A-30: Perte de contrôle dérangeante

À voir les divers reportages de TVA, et de LCN, publiés sur le site Canoë, la sortie de route d’un camion-citerne rempli de gaz propane, qui s’engageait sur l’A-30, vers l’est, à l’échangeur avec l’A-10, à Brossard, a causé tout un dérangement, lors de l’heure de pointe de fin de journée.

L’enquête, de la Sûreté du Québec (SQ), devra déterminer les causes de la perte de contrôle du véhicule, un camion-remorque double, communément appelé « train routier ».  Si les causes que l’on voit régulièrement, comme le conducteur qui serait surpris parce que la courbe est plus serrée que prévu, ou encore une vitesse trop élevée, seront examinées, il ne faudrait pas négliger les particularités liées à la conduite d’un train routier.  La conduite de ce genre de véhicule (en fait, il s’agit d’un ensemble, composé d’un tracteur routier, et de deux remorques) pose certains défis très particuliers.  On sait, par exemple, que la conduite d’un véhicule qui tire une remorque est plus délicate que celle d’un véhicule seul.  Alors imaginez maintenant celle d’un véhicule qui tire deux remorques.

Selon la seconde édition du manuel « Conduire un véhicule lourd« , publié en 1995, par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), un conducteur affecté à la conduite d’un train routier doit posséder un minimum de cinq ans d’expérience dans la conduite de camions-remorques.  De plus, les manoeuvres, et techniques d’urgence, effectuées normalement dans la conduite de camions-remorques, ne conviennent pas toujours aux trains routiers.

L’un des dangers, qui guettent les conducteurs de trains routiers, est ce que l’on appelle « le phénomène d’amplification arrière ».  Ce phénomène fait en sorte qu’une manoeuvre d’évitement, qui semble sécuritaire depuis le poste de pilotage, peut être amplement suffisante pour faire capoter la semi-remorque de queue, et entraîner tout l’ensemble.  En fait, le phénomène est tellement dangereux que pratiquement toutes les administrations publiques des transports (équivalents de la SAAQ, chez nous), à travers l’Amérique du Nord, ont interdit les trains triples (composé d’un tracteur, et de trois remorques de 30 pieds), autrefois autorisés dans certaines provinces et états, dont le Québec.

En fait, c’est parce que chaque point d’articulation sert de relais, aux manoeuvres de conduite, et amplifie l’accélération latérale du véhicule tracteur.  Aussi, chaque attelage augmente la force qui peut entraîner le véhicule dans un dérapage.  Dans les images que l’on voit, le train routier, qui a fait la sortie de route, semble de type B, c’est à dire que les essieux arrière de la première remorque supportent le dispositif d’attelage de la deuxième.  Une telle configuration, si elle demeure délicate à conduire, est moins pire qu’un train de type conventionnel, dont le dispositif d’attelage de la deuxième remorque est installé sur une petite remorque supplémentaire, que l’on appelle diabolo, ou encore « bicycle », dans le jargon du métier.  Ce diabolo ajoute une articulation supplémentaire, ce qui amplifie davantage les contrecoups d’une manoeuvre soudaine.

Bref, tout ceci pour vous dire que si vous dépassez un train routier, et que vous revenez dans la voie de droite de façon abrupte, vous pourriez être la cause d’un dangereux accident.  Lorsque vous dépassez, surtout sur une autoroute, laissez beaucoup d’espace entre vous et le véhicule que vous venez de dépasser, et ce avant de réintégrer votre voie.

Élections fédérales: Que diriez-vous d’une Bourse des chefs?

Voila, je lance l’idée, comme ça.

Bon, les élections devraient être annoncées ce dimanche matin, après le déjeuner-causerie entre le premier ministre, Stephen Harper, et la gouverneure générale, Michaëlle Jean.  À partir de là, la campagne sera officiellement lancée.

On pourrait déterminer la « valeur » des chefs de partis politiques en fonction de leurs bons coups, et de leurs coups bas, ainsi que des dérapages de leurs candidats, et bien sûr de l’habileté des chefs à corriger le tir de ceux-ci.  On accorde une même note de 100 points à chacun des chefs politiques, et on pourrait ajuster leur cote en ajoutant, ou en retirant, des points, au fur et à mesure des jours de campagne qui passent.  Le classement serait affiché, et mis à jour quotidiennement, dans une des marges latérales, de façon à ce qu’on puisse le voir constamment, d’ici la fin de la campagne.

