Québec solidaire: Enfin, des nouvelles!

Quelle ne fut pas ma surprise, ce matin, de voir, dans les pages d’opinion du Journal de Montréal, plus précisément à la page 29, une lettre ouverte, adressée au PLQ, et au PQ, et signée par les deux porte-parole de Québec suicidaire,… euhhh, je veux dire, de Québec solidaire, à savoir Amir Khadir, et Françoise David.  Il y avait même leur photo!  Depuis le temps que je n’avais eu de leurs nouvelles, à ces deux-là, ils ont littéralement fait ma journée!

Leur lettre se lit comme suit:

Lettre ouverte au PLQ et au PQ

Depuis quelques jours, un maraudage intensif se déroule entre les partis politiques présents à l’Assemblée nationale.  Monsieur Charest est heureux d’accueillir des députés adéquistes sans s’interroger plus longuement sur leurs idées.  Puis, c’est au tour de Pauline Marois de déclarer que les députés adéquistes souverainistes et « partageant un certain nombre de valeurs » (lesquelles?) seraient les bienvenus au Parti québécois.

Il nous paraît pourtant difficile d’oublier des propositions adéquistes telles que: plus de place au privé dans le système de santé, permission donnée aux médecins d’exercer à la fois dans le privé et le public, l’abolition des commissions scolaires, le paiement par les détenus d’une partie de leurs frais de détention, etc.  Et puis, rappelons-nous les pancartes adéquistes, marquées par l’intolérance et la xénophobie, dans les élections partielles de Bourget.

À l’image du PLQ, le PQ est prêt à accueillir des députés de l’ADQ.  Il faudrait peut-être que le PQ clarifie ses positions: social-démocrate ou…?  Il n’est pas étonnant, au vu du maraudage général auquel nous venons d’assister, que tant d’électrices et d’électeurs ne votent même plus tant ils croient que les partis politiques sont tous pareils et interchangeables.

Tous?  Non, il y a Québec solidaire qui est et demeure un parti écologiste, épris de justice sociale et d’égalité et attaché à une véritable démocratie.  Nos idées sont claires et connues.  Bienvenue à celles et ceux qui les partagent!

Françoise David

Amir Khadir

Porte-paroles, Québec solidaire

Essayons maintenant de « lire entre les lignes », si vous me le permettez.

D’abord, du maraudage, il y en a toujours eu, et il y en aura toujours.  Et les meilleures personnes pour juger si le député maraudé a bien fait, ou non, ce sont les électeurs dudit député; s’ils ne sont pas d’accord avec le changement, le député perdra son siège.  Un point, c’est tout.  Ainsi, les deux transfuges adéquistes sont loin d’être réélus, dans leur circonscription respective.  Plusieurs électeurs ne le prendront tout simplement pas, et voteront pour un autre candidat.  Quant à savoir les idées de ces transfuges, du moment qu’ils appuieront leur nouveau parti, lors des votes à l’Assemblée nationale, les entrevues sont de courte durée.

Dans le paragraphe suivant, les porte-parole de QS reprennent leur discours alarmiste et pleurnichard, autant au sujet des points défendus par l’ADQ qu’à celui des fameuses pancartes, dans Bourget.  Il faudrait commencer par expliquer que la personne qui crie à l’intolérance, à cause de quelques pancartes un tant soit peu explicites, est tout aussi intolérante, sinon davantage encore, que les pancartes elles-mêmes pourraient l’être.  Et en ce qui concerne les politiques phares de l’ADQ, elles sont des politiques comme n’importe quelles autres politiques; elles ont de bons côtés, et de moins bons.  Pour ma part, elles se comparent avantageusement à celles de QS, comme le retour obligatoire de La soirée du hockey, à Radio-Canada, les samedis soirs, ou encore le salaire minimum à 10,00$ de l’heure.

