A-35: Le parent pauvre du réseau routier supérieur

Samedi dernier (29 mars), après mes photos de la Métropolitaine, j’ai eu envie d’un tour de voiture, mais un peu en dehors de l’île de Montréal. Je me suis donc rendu du côté de Saint-Jean-sur-Richelieu, où j’ai pu croquer quelques poses de l’autoroute 35, aussi appelée Autoroute de la Vallée-des-Forts, en hommage non pas aux « gros bras » du coin, mais plutôt aux nombreux forts qui furent construits le long de la rivière Richelieu, et qui ont servi à nous défendre contre les américains, à une époque où nous n’étions pas très amis, eux et nous. Une petite visite de cette autoroute nous fait bien comprendre le sens du mot « décrépitude ».

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On voit bien, ici, l’action du temps sur le béton. Il s’agit de murets installés pour soutenir le terre-plein central, à l’échangeur du boulevard Saint-Luc, soit la sortie 11. On voit très bien l’armature d’acier, et les résidus de béton, au sol, qui donnent l’effet d’un simple tas de gravier.

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Sur l’A-35, direction sud, la sortie 11-E, qui mène à la route 233, en passant par le « viaduc à trou ». Vous vous souvenez, ce viaduc, qui a fait l’objet d’un reportage à TVA, et sur lequel j’avais écrit un billet. J’y reviendrai.

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Un autre bout de muret, encore plus effrité que celui de la première pose. Celui-ci est la seule séparation entre les deux chaussées de l’autoroute. Il ne reste qu’un peu de béton au centre de cette section de muret, alors qu’aux deux extrémités, il n’y a que l’armature, toute nue.

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Revoici donc notre fameux viaduc à trou. Évidemment, le trou n’y est plus. Mais il semble que le rapiéçage est plutôt grand, pour un trou de 30 centimètres par 35. En fait, de tels rapiéçages sont effectués régulièrement sur la plupart des structures surélevées du grand Montréal, et probablement ailleurs, au Québec. J’explique, approximativement, bien sûr, parce que je ne suis pas ingénieur, la procédure suivie pour réaliser ces rapiéçages dans cet autre billet.

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Probablement un « naufragé » des travaux de rapiéçage du « viaduc à trou », oublié sous la neige des dernières tempêtes. Un panneau qui indiquait la fin de la zone de travaux. À moins qu’il ne veuille nous aviser de la « fin » prochaine du viaduc lui-même?

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De l’autre côté du Richelieu, toujours en direction sud, près du viaduc du boulevard d’Iberville, on voit le terrassement de ce qui semble être une bretelle de sortie,…

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…et ici, celui d’une bretelle d’entrée. Dans les deux cas, il y a même un peu de gravier qui subsiste. Je ne sais pas à quoi servaient ces bretelles, mais une vue aérienne, avec le logiciel Google Maps, nous permet de voir que ces bretelles existent dans les deux directions, et sont relativement courtes. De plus, l’espace occupé, de chaque côté de l’autoroute, ne permet pas de croire qu’il s’agissait d’un poste de pesée pour camions lourds. Peut-être s’agissait-il d’anciennes haltes routières, et que le terrain ait été utilisé à d’autres fins, ne laissant que les bretelles. Mystère…

Dans la liste des projets routiers faisant partie du vaste plan de 2,7 milliards$ du MTQ pour l’année budgétaire 2008-2009, il est question de la construction de l’autoroute 35, entre la frontière américaine et Saint-Jean-sur-Richelieu. On peut y lire qu’une somme de 38,5 millions$, dont environ la moitié provenant du gouvernement fédéral, serait investie au cours de l’année. Une autre somme, d’environ 2 M$, sera investie pour de l’asphaltage, entre le chemin de fer et le chemin de la Grande-Ligne, à Saint-Jean-sur-Richelieu même. Espérons que dans l’enveloppe des travaux de reconstruction des viaducs du boulevard Saint-Luc, il y aura quelques montants pour refaire les murs de séparation des chaussées. Sinon, il ne restera plus que les armatures rouillées des anciens murets.