Mettons le classement de départ, en ordre alphabétique de leur nom de famille, puis le classement varierait par la suite en fonction de leur « valeur ».  Cela donnerait ceci:

  • Stéphane Dion, Parti Libéral du Canada (PLC)… 100
  • Gilles Duceppe, Bloc Québécois (BQ)… 100
  • Stephen Harper, Parti Conservateur du Canada (PCC)… 100
  • Jack Layton, Nouveau Parti Démocratique (NPD)… 100
  • Elizabeth May, Parti Vert du Canada (PVC)… 100

J’essaierai de mettre à jour le tableau le matin, avant de quitter pour mon job, avec les trucs qui auront influencé la « valeur » des chefs le jour précédent.  Je compte sur vous pour me donner vos impressions de la campagne, ainsi que pour mettre en évidence des « petites nouvelles » qui se passent dans votre patelin, mais qui ne figurent pas nécessairement dans les grands médias.

J’espère que l’on fera un travail équitable, et non-partisan.  Par exemple, on n’enlèvera pas des points à un chef parce qu’on aime pas son parti.  On devra s’en tenir aux faits et gestes des chefs, et de leurs suites respectives.

Et si je vois que ça ne marche pas, je laisse tout tomber!

Maskinongé: J’ai joué dans l’eau!

J’avais une activité prévue en fin de journée, ce samedi (12 avril), mais celle-ci fut annulée à cause de la pluie. J’ai donc décidé de sortir à nouveau mon appareil photo et d’aller… jouer dans l’eau! Et ces jours-ci, à Maskinongé, plus particulièrement dans le quartier de la Langue-de-Terre, de l’eau, il n’en manque pas!

Ici, sur le chemin de la Langue-de-Terre, les résidents de la place utilisent leurs véhicules même si l’eau recouvre complètement la route. Évidemment, il y a des limites à ne pas dépasser, et l’on doit parfois abandonner le véhicule à un endroit sec, au profit de la bonne vieille chaloupe.

On voit d’ailleurs un véhicule stationné au bord de la route, à la limite du « sec ». Quiconque n’a jamais tenté de passer sur une route inondée devrait faire l’expérience une première fois à titre de passager.

Nous sommes cette fois sur la route du Nord, toujours à Maskinongé. Au loin, un camion, en panne. Si l’on regarde sur une carte routière, on constatera que la route du Nord se situe… au sud de la municipalité. C’est qu’il s’agit du nord du lac Saint-Pierre, et non du nord de la municipalité de Maskinongé.

Je suis arrêté en bordure de la route du Nord, et une camionnette s’apprête à attaquer une section inondée de la route.

La camionnette est maintenant dans l’eau. Je veux dire, vraiment dans l’eau.

Cette fois, je suis en marche, derrière une autre voiture. Le camion en panne est toujours là. Une fois à sa hauteur, je me suis informé auprès du conducteur, qui m’a dit que l’un de ses amis allait le tirer de ce mauvais pas. Dans les faits, il est entré dans l’eau à une vitesse plutôt élevée, puis tout s’est arrêté net. Même avec un véhicule à moteur diesel, il faut toujours rouler lentement sur une route inondée.

La voiture qui me devançait a passé le premier de deux virages en coude. Nous sommes toujours sur la route du Nord.

Vue latérale de ma voiture, arrêtée dans l’eau, tout juste avant le premier virage en coude.

J’attaque le virage en coude à mon tour. Compte tenu de l’inclinaison du virage, le côté conducteur de ma voiture devra affronter plus d’eau que l’autre, et à date, tout va encore bien.

Le niveau de l’eau se situe environ au centre des roues de ma bagnole. Pour une coréenne, elle se débrouille quand même à merveille.

Toujours sur la route du Nord, cette fois entre les deux virages en coude. Nous voyons bien le courant de l’eau, qui se déverse d’un côté à l’autre de la route. Ce phénomène s’explique par le fait que l’eau de la fonte des neiges, provenant des terres hautes, ne peut pas s’écouler par les cours d’eau, qui sont encore couverts de glace. Celle-ci s’écoule donc par delà la route, pour se diriger vers le lac Saint-Pierre.

Malgré les apparences, les gens du quartier de la Langue-de-Terre ne sont pas en état de panique devant une telle situation. Ils vivent le phénomène presque à chaque année. C’est que le quartier s’est construit, au fil des ans, tout juste au bord du chenal du Nord (d’où le nom de la route), dans la plaine de débordement du lac Saint-Pierre, qui est lui-même un renflement du fleuve Saint-Laurent, entre Sorel-Tracy et le quartier Pointe-du-Lac de la ville de Trois-Rivières. N’étant d’abord qu’une poignée de chalets d’été, les constructions de ce quartier furent rénovées, et la très grande majorité de celles-ci sont habitées à longueur d’année. La situation va continuer d’évoluer pendant quelques jours, puis l’eau se retirera, peu à peu, pour ensuite… revenir!

