Commission Bastarache: Je le savais depuis le début!

Le site web de Radio-Canada, entre autres, nous parle, en ce mercredi, du dévoilement du rapport de la Commission d’enquête sur le processus de nomination des juges du Québec, par son commissaire, l’honorable Michel Bastarache, juge de la Cour suprême du Canada à la retraite.  Et que rapporte l’article de la SRC?  Il raconte… ce que je disais depuis le début!

J’ai écrit ici, sur le Blogue, d’abord en avril 2010, puis en mai de la même année, que l’ancien ministre de la justice du premier gouvernement Charest, Marc Bellemare, ferait grimper tout le monde dans les rideaux pour vraiment pas grand chose.  Et c’est exactement ce que dit le commissaire Bastarache, dans son rapport.  À un point tel que ce dernier ne se donne même pas la peine de vérifier si la fameuse rencontre du 2 septembre 2003, autour de laquelle s’articulait les révélations de Marc Bellemare, a vraiment eu lieu ou non.  En fait, le rapport indique, par trois fois plutôt qu’une, qu’à la lumière des preuves, tant documentaires que testimoniales, l’ancien ministre de la justice n’a pas fait l’objet de pressions indues, qu’elles soient “colossales” ou pas.

L’article de la société d’état nous indique que le commissaire s’attarde surtout sur ce qui composait le gros du mandat de la commission, à savoir le processus de nomination des juges.  Il formule le souhait de voir le processus remis à jour, celui-ci n’ayant “pas évolué au même rythme que les exigences de la population”, selon les propos rapportés par la SRC.  Quant au différend qui oppose Marc Bellemare et Jean Charest, le commissaire Bastarache ne s’y attarde pas, puisque les deux protagonistes se sont poursuivis l’un l’autre, et qu’il ne voulait pas donner de munitions à l’un ou à l’autre.  C’est la raison pour laquelle il n’a pas pris de questions des journalistes non plus.

Bref, je le savais depuis le début; l’affaire Bellemare était un festival d’effets de manche, et le commissaire Michel Bastarache n’est pas tombé dans le piège.  Moi non plus, d’ailleurs.

Droite au Québec: Claudette Carbonneau a peur pour rien!

Nous l’avons tous vu, dans les médias, que la présidente de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Claudette Carbonneau, a décidé de sortir l’artillerie lourde, et de combattre ce qu’elle appelle la “nouvelle” droite.  Enfin, c’est ce qu’indique Alain Bisson, de Rue Frontenac, dans cet article publié mercredi.

Mais de quoi Claudette Carbonneau peut-elle bien avoir peur, pour monter sur ses grands chevaux de cette façon?  D’abord, cette “nouvelle” droite n’a aucun budget, ou presque, comparativement à la CSN.  C’est donc dire que “l’exposure” médiatique que cette droite obtient, est finalement obtenue par l’entremise des discours alarmistes de personnes qui, comme Claudette Carbonneau, risque de perdre beaucoup, dans l’éventualité qu’une telle droite prenne le pouvoir.  Autrement dit, plus la présidente de la CSN parle de cette droite, plus celle-ci est exposée dans les médias, et plus les gens en parlent.  L’un des fondateurs du Réseau Liberté-Québec (RLQ), Ian Sénéchal, va même jusqu’à la remercier, pour toute cette publicité gratuite, dans une lettre ouverte publiée sur cyberpresse.ca.

Sauf que madame Carbonneau a tellement peur qu’elle oublie complètement que si cette droite n’a pas de budget de publicité, elle a encore moins de budget d’organisation, dans le sens politique du terme.  Je veux dire, le RLQ a déclaré ne pas vouloir se transformer en parti politique; il n’y a donc aucun danger que cette droite, puisque c’est bien de celle-là qu’il s’agit, présente un programme politique aux électeurs, et place des visages sur les poteaux, lors d’une prochaine campagne électorale.  Certains me répondront “Ouais, mais l’ADQ…”, ce à quoi je répondrai que mise à part la flambée d’appuis, aussi soudaine que éphémère, qui a suivi la déclaration de Gérard Deltell, dans laquelle il avançait que Jean Charest était “le parrain de la grande famille libérale”, ou quelque chose du genre, l’ADQ n’a rien soulevé, ces derniers mois.  Tous les autres partis le moindrement connus, au Québec, sont tous soit à gauche, soit très à gauche du Parti libéral du Québec (PLQ), qui lui-même est loin d’être un parti de droite.

