Pont Sophie-Masson: Un bon début

Le beau temps m’a fait sortir, cet après-midi. J’en ai profité pour apporter mon appareil, et visiter quelques chantiers. Voici donc le premier, celui du pont Sophie-Masson, qui relie désormais Laval et Terrebonne. Mais en fait, qui est donc Sophie Masson?

Selon une courte recherche sur internet, Sophie Masson serait l’épouse de Joseph Masson, dernier seigneur de Terrebonne. Elle fit construire, alors qu’elle était veuve, un manoir, dont les travaux se sont échelonnés de 1848 à 1854. Ce manoir est aujourd’hui la partie historique de l’école secondaire Saint-Sacrement, dans le vieux Terrebonne.

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Voici l’intersection de la montée Masson et du boulevard des Mille-Îles, à Laval, où se situe la jetée sud du nouveau pont.

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Les gens étaient bien avisés que le vieux pont de Terrebonne était fermé,…

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…et afin d’être bien certain que personne n’allait l’utiliser, on a démoli les travées reliées aux rives!

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Tout n’est pas terminé; un passage pour piétons fut « emprunté » à la chaussée principale.

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Le bureau de chantier, du côté de Terrebonne.

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Le panneau du passage pour piétons est vissé directement à l’arbre. De quoi provoquer quelques crises d’urticaire à certains environnementalistes.

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Le nouveau mur de soutènement, sur lequel il reste du travail à faire.

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L’excavation nécessaire à la construction du mur de soutènement.

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Le chemin d’accès au chantier du mur de soutènement, et au dessous du pont.

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La jetée du côté de Terrebonne, qui donne sur la rue Chapleau. Il reste encore beaucoup de besogne à accomplir.

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Toujours du côté de Terrebonne, on voit bien qu’une section du vieux pont a déjà été démolie.

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Depuis le parc Majeau, à Terrebonne, le section manquante du côté lavallois.

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Cette fois, les deux sections restantes du vieux pont de Terrebonne, sises au beau milieu de la rivière des Mille-Îles, qui attendent les démolisseurs.

Comme on peut le constater, il reste encore beaucoup de travail à faire, mais l’essentiel, c’est qu’il est ouvert à la circulation, ce qui permet aux gens vivant de part et d’autre d’éviter d’avoir à faire un détour par l’A-25. Au cours de l’année 2008, certaines fermetures complètes seront nécessaires pour achever les travaux, dont les deux approches du pont.

J’ai profité de mon passage à Terrebonne pour vous montrer une autre belle merde du MTQ, et j’ai nommé le viaduc de l’A-25, qui surplombe le boulevard Moody.

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Les échafaudages « temporaires », qui supportent le viaduc en son centre, sont à cet endroit depuis quelque chose comme un an et demi! Comme quoi le MTQ se veut rassurant, en ce qui concerne la sécurité du public. Aucune date n’est annoncée pour la rénovation de ce viaduc. Ça tient pour l’instant, alors pourquoi se presser?

Environnement: Pourquoi ne pas interdire les feux rouges?

Il y a plusieurs semaines, le site de nouvelles LCN publiait une toute petite manchette au sujet de la possible disparition du service à l’auto dans des établissements comme les restaurants-minute. Sans encore parler de les interdire complètement, certaines administrations municipales citées dans la manchette semblaient vouloir restreindre l’accès à ces installations, à cause des longues files d’attente constatées à certains moments de la journée, et que de telles réductions permettraient ainsi de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GeS) près de ces établissements, et par extension dans la ville.

Je déterre cette manchette aujourd’hui pour poser une question, à savoir: Si la diminution de l’accès, ou alors l’interdiction pure et simple, du service à l’auto, permettrait de réduire l’émission de GeS, dans nos villes, pourquoi alors ne pas interdire les feux rouges? Ben quoi, c’est vrai! À certains moments de la journée, les files d’attente aux feux de circulation sont si longues qu’il faut parfois jusqu’à trois cycles complet des feux pour parvenir à passer l’intersection. D’autres feux de circulation sont si longs qu’on craint qu’il ne changent jamais! Un exemple probant parmi tant d’autres; l’intersection de la rue Bombardier et du boulevard L.-H.-Lafontaine, à Anjou. On dirait que le feu rouge dure des heures!

Vous l’aurez compris, mon but n’est pas de retirer les feux de circulation des intersections. Ils ont leur raison d’être, et ils sont là pour rester. Mon but est plutôt de ramener à l’ordre les administrations municipales qui seraient tentées de prendre des décisions aussi stupides que celles citées dans la manchette de LCN. Je voudrais également leur rappeler un autre truc simple; si l’on veut lutter contre la concentration des GeS dans un secteur donné, il faudrait peut-être songer à abandonner la lutte stérile contre l’étalement urbain. C’est un autre truc tout à fait vrai; comment peut-on lutter à réduire le CO2 si l’on cherche à entasser le plus de gens possible dans un endroit exigü? Il faut rappeler à nos chers gouvernants une vérité simple, mais implacable; les êtres humains respirent l’air ambiant, et rejettent du CO2! Plus on entasse des personnes à l’étroit, plus ils risquent de respirer de l’air vicié. La lutte au CO2 devrait d’abord commencer à l’intérieur même des édifices publics, que ce soit les hôpitaux, ou les résidences pour personnes âgées, là où sont entassées de nombreuses personnes à la santé fragile.

