Clôture hors de prix: Merci aux manifestants!

La Presse canadienne publie un court article dans lequel elle rapporte que la clôture installée autour du complexe hôtelier de Montebello l’été dernier, en rapport avec la tenue de la rencontre au sommet entre Stephen Harper, George W. Bush et Felipe Calderon, aurait coûté 875,000$, soit environ quatre fois la valeur marchande d’une telle clôture.

Mais pourquoi les lieux, où se tiennent de telles rencontres, doivent-ils nécessairement se transformer en de véritables forteresses?  La réponse est pourtant très simple; les manifestants ont fait preuve de beaucoup de violence depuis les dernières années, et il devient donc impératif de ne prendre aucune chance quant à la sécurité des participants lors de ces rencontres.  Personnellement, si j’étais responsable des mesures de sécurité, je facturerais les organisations qui ont tenu des manifestations.  C’est vrai; celles-ci ont prouvé qu’on ne peut plus leur faire confiance lors de tels événements; elles évoquent qu’elles sont elles-mêmes infiltrées par des « fauteurs de troubles » pour se disculper de tout le grabuge qui se tient dès qu’une réunion de dirigeants politiques est annoncée.  Si ces organisations n’avaient pas commencé à s’attaquer aux forces de l’ordre en troublant violemment les réunions par le passé, nous n’en serions pas là.

La meilleure façon de faire avancer ses points face aux dirigeants politiques n’a jamais été de les empêcher de tenir leurs réunions, mais bien de se présenter face à eux lors d’élections.  Si le PQ a remporté les élections générales de 1976, ce n’est pas parce que Jacques Lanctôt a servi du pâté chinois à James Richard Cross, ou encore que certains de ses complices ont abattu le ministre Pierre Laporte, en 1970, mais bien parce que René Lévesque a passé des années à convaincre suffisamment de gens pour faire élire un gouvernement majoritaire à Québec.  Aussi, à mes yeux, des manifestations violentes n’auront jamais leur place lors d’événements comme des rencontres au sommet, et devraient systématiquement être réprimées, ainsi que leurs organisateurs traduits en justice.

Alors si vous trouvez que la clôture a coûté trop cher, vous n’avez qu’à dire merci aux manifestants.

Élections fédérales: Ne jurons de rien!

Un article de la Presse canadienne, publié ce dimanche, titre « Quand le gouvernement conservateur tombera-t-il?« .  On y fait état de tous les dossiers où les conservateurs ont attisé des réactions vives de l’opposition, que ce soit la cessation du transfert de détenus en Afghanistan, le congédiement de la présidente de la Commission canadienne sur la sécurité nucléaire, Linda Keen, ou encore la situation économique qui subit un ralentissement.  Tous ces dossiers, et probablement bien d’autres, seront débattus à compter de demain, dans le cadre de la reprise de la session parlementaire.  Ceci dit sans compter le budget, qui devrait être déposé d’ici environ un mois.

Je suis de ceux qui croient qu’il ne faut pas partir en peur avec le retour des députés à la Chambre des communes, et qu’il n’est pas garanti que le gouvernement conservateur va tomber ce printemps.  Souvenez-vous du mini-budget de l’automne dernier.  Souvenez-vous aussi du dernier discours du Trône.  Deux occasions en or où l’opposition aurait pu faire tomber le gouvernement.  Deux opportunités offertes sur un plateau d’argent par les conservateurs eux-mêmes aux partis d’opposition pour sortir en élections générales.  Deux occasions lors desquelles les médias étaient convaincus – ainsi que moi-même – que les citoyens canadiens seraient appelés aux urnes.  Mais le temps nous a montré que les libéraux de Stéphane Dion se sont assis sur leurs mains à ces deux occasions, prétextant entre autres que les canadiens ne voulaient pas d’une troisième élection en 4 ans.  Pourquoi une élection serait-elle maintenant justifiable à peine 3 ou 4 mois plus tard?  Les libéraux risqueraient de payer cette valse-hésitation par une autre cuisante défaite.  Après tout, il s’agit qu’un seul des partis d’opposition appuie le gouvernement conservateur pour assurer sa survie.

De toute façon, même si le NPD et le bloc québécois se disent prêts à se lancer dans une campagne électorale, les libéraux sont, quant à eux, loins d’être aussi prêts.  Le chef Stéphane Dion donne toujours l’impression d’avoir volé la victoire à un autre candidat à la chefferie, et ses appuis sont mitigés, quoiqu’en disent les porte-parole officiels du parti.  D’autant plus que les libéraux n’ont sûrement pas l’ambition de perdre d’autres Outremont aux mains de tiers partis.  Bref, Stéphane Dion n’est pas l’homme de la situation, selon beaucoup de canadiens.  Aussi, des élections générales à ce moment-ci risqueraient de ne changer que quelques députés de place, ou de remplacer des démissionnaires par un peu de sang neuf, mais en termes de position des partis, cela reviendrait à changer quatre « trente-sous » pour un dollar.

Aussi, je ne suis vraiment pas convaincu que nous sortirons en élections fédérales ce printemps.

