Fleuve Saint-Laurent: Il faut passer aux actes!

Je lisais, hier, un article de Mathieu Turbide, du Journal de Montréal, qui traitait du temps beau et chaud qui nous accompagnera pour les prochains jours.  Il mentionnait aussi que le bonheur des uns fera définitivement le malheur des autres, puisque le niveau des cours d’eau, dont celui du fleuve Saint-Laurent, est bien en-deçà de son niveau normal, ce qui empêchera de nombreux plaisanciers de sortir leurs bateaux.  Le problème découle de l’hiver dernier, où l’on n’a pas beaucoup pelleté, et du printemps hâtif, et plutôt sec, que l’on a jusqu’à maintenant.  Les mêmes constats sont rapportés, aujourd’hui, dans un autre article, cette fois originaire du site LCN.

Avant de crier au réchauffement climatique, je vous rappellerai que ce n’est pas la première fois que le niveau du fleuve se retrouve sous la limite.  À l’époque où j’avais ma maison, dans l’archipel des Îles-de-Sorel, je pouvais profiter de dizaines de mètres de battures, ce qui donnait l’impression que j’avais une plage privée.  Mais cette année, le niveau est vraiment bas; c’est un record, à toutes fins pratiques.  Et nous ne sommes qu’en mai!

Le problème remonte au temps de la construction de la voie maritime, et de l’entretien qui a suivi.  Comme nous le savons, la voie maritime permet à la marine marchande de faire naviguer ses bateaux jusque dans les grands lacs.  Or, le passage emprunté par les navires doit avoir une certaine profondeur, et ce sur toute la longueur de la voie.  Il a donc fallu draguer un passage dans certaines parties du fleuve, entre autres dans le secteur du lac Saint-Pierre.  Le fait de creuser ce passage, s’il a permis la libre circulation des navires, a malheureusement permis à l’eau des grands lacs de s’écouler plus rapidement vers le golfe, puis vers l’océan Atlantique.  Résultat; il faut plus d’eau pour maintenir le niveau du fleuve que ce que les grands lacs peuvent fournir.  C’est sans compter que le lac Saint-Pierre, et l’archipel des Îles-de-Sorel, forment ensemble un écosystème particulier, du fait que la crue printanière inonde une “plaine de débordement”, une zone où diverses espèces de poissons peuvent aller frayer, à l’abri de leurs prédateurs.  Une zone où l’on retrouve aussi des marécages, habités par une faune et une flore typique.  Comme il n’y aura pas vraiment d’inondation, cette année, on risque de retrouver moins de ces poissons, et les risques sont également importants pour la faune, et la flore locale.

Comme la situation se dégrade rapidement, surtout lors d’années sèches comme celle-ci, il faut faire quelque chose, et vite.  À ceux qui se disent que Richard3 est sûrement tombé sur la tête, puisqu’il prend position sur un “problème environnemental”, je vous ferai remarquer que le problème est aussi économique.

D’abord, quelles sont les options possibles?  Il n’est pas question de fermer la voie maritime; les dirigeants des ports des grands lacs ne le prendraient tout simplement pas, car ce serait toute l’économie de l’intérieur du Canada, et des USA, qui serait en danger.  Les écolos, de leur côté, ne supporteront pas que les gouvernements laissent se détruire un écosystème aussi important que celui du lac Saint-Pierre.  Donc, le statu quo n’est pas une option non plus.  Alors, que faire?

Il reste une dernière option, mais elle est très dispendieuse.  En plus, le fait de la choisir laissera des traces définitives sur le paysage de l’endroit où elle sera appliquée.  Mais cette solution aurait l’avantage de restaurer la voie maritime, tout en sauvant l’écosystème particulier du lac Saint-Pierre, et de l’archipel des Îles-de-Sorel.  Cette solution, c’est la construction d’un barrage sur le fleuve Saint-Laurent.

Évidemment, comme on ne fait pas d’omelettes sans casser des oeufs, il y aura des mécontents.  Parce que ce barrage, il faudra bien le construire quelque part.  Par contre, rien n’interdit que ce barrage soit multi-fonctionnel; en plus de retenir les eaux du fleuve, il pourrait servir d’infrastructure routière, et/ou ferroviaire, pour une traversée supplémentaire du fleuve, et pourrait également être utilisé par Hydro-Québec, pour produire de l’électricité, que ce soit par le biais d’une centrale de type “au fil de l’eau”, ou encore marémotrice, dépendamment du site où le barrage sera construit.

