Structures à dalle épaisse: On a fini par finir…

Une manchette, sur le site LCN, nous fait savoir que l’inspection des 135 structures à dalle épaisse, non-équipées d’armature anti-cisaillement, est enfin terminée.  Elle devait originalement l’être avant les fêtes, mais bon, ça ira comme ça.  Le verdict, selon la manchette, est le suivant: 4 structures sont femées, 26 sont limitées aux charges légales, alors que 22 autres se sont vues appliquer des restrictions, au niveau des charges.

Mais maintenant que ces ponts et viaducs ont été inspectés, que dire des autres structures, je veux dire, toutes les autres structures.  Celles avec des armatures anti-cisaillement, celles sans dalle épaisse, celles en acier, etc.  À ce que je sache, il n’y a pas que les structures à dalle épaisse qui ont été négligées, mais bien toutes les structures.  Le MTQ entend-il continuer à négliger les autres, jusqu’au moment où l’une d’elles nous tombera sur la tête?

Autre point.  A-t-on inspecté seulement la solidité du tablier, ou bien celle de l’ensemble de l’ouvrage?  Par exemple, un pont peut avoir un tablier qui tient le coup, mais que dire de la résistance de ses parapets?  La famille de Pauline Lalonde, la dame dont le véhicule s’est retrouvé dans le Richelieu, à Chambly, après que son véhicule ait défoncé le parapet du pont Yule, en 2004, pourrait vous en raconter un bout, là-dessus.  L’affaire du manque d’entretien au MTQ ne tient pas qu’au seul viaduc de la Concorde, vous savez.  Je travaille sur la route, et des structures négligées, j’en vois à tous les jours.

Alors selon moi, le MTQ est loin d’avoir terminé ses inspections.

Déneigement: Autre preuve de l’inutilité des arrondissements

Dans un article d’André Beauvais, du Journal de Montréal, le maire de l’arrondissement Rosemont — La Petite-Patrie, et membre du comité exécutif de la ville de Montréal, André Lavallée, disait qu’en cas de « tempête exceptionnelle », le directeur général de la ville de Montréal devrait avoir des « pouvoirs exceptionnels » afin de mieux gérer le déneigement de la ville, à savoir décider quelles artères compléter en premier, ou encore de regrouper l’équipement et le personnel de plusieurs arrondissements afin de mieux faire le travail.

Malgré que monsieur Lavallée ne nie pas – un point sur lequel je me permets d’avoir des doutes – que les arrondissements fassent du bon travail, en ce qui a trait au déneigement, je crois, de mon côté, que l’on a sous les yeux une nouvelle preuve que la duplication des pouvoirs, et la multiplication des paliers décisionnels, n’apporte rien de bon au fonctionnement d’une ville.  Si le « plan Ville », que semble vouloir élaborer le maire de Rosemont — La Petite-Patrie, s’avérerait plus efficace que le plan de déneigement actuel,  dites-moi donc pourquoi on ne pourrait pas l’appliquer de façon générale à chaque déneigement?  La réponse est simple.  C’est que le dédoublement des pouvoirs permet à plus de personnes de régenter leurs petits royaumes, et de ramasser ainsi des salaires intéressants, alors qu’un pouvoir central simplifié fonctionnerait avec beaucoup moins d’acteurs, ce qui serait plus économique pour les citoyens, soit, mais enlèverait du « panache » à tous ces personnages.

Souvenez-vous de l’affaire des fusions municipales de 2002; l’un des principaux arguments des opposants aux fusions étaient le risque de perdre leur « identité » au sein d’une grande ville.  Si cet argument était fondé, pourriez-vous me dire pourquoi on parle toujours de Cartierville, du Sault-au-Récollet, de Tétreaultville, ou de Notre-Dame-de-Grâce?  Il s’agit pourtant d’appellations de villes fusionnées à Montréal depuis de nombreuses générations, et ces appellations ont toujours cours dans les quartiers correspondant à ces anciennes villes.  C’est donc dire que les élus de l’époque – la ministre Louise Harel et les autres péquistes – se sont fait endormir par de beaux discours qui ne tiennent pas la route, et ont créé le monstre ingérable qu’est l’actuelle ville de Montréal.  À Laval, lors de la grande fusion de 1965, il n’y avait pas d’arrondissement, et il n’y en a toujours pas.  Et la gestion ne s’en porte que mieux!

Reste maintenant à savoir qui sera le courageux élu qui osera faire le ménage dans tout ce bordel administratif.

Dora Cadman: Elle veut quoi, au juste?

La Presse canadienne publie un article (un autre!) sur ce qui est désormais convenu d’appeler « l’affaire Chuck Cadman ».  Cette fois, c’est le ministre de la défense, Peter MacKay, qui prétend ne rien savoir de toute cette affaire.  Celui-ci était leader du caucus conservateur au moment des événements.

Et les voici, ces événements.