Aussi, je me demande, encore une fois, de quoi Claudette Carbonneau peut-elle avoir aussi peur?  A-t-elle lu, dans les feuilles de thé, dans les cartes, ou dans ses urines, que cette droite, qui gravite autour du RLQ, pourrait bien s’organiser en parallèle, et proposer une équipe complète de candidats, aux prochaines élections?

A-t-elle peur qu’au sein même du membership de sa centrale, de très nombreuses personnes puissent avoir le goût de quitter la force syndicale, pour appuyer publiquement, et militer au sein d’une telle équipe de candidats?  J’avoue que si une formation politique voyait le jour, et proposait, entre autres éléments de son programme, la liberté d’adhésion syndicale, plusieurs membres de la CSN seraient fortement tentés de les appuyer, question de pouvoir éventuellement se détacher de la centrale syndicale de madame Carbonneau, tout en conservant leur emploi.

A-t-elle peur que cette droite, dans l’éventualité qu’elle prenne le pouvoir au Québec, se mette à chambouler toute l’organisation du travail, dans les secteurs public et para-public, de façon à ce que la concurrence permette enfin aux québécois d’en avoir plus pour leur argent?  Il faut dire que si un parti proposait de séparer l’assurance-maladie, qui demeurerait universelle, de la prestation des soins comme tel, qui pourrait très bien être effectuée par des partenaires privés, qui accepteraient la carte-soleil à titre de paiement, ou encore si ce parti mettait dans son programme un engagement de placer la compétence comme critère d’attribution de postes, dans l’enseignement primaire et secondaire, au lieu de la seule ancienneté, et ce afin de mettre les bons profs dans les bonnes classes, cela risquerait d’être la fin des haricots pour les dirigeants de grandes centrales syndicales québécoises, comme Claudette Carbonneau.

Je vais m’arrêter ici; je n’ai pas envie que la présidente de la CSN m’envoie une mise en demeure, exigeant que je ferme ma gueule, parce que je pourrais faire penser aux québécois qu’un autre Québec est possible, mais dans le vrai sens du terme!  Je ne voudrais pas non plus qu’elle envoie quelques fiers-à-bras – il doit sûrement rester quelques émules des “casseurs-de-vitres” des années 1970 – me faire la peau!  Alors si vous la voyez, et qu’elle vous parle de moi, je n’ai rien dit, d’accord?

Qu’êtes-vous prêt à faire contre les magouilles? (À part signer une pétition sur le web)

Le député de Québec solidaire, Amir Khadir, profite à plein du site de l’Assemblée nationale, et particulièrement des pétitions en ligne; comme un député doit soutenir une pétition, afin qu’elle soit en ligne, le bon docteur Khadir en endosse un sacré paquet.  Mais parmi le lot, il y en a une qui s’est particulièrement démarquée, soit celle qui demande la démission du premier ministre, Jean Charest; selon ce petit site, fabriqué de toute pièce pour l’occasion, vous pouvez suivre la progression du nombre de signataires.  Ne cherchez pas pour rien; vous n’y trouverez pas mon nom!  Je ne l’ai pas signée, et je n’entends pas le faire non plus.  Pas que je sois un partisan de Jean Charest, loin s’en faut!  C’est juste que je ne suis pas de ceux qui mettent leur nom sur une « pétition fourre-tout », comme celle soutenue par le député Khadir.

Par contre, je me demande si les québécois sont prêts à faire plus que de signer des pétitions virtuelles, dans le but de contrer des magouilles.

Dernièrement, l’ex-candidat libéral, dans la circonscription de Masson, David Grégoire, se mettait la tête sur le billot en dénonçant un trafic d’argent non-déclaré, lors de la dernière élection générale, en 2008.  Si l’un des acteurs de cette affaire, Luc Tremblay, a soudainement perdu l’accès à son bureau de directeur général, à la ville de Mascouche, l’autre a décidé de tenir tête au dénonciateur; l’entrepreneur en construction Luigi Salvatore a déposé une poursuite de 200,000$ contre David Grégoire.