Avant de parler des détails techniques, il faut d’abord et avant tout se poser une question, à savoir si nos dirigeants politiques sont ouverts à une telle proposition.

Échangeur Turcot: Montréal veut nous faire tourner en rond!

Je lisais, hier, sur le site Canoë, un article de l’agence QMI, qui traitait des coûts d’entretien astronomiques de l’échangeur Turcot (A-15/A-20/A-720), dans le sud-ouest de Montréal.  On y disait que les seuls coûts d’inspection, pour l’année 2008-09, se sont élevés à 9,6 millions$, et que cette année, l’inspection et l’entretien de cette structure, qui prend de plus en plus des airs du Colisée de Rome, de par ce qui en tombe, devrait atteindre les 30 millions$.

Tout le monde sait que le MTQ doit remplacer l’échangeur Turcot, qui a d’ores et déjà dépassé sa durée de vie, et ce avant qu’une section ne tombe carrément au sol.  Le principal problème, c’est que l’on ne s’entend pas sur la solution à prendre, pour remplacer ce que l’on appelle désormais le complexe Turcot, qui comprend les échangeurs Turcot, LaVérendrye, Angrignon et Montréal-Ouest.  Le MTQ voulait reconstruire la plupart des bretelles au sol, sur des remblais, puisqu’il n’est désormais plus nécessaire de maintenir les quelque 30 mètres de dégagement au-dessus du canal Lachine, ce à quoi s’oppose les citoyens des quartiers traversés par ces infrastructures.  S’il est vrai que des remblais seraient beaucoup plus économiques à construire, et à entretenir, que d’énormes viaducs, ces remblais occuperont trois fois plus d’espace au sol, ce qui perturbera évidemment la vie des gens de la place.

À la lumière de ce que l’on apprend, dans l’article, c’est que le maire de Montréal, Gérald Tremblay, aurait décidé de faire table rase, et de proposer un projet complètement nouveau au MTQ; malgré que les principaux paramètres du projet ne soient pas encore dévoilés, on dit qu’il s’agirait d’une structure de type “circulaire”, pour remplacer le spaghetti de béton actuel, qui correspond plutôt à un échangeur de type « directionnel ».  Or, les échangeurs de type circulaires que je connaisse, dans le grand Montréal, sont constamment bloqués, parce que inefficaces, compte tenu du volume de circulation qu’ils doivent supporter.  Parmi les exemples de structures de type circulaire, pensons à l’échangeur l’Acadie, sur l’autoroute Métropolitaine, fraîchement refait, et constamment bloqué, particulièrement sur ses voies de desserte.  Cet échangeur est aussi régulièrement inondé, mais ça, c’est une autre histoire.  Les échangeurs des boulevards Saint-Michel, Papineau, et Saint-Laurent, toujours sur la Métropolitaine, sont aussi des structures de type circulaire, comme l’est également l’échangeur Côte-de-Liesse, un autre endroit constamment bloqué, sous la Métropolitaine.

La base de la structure circulaire demeure le carrefour giratoire, communément appelé rond-point.  Le problème, avec le rond-point, c’est qu’il est incompatible avec des voies rapides, puisqu’un rond-point est tout, sauf rapide.  Donc, avec sa brillance habituelle, le maire de Montréal nous fait la démonstration de son attitude anti-automobile reconnue, surtout qu’il a nommé, au sein du conseil exécutif, le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, un autre anti-véhicules notoire.  En fait, ces deux lascars veulent tuer le projet actuel, alors que le MTQ travaille dessus depuis des mois, afin de le rendre le plus conforme possible aux recommandations du BAPE.

Bref, la ville de Montréal veut nous faire tourner en rond, dans tous les sens du terme.  Mais il faudra bien finir par faire comprendre à tous les intervenants, dans le dossier, que le jour où une section de l’échangeur Turcot tombera sur la tête de quelqu’un, il sera trop tard pour tergiverser.

WVCS: (3) Après la douleur, la victoire!

