Basse-Côte-Nord: La route 138 ouverte jusqu’à Kegaska

Il y a une semaine aujourd’hui, la petite communauté anglophone de Kegaska, sur la Basse-Côte-Nord, a vécu une grande nouveauté; une partie de la route Jacques-Cartier est devenue un tronçon de la route 138.  On a ouvert le pont de la rivière Natashquan, chaînon manquant pour ouvrir le lien qui allait relier la petite bourgade de 150 personnes, sise 44 kilomètres plus loin, au reste du réseau routier québécois.  C’est la télé de la Société Radio-Canada (SRC) qui le rapportait, la semaine dernière.

Premier changement d’importance, le prix de l’essence a baissé de quelque 40 cents le litre, au dépanneur du village, désormais desservi par camion.  Ce magasin sera aussi, probablement, approvisionné par camion, ce qui permettra sûrement une baisse marquée du prix des différentes denrées que l’on devait autrefois stocker, afin de traverser l’hiver sans devoir payer un prix prohibitif pour les produits livrés par avion.  Évidemment, quelques-uns se plaindront de perdre la tranquillité de leur milieu de vie.  Mais la plupart des gens se rendront rapidement compte que le rattachement au réseau routier québécois apporte beaucoup plus d’améliorations que de désagréments.

Curieusement, malgré le fait que c’est le gouvernement du Québec qui a payé la totalité des 130 millions$ de la route de 44 kilomètres, dont 20 M$ seulement pour le pont de la rivière Natashquan, le gratin politique brillait par son absence, jeudi de la semaine dernière; il faut mentionner que les invitations n’avaient été envoyées que trois jours à l’avance, selon cet article du Journal de Montréal.  La députée locale, la péquiste Lorraine Richard, présidait la Commission parlementaire sur la culture et l’éducation, ce jour-là.  Le ministre des transports, Sylvain Gaudreault, avait probablement, lui aussi, quelque chose à son agenda.  Ce sont donc le maire de Natashquan, Jacques Landry, l’ancien député fédéral, André Maltais, et le directeur-général-adjoint de la municipalité de la Côte-Nord-du-Golfe-du-Saint-Laurent (municipalité à laquelle est rattachée Kegaska), Dan Mauger, qui ont fait office de représentants politiques lors de la coupe du ruban, sur le pont de la rivière Natashquan.  Même le chef de la communauté Innu de Natashquan, Rodrigue Wapistan, n’était pas sur les lieux!  Il avait pourtant de quoi être fier; Construction Atik, dont la communauté est actionnaire, a construit le pont dans les délais, et dans le budget!  La firme, en collaboration avec Construction Polaris, a même réalisé un chantier-école, afin de permettre aux Innus, démontrant de l’intérêt, d’apprendre les rudiments de la construction routière.

Pourtant, il y a 17 ans, quand la route 138 s’est rendue jusqu’à Natashquan, le Réseau de l’information (RDI) de la SRC était sur place, et diffusait, en direct, la cérémonie d’inauguration de la nouvelle route, à laquelle tout le gratin politique de l’époque assistait.  Faut dire qu’à Natashquan, parmi les invités, il y avait aussi Gilles Vigneault.

Route 175: De nouvelles photos de la Réserve faunique des Laurentides!

Non, je ne me suis pas rendu dans la Réserve faunique des Laurentides depuis ma dernière visite, qui remonte à… ben plus longtemps que ça!  Par contre, un bon ami, Jean Tremblay (je parle de l’animateur de radio; le maire de Saguenay, c’est l’autre Jean Tremblay!), m’a fait parvenir des photos qu’il a prises lors d’un récent voyage, là-bas.  Nous partirons ainsi de l’ancien village de Laterrière, près du dernier feu de circulation, et nous traverserons “le parc” jusqu’aux abords de la fin actuelle de l’A-73, à Stoneham-et-Tewkesbury.  C’est parti!

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Compte tenu du nombre de photos, je devrai vous montrer le tout en plusieurs billets, parce que cela risque de devenir trop lourd pour ceux qui voudraient voir ces images sur un ordinateur trop ancien, ou avec une connexion internet trop lente.  Voici donc un premier jet, qui sera suivi de quelques autres.  J’essaierai de placer des liens qui permettront de passer d’une page à l’autre.

La première image nous montre le panneau annonciateur du feu de circulation situé en direction sud, près de la rue du Vieux-Pont.  Profitons-en pour spécifier que toutes les photos sont prises en direction sud.  La suivante nous permet de voir le feu de circulation lui-même, à l’angle du Boulevard.  Ensuite, on voit le poste de contrôle routier, puis l’on s’insère dans la Réserve faunique des Laurentides, jusqu’aux environs du kilomètre 200.

Pour la suite, c’est par ici!

Futur pont Champlain: Un autre « Jos Connaissant » vient de parler!

