Le PQ conserve Rousseau: Oui, mais…

Selon un article de la Presse canadienne, repris sur le site web Canoë, le parti québécois a conservé la circonscription de Rousseau, dans le cadre de l’élection complémentaire qui se tenait aujourd’hui.  Évidemment, Pauline 1ère jubilait, du fait que son poulain, Nicolas Marceau, qui enseigne l’économie à l’UQÀM, ait remporté l’élection avec 57% des votes exprimés, contre 31% pour le libéral Michel Fafard, un homme d’affaires.  Dans les faits, selon les résultats préliminaires publiés sur le site du Directeur général des élections du Québec (DGEQ), Marceau a recueilli 56,92% des voies (9512), et Fafard 30,94% (5170), les autres candidats se partageant des poussières.  Jean-Pierre Parrot, de l’ADQ, n’a recueilli que 4,67% (780), François Lépine, de QS, 4,39% (734), et Guy Rainville, le chef des Verts, ferme la marche avec 3,08% (514) du vote exprimé.

Donc, Pauline 1ère jubile, mais…

Mais il y a quelques bémols, à cette victoire.  D’abord, justement, le vote exprimé.  Le taux de participation s’est chiffré à 30,24% seulement, un taux très bas, comme c’est souvent le cas dans une élection partielle.  Ensuite, les électeurs de Rousseau habitent la région de Lanaudière, une région dans laquelle le PQ pourrait présenter un cochon, et parviendrait à le faire élire.  À preuve, lors de la dernière élection générale, en 2008, François Legault avait décroché un peu plus de 10,000 voies de majorité, alors que les libéraux ont remporté suffisamment de circonscriptions pour former un gouvernement majoritaire.  Bref, la circonscription de Rousseau, pour le PQ, est un peu comme Marguerite-Bourgeoys, pour les libéraux; une victoire automatique.

Autrement dit, dans les circonstances, Pauline 1ère fait bien de jubiler.  Sa joie risque d’être de courte durée.

Turcot: Des demandes utopiques!

Selon un article de Serge Forgues, de l’agence QMI, repris par le site Canoë, le Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal) exhorte la ministre des Transports du Québec, Julie Boulet, d’intégrer la réduction de la circulation automobile au projet de réfection de l’échangeur Turcot. L’article mentionne qu’aux dires du CRE-Montréal, 94 % de tous les mémoires déposés lors des audiences, qui se sont dernièrement tenues devant le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), à tout le moins les mémoires qui traitaient de l’enjeu de la circulation, en viennent à la conclusion que de réduire le nombre de véhicules circulant dans le secteur est souhaitable.

Remarquez bien que d’éliminer toute la pollution dans le monde est également souhaitable.  La grande majorité des gens souhaiterait aussi faire plus d’argent tout en travaillant moins. Mais le fait qu’une chose soit souhaitable ne signifie pas nécessairement qu’elle soit pour autant réalisable. Le CRE-Montréal semble oublier que l’échangeur Turcot est l’une des principales plaques tournantes – sinon la principale plaque tournante – de la circulation automobile dans le grand Montréal, et que la réduction de sa capacité se traduira forcément par une circulation accrue dans le réseau local. Le plus bel exemple de ce que j’avance est la rue Notre-Dame, vers l’est; à chaque fois qu’il y a problème, sur cette artère, le quartier Hochelaga-Maisonneuve est pris d’assaut par les automobilistes qui cherchent une porte de sortie.

Mais la palme de la citation la plus utopique revient à Richard Bergeron, chef du parti politique Projet Montréal; « On doit déclasser Turcot sur l’axe est-ouest, afin de faire passer de 150 000 à 50 000 le nombre de véhicules circulant quotidiennement entre l’échangeur Turcot et le tunnel Louis-Hyppolite-La Fontaine. »  En lisant une telle déclaration, on voit tout de suite le lien entre cette formation politique et Québec suicidaire (1).  Bien sûr, que je vous crois, monsieur Bergeron.  Et les 100,000 personnes (en imaginant qu’elles sont seules, dans leur véhicule) que vous voulez retirer de la circulation, elles vont se déplacer comment, en parachute?  Et les personnes que vous souhaitez éliminer de la circulation, monsieur Bergeron, vous les choisissez selon quels critères; vous tirez à la courte paille?  Le réseau de transport en commun n’a définitivement pas la capacité d’absorber une augmentation de 100,000 usagers, dans l’axe est-ouest, entre les rues Notre-Dame et Sherbrooke.  Et ça, vous le savez autant que moi, monsieur Bergeron.