Dans cette série:

(1) Une expérience inoubliable(2) Des kilomètres qui font mal(3) Après la douleur, la victoire!(4) Des remerciements particuliers

À ce moment, sur la rue Clark, j’ai l’impression que je n’arriverai jamais au stade Uniprix.  Puis on tourne à droite, sur Jean-Talon, puis à gauche, sur Saint-Laurent.  Allez savoir pourquoi, mais je suis convaincu qu’il me faudra marcher presque jusqu’à la Métropolitaine.  C’est comme si j’étais en pilote automatique; je suis les groupes, devant moi, sans trop savoir où je m’en vais.  Après la rue de Castelnau, je me dis que j’en ai pour encore longtemps, mais il y a de plus en plus de gens qui applaudissent, qui crient leurs encouragements.  C’est stimulant.  Puis une autre intersection, où l’on doit tourner à gauche.  C’est là que l’espoir est arrivé; je reconnais les arbres, et l’étang du parc Jarry!  Dans ma tête, ç’a fait comme « Quoi, déjà? »

Dès lors, la douleur s’amenuisait.  On aurait dit que je marchais d’un pas beaucoup plus léger, on aurait dit que tous ces gens qui nous félicitaient me portaient littéralement dans leurs bras.  Au bout de la rue, ces gens formaient une véritable haie, qui accueillait les marcheurs à grands coups de « Bravo! », de Merci! », et de cris d’encouragements.  Je me sens reprendre vie.  Je marche maintenant de façon plus rythmée.  Je suis le chemin qui mène à l’intérieur du stade.  J’entends déjà la foule, les annonceurs qui parlent, je sens l’euphorie me gagner.  Et à peine quelques secondes plus tard, m’y voilà.

Je foule le tapis… rose!

C’est l’accueil triomphal; les réflecteurs, les caméras, bref, la totale!  Plein de mains, partout, qui ne demandent qu’à être serrées.  Je me laisse emporter, aveuglé par les réflecteurs.  Parmi les gens qui me tendent la main, le long du tapis rose, j’entends « T’es arrivé, mon chum! »  C’est Paul, qui me serrait la main, pour me féliciter.  Il était là depuis un peu moins d’une heure.  Je suis ensuite passé prendre mon chandail de la victoire, puis j’ai rejoint Paul, dans les estrades, où étaient déjà Martine et Isabelle, deux marcheuses qui nous ont pratiquement accompagnées tout au long du week-end.

Moi qui croyais que j’allais entrer le dernier, dans le stade.  Eh bien non; il est arrivé des marcheurs, seuls ou en équipe, pendant plus d’une heure après mon arrivée.  Puis à 16 heures, ce fut le temps des cérémonies de clôture.  Autre moment d’émotion; je revois encore Martine me dire « Ben non, pleure pas! »  C’est à ce moment que fut dévoilé le nouveau nom de l’événement; Le week-end pour vaincre les cancers féminins.  En plus des cérémonies d’usage, nous avons eu droit à des allocutions de plusieurs dirigeants de l’Hôpital général juif, de la fondation de l’HGJ, et du Centre du cencer Segal, ainsi qu’à un partage de Sophie, qui lutte contre le cancer, et qui a marché les 60 km avec nous.  Le tout s’est terminé par un discours du maire de Montréal, Gérald Tremblay, et une invitation à se réinscrire pour le Week-end de l’an prochain.

Une fois tout cela terminé, il ne nous restait, à Paul et à moi, qu’à reprendre nos bagages, et à retourner à la voiture.  Mais j’avais détaché mes souliers, pendant les cérémonies; j’avais peine à mettre un pied devant l’autre.  Mais ce n’était pas grave; nous avions célébré la victoire!

Note: Vous pourrez commenter à la fin du 4e billet.  Merci.

La route 2 – (3) Le chemin du Roy, de Trois-Rivières à Donnacona

Nous nous sommes laissés sur la rue Laviolette, à Trois-Rivières, plus précisément à l’intersection du boulevard du Saint-Maurice.  Pour poursuivre notre visite de la route 2, celle de 1950, bien sûr, nous suivrons justement ce boulevard (route 138), au bout duquel se trouve un pont chargé d’histoire.  Construit de part et d’autre de l’île Saint-Christophe, le pont Duplessis fut reconstruit en 1948, par le gouvernement de Maurice Duplessis, mais l’une des deux parties du pont s’est effondrée dans la rivière Saint-Maurice, le 31 janvier 1951, par une nuit de grand froid, aux environs de 3h00 du matin.  Le premier ministre disait à qui voulait l’entendre, semble-t-il, que c’était les communistes qui avaient saboté le pont, alors que dans les faits, l’acier qui a servi à sa construction était de mauvaise qualité.

