Aide sociale: Pour une fois, Stéphane Gendron a une bonne idée

Comme plusieurs d’entre-nous le savons, le maire de Huntingdon, Stéphane Gendron, signe une chronique hebdomadaire dans le Journal de Montréal.  S’il y a des fois où j’aurais envie de le traiter de malade, à la lecture de certaines de ses chroniques, j’avoue que celle qu’il propose aujourd’hui, intitulée « Réformer l’aide sociale, c’est possible« , comporte un fond très intéressant, au sujet d’une éventuelle réforme de l’aide sociale, qui serait plus serviable à la société que le régime actuel.

Il constate d’abord que le nombre d’assistés sociaux a diminué, depuis les derniers mandats péquistes, passant du demi-million de prestataires à un peu plus de 230,000, dont 62% (environ 142,500) seraient déclarés « aptes au travail ».  De plus, seulement 11% de ce groupe (plus ou moins 16,000) ont moins de 25 ans.  Il s’agit donc de personnes qui devraient, en principe, avoir déjà travaillé, dans leur vie, ou à tout le moins la plupart d’entre-eux.  Il ajoute ensuite que l’idée de l’ADQ, soit d’abolir les prestations après deux ans, n’est pas une bonne idée, puisque l’on « jette à la rue bêtement une clientèle qui a besoin d’encadrement de la part de l’État dans un processus de véritable réhabilitation et d’accompagnement« , pour reprendre ses propres termes.  Il complète son point de vue en demandant au gouvernement de créer un programme de corvées régionales, grâce auquel les municipalités pourraient réquisitionner ces personnes aptes au travail, afin de profiter des talents, et de l’expérience, de ces gens.

Pour ma part, je crois que même si l’idée de Gendron n’est pas tout à fait au point, elle repose sur une très bonne base, soit celle d’amener les assistés sociaux à reprendre le collier, et à se rendre utiles envers la société qui les aide à traverser une période difficile.  Mais j’irais plus loin.

D’abord, une limitation des prestations demeure une bonne idée, puisqu’une telle mesure envoie le signal que l’aide sociale, ce n’est pas pour toujours.  Par contre, deux ans, ce n’est pas suffisant.  Je limiterais les prestations à cinq ans, ce qui donnerait le temps à la personne d’apprendre un métier dans lequel il existe une réelle demande.  Et Dieu sait qu’il y en a.  Après avoir réussi un véritable programme de formation, l’individu pourrait profiter de stages rémunérés au sein d’un programme de corvée régionale, au bénéfice de petites municipalités, ou encore d’organismes sans but lucratif, comme le programme préconisé par Stéphane Gendron, ce qui donnerait à la personne une bonne expérience de travail, et l’aiderait à dénicher, par la suite, un emploi intéressant, profitant du fait qu’elle possède désormais la formation récente et l’expérience pertinente.  En fait, elle possèderait tous les outils pour retourner sur le marché du travail la tête haute, et ainsi demander un traitement plus intéressant que le salaire minimum.

Encore là, il faudrait que le gouvernement puisse légiférer, afin d’empêcher les syndicats de venir mettre « les bâtons dans les roues » d’un tel programme.  On connaît leur façon de faire; ils commenceraient par déchirer leur chemise, devant les caméras de télé, et prétendant que le gouvernement veut prendre « les pauvres assistés sociaux », et les transformer en « cheap labour » pour les municipalités, et que ce programme « enlèvera le pain de la bouche de leurs membres », torpillant ainsi les efforts de tout le monde, et retournant les prestataires de l’aide sociale à leur chèque mensuel, et à leur manque d’estime de soi.

Donc, oui, il faut réaménager le régime d’aide sociale, mais il faut le faire de la bonne façon.  D’une façon qui soit à la fois utile à la société, et profitable à l’individu.

Voile islamique dans la fonction publique: Pourquoi pas?

Depuis quelques jours, le débat sur la place du voile islamique dans la fonction publique québécoise fait un retour à l’avant-scène.  D’ailleurs, Joseph Facal, dans son commentaire d’aujourd’hui, publié dans le Journal de Montréal, et repris par le site Canoë, revient sur l’affaire.

D’entrée de jeu, j’avoue que toute cette affaire brasse beaucoup de merde, en tous cas suffisamment pour que ça sente… pas trop bon.  Alors, où est-ce que je me situe, moi, dans tout cela?