L’homme d’affaires de 26 ans se retrouve donc devant un sérieux dilemme.  D’une part, s’il se couche, devant Salvatore, et retire ses propos, il encourage le système d’enveloppes brunes, en plus de se couvrir de ridicule, parce que même en faisant cela, rien ne garantit qu’il pourra à nouveau se présenter comme candidat à une élection.  D’autre part, s’il décide plutôt de se tenir debout dans l’adversité, il devra se défendre, en cour, et bien sûr, recourir aux services d’un avocat, pour le représenter, et nous savons que les services d’un professionnel ne sont pas donnés.  Et il se trouve que, compte tenu de la nature même de l’affaire, David Grégoire ne pourra pas vraiment compter sur la grande famille libérale, pour l’appuyer.

Aussi, il fait un appel à tous.  Il invite la population à l’aider à défrayer ses frais d’avocat, face à la poursuite de Luigi Salvatore à son endroit.

Imaginons un instant que chaque personne qui a signé la pétition en ligne, pour la démission de Jean Charest, donne un dollar à David Grégoire, pour l’aider dans sa défense, il aurait amassé, en date d’aujourd’hui, tout près d’un quart de million!  Il n’en demande pas tant, mais si vous tenez à faire cesser le système d’enveloppes brunes, avouez que ce serait un beau geste!  Vous pouvez vous rendre sur la page web qu’il a créé, spécialement pour l’occasion, et suivre les instructions, pour faire un don.  Vous pouvez procéder par carte de crédit, ou encore par PayPal.  Vous trouverez même des instructions pour lui faire parvenir un chèque!

Mais allez savoir pourquoi, je ne crois pas qu’il va accepter… les enveloppes brunes!

Sérieux, allez-y, et soyez généreux!  Et dites que c’est moi qui vous envoie!

Métro de Montréal: Québec n’a pas encore eu sa leçon?

Selon un article de l’agence QMI, et publié sur le site Canoë, la compagnie espagnole Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles, que l’on connaît davantage par l’acronyme CAF, songerait à poursuivre le gouvernement du Québec, parce que celui-ci annoncera ce mardi, par la voix de son premier ministre, Jean Charest, qu’il a choisi de confier le contrat des voitures de métro de gré à gré au consortium Bombardier-Alstom.  Évidemment, l’annonce aura lieu à l’usine Bombardier de La Pocatière, sise dans la circonscription du regretté Claude Béchard.

Je ne reprendrai pas tous les arguments énumérés dans l’article, et me contenterai de passer à l’essentiel.  Par contre, en lisant cet article, je me demande si la mémoire des élus est aussi courte que celle des électeurs.  Il y a quatre ans et demi, on annonçait que la firme Bombardier se verrait confier le contrat de gré à gré avec la Société de transports de Montréal (STM), pour le renouvellement des voitures du métro.  Alstom a poursuivi, devant la Cour supérieure, forçant la STM à aller en appel d’offres, appel qui fut remporté par – coup de théâtre – le seul soumissionnaire, un consortium composé de Bombardier et Alstom.  Toute cette affaire a apporté son lot de retards; à l’origine, le contrat accordé à Bombardier permettait à la STM de compter sur ses premières rames en… 2010!  Or, l’année 2010 est presque derrière nous, que nous nous confondons encore en tergiversations de toutes sortes.

Je comprends Jean Charest de faire une annonce de ce genre; le député – et ministre – de la place, feu Claude Béchard, devra être remplacé dans les six mois de son départ, et une telle annonce permettra aux libéraux de prendre une option sur la circonscription, lors d’un éventuel scrutin partiel.  Aussi, je trouve que le premier ministre a la mémoire bien courte; n’était-ce pas une annonce du même genre qui a provoqué la poursuite d’Alstom, ainsi qu’un appel d’offres, sur lequel la seule offre reçue – celle du consortium – commandait des coûts non plus de 1,2, mais plutôt de 1,8  milliards de dollars, pour le même nombre de voitures?

Je vois venir la situation; suite à l’annonce de demain, CAF va déposer une poursuite, sous prétexte qu’elle est exclue de toute possibilité de déposer une offre, pour éventuellement obtenir le contrat.  Les procureurs de la compagnie n’hésiteront probablement pas à utiliser, en jurisprudence, le jugement obtenu par Alstom, en janvier 2008, pour amener le juge à trancher en leur faveur, ce qui risque fort d’arriver.  Viendra ensuite un nouvel appel d’offres, et je gage un vieux « trente-sous », pour la forme, que le seul soumissionnaire sera… un nouveau consortium, Bombardier-Alstom-CAF!  Et regardez bien la note; elle sera de plusieurs milliards!  Et si Québec vote une loi spéciale?  Pourquoi CAF n’irait-elle pas devant l’organisation mondiale du commerce (OMC)?  Après tout, la STM aurait dû faire un appel d’offres international.