De l’autre côté du pont, nous entrons dans l’ancienne ville de Cap-de-la-Madeleine, par la rue Fusey.  À environ 100 mètres du pont se trouve l’intersection de la route 19 (route 157), soit la rue Duplessis, à gauche, et à moins de 100 mètres plus loin, à droite, cette fois, un ancien alignement du Chemin du Roy, soit la rue Notre-Dame est.  Je présume qu’en 1950, l’alignement de la route 2 était le même qu’aujourd’hui, soit la rue Fusey jusqu’à la rue Saint-Laurent, à droite sur celle-ci jusqu’au boulevard Sainte-Madeleine, puis à gauche sur celui-ci jusqu’à ce qu’elle rejoigne la rue Notre-Dame est, à la hauteur de l’ancienne ville de Sainte-Marthe-du-Cap.  La route 2 (route 138) suit alors le fleuve, laissant parfois place à des constructions résidentielles ou commerciales, le long de la berge.  Reprenant simplement le nom de rue Notre-Dame, elle traverse le village de Champlain, dans lequel on trouve le boulevard de la Visitation (route 359), qui mène vers le lac-à-la-Tortue, désormais partie de la ville de Shawinigan.

À moins de 5 kilomètres de la sortie du village de Champlain, la route 2 (route 138) s’éloigne du fleuve, et un vieux pont en acier traverse la rivière Champlain; nous entrons dans la municipalité de Batiscan, où le nom change, et devient la rue Principale.  C’est à près de 6 kilomètres de ce pont, lorsque l’on entre dans le village de Batiscan, que la route 2 (route 138), le Chemin du Roy, se rapproche à nouveau du fleuve Saint-Laurent, pour donner des point de vue saisissants.  Alors que la route s’éloigne à nouveau de la berge, pour laisser place à la plage de Batiscan, nous passerons par l’intersection du la route de la Station (route 361), qui conduit vers Sainte-Geneviève-de-Batiscan, puis vers Saint-Narcisse.  Plus loin, un autre pont d’acier, beaucoup plus long, traverse la rivière Batiscan.  Après cet autre pont, la route 2 demeure éloignée du fleuve, parfois à plus d’un kilomètre de distance.  Puis on arrive dans le village de Sainte-Anne-de-la-Pérade, toujours sous le nom de rue Principale, en longeant, cette fois, la rivière Sainte-Anne.  On croise, entre autres, la 2e Avenue, qui est aussi la route 19A (route 159), qui permet de se diriger vers Saint-Prosper, Saint-Stanislas, et Saint-Tite.

Un pont beaucoup plus moderne, fraîchement construit, traverse la rivière Sainte-Anne, directement en face de l’église paroissiale, inspirée de la basilique Notre-Dame, de Montréal.  À la sortie du pont, la route 2 empruntait probablement la rue Sainte-Anne, en 1950, alors que la route 138 utilise plutôt le boulevard de Lanaudière, plus large, et plus dégagé.  Une fois la rue Sainte-Anne raccordée au boulevard de Lanaudière, la route 2 (route 138) conserve ce dernier nom jusqu’à la limite de la municipalité de Deschambault-Grondines, où elle portera enfin, officiellement, le nom de Chemin du Roy.  À différents endroits, il est facile de voir, avec l’aide de Google Earth, que la route 2 fut reconstruite, l’alignement des maisons et autres bâtiments ne correspondant pas du tout avec celui de la route.  À partir de la route Delorme, la rue Principale de ce qui s’appelait Saint-Charles-de-Grondines respecte cet ancien alignement, longeant la route 138 à plus ou moins 50 mètres de distance.  Reste à savoir si la reconstruction date d’avant 1950.  Ces axes parallèles se prolongent de la route Delorme jusqu’à la route Guilbault, qui relie Grondines à Saint-Casimir, ce qui donne près de 4 kilomètres. Toutefois, un bout de route, juste à l’ouest de la 4e Avenue, montre bien que la reconstruction de la route 2 s’est faite en deux projets distincts, ce bout de route reliant le nouvel alignement à la rue Principale, près du village.  D’ailleurs, selon le site web de la municipalité de Deschambault-Grondines, la rue principale de Grondines porte désormais deux noms distincts; la première, depuis la route Delorme, jusqu’à la 4e Avenue, se nomme « chemin du Faubourg », et la seconde, de la 4e Avenue jusqu’à la route Guilbault, « chemin Sir-Lomer-Gouin ».  C’est un peu avant la route Guilbault que la route 2 (route 138) vient rejoindre à nouveau le fleuve, et le suit de près, sauf à quelques exceptions, sur les quelques dix kilomètres qui séparent les noyaux urbains de Grondines et de Deschambault, avec, à mi-chemin, la route Dussault (route 363), qui conduit à Saint-Marc-des-Carrières.