Je vais vous dire que, bien assis dans mon camion, les femmes qui oeuvrent dans la fonction publique peuvent bien porter ce qu’elles veulent, que cela ne me fait pas un pli sur « la différence ».  C’est d’ailleurs pour cela que je n’ai rien écrit, jusqu’à maintenant, sur ce sujet.  Mais si une telle pratique risque d’indisposer tant de gens, pourquoi ne pas manifester de façon originale?  Si l’on permet le port du voile islamique, dans le but de respecter la liberté d’habillement des femmes musulmanes, pourquoi ne pas faire enregistrer, auprès du gouvernement, la religion du Dieu-Soleil, et permettre aux femmes qui pratiqueraient cette religion d’aller travailler dans leur costume religieux traditionnel,… le bikini?  Une telle mesure offrirait beaucoup d’avantages; du coup, on réduirait le taux d’absentéisme des fonctionnaires masculins, en plus de garder ces messieurs, dans les files d’attente, des bureaux de fonctionnaires, beaucoup plus calmes, et plus patients.  Les musulmans veulent leur période de prière?  Pas de problème; pendant que les musulmans profiteraient de locaux pour leurs prières, les soleillistes pourraient se voir accorder des pauses-bronzage, dans des endroits spécialement aménagés, sur le toit des immeubles.

Bref, pourquoi se contenter de déchirer sa chemise dans les médias, quand on pourrait l’enlever… religieusement?  Soyez pro-actives, mesdames!

On me souffle à l’oreille que le costume traditionnel des soleillistes ne conviendrait pas à toutes les femmes qui pratiquent cette religion.  Mais ça, c’est un autre problème.

La route 2 – (1) De l’Ontario à Montréal

La route 2 a pour moi une importance particulière.  C’était « la » grande route locale de mon enfance, vécue à la limite des régions de la Mauricie et de Lanaudière.  J’en parlerai plus tard, dans un autre billet, puisque cette route fut suffisamment longue pour couvrir plus d’un billet.  La route 2 débutait à la frontière de l’Ontario, et se terminait à la frontière du Nouveau-Brunswick.  En fait, c’était la Transcanadienne avant le temps, car la route Transcanadienne n’existait pas, en 1950.  Dans ce premier billet, nous verrons la section la plus à l’ouest, à partir de la frontière ontarienne.

La route 2 entre au Québec par la municipalité de Rivière-Beaudette, où elle porte le nom de chemin de la Frontière (route 338).  Elle suit le fleuve, parfois tout près, comme au point de passage de la frontière, parfois à distance, comme à moins d’un demi-kilomètre de là.  De petites rues permettent de rejoindre les résidences, situées le long du fleuve.  À moins de 3 kilomètres de la frontière, vous traverserez le pont de la rivière Beaudette, puis la rue Principale (route 325) du village sera juste à votre gauche.  À moins de deux kilomètres de là, lorsque l’on entre dans la municipalité de Saint-Zotique, soit à partir de la 86e Avenue, à votre droite, vous verrez un phénomène inusité; s’il y a des rues, devant les maisons, derrière celles-ci, il y a des canaux!  Les résidents peuvent avoir leur bateau à quai, derrière la maison.  N’est-ce pas pratique?  Les canaux conduisent tous vers le fleuve, plus précisément vers le lac Saint-François, qui fut formé suite à la construction des barrages, sur le fleuve Saint-Laurent, à la hauteur de Salaberry-de-Valleyfield.  Le phénomène des canaux – que l’on appelle là-bas « les rivières » – se termine à la 56e Avenue.

Après la traversée du village de Saint-Zotique, on retrouve la vue sur le fleuve – ou sur le lac – quelques mètres avant d’entrer dans la municipalité suivante.  Les Côteaux regroupe les anciennes municipalités de Côteau-Station, et de Côteau-Landing, que l’on s’apprête à traverser, par la rue Principale, qui longe le lac Saint-François, alors que l’actuelle route 338 contourne le coeur du vieux village par le nord.  Une fois le village traversé, la route 2 rejoint l’actuelle route 338 le long du canal Soulanges, fermé depuis 1958, mais dont on projette une réouverture, pour la navigation de plaisance.  Un demi-kilomètre plus loin, la route 2 se sépare encore de la route 338, cette fois pour faire place à l’échangeur de la route 201, qui raccorde l’autoroute 20 et le pont Monseigneur-Langlois, vers Salaberry-de-Valleyfield.  La vieille route 2 porte le nom de chemin du Vieux-Canal, et longe celui-ci, sur une distance de 2,5 kilomètres, avant de se rattacher définitivement, cette fois, à la route 338, à quelques mètres du pont de la rivière Delisle, et atteindre le point de traversée du vieux canal, où la rue Principale de Côteau-du-Lac se raccorde à la route 2, puis, plus loin, à l’autoroute 20 et à l’actuelle route 201.