La position du PQ est facile à expliquer, pour quiconque a suivi les informations, ces derniers temps.  Elle se résume à un mot; survie.  C’est triste à dire, mais Pauline 1ère risque de se diriger tout droit vers une défaite aussi cinglante, ou même pire encore, que celle qu’a connue André Boisclair, lors du dernier scrutin général.  Devant cette possibilité, elle est prête à prendre n’importe qui, du moment où la personne se déclarera solidaire des décisions du parti.  Par contre, force est de constater que le « score de maraudage » de madame Marois n’est pas très fort.

Quant à savoir si c’est le fait que les partis soient « tous pareils et interchangeables », qui détournent « tant d’électrices et d’électeurs » de l’exercice de leur droit de vote, permettez-moi d’en douter.  Depuis les débuts de la Révolution tranquille, les politiciens ont tout fait pour éloigner la politique des gens ordinaires, et les gens ordinaires de la politique.  Avec des philosophies du genre « les problèmes sont complexes, et il faut des solutions complexes », on a « tassé » les partisans de la base, ceux qui connaissaient les secrets d’une bonne « cabale », afin de faire place aux « érudits », aux universitaires, qui volent au-dessus de la mêlée, et aux diplômés de l’École nationale d’administration publique (ÉNAP).  Résultat: les seuls partisans qui sont restés sont ceux qui posent les pancartes, par grands vents, sans poser de questions, et ce parce que tous les autres se sont sentis chassés.  Aujourd’hui, les électeurs, pour un grand nombre, sont des descendants de ces partisans échaudés, qui ont ressenti du rejet, de la part des érudits, et qui se sont mis à dire que « les politiciens sont tous des crosseurs ».  Excusez le terme, mais c’est ça.

Vous croyez qu’à entendre continuellement, à la maison, cette façon de décrire les politiciens, les jeunes de ce temps-là – les électeurs d’aujourd’hui – se sont intéressés à la chose politique?  Ils ne la regardent qu’à l’occasion, par le biais des médias, eux-même biaisés, et en viennent très rapidement aux mêmes conclusions que leurs parents, et ce même s’ils n’ont, pour la plupart, jamais mis les pieds dans un bureau de campagne électorale.  Ils demeurent indécis jusqu’au dernier moment, puis le jour du vote, toutes les raisons sont bonnes pour ne pas sortir dehors.  On se retrouve ainsi avec des taux de participation sous les 70%.

Quant à la conclusion, il est vrai que les partis ne sont pas « tous pareils et interchangeables ».  Il y a Québec suicidaire (désolé, c’est plus fort que moi), qui est un parti rigolo, pour ne pas dire hilarant, tellement il se prend au sérieux, tout en offrant des politiques tout à fait utopiques.  Si des élections sont déclenchées, mercredi prochain, je leur prédis plus ou moins la même chose qu’au dernier scrutin, à savoir une deuxième place sur le Plateau Mont-Royal, et rien de plus que de la figuration, ailleurs au Québec.

Stéphane Dion: Partira, partira pas,…

Suite aux résultats désastreux des libéraux, lors de l’élection de mardi, Stéphane Dion se terre à Stornoway, la résidence du chef de l’opposition.  Il serait, semble-t-il, en train de négocier une sortie honorable.

Selon ce que rapporte la Presse Canadienne, et la chaîne LCN, le chef du parti libéral s’adressera aux journalistes demain, afin de clarifier ses intentions, mais tout indique qu’il ne s’accrochera pas à son poste, malgré ses déclarations faites lors des derniers jours de la campagne électorale.  La Presse canadienne a appris que l’entourage de Stéphane Dion souhaitait éviter une transition par intérim, comme ce fut le cas pour Paul Martin, alors que l’ancien ministre Bill Graham fut chef intérimaire pendant près de 11 mois.  Le chef actuel souhaiterait, dit-on, quitter « dignement » son poste, ce qui pourrait se faire lors de l’annonce de l’élection du nouveau chef du PLC.