Dans le village de Deschambault, l’actuelle route 138 respecte l’ancien chemin du Roy, qui s’éloigne du fleuve, à l’exception d’un court réalignement de quelques 200 mètres.  À la sortie du village, la route Proulx, à gauche, mène à Saint-Gilbert.  Environ un kilomètre et demi passé la sortie du village de Deschambault, la route 2 traverse le chemin de fer du Canadien National (CN), puis le longe jusqu’à l’entrée du village de Portneuf, quelque 3 kilomètres plus loin.  Or, qui dit village dit réalignement; une centaine de mètres après la route du Coteau-des-Roches, la 1ère Avenue représente la route 2 de 1950.  La 1ère Avenue longe la route 138 actuelle, nommée 2e Avenue, qui fut construite vers la fin des années 1970, à plus ou moins 200 mètres au nord-ouest de celle-ci.  À l’intersection de la rue de la Rivière, elle prend à droite pour traverser la rivière Portneuf, toujours sous le nom de 1ère Avenue.  Elle revient ensuite longer la route 138 actuelle sur près de 2 kilomètres, avant de s’y rattacher.  De ce point, la route 2 (route 138) est à nouveau parallèle à la voie du CN, puis, un peu plus d’un kilomètre plus loin, un autre ancien alignement, à savoir la rue de l’Anse, sur près de 2 kilomètres.  Après la rue de l’Anse, la voie ferrée s’éloigne de la route 2 (route 138), puis on trouve, à droite, le Vieux Chemin, qui vient s’insérer entre la route 138 actuelle et la voie du CN.  À un kilomètre de là, le Vieux Chemin croise la rue du Roy; nous sommes dans le village de Cap-Santé.  Parmi les plus beaux villages du Québec, Cap-Santé est traversée par la route 138 actuelle, qui porte tout simplement le nom de Route 138, et qui croise les anciennes rues à des angles souvent inimaginables.  Le rang Saint-Joseph (route 358), à gauche, conduit vers Saint-Basile.

Un peu plus loin, dans le secteur Jacques-Cartier, un ancien alignement, sinueux à souhait, relie Cap-Santé à Donnacona.  Depuis une intersection plutôt bizarre, avec la route 138, et les rues Lavallée et Richard, la rue Notre-Dame vient longer la rivière Jacques-Cartier, puis la traverse, en la longeant sur l’autre rive, en passant près des installations, récemment fermées, de la papetière AbitibiBowater.  La rue Notre-Dame traverse ensuite le centre-ville, que l’on appelle aujourd’hui le vieux Donnacona, puis ce qui était Les Écureuils, ancienne ville fusionnée à Donnacona depuis 1967.  La route 2 vient ensuite se raccorder à la route 138 actuelle, environ un kilomètre plus loin.  Cet alignement date d’avant 1950, mais à peine; le pont de la route 138 actuelle, sur la rivière Jacques-Cartier, fut inauguré en 1949.  À moins de deux kilomètres de là, la route 2 traverse à nouveau la voie du CN, puis traverse des terres agricoles sur un peu plus de 3,5 kilomètres, avant d’arriver à un ancien alignement, court, celui de la rue du Ruisseau, celui-là précédé de la jonction de la route 365, qui conduit vers Pont-Rouge, et Saint-Raymond-de-Portneuf.

Ce billet devait à l’origine parler du Chemin du Roy de Trois-Rivières à Québec, mais compte tenu de la longueur du texte, je vais m’arrêter ici, à la sortie de Donnacona, et poursuivre avec un autre billet, qui couvrira la distance de Donnacona jusqu’à la vieille capitale.

Développement urbain: Un psychiatre s’en mêle!