Comme le canal Soulanges est fermé à la navigation depuis plus de 50 ans, les ponts mécaniques furent remplacés par de simples jetées, aux points de traversées des routes locales.  C’était le cas de la rue Principale, à Côteau-du-Lac, et aussi celui du chemin Saint-Emmanuel, deux kilomètres et demie plus loin.  Puis, environ un kilomètre et demie passé le chemin Saint-Emmanuel, on peut voir, de l’autre côté du vieux canal, « Le petit pouvoir des Cèdres », une centrale hydroélectrique qui fournissait l’énergie nécessaire pour actionner les écluses.  Le point de traversée suivant est le chemin Saint-Dominique,  puis, à moins de 4 kilomètres de là, un autre, celui du chemin Saint-Féréol, qui conduit au village des Cèdres.  La route 2 (route 338) longe toujours le canal, et trois kilomètres et demie après le chemin Saint-Féréol, on voit les ruines des écluses du canal Soulanges, situées à environ un kilomètre du chemin Saint-Antoine, dernier point de traversée du vieux canal avant le village de Pointe-des-Cascades, où la route 2 se séparera du canal, et prendra le nom de boulevard de Soulanges, sur une courte distance, avant de devenir la route de Lotbinière.  Je soupçonne un ancien alignement de la route 2, mais peut-être que celui-ci, la cas échéant, date d’avant 1950.  Il longerait le canal, par l’actuel chemin de l’Aqueduc, puis prendrait à gauche, sur la rue Centrale qui, au nord du village, s’arrête à un petit cours d’eau, mais qui s’aligne directement sur la route de Lotbinière.

De là, la route 2 longe le chenal de la rivière des Outaouais, entre la terre ferme et l’île Perrôt, alors que certaines rues locales, comme la rue Meloche, et la rue Bellerive, pourraient constituer d’anciens alignements.  Une fois dans la ville de Dorion, aujourd’hui l’une des deux composantes de Vaudreuil-Dorion, la route de Lotbinière se termine au boulevard Harwood (autoroute 20).  La route 2 se poursuit vers la droite, alors qu’à gauche, le boulevard Harwood devient la route 17 (autoroute 20, puis route 342), à l’image de la route 17 ontarienne, à laquelle elle se rattache, au passage de la frontière.  Mais revenons à la route 2 qui, à partir de ce point, prendra, dans les années 1960, lors de l’avènement de la numérotation des autoroutes, au Québec, l’appellation de « route 2-20 », puisque la route 2 deviendra l’autoroute 20, et ce jusqu’à la hauteur du pont Honoré-Mercier.  Elle atteindra l’île Perrôt par l’entremise du pont Taschereau, qui emjambe la rivière des Outaouais, puis traversera le nord de l’île, pour atteindre l’île de Montréal, à la hauteur de Sainte-Anne-de-Bellevue, via le pont Galipeault.

En 1950, la route 2, dans l’ouest de l’île de Montréal, consiste en un beau grand boulevard, le boulevard Montréal-Toronto, qui tout en longeant les voies ferrées, traversera Baie-d’Urfé, Beaurepaire, Beaconsfield, Pointe-Claire, Lakeside, Valois, Strathmore, Dorval, lieu où la route 2 se raccorde à la route 2B (autoroute 520), ou chemin de la Côte-de-Liesse, et finalement Summerlea et Lachine.  De ces appellations, plusieurs sont disparues, de nos jours.  Elle rejoignait l’accès au pont Honoré-Mercier, soit la route 4 (route 138), puis montait la falaise Saint-Jacques, en changeant de nom, pour devenir le boulevard Sainte-Anne-de-Bellevue, puis se raccorder à la rue Saint-Jacques, à Montréal-Ouest.  Depuis ce point, la route 2 empruntera le parcours de la route 138 actuelle, soit la rue Saint-Jacques, le boulevard Cavendish, vers le nord, et finalement la rue Sherbrooke, vers l’est, sur laquelle elle traversera tout le reste de l’île de Montréal, jusqu’à sa pointe nord-est.

Ponts fédéraux: Ça recommence…

Selon ce qu’on peut lire sur le site web Canoë, ici, et ici, la vérificatrice générale du Canada, Sheila Fraser, « signale que la Société des ponts fédéraux Limitée, une société d’État canadienne, doit mettre en œuvre dans les meilleurs délais un programme de réfection afin d’éviter un accroissement des risques en matière de sécurité« , pour prendre les mots exacts de l’un des articles.