Bref, les usagers du métro de Montréal sont mieux de se faire à l’idée; ils monteront encore longtemps dans les vieilles MR-63, qui n’auront pas moins de 50 ans, lorsque l’on commencera à… accorder les contrats, pour les remplacer.

A-19: Le MTQ va de l’avant!

En jetant un oeil sur le site web Canoë, cet après-midi, les deux bras m’ont tombé à terre!  Je les ai ramassés, afin de pouvoir écrire ce billet (ne me demandez pas comment j’ai fait, d’accord?), et ainsi vous annoncer la bonne nouvelle.  Eh oui!  Croyez-le ou non, l’autoroute Papineau (A-19) ira finalement se connecter à l’A-640, au cours des prochaines années.

Selon l’article paru sur Canoë, le premier ministre, Jean Charest, accompagné de la ministre des transports, Julie Boulet, a annoncé, ce matin, “le début des études d’avant-projet, et d’impact sur l’environnement, en vue du parachèvement de l’autoroute 19”.  Toujours selon le papier de l’agence QMI, la nouvelle autoroute comptera trois voies par direction, dont une réservée aux transports en commun.  Les travaux, sur le terrain, devraient débuter en 2014, se compléter en 2015, et coûter entre 310 et 320 millions$.  On y retrouvera des échangeurs au niveau des intersections actuelles de la route 335, situées à Laval, du sud au nord, au boulevard Dagenais est, à la rue Saint-Saëns, et dans l’axe du boulevard des Mille-Îles et du boulevard des Laurentides, ainsi qu’à Bois-des-Filion, au boulevard Adolphe-Chapleau (route 344).  Quant à la terrasse Brissette, tout près du pont Athanase-David, à Laval, elle sera probablement raccordée au boulevard des Mille-Îles.

J’ai voulu en savoir davantage, mais le site du MTQ n’avait pas encore rapporté la nouvelle, à tout le moins sur sa page d’accueil.  Par contre, on y trouvait un communiqué de presse, qui avait probablement servi de canevas à l’article de l’agence QMI.  On y précisait que le boulevard Adolphe-Chapleau (route 344) sera également réaménagée, de part et d’autre de la future autoroute, question de diminuer le problème d’embouteillages constants, vécus par les résidents de Bois-des-Filion, aux environs de cette intersection.  On mentionne aussi, dans le communiqué de presse, que les quatre ponts d’étagement de l’A-19, déjà construits au-dessus de l’A-640, seront utilisés, dont un sera réservé aux véhicules hors-route.  Le communiqué ajoute que d’autres aménagements feront partie du projet, dont des stationnements incitatifs.

Le truc qui m’intrigue, au sujet de cette annonce, se situe au niveau des études d’impact sur l’environnement, annoncées par monsieur Charest.  Voyez-vous, l’actuelle avenue Papineau (route 335), entre le boulevard Dagenais et le boulevard des Mille-Îles, fut construit il y a plus ou moins dix ans.  On ne viendra pas me faire avaler qu’il y a des écosystèmes sensibles qui se sont développés pendant cette période, et qui demanderont des études poussées; qu’on prenne les études faites à cette époque, et qu’on les révise, c’est tout.  Deux ou trois semaines de travail, et le tour est joué!  Restera ensuite aux in-gné-nieurs du MTQ à mettre à jour les plans préliminaires du projet de l’époque (le projet initial, pour lequel les quatre viaducs furent construits, au-dessus de l’A-640, faisait partie du plan directeur des années 1950-60, du Ministère de la voirie du Québec, ancêtre du MTQ), en fonction des éléments actuels.  Tout ça ne devrait quand même pas prendre 4 ans!  Selon les termes utilisés dans l’article de l’agence QMI, on semble faire table rase, et tout reprendre à partir de rien.  C’est stupide!

Mais bon, concentrons-nous sur le positif; je devrais pouvoir rouler sur l’A-19 avant de toucher ma pension de vieillesse.