3e lien: C’est encore le camionnage qui va écoper

La nouvelle de l’abandon du projet de 3e lien Québec-Lévis a soulevé toutes sortes de réactions; soulagement pour les uns, trahison pour les autres. À mes yeux, tout projet routier qui est annulé représente un autre retard à combler par l’offre pour satisfaire la demande, toujours grandissante.

Bon, toujours grandissante, c’est vide dit; la pandémie de COVID-19 a offert un répit de quelques années, ce qui a ralenti la progression de la courbe de la demande en capacité du réseau.

Au lieu de prétexter ce ralentissement pour laisser tomber le projet, le gouvernement aurait dû en profiter pour élargir les diverses études, autant sur la forme du 3e lien (pont ou tunnel) que sur ses coûts. Mais à la place, on a tout simplement noyé le poisson. Le premier ministre, François Legault, était juste trop content de se débarrasser de ce boulet.

À travers tous les arguments avancés par les opposants à ce grand projet, la facture salée revenait très souvent. Pourtant, quand on regarde les estimations de coût du 3e lien, celui-ci se comparait avantageusement au coût du dernier grand projet routier québécois, soit le pont Samuel-de Champlain, qui a coûté 4,24 milliards de dollars pour une longueur totale de 3,4 kilomètres.

J’ai fait un petit calcul – une simple règle de 3, et l’on arrive à 1,247,058.82$ par mètre. Si l’on fait le même calcul pour la version la plus onéreuse du projet, soit le gros tunnel unique de 8,3 kilomètres, au coût de 10 milliards$, on se retrouve avec un coût de 1,204,819.28$ par mètre. Le 3e lien aurait donc été plus économique que le pont Samuel-de Champlain, à hauteur de 42,239,54$ par mètre.

Mais bon, nos gouvernements ne savent pas compter les véhicules par jour qui passent sur un pont; comment peut-on se fier sur eux pour calculer les coûts d’un projet routier?

Trêve de plaisanteries, le problème que cela nous montre, c’est que le gouvernement Legault n’a aucune idée de solution face au vieillissement des deux ponts de la vieille capitale. Ceux-ci demanderont d’énormes investissements juste pour être maintenus avec leur capacité actuelle.

Or, comme il faut maintenant pas moins de dix ans pour construire une traversée du fleuve de l’importance du 3e lien, la population du grand Québec peut se compter chanceuse d’avoir pu profiter du répit de la pandémie, et des conséquences de celui-ci. Elle peut se compter chanceuse aussi de pouvoir trouver une solution pendant que le problème de la circulation entre les deux rives du fleuve est encore gérable.

La population du grand Montréal aurait bien aimé profiter d’une telle chance; avec les travaux actuels au tunnel Louis-Hippolyte-Lafontaine, le pont entre Repentigny et Varennes, inclus dans les conclusions du rapport Nicolet, déposé il y a 20 ans, serait bien utile aujourd’hui.

Mais une fois encore, le grand perdant de toute cette affaire sera l’industrie du camionnage; si les bouchons de circulation privent la grande région de Montréal du quelques milliards de dollars par année, n’allons pas nous imaginer que le grand Québec n’accuse aucune perte, même si la congestion est moindre.

Et comme la téléportation n’est pas pour demain, il faudra composer encore longtemps avec les camions; autant s’organiser pour que ceux-ci puissent circuler le plus fluidement possible. Parce que les citoyens veulent des magasins de quartier bien garnis, il faut s’assurer de leur approvisionnement.

Bref, le gouvernement actuel s’est mis un doigt dans l’oeil en mettant fin au projet de 3e lien Québec-Lévis.

La mort de l’A-720: Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour faire plaisir aux lobbyistes?

Sur le site web Canoë, un article de Jean-Louis Fortin, de l’agence QMI, rapporte qu’à partir de 2018, l’autoroute 720, mieux connue comme étant l’autoroute Ville-Marie, n’existera plus! On profitera des travaux du complexe Turcot pour rénover, et reconfigurer la voie d’accès au centre-ville de Montréal, qui deviendra la route 136.  On retirera le grade d’autoroute à Ville-Marie pour lui accoler un grade de route nationale.

Selon ce que rapporte l’article, une porte-parole du MTQ, Caroline Larose, explique que la différence se situe principalement au niveau de la largeur minimale des voies, qui sont de 3,75 mètres, pour une voie de circulation, et de 3 mètres pour un accotement, sur une autoroute, alors que sur une route nationale, les largeurs minimales sont de 3,5 mètres, pour une voie de circulation, et de 2,5 mètres pour un accotement.  Madame Larose spécifie toutefois que pour assurer la sécurité, en cas de panne, les accotements de la future route 136 seront quand même de 3 mètres, alors que les voies de circulation seront de 3,5 mètres, ce qui créera un effet de ralentissement, comparativement à la situation actuelle, un peu comme sur un chantier de construction.

Pour ma part, je ne suis pas convaincu qu’une différence de 25 centimètres résultera en un ralentissement significatif de la circulation.  Je crois que ce changement servira plutôt à faire avaler la pilule aux opposants du projet du complexe Turcot.  Le fait de ralentir la circulation ne servira qu’à amplifier la durée, et la longueur des bouchons de circulation, le tout dans un secteur qui est déjà le plus achalandé au Québec.  Mais bon; qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour faire plaisir aux lobbyistes?  Car les opposants au projet du complexe Turcot sont aussi, à leur façon, des lobbyistes!