J’ai une autre idée, pour ceux qui rêvent d’air pur; allez vivre à la campagne, dans le bois, sur le bord d’une rivière, au bout d’un champ de maîs, n’importe où, mais quittez Montréal!  Au cas où vous ne vous en seriez pas encore rendus compte, Montréal, c’est une ville, avec des camions, et des voitures, qui circulent, et des gens dedans, qui espèrent se rendre là où ils veulent aller.  D’ailleurs, l’échangeur Turcot a été construit, il y a plus de 40 ans, pour aider ces personnes à se rendre à destination, et ce plus rapidement qu’à pied.  Or, si les gouvernements n’ont pas ajusté le réseau routier en fonction du nombre d’utilisateurs de la route, ce n’est pas la faute de ces derniers, puisque ceux-ci ont payé plus que leur part en taxes et impôts de toutes sortes.

Une réduction de la capacité de l’échangeur Turcot tient tout simplement de l’utopie.  Il s’agit d’ailleurs d’un autre exemple flagrant qui illustre bien que les propos de Frédéric Bastiat, dans son pamphlet intitulé « Ce qu’on voit, et ce qu’on ne voit pas« , sont encore très à propos, même si l’auteur est décédé en 1850.  Le CRE-Montréal, et Richard Bergeron, croient que si l’on réduit la capacité de l’échangeur Turcot, moins de véhicules vont l’emprunter.  C’est ce qu’on voit.  Ce qu’on ne voit pas, c’est que d’abord, la capacité d’une artère routière est souvent théorique; l’autoroute Décarie fut construite avec une capacité de 90,000 véhicules par jour, si l’on comprend la circulation sur les six voies rapides, et les six voies de service, alors que selon des chiffres qui datent des environs de l’an 2000, les seules voies rapides supportaient en moyenne 120,000 véhicules par jour.  Et c’est qu’ensuite, on sait que lorsqu’une voie de circulation est remplie à capacité, les utilisateurs cherchent des alternatives, dans le but de gagner du temps, et que ces alternatives passent souvent par le réseau des rues locales.  Et je crois sincèrement que ce n’est vraiment pas ce que recherchent les gens du quartier Saint-Henri.

(1) Bon, je m’excuse, mais ce fut plus fort que moi.

Politique: Les québécois ont-ils la mémoire courte?

Les pertes de la Caisse de dépôts et placements vous ont donné une poussée d’urticaire?  Vous avez encore sur le coeur l’impression que Jean Charest et sa gang ont volé l’élection de décembre dernier, en racontant n’importe quoi, juste pour parvenir à avoir seulement ses deux mains à lui, sur le volant?  Eh bien c’est sûrement parce que vous êtes plus rancuniers que la majorité des québécois; un article publié par l’agence QMI, repris par le site web Canoë, raconte que les libéraux de Jean Charest sont remontés au sommet des intentions de vote, avec 42% de la faveur populaire, contre 37% pour le Parti québécois de Pauline Marois.  Viennent ensuite l’Action démocratique, à 9% seulement, alors que Québec solidaire et le Parti vert récoltent 6%.

Ce sondage démontre que les québécois peuvent avoir la mémoire courte, en ce qui concerne la politique provinciale.

Le papier raconte également que les résultats du sondage CROP – La Presse, réalisé du 11 au 18 juin dernier, auprès de 1003 répondants, démontrent que Pauline 1ère est « dans le champ » avec son nouveau plan de référendums « à la pièce », puisque environ un répondant sur trois disait que cette stratégie fera progresser la cause de la souveraineté du Québec, contre près de 60% qui affirment le contraire.  C’est donc dire que les chances que le PQ remporte Rivière-du-Loup, lors de l’élection partielle de lundi prochain, sont loin d’être solides, et que Jean D’Amour pourrait très bien se faufiler, à moins que des dossiers locaux n’influencent autrement le vote.  Un tel résultat donnerait deux en deux pour les libéraux, la circonscription de Marguerite-Bourgeoys, ancien château-fort de Monique Jérôme-Forget, n’étant qu’une formalité pour le candidat libéral Clément Gignac.

Fait anodin, concernant ces élections partielles, on retrouve huit candidats dans chacune des deux circonscriptions.  Je vous donne donc les candidats en lice, pour ces deux scrutins partiels, par ordre de résultats lors de la dernière élection, dans chaque circonscription, puis les autres candidats représentant des partis, et finalement les candidats indépendants, question de vous mêler « ben comme il faut ».  Dans Marguerite-Bourgeoys, d’abord, outre Clément Gignac, pour les libéraux, le PQ propose Christine Normandin, alors que l’ADQ a confié ce comté à Diane Charbonneau.  Québec solidaire est représenté par Valérie Black – Saint-Laurent, et les autres candidats représentant des partis sont Julien Leclerc, pour le Parti vert, et Érik Poulin, pour le Parti indépendantiste.  Deux candidats indépendants tentent également leur chance, soit Régent Millette, et Sylvie R. Tremblay, cette ancienne vice-présidente de l’ADQ, qui s’est fait virer du parti, et qui a plus ou moins les mêmes chances d’être élue dans cette circonscription que j’en aurais moi-même de devenir président des Filles d’Isabelle.