En fait, je m’attendais à ce que Gilles Duceppe, et les autres bloqueux, déchirent leur chemise en se plaignant que « Har-peur » prive encore le Québec de fonds publics, et met la sécurité des québécois en péril.  J’ai osé imaginer que le bloc québécois allait défendre les intérêts du Québec, dans le présent cas celui des utilisateurs du réseau routier, qui ont droit à des ponts fédéraux sécuritaires.  Mais bizarrement, rien!  Pas un son, de la part du bloc québécois, depuis l’annonce de la vérificatrice générale.  C’est vrai qu’en période difficile, économiquement parlant, si Gilles Duceppe demande de mettre plus d’argent dans les ponts fédéraux, le gouvernement conservateur devrait probablement couper les subventions aux « artisses », ce que ne veut surtout pas le chef du bloc; nous en fumes d’ailleurs tous témoins, lors de la dernière campagne électorale fédérale.  Pour ce parti de « ramasseux de pensions à vie », la culture passe bien avant la sécurité des usagers des ponts; ceux-ci n’ont qu’à laisser leur voiture chez-eux, et à prendre le train de banlieue, ou le métro de Longueuil!

Bizarre, quand même…

Affaire Villanueva: Pourquoi ne pas annuler l’enquête publique du coroner?

Le site web Canoë, reprenant une nouvelle de LCN, mentionnait que l’un des principaux témoins de l’enquête publique du coroner sur l’affaire Villanueva, Jonathan Senatus, a plaidé coupable, récemment, à des accusations de possession d’armes prohibées, et de mauvais entreposage d’une arme à feu.  L’entrefilet ouvrait en disant que l’enquête publique du coroner, qui débutera le 25 mai, au Palais de justice de Montréal, s’annonce définitivement plus difficile.  Je ne comprends pas en quel sens; en effet, si Senatus est condamné à une peine de prison, en fonction des crimes pour lesquels il s’est déclaré coupable, les autorités n’auront pas de difficulté à le trouver, lorsque viendra son tour à témoigner.  Peut-être serait-ce dans le sens de sa volubilité, par contre; étant déjà coupable de crimes à caractère violent, peut-être deviendra-t-il « muet comme une carpe », devant le coroner ad hoc, le juge Robert Sansfaçon.

De toute façon, je me dis que plus le temps passe, plus toutes les conditions qui rendaient souhaitable une enquête publique du coroner s’amenuisent, une à une.  De plus en plus de personnes, et de groupes, qui désiraient participer à cette enquête publique, disent maintenant vouloir la boycotter.  Au moment de publier l’article, la Ligue des droits et libertés, et la Ligue des Noirs du Québec, avaient déjà annoncé leur intention de boycotter l’enquête, réclamant plutôt une commission d’enquête qui aborderait des questions comme le profilage racial, et la lutte aux gangs de rue.  À mes yeux, l’une n’empêche pas l’autre; ces deux organismes pourraient participer à l’enquête du coroner, qui tentera de faire la lumière sur l’affaire Villanueva en particulier, et ce tout en demandant leur commission d’enquête, qui fouillera sur le profilage racial et la lutte aux gangs de rue de façon plus globale.  Ce serait là une preuve d’ouverture et de collaboration.  Mais nous assistons plutôt à ce que je pourrais appeler du « profilage judiciaire », en ce sens que si ces deux organismes n’obtiennent pas tout ce qu’ils veulent, ils ne participeront pas.  Autrement dit, ils mettent à profit ce qu’ils disent vouloir combattre, ce qui réduit considérablement leur crédibilité.

Devant cela, ainsi que devant le fait que d’autres organisations veulent aussi boycotter l’enquête publique du coroner, je me demande pourquoi ne pas tout simplement annuler cette enquête?  Si ça continue, les policiers et le coroner ad hoc seront fin seuls, à vouloir en savoir plus long sur l’affaire Villanueva en tant que telle.  J’ai plutôt l’impression que certaines personnes voudraient tout simplement voir les deux policiers impliqués se faire envoyer en prison, et rien d’autre.  Mais ces personnes devront comprendre que lorsqu’il n’y a pas matière à porter des accusations contre des personnes, celles-ci ne sont pas accusées, et il n’y a pas de procès.  C’est comme ça que ça se passe, ici.  À l’heure actuelle, les enquêtes effectuées ne permettent pas de porter d’accusations contre les deux policiers impliqués dans l’affaire, et l’enquête publique du coroner fut instituée pour être bien certain que rien n’a été oublié.  Mais si tout le monde veut la boycotter, alors pourquoi la tenir?  On a qu’à fermer le dossier, c’est tout.