En mai 2005, les libéraux de Paul Martin étaient au pouvoir, et faisaient face à un vote de confiance dont les résultats promettaient d’être chauds.  Tellement chauds, en fait, que le seul vote de Chuck Cadman, ancien député conservateur, devenu indépendant au printemps de 2004, allait trancher, le reste des députés étant divisés 50/50.  On comptait précieusement sur la présence – et le vote – de Cadman, présence pour le moins incertaine, puisque celui-ci était atteint d’un cancer à un stade très avancé.  Il est d’ailleurs décédé deux mois après le vote.

Voici maintenant les allégations.

Le journaliste Tom Zytaruk a écrit un livre, qui paraîtra le 15 mars, intitulé Like A Rock: The Chuck Cadman Story, dans lequel il prétend que Cadman, deux jours avant le vote, aurait reçu la visite de deux émissaires conservateurs qui lui auraient proposé, en retour d’un vote aux côtés des conservateurs, une police d’assurance-vie d’une valeur d’un million de dollars.  La femme de Cadman, Dora, en plus de dire que c’est bien vrai, en ajoute en disant qu’il était furieux, qu’il avait considéré l’offre comme étant un pot-de-vin.  La fille de Cadman, qui habite Vancouver, corrobore les allégations de sa mère.

Du côté du parti conservateur, le premier ministre Stephen Harper prétend qu’il s’agit d’allégations « fausses et irresponsables ».  Les deux émissaires, pour leur part, disent qu’ils ont proposé à Cadman de réintégrer le caucus conservateur.  Et dans l’article dont je mets le lien au début de ce billet, c’est au tour du ministre Peter MacKay de déclarer qu’il est au courant de rien.  L’auteur du livre à paraître, quant à lui, dit avoir en sa possession des enregistrements, dont un de Stephen Harper, dans lequel il dit qu’il y a bien eu offre financière, et un autre, dans lequel Chuck Cadman lui-même dit que des offres de ce genre sont possibles, et même tout à fait normales en situation de gouvernement minoritaire.

Ce qui m’intrigue, là-dedans, c’est que Dora Cadman a été nommée candidate dans la circonscription de son défunt mari.  Et devinez pour quel parti.  Eh oui, pour les conservateurs!  Et avec toute cette affaire, elle cherche quoi, au juste?  Un rendez-vous galant avec Peter MacKay?  Je peux comprendre que l’auteur du livre voit dans toute cette affaire de la pub gratuite pour son bouquin, mais elle?  En tenant des affirmations de ce genre, et en mettant son propre chef dans l’eau bouillante, elle ne se fera sûrement pas des amis au sein du caucus conservateur.  En fait, elle est en train de s’attribuer elle-même, en cas de victoire, une place de back-bencher que personne ne voudra lui enlever.  Elle ramassera le nombre suffisant de mois pour obtenir une pension à vie, et se retirera dans ses terres.

En ce qui me concerne, tout cela n’est qu’un jeu de pouvoir.  Dora Cadman a probablement promis à Zytaruk de collaborer à la promotion de son livre, mais n’a pas pensé plus loin que le bout de son nez, puisqu’elle met ainsi le chef de sa propre formation dans la merde.  Pendant ce temps, le chef libéral, Stéphane Dion, déchire sa chemise en jouant les vierges offensées, mais il semble oublier que sa propre formation est tout, sauf propre.  Sur quoi je me base, pour dire cela?  Sur un seul mot: commandites.  Je crois que c’est suffisant.  Et au bout du compte, le principal intéressé ne pourra jamais témoigner de rien, parce qu’il est mort le 9 juillet 2005.

Voilà mon analyse simple et rapide d’un autre épisode d’effets de manches à la Chambre des communes.

Pont de l’île d’Orléans: Il faudra vous y habituer

Un article de Matthieu Boivin, du quotidien Le Soleil, parle des derniers rebondissements dans l’affaire du pont de l’île d’Orléans, dont le tablier, contrairement au reste de la structure, affiche sérieusement ses 73 ans, et nécessite une réfection complète.  Réfection dont les principaux travaux ne débuteront pas avant 2009.

Certains auraient souhaité profiter de ce chantier majeur pour installer une ou des passerelles latérales au pont, afin d’y diriger les piétons et les cyclistes, et ainsi amoindrir les risques d’accident, les deux voies du pont étant plutôt étroites.  D’autres, devant la facture salée de tels travaux, ont pensé à y instaurer un péage.  Il faut d’abord comprendre que l’île d’Orléans est habitée par moins de 7000 personnes, réparties dans six municipalités.  Sur l’unique pont menant à l’île, il circule autour de 9000 véhicules par jour – et non pas par heure – en hiver, et 14,000 en été, pour une moyenne annuelle de 11,700 véhicules par jour.  Quant au volume de cyclistes qui s’y rendent, les plus grosses pointes font état de 300 vélos par jour, ce qui est loin d’être énorme, dans un cas comme dans l’autre.  Aussi, le fait d’investir une petite fortune – 80 millions$ sans compter les passerelles – semble injustifié, surtout devant certains besoins urgents à combler, et l’état de décrépitude du reste du réseau routier.  De là l’idée d’imposer un péage, aux yeux de plusieurs.  Par contre, on sait que lorsqu’il existe un seul lien, le MTQ y maintient la gratuité.  Il y a aussi le fait que l’installation d’un système de péage risque de ne pas être rentable, le système lui-même ne couvrant possiblement pas ses propres frais.