Habituellement, quand il est question de développement urbain, on retrouve, parmi les gens qui prennent part au débat, des urbanistes, dont la science est de plus en plus respectée, des politiciens, qui veulent faire avancer les choses (ou accumuler des votes, ou retourner l’ascenseur à leurs ti-z-amis, ou plusieurs de ces réponses, c’est selon), et de plus en plus, les gens de la place, ceux et celles qui vivent dans le secteur à développer, et qui apportent leur point de vue, plus sentimental que scientifique, à l’affaire.  Mais voilà que maintenant, dans le dossier d’un édifice à bureaux, sur le boulevard Saint-Laurent, à côté du Monument national, un autre intervenant vient s’ajouter au débat, et pas le moindre; un psychiatre!

Bon, d’abord, ne tirons pas de conclusions trop rapidement; le docteur Jean-Dominique Leccia, psychiatre de sa profession, habite le boulevard Saint-Laurent, dans ce qui devient de plus en plus le Quartier des spectacles, depuis trois ans, ce qui en fait, en quelque sorte, un résident de la place, lui aussi.  Sauf que si j’insiste sur sa profession, c’est que ses commentaires, recueillis par Reine Côté, de l’agence QMI, sont directement appuyés par le fait qu’il soit psychiatre.  En fait, il s’oppose à la construction de la tour à bureaux de 12 étages, proposée par la Société de développement Angus (SDA).  Parmi les citations que l’on retrouve dans l’article, reproduit sur le site Canoë, le docteur Leccia estime que “Ce projet va à l’encontre du rythme biologique du quartier. Il va non seulement dénaturer le boulevard Saint-Laurent mais l’asphyxier. Saint-Laurent est un quartier qui vit le jour et surtout la nuit. Une tour à bureaux, c’est l’immobilisation du mouvement.”  Est-ce à dire que le Quartier des spectacles entend vouloir dormir plus tard, le matin, et que l’activité reliée à une tour à bureaux va en empêcher les résidents du quartier?  Plus loin, il avance qu’il faut repenser le projet. Construire un immeuble résidentiel ou encore un hôtel constituerait une solution de remplacement plus acceptable, toujours selon l’article.  Je ne vois pas la différence entre 12 étages de bureaux, et 12 étages d’appartements, ou de chambres d’hôtel; un building, ça reste un building, et son mouvement demeure plutôt immobile.  Non?

Mais sa meilleure parole, c’est celle-ci; “Les personnes qu’on ramasse aux urgences actuellement sont aussi le fait de catastrophes urbanistiques qui opèrent des exclusions, qui coupent les racines et déstabilisent considérablement les gens.”  Si le fait, selon moi, de construire un édifice de 12 étages déstabilisait les gens à ce point, des études auraient été conduites, et il ne se construirait plus d’édifices en hauteur, et ce quelque soit l’endroit dans le monde.  Or, une telle étude, si ça existait, on l’aurait, comme disait la pub.  Je crois seulement que les gens de la place ne veulent pas d’un édifice en hauteur, qui dépasse trop des autres, et qui risque de déranger leurs petites habitudes.  Or, si je me fie au logiciel Google Earth, le Monument national, à côté duquel la SDA veut construire son édifice, se trouve à l’ombre de l’édifice qui abrite le siège social d’Hydro-Québec.  Vous savez, l’édifice avec un gros Q, que l’on a éteint, lors de la crise du verglas, pour ne pas trop déplaire à ceux qui devaient composer avec une panne de courant.  Le building d’Hydro, que je sache, a beaucoup plus que 12 étages, et la construction, tout près, d’une tour à bureaux moins haute que la tour d’Hydro-Québec ne détruira pas vraiment le quartier.  Et de toute façon, s’il fallait ne rien développer, de peur de déstabiliser les gens, nous habiterions tous dans des rez-de-chaussée, et voyagerions encore dans des voitures à chevaux.  Le progrès dérange, nous le savons tous, mais tout développement passe par le progrès.

Bref, certains s’opposent à la construction de cet édifice, comme d’autres s’opposent à celle de l’autoroute 25, entre Montréal et Laval, et d’autres encore sont contre la reconstruction de l’échangeur Turcot.  Quoi que l’on fasse, il y aura toujours des mécontents, et s’il faut tout arrêter parce qu’un locataire va perdre sa vue imprenable sur la ruelle, ou qu’un propriétaire risque de voir la valeur de son immeuble changer, on ne fera jamais rien.  Bon, je ne dis pas qu’il faille tout raser sans rien demander à personne – le “faubourg à’mélasse” en est un cas patent, mais je crois qu’il y a toujours un juste milieu, entre deux extrêmes.  Et que c’est dans des consultations qu’il faut discuter de cela, pas dans les médias.