Le PLC fait le grand ménage!

Le nouveau chef du parti libéral du Canada, Michael Ignatieff, est en train de bien asseoir son leadership sur le parti qu’il dirige depuis presque un an, maintenant.  Je ne sais pas comment cela se traduit ailleurs au pays, mais au Québec, c’est par l’entremise de son lieutenant, Denis Coderre, qu’il effectue son grand ménage.  Exit les résidus de l’ère Chrétien!  C’est maintenant l’heure du PLC nouveau!

LogoPLC-30%C’est un entrefilet, sur le site web de la chaîne LCN, qui nous met la puce à l’oreille.  Celui-ci indique qu’après avoir tassé l’ancien ministre, Martin Cauchon, de l’investiture de la circonscription d’Outremont, voilà que l’on tenterait de montrer la porte de sortie à l’ancien chef du parti, Stéphane Dion.  Nous nous souvenons, pour la plupart d’entre-nous, que celui-ci fut élu lors d’une élection partielle, au début de 1996, à la suite de la nomination au sénat de la députée Shirley Maheu, afin de devenir le bras droit de Jean Chrétien lors de ce qu’on pourrait qualifier d’après-référendum de 1995, et le père de la Loi sur la clarté référendaire, avant de devenir lui-même, en 2006, brièvement et à toutes fins pratiques par accident, chef du parti libéral fédéral.

La manchette mentionne aussi que la raison évoquée, pour effectuer ce grand ménage, à savoir que le chef Ignatieff veut faire de la place à des candidates féminines – stratégie aussi mise de l’avant par Stéphane Dion lui-même, lors de son court séjour comme chef du parti, laisse place à une certaine interprétation, pour ne pas dire à une interprétation certaine.  Si la véritable raison de ce ménage est de faciliter la venue de candidates féminines, pourquoi alors essayer de remercier deux femmes?  Raymonde Folco, dans Laval – Les Îles, et Lise Zarac, dans LaSalle – Émard, l’ancien fief de Paul Martin, qui seraient visées par le grand ménage de Ignatieff, appartiennent pourtant à la gent féminine, non?  Par contre, force est de constater que madame Folco est à la Chambre des communes sans interruption depuis les élections du 2 juin 1997, soit au beau milieu de l’ère Chrétien, et que madame Zarac fut élue pour la première fois lors de l’élection du 14 octobre de l’an dernier, et probablement recrutée par les officiers de Stéphane Dion, ce qui en fait une candidate potentielle au grand ménage, puisque l’on veut également sortir monsieur Dion lui-même.

À mes yeux, tout cela a la même odeur que le ménage que Stéphane Dion avait lui-même commencé, lors de son élection comme chef, soi-disant pour faire place à davantage de femmes.  Bref, plus ça va, plus il semble que l’histoire se répète, au sein du PLC; après avoir vu Michael Ignatieff se dégonfler, lui aussi, à la Chambre des communes, voilà qu’il répète une autre stratégie de son prédécesseur, à savoir le ménage des troupes, avant une éventuelle élection générale.  Il faut mentionner que pour Raymonde Folco, ce n’est pas la première menace d’éviction; elle en vit régulièrement depuis l’arrivée de Paul Martin à la chefferie!  Reste à savoir si elle aura les pieds solides, cette fois-ci, ou si elle jugera qu’elle en a suffisamment fait, et tirera sa révérence.  Sur un plan plus global, je crains que les efforts d’Ignatieff pour affirmer son leadership ne se terminent de la même façon que ceux de Stéphane Dion, à savoir par une défaite électorale lors des prochaines élections fédérales, qui vont bien finir, un jour, par arriver.  Il ne manquera plus alors, à Michael Ignatieff, que la création d’une coalition avec le NPD et l’accord tacite du bloc, ainsi qu’une vidéo bâclée, pour compléter le tableau de la ressemblance à son prédécesseur.