Cet autre phénomène, communément appelé « les mers de Mai », se produit lorsque le couvert de glace des lacs, situés plus au nord, s’enfoncent dans les lacs, ce qui provoque une nouvelle crue des eaux. Celles-ci se déversent à nouveau vers le bassin de débordement du lac Saint-Pierre. Les citoyens de la Langue-de-Terre se retrouvent à nouveau dans l’eau, pour une dizaine de jours, puis la situation redevient normale, pour de bon, cette fois.

Les résidents de ce secteur de Maskinongé se font souvent traiter de fous, pour oser habiter un quartier qui semble aussi inhospitalier. La plupart de ces gens vous répondront que ces quelques semaines de difficultés sont un bien faible prix à payer, en retour de la nature luxuriante qui les entoure le reste de l’année.

Pont de l’île d’Orléans: Il faudra vous y habituer

Un article de Matthieu Boivin, du quotidien Le Soleil, parle des derniers rebondissements dans l’affaire du pont de l’île d’Orléans, dont le tablier, contrairement au reste de la structure, affiche sérieusement ses 73 ans, et nécessite une réfection complète.  Réfection dont les principaux travaux ne débuteront pas avant 2009.

Certains auraient souhaité profiter de ce chantier majeur pour installer une ou des passerelles latérales au pont, afin d’y diriger les piétons et les cyclistes, et ainsi amoindrir les risques d’accident, les deux voies du pont étant plutôt étroites.  D’autres, devant la facture salée de tels travaux, ont pensé à y instaurer un péage.  Il faut d’abord comprendre que l’île d’Orléans est habitée par moins de 7000 personnes, réparties dans six municipalités.  Sur l’unique pont menant à l’île, il circule autour de 9000 véhicules par jour – et non pas par heure – en hiver, et 14,000 en été, pour une moyenne annuelle de 11,700 véhicules par jour.  Quant au volume de cyclistes qui s’y rendent, les plus grosses pointes font état de 300 vélos par jour, ce qui est loin d’être énorme, dans un cas comme dans l’autre.  Aussi, le fait d’investir une petite fortune – 80 millions$ sans compter les passerelles – semble injustifié, surtout devant certains besoins urgents à combler, et l’état de décrépitude du reste du réseau routier.  De là l’idée d’imposer un péage, aux yeux de plusieurs.  Par contre, on sait que lorsqu’il existe un seul lien, le MTQ y maintient la gratuité.  Il y a aussi le fait que l’installation d’un système de péage risque de ne pas être rentable, le système lui-même ne couvrant possiblement pas ses propres frais.

En ce qui a trait aux passerelles, le fait qu’il s’agisse d’un pont suspendu requiert que tout ajout au pont soit étudié en soufflerie, afin de ne pas mettre en péril l’équilibre même du pont.  Aussi, en ne construisant qu’une seule passerelle, le pont se retrouverait plus instable, donc moins sécuritaire en cas de grands vents.  Il faudrait donc en construire deux, soit une de chaque côté du pont, afin que celui-ci demeure stable.  Or, le coût des deux passerelles, à lui seul, pourrait varier de 20 à 35 millions$.  Selon les propos de Jean-Louis Loranger, sous-ministre adjoint au MTQ pour la région de Québec, interrogé par Boivin, il semble que l’idée ne sera pas retenue, même si elle est encore à l’examen.

Constatant cela, je me demande pourquoi ne pas donner un grand coup dès maintenant.  Je veux dire, la région de la Capitale-Nationale aura besoin d’une traversée supplémentaire avant longtemps, et d’aucuns la voient à l’est de la vieille ville de Québec.  De plus, le viaduc de l’échangeur A-40/A-440, situé à moins de deux kilomètres du pont de l’île d’Orléans, est conçu pour supporter la circulation en provenance d’un pont transfluvial.  Alors pourquoi ne pas en profiter pour faire d’une pierre deux coups, et procéder maintenant à la construction d’un nouveau pont autoroutier entre Québec et Lévis, qui passerait par l’île d’Orléans?  On pourrait ainsi économiser sur la réfection du pont suspendu de l’île, et le rénover de façon à en faire un pont davantage touristique, sur lequel les camions seraient interdits, devenant ainsi plus sécuritaire pour piétons et cyclistes.

Évidemment, les pouvoirs publics ont une vision à long terme qui s’arrête au bout du mandat de gouvernement, ce qui est plutôt flou.  Aussi, je ne m’attends qu’à des réponses négatives devant un tel projet.