Un « vrai » réseau routier sur la Côte-Nord – Et pourquoi pas?

Un article de l’Agence QMI, signé Jean-Guy Gougeon, et repris par le site Canoë, nous rapporte que selon le président de la Commission régionale sur le transport de la Côte-Nord, et maire de Baie-Comeau, Ivo Di Piazza, les 100 millions$ promis par Jean Charest, à raison de 10 millions$ par année pendant 10 ans, ne seront jamais suffisants pour soutenir le développement de la région, qui comprend de nombreux projets, estimés à environ 20 milliards$.  En fait, la Côte-Nord a besoin de 2,5 milliards$ pour le développement d’un véritable réseau routier.  Rien de moins.

Les revendications du maire Di Piazza, qui a établi, en collaboration avec les autres maires de la Côte-Nord, ainsi que ceux du Labrador, la liste des priorités routières à faire réaliser par les gouvernements, fédéral et provinciaux, comprennent l’amélioration de la route 138 (le maire l’appelle « la route de la solidarité »), dans l’ouest de la région, ainsi que son prolongement vers l’est, jusqu’à Blanc-Sablon, afin de raccorder les municipalités de la Côte-Nord au réseau routier du Labrador.  Les demandes passent également par l’amélioration de la route 389, entre Baie-Comeau et Fermont.  En fait, il ne manque qu’un tronçon d’une trentaine de kilomètres, entre Happy Valley-Goose Bay et Cartwright, à Terre-Neuve-et-Labrador, pour relier Blanc-Sablon et Baie-Comeau, en passant par les routes 510, et 500, sur le territoire labradorien.  Cela représente une grande amélioration, pour les gens de la Côte-Nord, et ce même si la route 389, entre Fermont et Baie-Comeau, a des airs de « trail à vaches », sur plusieurs tronçons.  Ce sera déjà mieux que pas de route du tout, comme c’est le cas actuellement.  Les demandes des élus de la Côte-Nord se complètent par un pont, sur la rivière Saguenay, attendu des gens de la place depuis environ 35 ans, et pour lequel le MTQ a déjà fait faire certaines études.  Dans l’article, on en parle comme étant « le pont des générations », tellement on l’attend depuis longtemps.

Pour ma part, je suis tout à fait d’accord avec de telles revendications.  Il est grandement temps de désenclaver la Basse-Côte-Nord, qui s’étend sur près de 600 kilomètres, entre Kegaska et Blanc-Sablon, et dont les villages ne sont reliés au reste du Québec que par des traversiers.  Je crois même que je vais aller plus loin, et faire de la route 138 un futur tronçon de la route Transcanadienne, à la faveur d’un pont à ériger, par le gouvernement fédéral, sur le détroit de Belle-Isle.  Après tout, si les 139,000 habitants de l’Île-du-Prince-Édouard ont droit à leur pont de la Confédération, depuis 1997, pourquoi les 477,000 insulaires de Terre-Neuve ne pourraient-ils pas profiter d’un lien vers la terre ferme?  Il serait bien que ces gens puissent passer de Terre-Neuve au Labrador, et vice-versa, sans avoir à composer avec un traversier.  Après tout, l’île de Terre-Neuve n’est séparée de la terre ferme que par 17 kilomètres, environ.  Il y a sûrement moyen de mettre de l’avant quelques prouesses technologiques qui permettront, un jour, d’aller faire un tour à Terre-Neuve-et-Labrador en voiture, par l’entremise d’un pont.  Ou en autobus, pour les maniaques des transports en commun.

Bref, il serait temps que les gouvernements, qui cherchent des projets à faire, pour relancer l’économie, y mettent quelques efforts.

Automobile: Beaucoup de milliards$, mais encore moins d’acheteurs!

La situation de l’industrie automobile, depuis la fin de l’année 2008, demeure précaire.

Malgré l’annonce de plusieurs milliards$ de fonds publics alloués à General Motors et Chrysler, les ventes de décembre, dans le domaine de l’automobile, furent catastrophiques, si l’on se fie à cet article de Katia Gremain, publié sur le site web de la chaîne Argent.  Les ventes de tous les constructeurs, ou presque, ont baissé au cours du mois de décembre; -31% chez GM, -32% chez Ford, et tenez-vous bien, -53% chez Chrysler!  Les constructeurs japonais ne font pas mieux, avec des baisses des ventes de 31% pour Nissan, de 35% pour Honda, et de 37% pour Toyota.