A-30: Perte de contrôle dérangeante

À voir les divers reportages de TVA, et de LCN, publiés sur le site Canoë, la sortie de route d’un camion-citerne rempli de gaz propane, qui s’engageait sur l’A-30, vers l’est, à l’échangeur avec l’A-10, à Brossard, a causé tout un dérangement, lors de l’heure de pointe de fin de journée.

L’enquête, de la Sûreté du Québec (SQ), devra déterminer les causes de la perte de contrôle du véhicule, un camion-remorque double, communément appelé « train routier ».  Si les causes que l’on voit régulièrement, comme le conducteur qui serait surpris parce que la courbe est plus serrée que prévu, ou encore une vitesse trop élevée, seront examinées, il ne faudrait pas négliger les particularités liées à la conduite d’un train routier.  La conduite de ce genre de véhicule (en fait, il s’agit d’un ensemble, composé d’un tracteur routier, et de deux remorques) pose certains défis très particuliers.  On sait, par exemple, que la conduite d’un véhicule qui tire une remorque est plus délicate que celle d’un véhicule seul.  Alors imaginez maintenant celle d’un véhicule qui tire deux remorques.

Selon la seconde édition du manuel « Conduire un véhicule lourd« , publié en 1995, par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), un conducteur affecté à la conduite d’un train routier doit posséder un minimum de cinq ans d’expérience dans la conduite de camions-remorques.  De plus, les manoeuvres, et techniques d’urgence, effectuées normalement dans la conduite de camions-remorques, ne conviennent pas toujours aux trains routiers.

L’un des dangers, qui guettent les conducteurs de trains routiers, est ce que l’on appelle « le phénomène d’amplification arrière ».  Ce phénomène fait en sorte qu’une manoeuvre d’évitement, qui semble sécuritaire depuis le poste de pilotage, peut être amplement suffisante pour faire capoter la semi-remorque de queue, et entraîner tout l’ensemble.  En fait, le phénomène est tellement dangereux que pratiquement toutes les administrations publiques des transports (équivalents de la SAAQ, chez nous), à travers l’Amérique du Nord, ont interdit les trains triples (composé d’un tracteur, et de trois remorques de 30 pieds), autrefois autorisés dans certaines provinces et états, dont le Québec.

En fait, c’est parce que chaque point d’articulation sert de relais, aux manoeuvres de conduite, et amplifie l’accélération latérale du véhicule tracteur.  Aussi, chaque attelage augmente la force qui peut entraîner le véhicule dans un dérapage.  Dans les images que l’on voit, le train routier, qui a fait la sortie de route, semble de type B, c’est à dire que les essieux arrière de la première remorque supportent le dispositif d’attelage de la deuxième.  Une telle configuration, si elle demeure délicate à conduire, est moins pire qu’un train de type conventionnel, dont le dispositif d’attelage de la deuxième remorque est installé sur une petite remorque supplémentaire, que l’on appelle diabolo, ou encore « bicycle », dans le jargon du métier.  Ce diabolo ajoute une articulation supplémentaire, ce qui amplifie davantage les contrecoups d’une manoeuvre soudaine.

Bref, tout ceci pour vous dire que si vous dépassez un train routier, et que vous revenez dans la voie de droite de façon abrupte, vous pourriez être la cause d’un dangereux accident.  Lorsque vous dépassez, surtout sur une autoroute, laissez beaucoup d’espace entre vous et le véhicule que vous venez de dépasser, et ce avant de réintégrer votre voie.

Lettre ouverte de Richard Desjardins: Bof…

Avez-vous lu la lettre ouverte de Richard Desjardins, à la page 34 du Journal de Montréal de ce matin?  Je viens de le faire, et en toute franchise, les propos de cet artiste de l’Abitibi ne m’ont pas jeté par terre.  Par contre, certains passages ont attiré mon attention.

