Métro de Montréal: L’appel d’offres fait réagir

Le fait que le gouvernement du Québec ait décidé de ne pas contester le jugement de la Cour supérieure du Québec et de finalement aller en appel d’offres pour le renouvellement des wagons du métro de Montréal a provoqué des réactions du côté de l’usine de Bombardier Transport de La Pocatière, là où auraient probablement été fabriqués les nouveaux wagons, n’eut été du jugement en faveur d’Alstom.  C’est ce que rapporte le site ARGENT, ce matin.

Évidemment, le président du syndicat des employés de Bombardier (CSN), là-bas, Mario Lévesque, trouve bien regrettable que le fait de revenir à l’étape de l’appel d’offres retardera tout le processus, et fera en sorte que les quelques 300 membres de son syndicat qui sont sur la liste de rappel, et dont plusieurs ont épuisés leurs prestations de chômage, devront patienter encore avant de pouvoir être rappelés au travail.  De son côté, le directeur général de la Corporation de développement économique (CDE) locale, François Gendron, est d’avis que cette procédure entraînera de « longs délais inutiles », et qu’elle ne représente qu’une source de perte de temps.  Je ferai remarquer à messieurs Lévesque et Gendron que si le gouvernement n’avait pas tenté de contourner ses propres règles en accordant d’abord le contrat de gré à gré à Bombardier, ils n’en seraient pas là – et nous non plus.

Mais la déclaration la plus inquiétante à mes yeux est celle de Geneviève Dion, porte-parole de Bombardier Transport, qui a déclaré au Journal de Montréal « Nous allons répondre (à l’appel d’offres) et mettre tout en branle pour préparer une proposition compétitive avec les dernières technologies ».  Je me demande en fait à quoi rime les derniers mots de sa phrase, « avec les dernières technologies ».  Est-ce à dire que n’eut été de l’appel d’offres, Bombardier nous aurait refilé de la camelote?

Tout cela pour dire que si l’on se targue de gouverner avec transparence, le fait d’accorder un contrat de 1,2G$ de gré à gré à une entreprise, serait-elle québécoise, est une erreur monumentale.  Les contribuables québécois feront encore une fois les frais des maladresses gouvernementales dans ce dossier, cette fois signées par le parti libéral.  Il faut toutefois souligner, à la décharge du parti, que le ministre responsable dans ce dossier, Raymond Bachand, est un ancien péquiste, ce qui me fait dire que l’un dans l’autre, les partis politiques, au Québec, sont souvent des copies carbone les uns des autres.

Rockland MD: Enfin, une ouverture!

C’est aujourd’hui qu’avait lieu la première journée au cours de laquelle des patients allaient obtenir des interventions chirurgicales à la clinique privée Rockland MD, un centre de santé privé situé à Ville Mont-Royal, et ce en vertu d’une entente entre la clinique et l’hôpital du Sacré-Coeur, à Montréal.  Deux jours par semaine, des patients ayant à subir une intervention chirurgicale seront traités à cette clinique privée, et le coût des soins sera défrayé par la Régie de l’assurance-maladie du Québec (RAMQ).

Depuis le temps que je parle d’une telle collaboration entre le système public et l’entreprise privée dans le domaine de la santé, voilà enfin une ouverture intéressante.  Une telle façon de faire permet de désengorger les listes d’attente parce que ces patients devraient attendre encore plusieurs semaines – lire plusieurs mois – avant que leur tour vienne sur la liste, s’ils n’étaient pas confiés au privé.

On s’en doute bien, cette entente fait aussi des mécontents, dont la docteure Saideh Khadir, de l’Association des médecins pour l’accès à la santé, et le porte-parole Amir Khadir (sont-ils parents?) du parti Québec solidaire, qui pour sa part organisait une manifestation devant la clinique Rockland MD ce matin, avant de tenir une conférence de presse sur ce sujet.  Bon, j’ai une petite idée des raisons de Québec suicidaire pour aller dans ce sens, mais c’est le nom de l’association de la docteure Saideh Khadir qui m’inquiète.  L’Association des médecins pour l’accès à la santé.  Un tel nom sous-entend-il que les autres médecins sont contre?  Probablement pas, mais avouez qu’un tel nom d’association sonne drôle, non?

Selon vous quelles sont les raisons de Québec solidaire pour refuser de telles ententes entre le privé et le public?  Je ne sais pas précisément, mais cela doit sûrement tourner autour du principe de la médecine à deux vitesses.  Si c’est le point que veut faire valoir Amir Khadir, il va certainement faire rire de lui parce que comme c’est la RAMQ qui paye, personne ne bénéficie de quelque privilège que ce soit, sauf celui de profiter d’une option de plus pour accélérer le traitement de patients qui, autrement, auraient le temps de mourir sur la liste d’attente.  Mais nous savons tous que la mentalité de Québec suicidaire, sur ce point est « Si je dois attendre pour me faire soigner, tout le monde va attendre ».