On constate maintenant les effets directs du ralentissement économique, chez nos voisins du Sud; les ventes des constructeurs japonais sont maintenant, elles aussi, nettement à la baisse.  L’article mentionne également que sur toute l’année 2008, tous les constructeurs ont vu leurs ventes baisser, sauf Subaru, qui a constaté une hausse, à peine perceptible, de 0,3% de ses ventes, toujours aux USA.

La question que je me pose, maintenant, est la suivante; maintenant que les gouvernements ont versé des milliards$ aux constructeurs GM et Chrysler, à quoi serviront ces sommes, si ni l’un, ni l’autre, de ces constructeurs parvient à s’inscrire, au niveau des ventes?  Ce sont là les dangers d’une aide directe aux manufcturiers, les risques de remettre de gros chèques libellés à des entreprises boîteuses.  Si les constructeurs ne vendent toujours pas, les usines encore ouvertes devront fermer à leur tour, et les milliards auront disparu!  Au mieux, se retrouveront-ils dans les coffres d’éventuels acheteurs, qu’ils soient européens, ou asiatiques.  Et au pire, les derniers dirigeants nord-américains de ces canards boîteux les auront transféré dans des paradis fiscaux.

Amir Khadir visé par une plainte à l’Assemblée nationale

L’affaire du nouveau député de la circonscription de Mercier, Amir Khadir, qui a lancé un soulier sur une photo de George W. Bush, lors d’une manifestation, devant le consulat des États-Unis, à Montréal, aura une suite.  En effet, comme le rapporte la Presse canadienne, dans un article publié sur le site web cyberpresse.ca, un enseignant du CEGEP de Sainte-Foy, Gilbert Gagnon, a décidé de porter plainte au président de l’Assemblée nationale du Québec.

Évidemment, monsieur Khadir défend son geste, purement symbolique, à ses yeux, comme étant une attaque à un symbole, et non pas à une personne.  De son côté, monsieur Gagnon prétend, selon l’article, que le geste du député de Mercier « n’est pas acceptable, et encourage à la violence », en plus de constituer un manquement grave à la dignité et aux devoirs d’un député.  Aussi, il demande à l’Assemblée nationale de prendre des mesures contre Amir Khadir.

À mes yeux, le fait que la plainte de monsieur Gagnon soit traitée avec tous les égards, ne fait aucun doute.  Tout comme le fait que les mesures demandées se limiteront probablement à une rencontre d’une dizaine de minutes, dans le bureau du président de l’Assemblée nationale.  Le genre de rencontre, des plus cordiales, au cours de laquelle on informera le premier député élu de Québec suicidaire – OK, Québec solidaire – que de tels gestes ne sont pas vraiment bien, de la part d’un député en fonction, et que la participation à une manifestation, pour un représentant du peuple à l’Assemblée nationale, se résume habituellement à tenir la grande bannière, avec les autres VIP présents, lors d’une marche, et de sourire aux caméras des journalistes.

Bref, Amir Khadir devra apprendre à limiter ses élans protestataires, dans ses sorties publiques, et à se garder une petite gêne, quand il prendra position, dans les divers dossiers avec lesquels il devra travailler.  Il comprendra que maintenant, la personne la mieux placée pour prendre différentes positions, sur la scène publique, au nom de QS, sera désormais Françoise David.   En fait, monsieur Khadir risque de trouver le temps bien long – et le Plateau bien loin, lorsqu’il sera à l’Assemblée nationale.  Même que je me risque à avancer que le nouveau député pourrait éventuellement se sentir mis de côté par son parti.  Mais n’allons pas trop loin, et ne spéculons pas trop.  Je vais plutôt souhaiter un bon séjour à Québec à ce non moins bon Amir Khadir, digne représentant du peuple d’une partie de la république du Plateau Mont-Royal.

Montréal: Sortez vos patins!

J’ai écrit quelques billets, à plus ou moins pareille date, l’an dernier, alors que cet humble blogue en était à ses premiers balbutiements, sur la situation globale, en ce qui a trait au déneigement des rues, sur le territoire de la ville de Montréal.  Il semble que la situation se répète, encore une fois; rues bordées de tas de neige, trottoirs impraticables, chaussées glacées dans les rues résidentielles,…  Bref, rien pour nous faire apprécier l’hiver.