Aussi, la prolifération de banlieues n’a rien de dramatique, dans la cadre de la lutte à la pollution, bien au contraire. Les familles recherchent de l’espace, ce qui n’est pas disponible en ville. On n’envoie pas les enfants jouer dehors quand on habite un condo au 6e étage! De plus, les chemins de fer qui gravitent autour de Montréal ne demandent qu’à être exploités. Je crois qu’un bon réseau de trains de banlieue serait beaucoup plus efficace que de simples voies réservées sur les autoroutes et boulevards principaux. Et il ne faut pas oublier de compléter le réseau routier supérieur.

En effet, les bouchons actuels sont principalement le fruit de l’inaction des gouvernements à compléter des parties vitales du réseau routier supérieur. Comme de rattacher l’A-640 à l’A-40, à la hauteur de Hudson, afin de permettre un lien routier Québec-Ottawa sans traverser l’île de Montréal. Même chose pour l’A-30, sur la rive sud, dont le chantier n’avance pas très rapidement. Une fois ces deux liens complétés, il ne manquerait plus qu’une traversée du fleuve à l’est de l’île de Montréal pour boucler une vraie route périphérique qui tiendrait hors de Montréal l’essentiel du trafic de transit.

D’autres éléments de la grille routière mériteraient davantage d’attention, comme le doublement du pont Champlain, ou du tunnel L.-H.-Lafontaine. Évidemment, avant de permettre de meilleurs accès à l’île, il faudra d’abord canaliser le flot de circulation à l’intérieur de celle-ci. L’autoroute Métropolitaine ne suffit plus à la tâche, et ce depuis plusieurs années. Il faut définitivement compléter l’autre axe est-ouest de l’île, et j’ai nommé l’autoroute Ville-Marie, entre le centre-ville et le tunnel, afin d’en faire ce qu’elle devait être à l’origine, soit l’A-20. Le premier véritable lien nord-sud sera ouvert en 2011, avec la nouvelle section de l’A-25. Il faudrait établir un second lien direct, en construisant une section de voie rapide qui relierait les deux A-15, soit l’autoroute Décarie et l’autoroute des Laurentides.

On me dira que de construire de nouvelles autoroutes ne fera qu’augmenter les émissions de CO2. C’est vrai, mais en partie seulement, et à court terme, alors que le tout s’éliminera à plus longue échéance. Dans un premier temps, les gens qui roulent déjà seuls en voiture continueront de le faire, et comme les bouchons de circulation sur les ponts seront réduits, cela réduira les concentrations de CO2 au niveau des traversées, ce qui rendra la balance moins déficitaire que certains l’envisagent. Dans un deuxième temps, les voitures à cellule d’hydrogène arriveront bientôt sur le marché, ce qui réduira d’autant les émissions de CO2. Car il faut bien rappeler que si ces nouvelles voitures ne produiront plus d’émissions polluantes, elles auront quand même besoin de routes. Alors autant être prêts. D’autant plus que l’inflation, particulièrement dans le domaine de la construction, fait que le coût d’un projet double environ aux cinq ans. Aussi, il vaut mieux cesser de remettre à plus tard.

Ceci dit, je crois que les dirigeants politiques ont beaucoup mieux à faire que de légiférer sur les services à l’auto.

Outremont: L’aréna se transforme en douche!

Après les histoire du maire de l’arrondissement d’Outremont, qui avait droit à son « bar personnel », voici maintenant que c’est l’aréna d’Outremont qui fait parler de lui, encore une fois.  Le Journal de Montréal rapporte, sous la plume de Fabrice de Pierrebourg, que cet aréna a été intégré au nouveau Centre communautaire intergénérationnel (CCI) d’Outremont, construit récemment, et dont les coûts ont littéralement explosé depuis le début des travaux, et que cette fois, c’est le toit de l’aréna qui se serait à toutes fins pratiques transformé en douche, depuis le dernier redoux.

Il y a un truc que je ne comprend pas, dans toutes ces histoires de dépassements de coûts.  Quand il s’agit de travaux réalisés pour le compte d’un gouvernement, dans le cas présent un gouvernement municipal, comment se fait-il que les employés de l’entrepreneur impliqué deviennent automatiquement incompétents?  Seraient-ils passés par le bar de l’ex-monsieur le maire?  Habituellement, lors de travaux réalisés pour un client privé, l’entrepreneur fait le travail de façon professionnelle, et les problèmes sont corrigés sous garantie s’il y a lieu.  Pourquoi est-ce différent lorsque le client se révèle du domaine public?  Les gouvernements ont réellement la poisse lorsqu’il s’agit d’équipements sportifs, surtout les toits!  Parlez-en aux dirigeants de la RIO!