Du côté de Rivière-du-Loup, l’Action démocratique confie la conservation du siège de Mario Dumont à Gilberte Côté, une ancienne attachée politique de Dumont, qui malheureusement, passe presque inaperçue, comparée au combat de coqs qui oppose les deux principaux partis; les libéraux sont représentés, comme on le sait, par Jean D’Amour, ancien maire de la ville de Rivière-du-Loup, et président du parti libéral, alors que l’ancien député bloquiste Paul Crête, fort d’une pension fédérale, à vie, de 82,000$ par année, brigue les suffrages pour le PQ.  Victor-Lévy Beaulieu, qui s’était présenté contre Mario Dumont, l’an dernier, est de retour cette fois-ci, toujours comme candidat indépendant.  Il avait tout de même remporté près de 50% plus de votes que Québec solidaire, cette fois-là, avec 597 contre 400. Le Parti vert sera représenté par Martin Poirier, alors que Québec solidaire propose Benoît Renaud, enregistré auprès du Directeur général des élections du Québec comme étant le chef du parti.  Deux autres chefs de partis complètent la liste des candidats, à savoir Éric Tremblay, chef du Parti indépendantiste, et Denis Couture, chef du Parti de la réforme financière.

Ne reste plus qu’à savoir si les électeurs de Marguerite-Bourgeoys, et de Rivière-du-Loup, seront influencés par les sondages, ou par les candidats locaux.  Reste à savoir aussi si les gens sortiront de chez-eux pour aller voter.  Nous savons que les taux de participation à des élections partielles sont plutôt bas; à part quelques exceptions, ces dernières années, il se tenait entre 30 et 40 pour cent.

Ponts fédéraux: Ça recommence…

Selon ce qu’on peut lire sur le site web Canoë, ici, et ici, la vérificatrice générale du Canada, Sheila Fraser, « signale que la Société des ponts fédéraux Limitée, une société d’État canadienne, doit mettre en œuvre dans les meilleurs délais un programme de réfection afin d’éviter un accroissement des risques en matière de sécurité« , pour prendre les mots exacts de l’un des articles.

En fait, je m’attendais à ce que Gilles Duceppe, et les autres bloqueux, déchirent leur chemise en se plaignant que « Har-peur » prive encore le Québec de fonds publics, et met la sécurité des québécois en péril.  J’ai osé imaginer que le bloc québécois allait défendre les intérêts du Québec, dans le présent cas celui des utilisateurs du réseau routier, qui ont droit à des ponts fédéraux sécuritaires.  Mais bizarrement, rien!  Pas un son, de la part du bloc québécois, depuis l’annonce de la vérificatrice générale.  C’est vrai qu’en période difficile, économiquement parlant, si Gilles Duceppe demande de mettre plus d’argent dans les ponts fédéraux, le gouvernement conservateur devrait probablement couper les subventions aux « artisses », ce que ne veut surtout pas le chef du bloc; nous en fumes d’ailleurs tous témoins, lors de la dernière campagne électorale fédérale.  Pour ce parti de « ramasseux de pensions à vie », la culture passe bien avant la sécurité des usagers des ponts; ceux-ci n’ont qu’à laisser leur voiture chez-eux, et à prendre le train de banlieue, ou le métro de Longueuil!

Bizarre, quand même…

Mario Dumont s’en va au privé: Qu’adviendra-t-il de l’ADQ ?

Une dépêche de la Presse canadienne, reprise entre autres par TQS, fait savoir que le chef démissionnaire de l’ADQ, Mario Dumont, quitterait ses fonctions cette semaine, celui-ci ayant déniché un emploi dans une firme montréalaise.  Si d’autres sources d’informations, comme LCN, ou Radio-Canada, y vont de leur spéculation pour la suite des choses, une lectrice du quotidien Le Soleil, de Québec, dans un commentaire qu’elle a fait parvenir au journal, n’y va pas de main morte.  Elle prédit même la fin de ce parti politique.

Je n’irai pas jusque là.  J’ose croire que l’ADQ puisse compter sur un bon noyau de membres, qui seront là pour assurer la suite.  Évidemment, il faudra d’abord voir de quoi sera faite la suite des choses.  On parle de mettre un « ticket modérateur » de 25,000$, pour une mise en candidature, ou d’autres conditions, encore, à être définies par le parti.  Ces conditions devraient être connues bientôt, puisqu’il était question de les publier deux semaines après le départ officiel de Mario Dumont.  Il y a ensuite tous les « échos », que ce soit celui de Claude Roy, ex-député défait dans Montmagny-L’Islet, qui se plaint de la « montréalisation » de l’ADQ, ou encore celui de Stéphane Gendron, qui avance qu’aucun des députés élus le 8 décembre dernier n’est suffisamment rassembleur pour mener le parti à une victoire électorale.  Pendant ce temps, plusieurs disent que l’ADQ n’avait pas de véritable programme, et qu’il surfait sur les frustrations populaires, comme ce fut le cas lors de la crise des accommodements raisonnables.

Alors voyons voir de quoi les prochaines semaines seront faites, pour ce parti.