Ce dimanche matin, le responsable du transport au Comité exécutif de la ville de Montréal, Réal Ménard, a rencontré la presse, pour faire valoir ce qui serait la position de la ville concernant le projet de remplacement du pont Champlain, position qui fut communiquée au ministre fédéral des Transports, Denis Lebel, dans une lettre envoyée le 30 janvier dernier, co-signée par le maire, Michael Applebaum, et monsieur Ménard.

Ce dernier expliquait que la position de la ville était principalement de ne pas augmenter la capacité du pont, en termes de nombre de véhicules.  Il a mentionné, comme on peut l’entendre dans l’extrait vidéo contenu dans cet article de l’agence QMI, publié sur le site Canoe.ca, que “Le gouvernement fédéral doit s’assurer que le pont Champlain n’augmente pas sa capacité routière. Conformément à notre plan de transport, la Ville de Montréal ne veut pas avoir la capacité actuelle du pont, en terme de voiture, et la fonctionnalité du nouveau pont devra tenir compte de la vocation des autres ponts de Montréal reliant la Rive-Sud et éviter les débordements dans l’ensemble du réseau routier.”  Est-ce à croire que Réal Ménard ne veut plus de “chars” dans sa ville?  Rien de plus simple; les banlieusards n’ont qu’à demander un transfert ailleurs, n’importe où, mais pas à Montréal!

L’autre truc, c’est quand je vois tous les politiciens halluciner sur les systèmes légers sur rails, les fameux SLR.  Puisqu’il faut absolument des trains, pourquoi pas installer un système normal, de trains normaux, sur des rails normaux?  Pourquoi il faut nécessairement une autre “patente”, compatible avec rien, et qui va bénéficier d’un circuit limité?  Avec un train conventionnel, on pourrait continuer au-delà du pont Champlain, se rendre jusqu’à Saint-Jean-sur-Richelieu, ou même à Granby!  Autrement dit, partout où il y a une vraie voie ferrée digne du nom!  Ben non; il faut proposer des belles affaires “cutes”!  Après tout, les élections municipales arriveront plus vite que vous ne le pensez!  Le 3 novembre, ça s’en vient rapidement!

Et ça, c’est sans compter l’attribution des contrats, les chicanes entre les fournisseurs, les devis techniques qu’il faudra changer, parce que non-compatibles avec nos hivers, et j’en passe, et des meilleures!  Bref, rien pour vous permettre de souffler, financièrement parlant!  De toute façon, j’aurai le temps de mourir de ma belle mort, avant que le remplacement du pont Champlain soit complété!

Destitution d’un élu municipal: Il faut être prudent!

Je viens d’avoir une très intéressante discussion avec une dame (fort jolie, au demeurant!), sur Twitter, au sujet de la destitution d’un maire.  Le commentaire sur lequel j’ai réagi est le suivant:

Je décroche pas. Comment un être honnête envers soi-même peut être contre la destitution d’un maire accusé au criminel? #assnat #plq #caq  (6:57pm · 7 Dec 12 · web)”

Or, il faut être prudent, ici.  On pense par exemple au maire de Mascouche, Richard Marcotte, qui a démissionné, récemment, pour des raisons autres que son affaire pendante devant la justice.  Si d’aucuns s’entendent pour dire qu’une accusation au criminel entache la fonction de maire, d’élu en général, et par extension, entache toute l’administration municipale, il faut être très prudent lorsque l’on parle de destitution.

Premièrement, il faut comprendre que le principe de la démocratie est que si les électeurs mettent une personne en place, lors d’une élection, il revient aux seuls électeurs, et à personne d’autre, de remplacer la personne élue par une autre personne, dans le cadre d’une autre élection.  Évidemment, il y a une réglementation, autour de ce principe.  Par exemple, si un élu municipal quitte sa fonction moins d’un an avant l’élection générale à venir, celui-ci n’est généralement pas remplacé.  Dans le cas d’un maire, par contre, le conseil municipal se choisit un maire par intérim, parmi les conseillers intéressés, comme cela s’est fait à Montréal, et à Laval, et comme cela se fera également à Mascouche, si ce n’est pas déjà fait.

Ensuite, il faut comprendre qu’il y a une différence fondamentale entre une destitution et une suspension temporaire.  Comme le signalait une autre personne, qui est intervenue dans notre conversation, une suspension temporaire, le temps que durent les procédures judiciaires, permettrait d’éviter à la municipalité de subir l’odieux de l’accusation à laquelle fait face l’élu en question, et bien entendu de tout ce qui tourne autour de celle-ci.

Par contre, une destitution se veut une mesure définitive, sur laquelle on ne peut pas revenir.  On peut voir une telle mesure, en quelque sorte, comme la punition ultime pour un acte commis, ou comme un retrait forcé d’un poste que l’on ne mérite pas.  Or, il faut déterminer dans quelle mesure une telle décision se justifie, et s’il s’agit d’accusation, au criminel ou non, il faut d’abord déterminer la culpabilité de l’élu à ladite accusation.  Le seul endroit où la culpabilité d’un individu peut être déterminée est un tribunal, et la seule personne ayant droit de le faire est un juge, qu’il soit appuyé ou non d’un jury.