Pas besoin d’examiner très longtemps pour conclure que l’A-35 serait due pour une rénovation complète. Elle mériterait bien une nouvelle couche d’asphalte sur la quasi-totalité de sa longueur actuelle. La plupart de ses échangeurs datent d’une autre époque, et devraient être totalement repensés, y compris celui du « viaduc à trou », et surtout celui de l’A-10, conçu de façon à ce que tous les utilisateurs mettent leur petit « trente-sous » dans les paniers des anciens postes de péage. Bref, comme diraient les agents d’immeubles, cette autoroute a « beaucoup de potentiel ».

Saïd Jaziri: Sa femme le réclame

Sur le site LCN, on peut lire un article au sujet de la femme de l’imam Saïd Jaziri, Nancy-Ann Adams, qui réclame le retour de son mari au Canada pour des raisons humanitaires.  On se souviendra que l’expert en questions islamiques du réseau TVA avait été expulsé vers la Tunisie l’automne dernier, ayant épuisé tous les recours disponibles dans son cas.

Évidemment, elle ne manque pas de raisons pour demander le retour de son homme; elle a besoin de lui pour s’occuper de ses trois enfants, dont les deux premiers, nés d’une union précédente, et son petit dernier, Mohamed, trois mois, qui n’a jamais vu son père.  Elle est épuisée et malade, souffrant entre autres de diabète de type 1.  Ce sont les principales raisons pour lesquelles elle souhaite le retour de son mari au Canada.

Je me demande quelques questions face à toute cette affaire.  D’abord, si Jaziri lui-même déclarait à la télévision, en entrevue téléphonique, lors de son arrivée, que la Tunisie l’avait mieux traité que le Canada, pourquoi sa femme ne va-t-elle pas elle-même le rejoindre là-bas?  D’ailleurs, s’il disait vrai, à cette époque, pourquoi tient-il tant à revenir ici?  Si l’imam disait vrai à propos du fait qu’il puisse être torturé là-bas, nous serions plutôt portés à croire qu’il serait déjà mort, depuis les mois qu’il est arrivé en Tunisie, non?  L’avocat Julius Grey se dit prêt à défendre la cause de Saïd Jaziri; où était-il, maître Grey, au moment où l’imam se défendait corps et âme contre sa déportation?  De tous les appuis que Jaziri et sa femme ont reçu avant que celui-ci soit déporté, aucune de ces personnes ne peut venir en aide à Nancy-Ann Adams?  Je vais vous dire le fin mot de l’histoire, selon moi.  Saïd Jaziri se la coule douce, chez papa et maman, en Tunisie, pendant que sa femme se tape la job d’élever ses enfants, ici.  Là-bas, par contre, il ne peut pas gueuler comme il le faisait ici, alors il s’ennuie un peu, et il voudrait revenir chez nous, afin de pouvoir recommencer à gueuler à la télévision.

Je n’ai rien contre les musulmans; j’en ai contre les intolérants.  Je n’ai rien contre les immigrants; j’en ai contre les racistes.  Je n’ai rien contre les personnes qui se savent violentes, qui ont payé leur dette à la société, et qui travaillent sur elles-mêmes; j’en ai contre les repris de justice qui se disent victimes de tout et de n’importe quoi, et qui crachent sur le pays qui leur a permis de vivre en paix, sans statut légal, et ce pendant deux ans!  Pour l’ensemble de ces raisons, je suis contre le retour de l’imam Saïd Jaziri au Canada.

Chauffeurs de la STM: Les troubles commencent

Tel que prévu, le syndicat des chauffeurs d’autobus et opérateurs de métro de la STM a commencé à faire des moyens de pression contre l’employeur.  Mardi après-midi, des directeurs syndicaux ont occupé les bureaux administratifs du garage de la rue Saint-Denis, au coin du boulevard Rosemont, et ce pendant environ deux heures.