Dans les articles cités ici, ainsi que dans celui publié dans le Journal de Montréal d’hier, il n’est aucunement question de la dette de la course à la chefferie de Stéphane Dion.  On sait qu’il traîne une dette, évaluée à environ 200,000$, conséquence de sa campagne vers l’atteinte du rôle qu’il devra bientôt quitter.  Il fut question, parmi les rumeurs lues et entendues, ces derniers jours, qu’il tenterait de refiler cette dette au parti.  Je vois mal comment celui-ci accepterait un tel cadeau empoisonné, puisque le parti libéral est déjà endetté jusqu’au cou, suite à la dernière campagne électorale, ainsi qu’aux frais des derniers congrès, dont celui qui a vu l’élection de Stéphane Dion à sa tête.

C’est clair qu’à la lumière des résultats de l’élection, Stéphane Dion doit quitter son poste de chef du parti libéral.  Demain, on devrait avoir une idée plus claire sur la façon dont il entend le faire.  Enfin, espérons-le.

Élections fédérales: Le Journal de Montréal devient pro-bloc!

Nous savons depuis longtemps que qui dit La Presse, dit Gesca, que qui dit Gesca dit Paul Desmarais, et que qui dit Paul Desmarais dit parti libéral.  Et à la lecture du quotidien de la rue Saint-Jacques, on comprend que la ligne éditoriale s’aligne vers les politiques du parti libéral.  Mais qu’en est-il du Journal de Montréal?

Si la publication-phare du groupe Québécor Média « a toujours refusé d’imposer le carcan d’une ligne de pensée éditoriale unique à son lectorat vaste et diversifié », dixit Benoît Aubin, chroniqueur en chef, et directeur des pages Opinions, force est de constater que les efforts de recrutement de nouveaux chroniqueurs ont donné des résultats, comment dire, plutôt ciblés.  Monsieur Aubin a beau rappeler la présence des Julius Grey, Nathalie Elgrably-Lévy, Geneviève Lefebvre, Joseph Facal, Marie-France Bazzo, Christopher Hall, Jean-Marc Léger et Richard Latendresse, parmi ses chroniqueurs, ce qui représente, selon lui, « une galerie de commentateurs aux vues diverses et parfois divergentes », les trois dernières recrues du JdeM campent à la même adresse.

Bernard Landry, il y a quelques semaines, et depuis le 29 septembre dernier, soit lundi de la semaine dernière, Dan Bigras et le curé Raymond Gravel, sont plutôt radicalement en faveur du bloc québécois.  Et le fait de voir arriver les deux derniers en pleine campagne électorale n’est pas, selon moi, le fruit du hasard.  Le bloc québécois propose, depuis quelques jours, des rassemblements qui ont tendance à attirer les journalistes, en général, et ceux du JdeM en particulier (rassemblements monstres, manifestations, etc.), ce qui leur donne une couverture supérieure à celle des autres partis, dont on peut lire les faits et méfaits dans de petits articles de rien du tout, sinon dans les seules pages dédiées à la campagne électorale.  D’ailleurs, quand un chef de parti fait la une du JdeM, c’est toujours pour illustrer ses déboires, alors que les nouvelles positives du chef du bloc, Gilles Duceppe, se retrouvent souvent à la une.

C’est suite à ces constatations que j’en viens à conclure que le Journal de Montréal, surtout depuis la mi-campagne, est devenu pro-bloc.

Qu’un journal s’affiche en faveur d’un parti, c’est son droit le plus légitime.  D’ailleurs, je me suis moi-même affiché, ici-même, contre le bloc.  Mais par contre, qu’on ne vienne pas me faire croire que l’on refuse d’imposer une ligne éditoriale unique au lectorat.  C’est ben beau d’avoir des chroniqueurs de tous les horizons, mais quand au-delà de la moitié de ceux-ci proviennent du même côté de la balance électorale, à savoir du PQ et du bloc, cela laisse bien peu de place à toutes les autres options.

Le livre de Julie Couillard: Que du réchauffé!