La seule solution qui reste, pour cet aréna, est somme toute simple, et se présente sous la forme d’un choix.  Option 1: Si le reste du bâtiment vaut la peine d’être maintenu, on jette la toiture au complet par terre et on la fait refaire à neuf par un entrepreneur qui est capable de garantir son travail.  Option 2: Si le reste du bâtiment laisse aussi à désirer, on le démolit.  Ensuite, on procède à l’élaboration d’un cahier des charges pour un aréna idéal, en fonction des besoins de la ville, et on demande à une entreprise privée de construire un aréna, que la ville louera par la suite.  Ainsi, la population disposera d’excellentes installations de loisirs, mais celles-ci demeureront la propriété d’un entrepreneur privé, qui veillera évidemment à le maintenir dans un état optimal, dans le but d’en tirer le maximum de profits.

Bien entendu, tenter de convaincre la population que c’est la meilleure chose à faire ne passera pas comme une lettre à la poste; les gens se font casser les oreilles par les centrales syndicales qui leur disent que le privé ne fait que rechercher des profits, et que le domaine public doit d’abord servir ses contribuables, ce qui en fait la meilleure solution.  Dans les faits, le domaine public n’est avantageux que pour les syndicats, dans le sens que le domaine public jouissant d’un monopole, les syndicats peuvent y faire la loi, et ainsi extorquer l’administration avec des conventions collectives aux coûts prohibitifs, et à l’administration littéralement impossible.  Bref, le lobby syndical l’emporte toujours sur le lobby des entrepreneurs privés.  Pour l’instant, à tout le moins, et cela ne risque pas de changer dans un avenir prévisible, parce que le gouvernement qui risque de mettre fin à ce chantage n’est pas prêt de se faire élire.

Neige: Ça prendra deux semaines, finalement

Sur le site de nouvelles LCN, on indique que 50% du territoire de la ville de Montréal est déneigé. Les premiers pronostics parlaient pourtant d’un déneigement complet quelque part comme hier ou aujourd’hui. Alors faisons le calcul, afin de savoir à quel moment la ville sera totalement déneigée.

La tempête ayant eu lieu lundi, et le ramassage ayant commencé mardi, nous pouvons dire, aujourd’hui samedi, que cela fait quatre jours que le déneigement est en marche. Si 50 pour cent de la ville a été déneigée en 4 jours, il en faudra donc quatre de plus pour terminer le travail. Or, LCN nous dit que l’opération fera relâche pendant toute une journée pour permettre aux chauffeurs des camions de prendre leur repos obligatoire, parce que la loi les oblige à prendre certaines périodes de repos. Ce n’est donc pas quatre, mais bien cinq jours de plus qu’il faudra pour ramasser toute la neige des rues, ce qui nous mène à mercredi soir, et non mardi, comme l’indique le site de nouvelles. Et ça, c’est si l’on tient compte de la journée de samedi comme une journée complète à faire, et non déjà faite.

Constatant cela, je me demande à quel niveau toute cette opération a foiré. Il est vrai que mardi dernier, La Presse titrait que cette tempête était la plus importante depuis 60 ans, et ce pour un début de décembre. LCN dit que c’est la plus importante avant Noël depuis 28 ans. Il n’en fallait pas plus pour cela serve d’excuse à tous les responsables du déneigement. Mais le prix de l’excuse la plus loufoque revient au maire Gérald Tremblay lui-même, lorsqu’il a mis la responsabilité des retards au déneigement aux automobilistes qui roulent avec des pneus de type « quatre-saisons ». Entendu à la radio, il prétendait qu’une voiture munie de tels pneus, qui tentait de gravir une côte, perdait beaucoup de temps à patiner avant de réussir à monter, et ce quand il y parvenait, ce qui « condamnait » la côte pour beaucoup de temps. Avec une telle théorie, je commence à m’ennuyer de Julie Boulet, moi! La ministre des transports n’aura pas gardé son record de l’excuse la plus stupide très longtemps.

Je vais vous la donner, moi, la vraie raison pour les ratés du déneigement. C’est le manque de camions, pour le transport de la neige. Je travaille sur la route, et hier, je faisais mes livraisons sur le territoire de la ville de Montréal. J’ai ainsi pu constater de mes yeux que de nombreuses équipes de déneigeurs attendaient désespérément des camions à remplir. Au point où je me demande si la ville est trop « chiche » auprès des camionneurs-propriétaires. À moins que ceux-ci aient d’autres offres plus payantes, parce qu’il reste pas mal de chantiers toujours en marche, malgré la neige. Et les camions « 10 roues » de la ville, où sont-ils, depuis le début de la semaine? De toute la journée d’hier, je n’en ai pas vu un seul! Au lieu de garder des cols bleus au chaud, à jouer aux cartes, en attendant que le téléphone sonne, on aurait pu les envoyer prêter main-forte aux camionneurs. À moins qu’ils n’y soient pas autorisés, de par leur convention collective, au nom du monopole syndicalo-étatique que nous connaissons trop bien.

Certains se sont même demandé s’il serait préférable de faire comme dans certaines villes ailleurs dans le monde, soit de tout fermer et de donner un congé payé lors des jours de tempête. Ici, à Montréal, même par tempête, la ville ne ferme pas. Par contre, elle demeure engourdie pendant quinze jours!