Évidemment, de tels moyens de pression entraînent parfois certains esprits à s’échauffer, tant et si bien que la police à dû s’en mêler.  On en parle dans l’article d’André Beauvais, publié dans l’édition du mercredi 23 janvier du Journal de Montréal.  Les deux parties doivent se rencontrer afin de discuter des services essentiels à maintenir lors de l’éventuel déclenchement d’une grève.  Pour l’instant, les rumeurs parlent de grèves rotatives dans différents secteurs de la ville.

À voir aller les directeurs syndicaux, ainsi que les rumeurs actuellement diffusées, je constate que je me suis peut-être trompé, dans mon billet du 13 novembre 2007, où je comparais les façons de faire de ce syndicat à des méthodes mafieuses.  Je me rends bien compte que les méthodes du syndicat des chauffeurs de la STM s’apparentent davantage à du terrorisme.  Bien sûr, en termes de dommages, rien de comparable; les syndiqués ne tueront personne, rassurez-vous.  Par contre, ils fonctionneront avec des tactiques semblables à celles d’Al-Qaïda; ils vont frapper on ne sait où, on ne sait quand, mais ils vont frapper, ça, c’est sûr!  Autrement dit, quand vous allez vous lever, à chaque matin, pour aller travailler, vous devrez constamment vérifier par vos propres moyens s’il y a du service entre chez vous et votre travail.  Idem pour le retour à la maison.  Un peu comme au Moyen-Orient, quand les gens sont constamment sur le qui-vive, et se demandent tout le temps où la prochaine bombe va tomber.  Rien pour que les chauffeurs regagnent l’appui de la population!

Alors voilà.  Les gens qui dépendent du transport en commun pour leurs déplacements quotidiens se retrouveront encore pris à faire des longues marches en plein hiver, et ce en plus sans savoir à quel moment cela va leur arriver.  Ceux et celles qui ont des bagnoles pourront exercer leur patience sur les ponts; ce sera long et pénible, mais au moins, ils seront au chaud.  Encore une fois, ce sont les personnes dont le statut d’emploi est précaire, celles qui font moins de 20,000$ par année, qui se retrouveront victimes de l’intransigeance des chauffeurs d’autobus et opérateurs de métro, qui demandent encore davantage d’argent et de conditions.  Comme si 50,000$ par année dès l’embauche n’était pas suffisant.  Et comme ce syndicat n’est pas sorti en grève depuis une bonne vingtaine d’années – toutes les autres grèves du transport en commun étant dûes à d’autres syndicats, notamment celui des employés d’entretien, si jamais ils se rendent à la grève générale illimitée, attendez-vous à ce que ça dure longtemps!  À moins que ça se termine par une loi spéciale.

Plusieurs chauffeurs, dont un certain Martin, qui m’a écrit plusieurs commentaires, justement suite à mon billet du 13 novembre dernier, déclarait que le transport en commun est un service essentiel.  Alors pourquoi le Conseil des services essentiels ne déciderait-il pas que les services essentiels représentent 100% des services actuels de la STM?  C’est la même chose qui se produit à chaque conflit; les deux parties se retrouvent devant le Conseil, et celui-ci décide que les services doivent être maintenus pendant certaines périodes de pointe.  D’ailleurs, les seuls critères retenus par le Conseil pour l’établissement des services essentiels à maintenir sont la santé et la sécurité des usagers.  Le Conseil se fout royalement que des employés à statut précaire perdent leur emploi; le cas échéant, les membres du Conseil ne perdront définitivement pas le leur!

Donc, attendez-vous à un conflit long et pénible.  Souhaitons que les conditions de la météo soient favorables aux usagers qui devront marcher, advenant le déclenchement d’une grève qui semble de plus en plus inévitable.