J’ai pris le temps de lire, dans le Journal de Montréal, les six pages consacrées à la sortie de Julie Couillard, qui faisait la promotion de son livre, intitulé tout simplement Mon histoire, que l’on verra bientôt dans les librairies.

Personnellement, à part l’affaire du Pepsi (alors qu’elle raconte que Max Bernier se plaignait constamment que son chef, Stephen Harper, mangeait mal, et buvait beaucoup de Pepsi), je n’ai rien appris de plus que ce que je savais déjà, d’abord, et ensuite, rien appris qui me pousse à acheter le bouquin de cette fraudeuse, qui a donné son corps à au moins deux personnes, dont un ministre, afin de décrocher une vente.  Je ne suis pas un adepte du Lundi, ni de Photo-Police, et de tout ce qu’il peut exister, comme feuille de chou, entre les deux.  C’est donc dire que 320 pages de ragots, non merci, pas pour moi.  Même que je vais annuler mon abonnement au JdeM, dans les prochains jours; comme je peux obtenir la même information sur le web, et à la quantité de papier dont je dois ensuite disposer, j’ai l’impression que je paie directement le bûcheron!  Je vois déjà Richard Desjardins, face à ma décision, pris dans un dilemme; sauver les arbres de sa forêt boréale, ou les jobs des bûcherons de l’Abitibi?

Une chose est sûre, par contre; j’espère que le livre de Julie Couillard sera imprimé sur du papier recyclé, et recyclable.  Ce serait triste de gaspiller des arbres pour imprimer des livres qui ne se vendront que dans les premiers jours suivant sa parution, et qui se retrouveront rapidement dans les ventes de garage, dès le printemps de 2009.  (Mais qu’est-ce que je dis là, moi?  Sauver les arbres?  Virginie Roy, sors de mon corps!)

De tous temps, des vedettes instantanées, ou encore des personnalités de passage, ont tenté de régler leurs comptes avec un bouquin, une entrevue télévisée aux heures de grande écoute, ou d’autres trucs du même genre.  Et dans la très grande majorité des cas, ledit règlement de comptes se retournait rapidement contre la personne elle-même.  C’est ce qui risque très probablement d’arriver à Julie Couillard.  Selon moi, elle devrait faire comme Nathalie Simard, et aller en République Dominicaine.  Ou comme Claude F. Archambault, et disparaître dans la nature, pour quelques temps.

Bref, si elle veut se refaire une vie, madame Couillard devrait plutôt se faire oublier.

Un truc qui me fait rire; elle déclare, au JdeM, « Depuis cinq mois, ma vie est arrêtée.  Cela a été un tsunami arrivée de nowhere.  Un matin, je me suis réveillée.  Je suis passée de la femme qui représentait son pays fièrement, qui était assez digne pour accompagner le ministre des Affaires étrangères, pour converser avec le président américain et la first lady, et du jour au lendemain, je suis devenue une traînée, une pute, une tenancière de bordel, une croqueuse de diamants et une Mata Hari.  Ma vie est détruite. »  Pourtant, n’était-ce pas elle qui a décidé de quitter Max Bernier, le printemps dernier?  Je crois qu’elle voulait tout avoir, mais ne rien payer.  Or, dans la vie, quand on prend le remède miracle, dans le but d’en tirer des avantages, il faut aussi apprendre à vivre avec les effets secondaires.  Elle a voulu d’un ministre, elle a voulu le flusher, et elle a fait des déclarations qui lui a coûté son poste, alors elle doit vivre avec les répercussions de tout cela.  Elle devra apprendre, un jour, que si la parole est d’argent, le silence est d’or.

Lettre ouverte de Richard Desjardins: Bof…

Avez-vous lu la lettre ouverte de Richard Desjardins, à la page 34 du Journal de Montréal de ce matin?  Je viens de le faire, et en toute franchise, les propos de cet artiste de l’Abitibi ne m’ont pas jeté par terre.  Par contre, certains passages ont attiré mon attention.