Je ne suis pas le seul à constater que ça va mal, en ville; Geneviève Girard a signé un article, dans le Journal de Montréal de ce dimanche, article repris par le site Canoë, sur la situation qui prévaut, actuellement.  Elle va même jusqu’à dire que le responsable des services aux citoyens, Marcel Tremblay, n’était « pas disponible pour commenter », et ce depuis deux jours.  Ben là, c’était Noël pour lui aussi, je présume.  Enfin, j’espère que c’est pour cette raison, que les journalistes peinent à le joindre; si lui, la moitié « fonctionnaire » des Tremblay Brothers, se retrouve en burn-out, à cause de la situation actuelle, sur qui pourra-t-on compter?  Il nous faudra retrouver ce cher Steve Flanagan, si précieux, lors de la crise du verglas de 1998.

Voyez-vous, je présume que c’est le côté négatif d’avoir la fête de Noël qui précède un week-end; les cols bleus se retrouvent avec « quatre jours off », ce qui ralentit les opérations de déneigement.  On se retrouve alors avec des effectifs restreints, qui tentent de voir au plus urgent; la Sainte-Catherine, au centre-ville, par exemple.  Par contre, cette situation est-elle préférable à celle où l’on prend sur le fait un opérateur de tracteur à trottoirs avec sa « petite frette » au volant?  Au moins, souhaitons que les 6°C de cette journée douce (du moins en avant-midi; Environnement Canada a émis un avertissement de vents violents, pouvant atteindre les 100 km/h, pour le Montréal métropolitain, et Laval, et un refroidissement des températures, par la suite) permettront aux quelques abrasifs de faire leur travail, avant le retour du point de congélation.  Encore faut-il qu’il y ait des abrasifs!  Nous sommes dimanche, quand même.

Alors montréalais, prenez votre mal en patience, le temps doux reviendra!  Quelque part en mars, ou avril, vous verrez fondre toute cette glace accumulée, sur les trottoirs, et en juin, à la lueur des premiers feux d’artifices, vous n’y penserez même plus!  Et en attendant, pourquoi croyez-vous que je me suis acheté un 4×4, sinon pour mieux me stationner, dans les rues de Montréal?

Virginie Roy se fait défaitiste, pour son bilan de 2008

J’ai recommencé à lire les écrits de Virginie Roy.  Bon, je sais, j’ai été un peu dur, avec elle, à l’occasion, mais elle court après les coups.  Comme par exemple, dans son billet d’hier (17 décembre), elle prétend que l’année 2008 fut un échec, du côté environnemental.  Essayons ensemble de décortiquer son article.

Elle aborde d’abord l’affaire des changements climatiques en disant que « Avec la crise économique, les changements climatiques, le dossier le plus préoccupant de l’heure, semblent avoir été mis de côté pendant l’année 2008. Ainsi, le phénomène guette encore et toujours les populations ainsi que les biodiversités du monde. »  Je veux bien croire que le phénomène guette le monde, mais en définitive, et au risque de me répéter, le monde ne peut pas empêcher les changements climatiques de survenir.  On peut se prémunir contre les effets de tels changements, mais on ne peut pas les empêcher.  C’est clair comme de l’eau de source; personne n’aurait pu empêcher le Groenland de se couvrir de glace, il y a plusieurs centaines d’années.  Mais la belle qui ne sort pas les poubelles(1) refuse de se rendre à l’évidence, tout comme de bien connues, et bien nombreuses personnalités.  Même que je ne sais pas si elle voudra l’admettre, mais le fait que des milliers – des millions – de gens soient aveuglés par cette croyance, que l’on peut empêcher les changements climatiques, permet à des activistes, comme Al Gore, et David Suzuki, de vendre des conférences, à des milliers de dollars l’heure, et à plein de lobbyistes de faire des tonnes de fric sur le dos des gouvernements, donc, des contribuables.  Je me permettrai de faire remarquer à Virginie Roy que si l’année 2008 est la dixième année la plus chaude depuis 1850, c’est parce qu’il y en a eu 9 autres, plus chaudes encore, que celle qui s’achèvera bientôt.  Sinon, on se serait empressé de dire que 2008 était LA plus chaude de toutes.