Je dois avouer bien humblement que Desjardins est le premier personnage public, dans cette campagne électorale, à ramener sur le tapis la fameuse Loi sur la clarté, que Stéphane Dion, alors ministre responsable de l’unité canadienne, sous Jean Chrétien, a fait adopter suite au référendum de 1995, dont les résultats serrés ont effarouché tout l’establishment libéral, ainsi que la majorité des fédéralistes.  Il est vrai que plusieurs québécois ont encore cette loi de travers dans la gorge, et entendent bien lui en faire payer le prix.

Un autre passage m’a, quant à lui, fait bien rire.  Desjardins dit que « Ceux qui sont tannés d’entendre parler «social, environnemental, culturel» et qui se sentaient un peu coincés dans cette gang de sciences humaines pas d’maths, eh bien, ils vont se défouler. »  Je présume qu’il parle de ceux que je tenterais de décrire comme étant la majorité silencieuse, ceux qui commencent à en avoir assez des demandes de la go-gauche socialisante, qui coûtent plutôt cher, compte tenu de ce qu’elles rapportent.  Desjardins tenterait-il de leur remettre « le nez dans leur caca », avec ce qu’il écrit par la suite, entre parenthèses, à savoir que « En fait, tout a commencé avec la publication du fameux code de vie d’Hérouxville qui interdit la lapidation des femmes adultères mais ne semble pas proscrire l’inceste. Ni les coupes à blanc, ni les mégaporcheries. »  Peut-être que ce code de vie a déclenché bien des choses, mais j’ai l’impression que le rapprochement que fait Desjardins, entre les gens qui ont autre chose à penser que les artistes, et l’absurdité du code de vie d’Hérouxville, est un couteau à deux tranchants; si d’un côté il dénonce le fait qu’une certaine droite, sans foi ni loi (quoi que c’est plutôt le contraire est normalement associé à la droite), est ressortie de toute l’affaire des accommodements raisonnables, de l’autre côté, il risque de laisser croire que la majorité silencieuse ne comprend rien à rien (comme si les gens n’étaient pas capables de comprendre le sens réel du code de vie d’Hérouxville), ce qui donnerait, comme résultat, que toute cette partie de la population pourrait se sentir insultée par un tel rapprochement.  Cette insulte pourrait même se confirmer davantage pour les plus croyants, parmi cette majorité silencieuse, compte tenu de l’attaque que Desjardins fait envers le clergé, dans le paragraphe qui suit, dans sa lettre.

Le chanteur tente ensuite une image choc en disant que « la droite décomplexée, ça sort la strap. »  Il donne ensuite des exemples.  « Ça met en prison pour la vie des kids de quatorze ans qui ont perdu la tête à un moment donné. »  Peut-être que si c’était ses propres parents, qui étaient lâchement assassinés par ledit kid de quatorze ans, il voudrait peut-être le voir en prison à vie, lui aussi.  « Ça laisse un ressortissant juvénile canadien se faire juger en cour martiale américaine à Guantanamo. »  Faudrait-il d’abord spécifier de quoi le ressortissant juvénile canadien est accusé, au juste; peut-être que la cour martiale américaine à Guantanamo est le meilleur endroit pour le juger, selon les gestes qu’on lui reproche.  La question, c’est que dans plusieurs pays, dont le Canada, la justice a fait preuve de largesse envers de nombreux individus, au point que plusieurs proches de victimes disent que la justice est plus clémente pour les accusés que pour leurs victimes.  C’est ben beau, de laisser une chance à un accusé, afin qu’il puisse refaire sa vie dans le droit chemin, mais avec le temps, beaucoup de repris de justice ont profité de ces largesses, et il faut donc donner un coup de barre dans l’autre sens, afin de ramener un peu plus de fermeté, dans la justice.