Je dois avouer bien humblement que Desjardins est le premier personnage public, dans cette campagne électorale, à ramener sur le tapis la fameuse Loi sur la clarté, que Stéphane Dion, alors ministre responsable de l’unité canadienne, sous Jean Chrétien, a fait adopter suite au référendum de 1995, dont les résultats serrés ont effarouché tout l’establishment libéral, ainsi que la majorité des fédéralistes.  Il est vrai que plusieurs québécois ont encore cette loi de travers dans la gorge, et entendent bien lui en faire payer le prix.

Un autre passage m’a, quant à lui, fait bien rire.  Desjardins dit que « Ceux qui sont tannés d’entendre parler «social, environnemental, culturel» et qui se sentaient un peu coincés dans cette gang de sciences humaines pas d’maths, eh bien, ils vont se défouler. »  Je présume qu’il parle de ceux que je tenterais de décrire comme étant la majorité silencieuse, ceux qui commencent à en avoir assez des demandes de la go-gauche socialisante, qui coûtent plutôt cher, compte tenu de ce qu’elles rapportent.  Desjardins tenterait-il de leur remettre « le nez dans leur caca », avec ce qu’il écrit par la suite, entre parenthèses, à savoir que « En fait, tout a commencé avec la publication du fameux code de vie d’Hérouxville qui interdit la lapidation des femmes adultères mais ne semble pas proscrire l’inceste. Ni les coupes à blanc, ni les mégaporcheries. »  Peut-être que ce code de vie a déclenché bien des choses, mais j’ai l’impression que le rapprochement que fait Desjardins, entre les gens qui ont autre chose à penser que les artistes, et l’absurdité du code de vie d’Hérouxville, est un couteau à deux tranchants; si d’un côté il dénonce le fait qu’une certaine droite, sans foi ni loi (quoi que c’est plutôt le contraire est normalement associé à la droite), est ressortie de toute l’affaire des accommodements raisonnables, de l’autre côté, il risque de laisser croire que la majorité silencieuse ne comprend rien à rien (comme si les gens n’étaient pas capables de comprendre le sens réel du code de vie d’Hérouxville), ce qui donnerait, comme résultat, que toute cette partie de la population pourrait se sentir insultée par un tel rapprochement.  Cette insulte pourrait même se confirmer davantage pour les plus croyants, parmi cette majorité silencieuse, compte tenu de l’attaque que Desjardins fait envers le clergé, dans le paragraphe qui suit, dans sa lettre.

Le chanteur tente ensuite une image choc en disant que « la droite décomplexée, ça sort la strap. »  Il donne ensuite des exemples.  « Ça met en prison pour la vie des kids de quatorze ans qui ont perdu la tête à un moment donné. »  Peut-être que si c’était ses propres parents, qui étaient lâchement assassinés par ledit kid de quatorze ans, il voudrait peut-être le voir en prison à vie, lui aussi.  « Ça laisse un ressortissant juvénile canadien se faire juger en cour martiale américaine à Guantanamo. »  Faudrait-il d’abord spécifier de quoi le ressortissant juvénile canadien est accusé, au juste; peut-être que la cour martiale américaine à Guantanamo est le meilleur endroit pour le juger, selon les gestes qu’on lui reproche.  La question, c’est que dans plusieurs pays, dont le Canada, la justice a fait preuve de largesse envers de nombreux individus, au point que plusieurs proches de victimes disent que la justice est plus clémente pour les accusés que pour leurs victimes.  C’est ben beau, de laisser une chance à un accusé, afin qu’il puisse refaire sa vie dans le droit chemin, mais avec le temps, beaucoup de repris de justice ont profité de ces largesses, et il faut donc donner un coup de barre dans l’autre sens, afin de ramener un peu plus de fermeté, dans la justice.