Quand aux statistiques de réduction des gaz à effet de serre (GeS), et du piètre bilan du Canada, dans ce domaine, faudrait-il que madame Roy se rende à l’évidence que l’augmentation du taux de GeS du Canada n’a pas commencé sous Stephen Harper, mais sous Paul Martin!  Elle devrait au moins remercier les conservateurs de « parler des vraies affaires », devant l’ONU, et les autres forums internationaux, au lieu de faire comme les libéraux, et de tenir un discours vert, devant les médias, et de faire le contraire dès que les caméras sont éteintes.

Virginie Roy aborde ensuite les décisions des autres ordres de gouvernements, en matière de transports.  Peut-être que « la ville de Montréal a pondu un plan de transports ambitieux« , mais tout le monde sait que la ville de Montréal n’a pas les moyens de ses ambitions.  On essaie de culpabiliser les automobilistes, alors que l’on sait que ceux-ci représentent des sources de revenus, autant pour la ville elle-même que pour les organismes de transport en commun.  Quant aux décisions de Québec d’aller de l’avant, avec le pont de l’A-25, la rue Notre-Dame et l’échangeur Turcot, le gouvernement provincial avait-il vraiment le choix?  Le pont de l’A-25 viendra corriger un retard de développement de presque 30 ans, en plus de donner un premier véritable axe nord-sud, qui permettra de traverser l’île de Montréal en ligne directe.  Pour le bénéfice de l’information de madame Roy, je dirai ici qu’afin de procéder à l’amélioration de la rue Notre-Dame, environ 1200 unités de logement ont été rasées au sol, chassant autant de familles, il y a de cela plus de 35 ans, et ne serait-ce que par respect envers ces familles, et pour leur prouver qu’elles n’ont pas été chassées pour rien, il faudra bien améliorer cet accès vers le tunnel Lafontaine, depuis le centre-ville; d’ailleurs, si l’ouest a droit à un accès rapide, en l’autoroute Ville-Marie, dont il ne pourrait plus se passer, désormais, pourquoi faudrait-il en priver l’est?  En ce qui a trait à Turcot, si on ne refait pas complètement cet échangeur, il tombera de lui-même sur la tête des gens; c’est d’ailleurs déjà commencé!

Pour le reste, les gouvernements qui se fixent des objectifs trop ambitieux n’ont qu’eux seuls à reprocher, si ces mêmes objectifs ne sont pas atteints.  Aussi, se fixer des objectifs est une chose, mais se donner les outils afin de les atteindre est une toute autre paire de manches.  D’un côté, on se plaint que les objectifs de gestion des matières résiduelles ne sont pas atteints, alors que de l’autre, une bonne partie des matières mises au recyclage par les citoyens finissent dans les dépotoirs.  Quant aux villes qui ont adopté « un système efficace à trois voies : recyclages, déchets et compostes« , elles ne vont sûrement pas se vanter de mettre en place un système de ramassage des ordures qui multiplie par trois les émissions de GeS, puisqu’il faut trois séries de camions, et trois séries d’installations, pour faire le travail.

Bref, c’est vrai que l’on peut faire mieux, en matière d’environnement.  Encore faut-il mettre les gens dans le coup, et promettre rétribution, pour le travail accompli.  Par exemple, il traîne beaucoup moins de bouteilles de plastique de boissons gazeuses, dans l’environnement, que de bouteilles d’eau.  Pourquoi?  Parce que quand on rapporte ses contenants – cannettes et bouteilles – de boissons gazeuses, il y a 5 cents à la clé, pour chacun d’eux.  Pourquoi ne pas faire de même avec les bouteilles d’eau?  D’ailleurs, si l’on consomme l’eau embouteillée, c’est qu’il y a une raison, principalement d’ordre pratique.  Pourquoi alors ne pas rapporter lesdites bouteilles à la maison, et les remplir avec l’eau du robinet?  Du coup, on allie le côté pratique, et on pollue moins, puisque les mêmes bouteilles peuvent servir pendant des mois.  Évidemment, ce n’est pas Al Gore qui va proposer un truc comme le remplissage de ses bouteilles d’eau; il préfèrera soumettre des plans onéreux aux gouvernements, et faire des tonnes de fric avec ses conférences.

(1) Ce n’est pas moi qui le dit; lisez-le par vous-même, dans cet article, signé Virginie Roy.

Mise à jour le 27 décembre 2008, à 15h05.