Quant aux patients qui pourront se rendre chez Rockland MD, ils pourront recouvrer la santé plus rapidement que sur une liste d’attente, et ça, c’est bien.

PQ: Pauline 1ère est tannée

Ce dimanche, une dépêche de la Presse canadienne, qui a rapidement trouvé écho dans la plupart des sites de nouvelles, nous informe que Pauline 1ère, la cheftaine des troupes péquistes, commence à avoir son maudit voyage de voir certaines personnalités bien en vue, et surtout originaires de son parti, prendre des positions opposées aux siennes sur la place publique.

C’est que, voyez-vous, Pauline 1ère est une fervente partisane de la réforme en éducation, et ce pour une raison bien simple; ça vient d’elle!  Aussi, quand elle a vu les Bernard Landry, Joseph Facal et Jean-François Lisée, pour ne nommer que ceux-là, s’associer à la manifestation en faveur d’un moratoire sur la mise en place de la réforme, qui devrait en principe s’appliquer aux élèves de 4e et 5e secondaire en septembre prochain, elle est un petit peu montée sur ses ergots, la madame.  Elle a donc profité d’une allocution devant une poignée de membres, à Québec, pour mettre le poing sur la table, et demander de la discipline au sein du parti.

Or, si Pauline 1ère croit qu’un simple coup de semonce comme celui-ci suffira à faire rentrer tout le monde – y compris les « belle-mères » – dans le rang, c’est qu’elle ne connaît probablement pas encore beaucoup les membres les plus influents de son parti, malgré toutes ses années de militantisme.  Si l’on regarde parmi leurs diverses occupations, Bernard Landry est analyste à la chaîne spécialisée ARGENT, alors que Joseph Facal a toujours sa colonne hebdomadaire dans le Journal de Montréal, en plus d’être collaborateur à l’émission Bazzo.tv, diffusée à Télé-Québec.  Quant à Jean-François Lisée, il est au PQ depuis l’avènement de Jacques Pariseau à la présidence, au début des années 1990, et jouissait d’une excellente position au sein du magasine L’Actualité.  Ces trois sbires du PQ sont donc connectés directement avec le peuple, ou pourraient rapidement l’être, dans le cas de Lisée.  C’est donc dire qu’ils continueront de dire ce qu’ils veulent, malgré les coups de semonce de Pauline 1ère.  Ceci dit sans compter le SPQ-Libre, qu’elle tente aussi de ramener à l’ordre, mais elle aura à composer avec un Marc Laviolette qui a toujours pas mal fait à sa tête, depuis qu’il est en poste.  Parlez-en à André Boisclair; il doit sûrement se souvenir encore de la réplique de Laviolette, suite à sa déclaration selon laquelle les syndicats et le pouvoir ne feraient plus nécessairement copain-copain s’il était élu premier ministre.

Selon moi, tout ce que risque d’attirer Pauline 1ère si elle ne va pas plus loin qu’une telle mise en garde à ses troupes, ce sont quelques couteaux dans le dos, bien aiguisés.  Et une fois le processus commencé, il ne manquera plus que Yves Michaud s’en mêle, afin que le leadership de madame Marois soit remis en cause.  Et le moment idéal pour cela, c’est juste avant le début d’une campagne électorale.  Encore une fois, André Boisclair pourrait en témoigner.  Si Pauline 1ère veut vraiment assumer son leadership, et démontrer une poigne de fer, elle devra utiliser la méthode de René Lévesque; montrer la porte aux dissidents.  Ceux-ci pourront toujours aller se rapporter au Parti indépendantiste du Québec, qui tient aujourd’hui même son assemblée de fondation.

STM: Les usagers respirent un peu mieux

Selon une dépêche que l’on peut voir sur le site de LCN, le syndicat des chauffeurs d’autobus et opérateurs de métro de la Société de transport de Montréal a accepté d’aller en arbitrage pour en arriver à une nouvelle convention collective.  Selon Odile Paradis, porte-parole de la STM, que l’on entend dans l’extrait vidéo joint à la dépêche, le processus d’arbitrage n’est pas trop compliqué.  Les deux parties doivent s’entendre sur la nomination d’un arbitre, dans un premier temps.  Une fois l’arbitre nommé, les deux parties ont 35 jours pour faire valoir leurs points à l’arbitre, afin d’en arriver à une entente.  Si par contre, aucune entente ne survient après les 35 jours, c’est l’arbitre qui rend une décision qui lie les parties.

Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt?  Ce processus devrait être obligatoire pour toutes les négociations de conventions collectives dans le domaine des services publics.  Encore mieux; je remplacerais l’arbitre par un comité de cinq personnes, composé d’un représentant de chacune des deux parties, et de trois représentants des usagers du service.  Ce faisant, toutes les clauses des conventions collectives pourraient être décidées de façon à ce que tout le monde puisse les comprendre, et qu’elles soient applicables plus aisément que certaines clauses des conventions actuelles.  Évidemment, ne vous attendez pas à ce qu’un processus de ce genre se produise; les arbitres sont nommés par le gouvernement, et je crains fort que ceux-ci laissent leurs places à des citoyens « ordinaires ».  Ne vous attendez pas non plus à ce qu’un type comme moi, par exemple, se retrouve à un poste d’arbitre; les syndicats rejetteraient toujours ma présence, tellement convaincus qu’ils sont que je suis un « pro-boss », alors que je ne suis qu’un « pro-honnêteté ».

Par contre, il faut rendre à César ce qui appartient à César.  Le syndicat des chauffeurs d’autobus et opérateurs de métro de la STM a eu la sagesse de cesser les moyens de pression, et de s’engager dans un processus d’arbitrage, au grand soulagement des usagers du service.  Peu importe les raisons qui ont poussé le syndicat à prendre cette décision, je crois que ce fut la bonne décision à prendre.

Hausse des loyers: La Régie encore dans le champ!

Avec une recommandation d’augmentation des loyers de 0,7%, la Régie du logement est, encore cette année, à côté de la réalité, selon les opinions recueillies par le journaliste Rim Boukhssimi, du Journal de Montréal.  Celui-ci a discuté avec trois intervenants, soit un propriétaire d’immeubles depuis 22 ans, ainsi que les porte-parole de deux organisations de propriétaires, soit la CORPIQ (Corporation des propriétaires immobiliers du Québec) et l’APAGM (Association des propriétaires d’appartements du Grand Montréal).

Le site Canoë ne montre toutefois pas le graphique qui illustrait l’article, publié aujourd’hui, dans le JdeM, qui lui était très révélateur.  Comme je le dis depuis longtemps, la Régie du logement se fout totalement de l’Indice des prix à la consommation (IPC) quand elle fixe sa recommandation de hausse des loyers.  Aussi, si les propriétaires se limitent à la recommandation, ils perdent des revenus à chaque année.  Évidemment, la Régie est toujours à l’écoute des groupes de pression, comme le FRAPRU (Front d’action populaire en réaménagement urbain), dont le porte-parole, François Saillant, est l’agent officiel du parti politique Québec solidaire (…je suis encore passé bien près d’écrire Québec suicidaire!), ce qui en dit long sur son contact avec la réalité.

C’est triste que le gouvernement québécois, et l’ensemble de ses organismes, soient constamment à la merci de ces braillards professionnels, de ces lobbies du bien-être social, qui se plaignent continuellement auprès des bonnes personnes afin que l’ensemble des payeurs de taxes financent leurs lubies les plus frivoles.  Ce sont des lobbies comme le FRAPRU qui ont poussé le gouvernement québécois à créer la Régie du logement, il y a maintenant environ 30 ans, afin que celle-ci vienne jouer dans les pattes des « méchants propriétaires exploiteurs des pauvres » avec ses recommandations de hausse des loyers qui n’ont rien à voir avec la réalité.  On se demandera par la suite pourquoi la Régie est régulièrement surnommée « la régie des locataires ».  Comme le disait dans l’article Pierre Langlois, propriétaire d’immeubles, « Et si un locataire refuse une augmentation de 4 $, ça va m’en coûter 60 pour contester. J’ai pas de temps à perdre avec ça. »

C’est grâce à cette situation qu’est survenue une crise du logement, au début des années 2000.  Les propriétaires, aux prises avec des baisses constantes de revenus, n’avaient d’autre choix que de retarder des réparations, au point que certains immeubles eurent besoin de rénovations importantes, et que certains propriétaires ont profité de l’occasion pour transformer les logements en condominiums, et finalement vendre l’édifice.  Évidemment, tout s’est résorbé, et la situation est bien meilleure aujourd’hui; plein de jeunes familles sont devenues propriétaires de condo, ou encore ont quitté Montréal pour acquérir une maison en banlieue, libérant suffisamment de logements pour permettre à la situation de s’améliorer.  De plus, la ville de Montréal fait appliquer des règlements qui obligent les propriétaires à investir pour maintenir leurs logements en très bon état.  Mais maintenant qu’ils constatent que les nouveaux logements locatifs se construisent pratiquement au compte-gouttes (après tout, on peut forcer un propriétaire à ne pas augmenter le loyer, mais on ne peut pas l’obliger à construire de nouveaux logements), les groupes comme le FRAPRU se tournent vers le gouvernement pour qu’il construise davantage de logements sociaux, afin de résoudre un problème qu’ils ont eux-même créé.

Les partis politiques sont tellement avides de votes qu’ils laissent passer de telles injustices flagrantes.  Les propriétaires floués par la Régie du logement, et par le FRAPRU, en savent quelque chose.  Évidemment, aucun de ces partis politiques présents sur la scène québécoise n’aura le courage de remettre les pendules à l’heure.  À mes yeux, la seule recommandation raisonnable pour la hausse des loyers, est l’IPC.  Rien de moins!