Pont Sophie-Masson: Un bon début

Le beau temps m’a fait sortir, cet après-midi. J’en ai profité pour apporter mon appareil, et visiter quelques chantiers. Voici donc le premier, celui du pont Sophie-Masson, qui relie désormais Laval et Terrebonne. Mais en fait, qui est donc Sophie Masson?

Selon une courte recherche sur internet, Sophie Masson serait l’épouse de Joseph Masson, dernier seigneur de Terrebonne. Elle fit construire, alors qu’elle était veuve, un manoir, dont les travaux se sont échelonnés de 1848 à 1854. Ce manoir est aujourd’hui la partie historique de l’école secondaire Saint-Sacrement, dans le vieux Terrebonne.

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Voici l’intersection de la montée Masson et du boulevard des Mille-Îles, à Laval, où se situe la jetée sud du nouveau pont.

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Les gens étaient bien avisés que le vieux pont de Terrebonne était fermé,…

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…et afin d’être bien certain que personne n’allait l’utiliser, on a démoli les travées reliées aux rives!

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Tout n’est pas terminé; un passage pour piétons fut « emprunté » à la chaussée principale.

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Le bureau de chantier, du côté de Terrebonne.

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Le panneau du passage pour piétons est vissé directement à l’arbre. De quoi provoquer quelques crises d’urticaire à certains environnementalistes.

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Le nouveau mur de soutènement, sur lequel il reste du travail à faire.

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L’excavation nécessaire à la construction du mur de soutènement.

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Le chemin d’accès au chantier du mur de soutènement, et au dessous du pont.

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La jetée du côté de Terrebonne, qui donne sur la rue Chapleau. Il reste encore beaucoup de besogne à accomplir.

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Toujours du côté de Terrebonne, on voit bien qu’une section du vieux pont a déjà été démolie.

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Depuis le parc Majeau, à Terrebonne, le section manquante du côté lavallois.

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Cette fois, les deux sections restantes du vieux pont de Terrebonne, sises au beau milieu de la rivière des Mille-Îles, qui attendent les démolisseurs.

Comme on peut le constater, il reste encore beaucoup de travail à faire, mais l’essentiel, c’est qu’il est ouvert à la circulation, ce qui permet aux gens vivant de part et d’autre d’éviter d’avoir à faire un détour par l’A-25. Au cours de l’année 2008, certaines fermetures complètes seront nécessaires pour achever les travaux, dont les deux approches du pont.

J’ai profité de mon passage à Terrebonne pour vous montrer une autre belle merde du MTQ, et j’ai nommé le viaduc de l’A-25, qui surplombe le boulevard Moody.

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Les échafaudages « temporaires », qui supportent le viaduc en son centre, sont à cet endroit depuis quelque chose comme un an et demi! Comme quoi le MTQ se veut rassurant, en ce qui concerne la sécurité du public. Aucune date n’est annoncée pour la rénovation de ce viaduc. Ça tient pour l’instant, alors pourquoi se presser?

Chauffeurs de la STM: Les troubles commencent

Tel que prévu, le syndicat des chauffeurs d’autobus et opérateurs de métro de la STM a commencé à faire des moyens de pression contre l’employeur.  Mardi après-midi, des directeurs syndicaux ont occupé les bureaux administratifs du garage de la rue Saint-Denis, au coin du boulevard Rosemont, et ce pendant environ deux heures.

Évidemment, de tels moyens de pression entraînent parfois certains esprits à s’échauffer, tant et si bien que la police à dû s’en mêler.  On en parle dans l’article d’André Beauvais, publié dans l’édition du mercredi 23 janvier du Journal de Montréal.  Les deux parties doivent se rencontrer afin de discuter des services essentiels à maintenir lors de l’éventuel déclenchement d’une grève.  Pour l’instant, les rumeurs parlent de grèves rotatives dans différents secteurs de la ville.

À voir aller les directeurs syndicaux, ainsi que les rumeurs actuellement diffusées, je constate que je me suis peut-être trompé, dans mon billet du 13 novembre 2007, où je comparais les façons de faire de ce syndicat à des méthodes mafieuses.  Je me rends bien compte que les méthodes du syndicat des chauffeurs de la STM s’apparentent davantage à du terrorisme.  Bien sûr, en termes de dommages, rien de comparable; les syndiqués ne tueront personne, rassurez-vous.  Par contre, ils fonctionneront avec des tactiques semblables à celles d’Al-Qaïda; ils vont frapper on ne sait où, on ne sait quand, mais ils vont frapper, ça, c’est sûr!  Autrement dit, quand vous allez vous lever, à chaque matin, pour aller travailler, vous devrez constamment vérifier par vos propres moyens s’il y a du service entre chez vous et votre travail.  Idem pour le retour à la maison.  Un peu comme au Moyen-Orient, quand les gens sont constamment sur le qui-vive, et se demandent tout le temps où la prochaine bombe va tomber.  Rien pour que les chauffeurs regagnent l’appui de la population!