En ce qui a trait aux passerelles, le fait qu’il s’agisse d’un pont suspendu requiert que tout ajout au pont soit étudié en soufflerie, afin de ne pas mettre en péril l’équilibre même du pont.  Aussi, en ne construisant qu’une seule passerelle, le pont se retrouverait plus instable, donc moins sécuritaire en cas de grands vents.  Il faudrait donc en construire deux, soit une de chaque côté du pont, afin que celui-ci demeure stable.  Or, le coût des deux passerelles, à lui seul, pourrait varier de 20 à 35 millions$.  Selon les propos de Jean-Louis Loranger, sous-ministre adjoint au MTQ pour la région de Québec, interrogé par Boivin, il semble que l’idée ne sera pas retenue, même si elle est encore à l’examen.

Constatant cela, je me demande pourquoi ne pas donner un grand coup dès maintenant.  Je veux dire, la région de la Capitale-Nationale aura besoin d’une traversée supplémentaire avant longtemps, et d’aucuns la voient à l’est de la vieille ville de Québec.  De plus, le viaduc de l’échangeur A-40/A-440, situé à moins de deux kilomètres du pont de l’île d’Orléans, est conçu pour supporter la circulation en provenance d’un pont transfluvial.  Alors pourquoi ne pas en profiter pour faire d’une pierre deux coups, et procéder maintenant à la construction d’un nouveau pont autoroutier entre Québec et Lévis, qui passerait par l’île d’Orléans?  On pourrait ainsi économiser sur la réfection du pont suspendu de l’île, et le rénover de façon à en faire un pont davantage touristique, sur lequel les camions seraient interdits, devenant ainsi plus sécuritaire pour piétons et cyclistes.

Évidemment, les pouvoirs publics ont une vision à long terme qui s’arrête au bout du mandat de gouvernement, ce qui est plutôt flou.  Aussi, je ne m’attends qu’à des réponses négatives devant un tel projet.

Saïd Jaziri: Sa femme le réclame

Sur le site LCN, on peut lire un article au sujet de la femme de l’imam Saïd Jaziri, Nancy-Ann Adams, qui réclame le retour de son mari au Canada pour des raisons humanitaires.  On se souviendra que l’expert en questions islamiques du réseau TVA avait été expulsé vers la Tunisie l’automne dernier, ayant épuisé tous les recours disponibles dans son cas.

Évidemment, elle ne manque pas de raisons pour demander le retour de son homme; elle a besoin de lui pour s’occuper de ses trois enfants, dont les deux premiers, nés d’une union précédente, et son petit dernier, Mohamed, trois mois, qui n’a jamais vu son père.  Elle est épuisée et malade, souffrant entre autres de diabète de type 1.  Ce sont les principales raisons pour lesquelles elle souhaite le retour de son mari au Canada.

Je me demande quelques questions face à toute cette affaire.  D’abord, si Jaziri lui-même déclarait à la télévision, en entrevue téléphonique, lors de son arrivée, que la Tunisie l’avait mieux traité que le Canada, pourquoi sa femme ne va-t-elle pas elle-même le rejoindre là-bas?  D’ailleurs, s’il disait vrai, à cette époque, pourquoi tient-il tant à revenir ici?  Si l’imam disait vrai à propos du fait qu’il puisse être torturé là-bas, nous serions plutôt portés à croire qu’il serait déjà mort, depuis les mois qu’il est arrivé en Tunisie, non?  L’avocat Julius Grey se dit prêt à défendre la cause de Saïd Jaziri; où était-il, maître Grey, au moment où l’imam se défendait corps et âme contre sa déportation?  De tous les appuis que Jaziri et sa femme ont reçu avant que celui-ci soit déporté, aucune de ces personnes ne peut venir en aide à Nancy-Ann Adams?  Je vais vous dire le fin mot de l’histoire, selon moi.  Saïd Jaziri se la coule douce, chez papa et maman, en Tunisie, pendant que sa femme se tape la job d’élever ses enfants, ici.  Là-bas, par contre, il ne peut pas gueuler comme il le faisait ici, alors il s’ennuie un peu, et il voudrait revenir chez nous, afin de pouvoir recommencer à gueuler à la télévision.

Je n’ai rien contre les musulmans; j’en ai contre les intolérants.  Je n’ai rien contre les immigrants; j’en ai contre les racistes.  Je n’ai rien contre les personnes qui se savent violentes, qui ont payé leur dette à la société, et qui travaillent sur elles-mêmes; j’en ai contre les repris de justice qui se disent victimes de tout et de n’importe quoi, et qui crachent sur le pays qui leur a permis de vivre en paix, sans statut légal, et ce pendant deux ans!  Pour l’ensemble de ces raisons, je suis contre le retour de l’imam Saïd Jaziri au Canada.