du pont Honoré-Mercier.  Elle atteindra l’île Perrôt par l’entremise du pont Taschereau, qui emjambe la rivière des Outaouais, puis traversera le nord de l’île, pour atteindre l’île de Montréal, à la hauteur de Sainte-Anne-de-Bellevue, via le pont Galipeault.

En 1950, la route 2, dans l’ouest de l’île de Montréal, consiste en un beau grand boulevard, le boulevard Montréal-Toronto, qui tout en longeant les voies ferrées, traversera Baie-d’Urfé, Beaurepaire, Beaconsfield, Pointe-Claire, Lakeside, Valois, Strathmore, Dorval, lieu où la route 2 se raccorde à la route 2B (autoroute 520), ou chemin de la Côte-de-Liesse, et finalement Summerlea et Lachine.  De ces appellations, plusieurs sont disparues, de nos jours.  Elle rejoignait l’accès au pont Honoré-Mercier, soit la route 4 (route 138), puis montait la falaise Saint-Jacques, en changeant de nom, pour devenir le boulevard Sainte-Anne-de-Bellevue, puis se raccorder à la rue Saint-Jacques, à Montréal-Ouest.  Depuis ce point, la route 2 empruntera le parcours de la route 138 actuelle, soit la rue Saint-Jacques, le boulevard Cavendish, vers le nord, et finalement la rue Sherbrooke, vers l’est, sur laquelle elle traversera tout le reste de l’île de Montréal, jusqu’à sa pointe nord-est.

Rapport Castonguay: Rien de nouveau sous le soleil…

Comme tout le monde, je jette un oeil sur les suites du rapport Castonguay, sur le financement du système de santé. Ce que je trouve curieux, c’est que les réactions ne changent pas, d’un rapport à l’autre; les chefs de centrales syndicales ont déchiré leurs chemises bien avant le dépôt du rapport, en protestant qu’il ne faut pas toucher au « modèle québécois », et les ministres disent que malgré que le rapport soit « porteur », on ne pourra pas donner suite aux principales recommandations.

Nathalie Elgrably a écrit un commentaire plutôt éloquent, mais combien véridique, sur le système de santé; un système qui ne fonctionne pas. Jean-Jacques Samson, chroniqueur au Journal de Québec, parle quant à lui du chirurgien aux mains propres qu’est le ministre de la santé, Philippe Couillard, dans le sens que celui-ci n’aura pas à se mettre la tête sur le billot, en réalisant des réformes profondes qui provoqueraient des mécontents, puisqu’il n’en fera rien. Pour sa part, Jean Cournoyer, ancien ministre du travail et de la fonction publique sous Robert Bourassa, a révélé, lors d’une entrevue au canal ARGENT, qu’à défaut de faire bouger le gouvernement, le rapport Castonguay fera avancer la réflexion sur le financement du système de santé québécois.

Quant aux politiciens, certains se sont manifestés; selon Yves Chartrand, du Journal de Montréal, Monique Jérôme-Forget, comme c’est l’habitude quand elle se sent coincée, s’est présentée devant les journalistes en affichant une pointe d’arrogance, mais on la sentait quand même s’écraser, selon lui. De son côté, Jean Charest a tout simplement appuyé sans réserve son ministre de la santé, en déclarant que le choix du gouvernement était d’alléger le fardeau fiscal des québécois, et non pas de l’alourdir. Et pendant que Joanne Marcotte, l’une des cosignataires du rapport Castonguay, révélait que l’idée d’augmenter la TVQ de 1% était signée Philippe Couillard, on pouvait lire, dans différents médias, que la recommandation d’exiger une cotisation annuelle pour les soins de santé existe déjà un peu partout au Québec, sous la forme de coopératives de santé. D’ailleurs, une clinique d’Aylmer a été transformée en coop de santé avec beaucoup de succès.

Bref, tout cela pour dire que le rapport du groupe de travail présidé par Claude Castonguay ne révèle pas de grandes primeurs, et que les réactions des différents acteurs impliqués n’apporte rien de nouveau sous le soleil. Les syndicats et les fonctionnaires ne veulent pas perdre leurs acquis garantis par le monopole syndicalo-étatique, les politiciens ne veulent pas opérer des changements, de peur de se mettre la tête sur le billot, et les payeurs de taxes et d’impôts, quant à eux, continuent de payer trop pour le très peu qu’ils obtiennent. Pour ma part, la meilleure façon d’obtenir des gains en efficacité, dans le domaine de la santé, est d’y introduire de la concurrence. Parce que tant et aussi longtemps que la santé demeurera un monopole, l’efficacité n’y sera qu’illusoire, parce que les responsables de la gestion des hôpitaux, autant que les représentants du personnel sur le terrain, n’ont pas à se mesurer à quiconque. À partir du moment où la concurrence entre en jeu, tout le monde doit faire en sorte de donner le meilleur de lui-même, mais de façon concertée, sinon le concurrent sera meilleur, et l’hôpital sera menacé de fermeture.

Les centrales syndicales prétendent que le seul attrait du secteur privé est l’argent. Le pire, c’est que c’est vrai. Et pour obtenir cet argent précieux, le secteur privé est prêt à faire l’impossible; offrir des soins de qualité, dans un environnement agréable, et même fournir de petites gâteries aux patients, qui rendront leur passage chez eux mémorable, et ce pour des raisons positives. Le secteur public est-il prêt à concurrencer cela?

MISE À JOUR – 23 FÉVRIER 2008, 07h40

La première vice-présidente du groupe de travail sur le financement du système de santé, Joanne Marcotte, fait part de ses impressions et de son point de vue sur la dissidence de l’autre vice-président, Michel Venne, sur le site web du film L’illusion tranquille, dont elle fut la réalisatrice.  Elle y inclut une lettre éditoriale qu’elle a fait parvenir aux grands quotidiens, divers vidéoclips dans lesquels elle exprime ses opinions, ainsi que des liens vers d’autres commentaires parus dans les médias.  C’est par ici.