Alors voilà.  Les gens qui dépendent du transport en commun pour leurs déplacements quotidiens se retrouveront encore pris à faire des longues marches en plein hiver, et ce en plus sans savoir à quel moment cela va leur arriver.  Ceux et celles qui ont des bagnoles pourront exercer leur patience sur les ponts; ce sera long et pénible, mais au moins, ils seront au chaud.  Encore une fois, ce sont les personnes dont le statut d’emploi est précaire, celles qui font moins de 20,000$ par année, qui se retrouveront victimes de l’intransigeance des chauffeurs d’autobus et opérateurs de métro, qui demandent encore davantage d’argent et de conditions.  Comme si 50,000$ par année dès l’embauche n’était pas suffisant.  Et comme ce syndicat n’est pas sorti en grève depuis une bonne vingtaine d’années – toutes les autres grèves du transport en commun étant dûes à d’autres syndicats, notamment celui des employés d’entretien, si jamais ils se rendent à la grève générale illimitée, attendez-vous à ce que ça dure longtemps!  À moins que ça se termine par une loi spéciale.

Plusieurs chauffeurs, dont un certain Martin, qui m’a écrit plusieurs commentaires, justement suite à mon billet du 13 novembre dernier, déclarait que le transport en commun est un service essentiel.  Alors pourquoi le Conseil des services essentiels ne déciderait-il pas que les services essentiels représentent 100% des services actuels de la STM?  C’est la même chose qui se produit à chaque conflit; les deux parties se retrouvent devant le Conseil, et celui-ci décide que les services doivent être maintenus pendant certaines périodes de pointe.  D’ailleurs, les seuls critères retenus par le Conseil pour l’établissement des services essentiels à maintenir sont la santé et la sécurité des usagers.  Le Conseil se fout royalement que des employés à statut précaire perdent leur emploi; le cas échéant, les membres du Conseil ne perdront définitivement pas le leur!

Donc, attendez-vous à un conflit long et pénible.  Souhaitons que les conditions de la météo soient favorables aux usagers qui devront marcher, advenant le déclenchement d’une grève qui semble de plus en plus inévitable.

Autoroute 50: Accident mortel, un de plus

Hier, en fin de journée, un accident mortel – un autre – est survenu sur l’autoroute 50, à la hauteur du chemin de la Côte-Saint-Louis, à Mirabel. Une dame d’une trentaine d’années y a laissé sa vie, alors que deux autres personnes ont été sérieusement blessées lors de ce qui semble être une collision frontale.

Le secteur du chemin de la Côte-Saint-Louis semble être le théâtre de nombreux accidents, selon Maxime Landry, reporter à bord de l’hélicoptère TVA. En fait, il y a une légère courbe à cet endroit, et cette courbe joue bien des tours quand vient le temps de dépasser un autre véhicule. Évidemment, cette partie de l’A-50 a été construite en « super-2 », c’est à dire que les véhicules se rencontrent sur la même chaussée, et sont ainsi sujets, comme on le constate régulièrement, à se retrouver sur la voie en sens inverse. On a beau y avoir construit des croisements étagés, et des bretelles d’entrée et de sortie comme sur une autoroute conventionnelle, il n’en demeure pas moins qu’une super-2 n’est pas plus sécuritaire qu’une route traditionnelle à deux voies.

Mais la ministre des Transports, Julie Boulet, malgré qu’elle semble être de retour de sa pause dans le Sud depuis quelques jours, ne parlera pas de cet événement. Elle se refermera sur son silence habituel, mais elle sait trop bien que la construction d’autoroutes de type super-2 n’améliorera pas le bilan routier québécois. Si certaines super-2 ne supportent que très peu de circulation, à un point tel qu’il ne vaut pas la peine de les doubler pour l’instant, d’autres sont trop dangereuses pour attendre encore que de nouvelles victimes s’accumulent. Les plus vieux se souviennent de l’A-40, entre Saint-Cuthbert et Trois-Rivières (Pointe-du-Lac), entre 1976 et 1981, ainsi que de l’A-55, entre Drummondville et Sherbrooke, qui ne fut entièrement doublée qu’en 2006. Depuis le milieu des années 1990, c’est au tour de l’A-50, entre Lachute et Mirabel, d’être désignée comme étant l’autoroute de la mort, et il semble que pour les prochaines années, les nouvelles sections de l’A-50, entre Gatineau (Masson) et Brownsburg-Chatham, au fur et à mesure de leurs ouvertures successives, ajouteront 90 kilomètres de danger mortel au réseau routier québécois.

Mais il ne faut pas s’en faire avec une telle situation. Tous les représentants du gouvernement qui ont pris la parole l’ont dit, lors de l’effondrement du viaduc du boulevard de la Concorde, à Laval, le 30 septembre 2006; les mots du ministre des transports de l’époque, Michel Després, furent les suivants: « Lorsqu’il est question de sécurité, les budgets, ça n’existe pas ». Aujourd’hui, on voit ce que cela veut dire; quand les « cravatés » (ingénierie, études en tous genres, sans oublier les « cadeaux » pour les amis, etc.) passent dans les budgets, il n’en reste plus, de budget!