Il existe trois grands principes, quand vient le temps de juger un individu, à savoir 1) la présomption d’innocence de l’accusé jusqu’à preuve, hors de tout doute raisonnable, du contraire, 2) le droit de l’accusé à un procès juste et équitable, comprenant entre autres, et sans s’y limiter, la communication à l’accusé de la preuve détenue contre lui, et 3) le droit de l’accusé à une défense pleine et entière.  Faire subir des conséquences liées à une accusation, comme une destitution, par exemple, revient à bafouer ces trois principes, et une loi qui irait en ce sens serait à coup sûr contestée, le tout pouvant même aller devant la Cour suprême du Canada, ce qui coûterait des millions$, et prendrait des années.  Sans compter, pour un élu destitué, mais innocenté par la cour, de poursuivre la municipalité, pour d’importantes sommes d’argent, pour cause d’atteinte à la réputation.

Les policiers, par exemple, font face à la possibilité d’une destitution s’ils sont reconnus coupables de certains actes.  Or, leur culpabilité doit être déterminée, sinon par la cour, à tout le moins devant le comité de déontologie policière.  Aucune destitution n’a lieu avant cette étape cruciale.  Il devra en être de même pour un élu municipal.

Notre système de justice fut mis en place, et constamment amélioré, au fil des années, dans le but de permettre à chaque citoyen, accusateur comme accusé, de jouir du respect de ses droits, bref d’obtenir justice.  Aussi, il fut déterminé que dans le doute, et en attendant que justice soit rendue, il est préférable “d’avoir un coupable dehors qu’un innocent en-dedans”, pour utiliser les mots de Jean-Luc Mongrain, il y a quelques années.  Compte tenu, bien sûr, du degré de dangerosité de l’individu envers la société.

Ainsi, la destitution d’un maire, ou de tout autre élu municipal, et ce avant qu’un jugement soit rendu contre lui, reviendrait à mettre un innocent en-dedans, puisque l’on empêcherait ledit élu d’occuper ses fonctions, et de recevoir le traitement salarial qui y est rattaché, le tout avant même qu’une décision soit rendue.  Autrement dit, on lui imposerait une peine avant qu’il soit jugé!  Par contre, une mesure de suspension temporaire, avec ou sans salaire, qui serait bien entendue appliquée dans des circonstances exceptionnelles, serait la bienvenue, et permettrait peut-être à la fonction politique municipale de regagner ses lettres de noblesses.

Démission de Daniel Breton: L’un n’empêche pas l’autre!

Depuis la sortie, dans les médias, de ce que l’on pourrait qualifier de “l’affaire Daniel Breton”, les commentaires se succèdent à un rythme d’enfer, sur Twitter.  Les plus ardents défenseurs du député, qui a remis sa démission comme ministre, tout en conservant son siège de Sainte-Marie–Saint-Jacques, comparent leur protégé avec tout et n’importe quoi, du moment que cela semble pire; des libéraux à la commission Charbonneau, en passant bien sûr par Hitler.

D’accord, j’exagère.

À peine!

Il faudra que quelqu’un finisse par comprendre que le fait de soulever des irrégularités sur un individu n’empêche pas le reste de l’actualité – ni l’appareil judiciaire – de suivre son cours.  Personne n’a demandé, ni obtenu, l’arrêt des activités de la commission Charbonneau, ni des palais de justice, ni des enquêtes sur le terrain, autant de l’Unité permanente anti-corruption (UPAC) que de l’escouade Marteau.  Par contre, il faut aussi spécifier que jusqu’à présent, à part l’ancien ministre Toni Tomassi, pour l’affaire d’abus de confiance auprès du Bureau canadien d’investigation et d’ajustement (BCIA), non-reliée à la construction, aucun élu politique provincial n’a été accusé de quoi que ce soit, en ce qui concerne le scandale de collusion et de corruption dans l’industrie de la construction.  Au municipal, le seul élu arrêté jusqu’à maintenant demeure le maire de Mascouche, Richard Marcotte, et dans ce cas, la justice suit son cours.

Alors s’il vous plaît, pourrait-on se calmer le pompon, juste un petit peu?

Daniel Breton a démissionné, soit.  C’est ce qu’il avait de mieux à faire.  Quelques mois sur les banquettes arrière de l’Assemblée nationale lui donneront le temps de régler ses affaires, tout en servant de purgatoire, afin qu’il puisse, peut-être, redevenir ministre plus tard.  Quant au reste, ne craignez rien; tout porte à croire que la commission Charbonneau complètera son mandat.  Dans les délais, ça, je ne pourrais le confirmer, car on ne peut dire l’avenir, mais il se complètera.  Y aura-t-il des élus qui devront faire face à la justice?  Ça, c’est une autre histoire!