Évidemment, on se doutait bien que Desjardins allait revenir sur l’affaire des « Artisses », puisqu’il en fait lui-même partie.  Comme tous les autres, il « oublie » de mentionner que les 45 millions$ coupés font partie d’un budget beaucoup plus vaste, qui varie entre 2,1 et 3,2 milliards$, selon les sources.  On pourrait peut-être lui rappeler que les 20% des artistes qui font plus de 20,000$ par année (compte tenu que 80% d’entre-eux font moins de 20,000$, il faut donc croire que l’autre 20% fait plus, et même beaucoup plus, pour certains) pourraient peut-être contribuer davantage, que ce soit en temps, en argent, ou autrement, à la formation des artistes de la relève, au sein des écoles de formation « qui passent à la trappe », comme le dit Desjardins lui-même.  Il tente un autre rapprochement, cette fois avec l’achat d’hélicoptères militaires, laissant croire que ces hélicos ne servent qu’en temps de guerre.  Lors de sauvetages maritimes, par exemple, les hélicoptères actuels de l’armée canadienne ne sont plus vraiment fiables, et un jour ou l’autre, il faut bien les remplacer.  Tout comme Desjardins doit bien remplacer sa voiture, de temps en temps.

Si l’armée canadienne a comme mission d’aller rétablir la démocratie, en Afghanistan, c’est parce que les afghans en ont fait la demande, et que le Canada est membre de l’ONU, et de l’OTAN, donc qu’il doit faire sa part, là-bas.  Si nous ne sommes pas au Soudan, au Zimbabwe, en Arabie Saoudite, en Birmanie, en Chine ou en Russie, c’est probablement parce que ces pays n’en ont pas fait la demande.

Ensuite, Desjardins entremêle l’économie, les jobs, l’environnement, et le contrôle étranger d’entreprises canadiennes, dans un genre de labyrinthe à travers lequel une chatte y perdrait ses petits.  C’est quoi, le rapport, entre la pollution causée par l’extraction massive du pétrole bitumineux de l’Alberta, et le contrôle étranger d’une fonderie de cuivre de son coin de pays?  Pourrait-il comprendre que sans ces intérêts étrangers, les entreprises en question seraient peut-être fermées, aujourd’hui?  Pourrait-il admettre que sans des contrôles fermes des dépenses gouvernementales, on pourrait dire, comme lui-même l’a fait dans l’un de ses propres spectacles, qu’à cause de la récession économique actuelle, la lumière, au bout de tunnel, est fermée jusqu’à nouvel ordre?

C’est facile de dire, à propos de Harper, « Bloquons lui la route et construisons la nôtre. Malgré le PQ, complètement perdu dans son suicide. »  Mais justement.  Ta route, Desjardins, elle consiste en quoi?  Si tu as une meilleure idée de ce qu’il faut faire, pourquoi tu ne mets pas ta face sur des pancartes, à Rouyn-Noranda, dans l’espace laissé vacant par les libéraux?  Pourquoi ne fais-tu pas le saut en politique?  Avec tous les contacts que tu as su tisser, au fil des ans, tu aurais certainement de quoi faire une organisation du tonnerre, non?  Si tu crois que le chemin des conservateurs n’est pas le bon, dans quoi veux-tu embarquer le peuple québécois?  Dans le bloc?  Ça fait 18 ans que ça dure, et depuis l’arrivée des conservateurs, le Québec commence à peine à reprendre sa respiration, au niveau économique.  La situation actuelle a besoin d’un coup de barre vers la droite, afin de revenir sur la bonne voie.  Et ce n’est définitivement pas Richard Desjardins qui va le donner.

Alors, si le chanteur de l’Abitibi veut barrer le chemin à Harper, lundi soir à 17 heures, au Forestel, à Val-d’Or, il ne doit pas compter sur moi.  Pas parce que je refuse de faire les 6 heures et 4 minutes, et les 525 kilomètres, qui séparent ma résidence du lieu dit, selon Google Maps; j’habiterais en-face que je n’irais pas plus.