Bataille des Plaines: Sarkozy avait totalement raison!

Radio-Canada nous apprend que suite à tout le déchirage de chemises des souverainistes, concernant la reconstitution de la bataille des plaines d’Abraham, et du risque d’affrontements violents qui pourraient y survenir, le président de la Commission des champs de bataille nationaux, André Juneau, a finalement décidé de faire marche arrière, et d’abandonner le projet de reconstitution de la bataille de 1759, entre les hommes de Montcalm et soldats de Wolfe.

On avait beau dire que de telles reconstitution se déroulaient partout ailleurs, dans le monde, et que personne ne s’en offusquait outre mesure, les « séparatisses » n’ont rien voulu savoir.  La ministre fédérale Josée Verner avait beau se dire profondément dégoûtée du comportement de certains porte-parole des opposants à la reconstitution, ceux-ci en rajoutaient, et menaçaient ouvertement de saboter toute l’opération, n’hésitant pas à faire usage de la violence.  Si cela ne représente pas du « sectarisme », et du « détestement de l’autre », dans le sens exprimé par Nicolas Sarkozy, lors de la décoration de Jean Charest, à l’Élysée, la semaine dernière, alors qu’est-ce que c’est, dites-moi?

Devant un tel comportement, approuvé par le parti québécois, et le bloc québécois, de par leur inaction à se dissocier de ces mouvements d’opposants, le président de la CCBN avait-il le choix?  Je me demande, par contre, s’il serait possible de porter des accusations, contre ces individus qui appelaient au soulèvements violents, ne serait-ce que pour avoir troublé la paix publique?  Même si de telles accusations se traduisent habituellement par des peines du genre « 50$ d’amende, et deux ans de paix », le fait de se retrouver avec un dossier criminel, et tout ce qui en découle, les aurait peut-être ramené à de meilleurs sentiments.

J’imagine qu’à l’heure où vous lisez ces lignes, les « séparatisses » doivent déjà célébrer leur « victoire ».  Et j’ai l’impression qu’ils l’étireront jusqu’aux prochaines élections fédérales.  Ils seront fiers de casser les oreilles de tout le monde en disant qu’ils ont « vaincu l’envahisseur anglais », une fois de plus.  Ils ne se souviennent malheureusement pas du fait que les « gentils français », qui nous ont laissé tomber en faveur de quelques kilomètres de plages, testaient l’affûtage de leurs épées sur les bras des « sauvages ».  Et après, ils viendront tenter de nous convaincre que les québécois ne sont pas remplis de « sectarisme », et de « détestement de l’autre ».  Bien sûr.

J’espère qu’un jour, la population va finir par se réveiller.

Déneigement: Autre preuve de l’inutilité des arrondissements

Dans un article d’André Beauvais, du Journal de Montréal, le maire de l’arrondissement Rosemont — La Petite-Patrie, et membre du comité exécutif de la ville de Montréal, André Lavallée, disait qu’en cas de « tempête exceptionnelle », le directeur général de la ville de Montréal devrait avoir des « pouvoirs exceptionnels » afin de mieux gérer le déneigement de la ville, à savoir décider quelles artères compléter en premier, ou encore de regrouper l’équipement et le personnel de plusieurs arrondissements afin de mieux faire le travail.

Malgré que monsieur Lavallée ne nie pas – un point sur lequel je me permets d’avoir des doutes – que les arrondissements fassent du bon travail, en ce qui a trait au déneigement, je crois, de mon côté, que l’on a sous les yeux une nouvelle preuve que la duplication des pouvoirs, et la multiplication des paliers décisionnels, n’apporte rien de bon au fonctionnement d’une ville.  Si le « plan Ville », que semble vouloir élaborer le maire de Rosemont — La Petite-Patrie, s’avérerait plus efficace que le plan de déneigement actuel,  dites-moi donc pourquoi on ne pourrait pas l’appliquer de façon générale à chaque déneigement?  La réponse est simple.  C’est que le dédoublement des pouvoirs permet à plus de personnes de régenter leurs petits royaumes, et de ramasser ainsi des salaires intéressants, alors qu’un pouvoir central simplifié fonctionnerait avec beaucoup moins d’acteurs, ce qui serait plus économique pour les citoyens, soit, mais enlèverait du « panache » à tous ces personnages.

Souvenez-vous de l’affaire des fusions municipales de 2002; l’un des principaux arguments des opposants aux fusions étaient le risque de perdre leur « identité » au sein d’une grande ville.  Si cet argument était fondé, pourriez-vous me dire pourquoi on parle toujours de Cartierville, du Sault-au-Récollet, de Tétreaultville, ou de Notre-Dame-de-Grâce?  Il s’agit pourtant d’appellations de villes fusionnées à Montréal depuis de nombreuses générations, et ces appellations ont toujours cours dans les quartiers correspondant à ces anciennes villes.  C’est donc dire que les élus de l’époque – la ministre Louise Harel et les autres péquistes – se sont fait endormir par de beaux discours qui ne tiennent pas la route, et ont créé le monstre ingérable qu’est l’actuelle ville de Montréal.  À Laval, lors de la grande fusion de 1965, il n’y avait pas d’arrondissement, et il n’y en a toujours pas.  Et la gestion ne s’en porte que mieux!

Reste maintenant à savoir qui sera le courageux élu qui osera faire le ménage dans tout ce bordel administratif.