Évidemment, on se doutait bien que Desjardins allait revenir sur l’affaire des « Artisses », puisqu’il en fait lui-même partie.  Comme tous les autres, il « oublie » de mentionner que les 45 millions$ coupés font partie d’un budget beaucoup plus vaste, qui varie entre 2,1 et 3,2 milliards$, selon les sources.  On pourrait peut-être lui rappeler que les 20% des artistes qui font plus de 20,000$ par année (compte tenu que 80% d’entre-eux font moins de 20,000$, il faut donc croire que l’autre 20% fait plus, et même beaucoup plus, pour certains) pourraient peut-être contribuer davantage, que ce soit en temps, en argent, ou autrement, à la formation des artistes de la relève, au sein des écoles de formation « qui passent à la trappe », comme le dit Desjardins lui-même.  Il tente un autre rapprochement, cette fois avec l’achat d’hélicoptères militaires, laissant croire que ces hélicos ne servent qu’en temps de guerre.  Lors de sauvetages maritimes, par exemple, les hélicoptères actuels de l’armée canadienne ne sont plus vraiment fiables, et un jour ou l’autre, il faut bien les remplacer.  Tout comme Desjardins doit bien remplacer sa voiture, de temps en temps.

Si l’armée canadienne a comme mission d’aller rétablir la démocratie, en Afghanistan, c’est parce que les afghans en ont fait la demande, et que le Canada est membre de l’ONU, et de l’OTAN, donc qu’il doit faire sa part, là-bas.  Si nous ne sommes pas au Soudan, au Zimbabwe, en Arabie Saoudite, en Birmanie, en Chine ou en Russie, c’est probablement parce que ces pays n’en ont pas fait la demande.

Ensuite, Desjardins entremêle l’économie, les jobs, l’environnement, et le contrôle étranger d’entreprises canadiennes, dans un genre de labyrinthe à travers lequel une chatte y perdrait ses petits.  C’est quoi, le rapport, entre la pollution causée par l’extraction massive du pétrole bitumineux de l’Alberta, et le contrôle étranger d’une fonderie de cuivre de son coin de pays?  Pourrait-il comprendre que sans ces intérêts étrangers, les entreprises en question seraient peut-être fermées, aujourd’hui?  Pourrait-il admettre que sans des contrôles fermes des dépenses gouvernementales, on pourrait dire, comme lui-même l’a fait dans l’un de ses propres spectacles, qu’à cause de la récession économique actuelle, la lumière, au bout de tunnel, est fermée jusqu’à nouvel ordre?

C’est facile de dire, à propos de Harper, « Bloquons lui la route et construisons la nôtre. Malgré le PQ, complètement perdu dans son suicide. »  Mais justement.  Ta route, Desjardins, elle consiste en quoi?  Si tu as une meilleure idée de ce qu’il faut faire, pourquoi tu ne mets pas ta face sur des pancartes, à Rouyn-Noranda, dans l’espace laissé vacant par les libéraux?  Pourquoi ne fais-tu pas le saut en politique?  Avec tous les contacts que tu as su tisser, au fil des ans, tu aurais certainement de quoi faire une organisation du tonnerre, non?  Si tu crois que le chemin des conservateurs n’est pas le bon, dans quoi veux-tu embarquer le peuple québécois?  Dans le bloc?  Ça fait 18 ans que ça dure, et depuis l’arrivée des conservateurs, le Québec commence à peine à reprendre sa respiration, au niveau économique.  La situation actuelle a besoin d’un coup de barre vers la droite, afin de revenir sur la bonne voie.  Et ce n’est définitivement pas Richard Desjardins qui va le donner.

Alors, si le chanteur de l’Abitibi veut barrer le chemin à Harper, lundi soir à 17 heures, au Forestel, à Val-d’Or, il ne doit pas compter sur moi.  Pas parce que je refuse de faire les 6 heures et 4 minutes, et les 525 kilomètres, qui séparent ma résidence du lieu dit, selon Google Maps; j’habiterais en-face que je n’irais pas plus.