Déneigement des toitures: Mais d’où vient cette panique?

Depuis le désastre causé par l’effondrement de la toiture de l’entrepôt de l’entreprise Gourmet du Village, à Morin Heights, la semaine dernière, dont on peut voir des photos en cliquant ici, la panique semble être devenue le mot d’ordre partout en province, y compris, bien sûr, à Montréal.  La Commission scolaire de Montréal (CSDM) a fait évacuer ses écoles en catastrophe vendredi dernier (14 mars), sur le coup de 11h30, par mesure préventive, lisait-on dans un communiqué.  On entend également parler de toits qui s’effondrent un peu partout.  Bref, on vit un genre de psychose au sujet du déneigement des toitures.

La question que je me pose est la suivante:  Est-ce que je suis le seul, au Québec, à avoir déjà déneigé une toiture?

On dirait que la situation actuelle en est une de totale exception, à entendre et à lire les médias, mais à ce que je sache, les toitures plates, ainsi que celles dont la pente permet à la neige de s’accumuler, ont toujours eu besoin d’être déneigées, bon an mal an (parce que « bon hiver, mal hiver », ça sonne plutôt mal), au moins une ou deux fois par hiver.  Je me souviens de l’avoir fait annuellement, à l’époque où ma mère possédait encore la maison familiale, et même d’avoir aidé un ami à déneiger le toit d’une usine, dans le but de faire quelques dollars, dans mon adolescence.  À mes yeux, le déneigement d’une toiture fait partie de l’entretien normal d’une propriété, au même titre que la coupe du gazon en été, ou encore le pelletage de l’entrée.  Il n’y a rien de paniquant là-dedans.  Ça peut être chiant, tout au plus, d’avoir à monter sur le toit quand on a autre chose d’inscrit à l’agenda, mais c’est là le seul imprévu de la chose.

Si l’on avait reçu beaucoup de neige en très peu de temps, alors là, je pourrais comprendre l’état de panique actuel.  Mais les bordées de neige se succèdent régulièrement depuis le mois de novembre.  Et ce n’est que maintenant que l’on s’attarde à la toiture?  Il s’agit là d’une négligence impardonnable de la part des propriétaires – et des gestionnaires – de bâtiments, qu’il s’agisse d’individus, d’entreprises privées, ou encore d’institutions publiques.  Qu’on ne vienne pas brailler sur mon épaule en gueulant contre l’hiver qui n’en finit plus, juste à cause qu’il a fallu monter sur la toiture pour la déneiger.  Si vous ne l’avez pas encore fait depuis le début de l’hiver, c’est que vous êtes négligeant, un point, c’est tout!

Quant aux « preneurs de décisions » de la CSDM, je m’abstiendrai d’en parler ici, et ce parce que je tiens à ce que mon blogue véhicule des billets montrant un tant-soit-peu de respect pour autrui, et que si je m’avance sur ce sujet, les couteaux risquent de voler plutôt bas, si vous voyez ce que je veux dire.

Fonctionnaire véreux: Le SPGQ doit défendre ça?

Hier, le Journal de Montréal a publié des articles concernant un fonctionnaire du MTQ, un nommé Pierre Baillargeon.  Le brillant fonctionnaire a fait parler de lui en 2003, alors qu’une enquête avait révélé qu’il s’était permis, lors d’expropriations effectuées à la fin des années 1990, de falsifier l’évaluation de la propriété d’un complice, et ce afin de faire main basse sur plus de 200,000$.  Ben mieux que ça; il demande que le MTQ lui assigne un avocat, par-dessus le marché!

Résumons les faits.  À la fin des années 1990, le MTQ veut reconstruire la route 155 à divers endroits entre Grandes-Piles et La Tuque.  À certains de ces endroits, il faut exproprier des terrains, vacants comme bâtis, pour réaligner la route.  Dans le secteur de Grande-Anse, l’un des expropriés, François Chagnon, obtient beaucoup plus que la valeur de sa propriété.  Dans son évaluation, le fonctionnaire, Pierre Baillargeon, a octroyé la somme de 285,000$ à monsieur Chagnon, alors que sa propriété n’étant évaluée qu’à 59,900$.  Les autres expropriés n’ont obtenu que l’équivalent de l’évaluation de leur propriété, ce qui a mis la puce à l’oreille de Roger Bordeleau, l’un des expropriés, qui a décidé de révéler le pot aux roses.

Une enquête est alors ouverte au MTQ, et met au jour les manigances de Baillargeon, qui a intentionnellement gonflé l’évaluation de Chagnon, au détriment des autres expropriés.  Le MTQ entreprend de congédier Baillargeon, en plus de le poursuivre pour la différence entre la somme versée à Chagnon et la valeur réelle de sa propriété, soit la somme de 229,100$.  Le syndicat représentant Baillargeon, le Syndicat des professionnels et des professionnelles du gouvernement du Québec (SPGQ), se lance dans une guérilla judiciaire dans le but de défendre son membre.

Pendant ce temps, l’escouade des crimes économiques de la Sûreté du Québec (SQ) permet de porter des accusations contre Baillargeon et Chagnon.  Leur procès s’est ouvert le 16 janvier 2007, et s’est conclu le 22 février dernier par la déclaration de culpabilité des deux hommes.  Baillargeon, 61 ans, est condamné à six mois fermes de prison, et a quitté le Palais de justice de Shawinigan avec les menottes aux poignets.  Quant à Chagnon, 81 ans, le juge a cru bon de lui permettre de purger ses 9 mois de prison dans la communauté.

Mais ça, ce n’est rien; Baillargeon a été congédié du MTQ, mais a déposé trois griefs contre son ex-employeur, dont un pour contester son congédiement, et les deux autres pour paiement de temps supplémentaire.  Imaginez-vous que Baillargeon était affecté au bureau du MTQ de Drummondville, et que lors de la fermeture de celui-ci, en 1998, il a dû poursuivre son travail au bureau de Trois-Rivières.  Voilà qu’il réclame son temps de déplacement, de chez-lui, à Drummondville, à son nouveau bureau de Trois-Rivières, comme étant du temps supplémentaire!  Il demande aussi qu’un avocat du MTQ lui soit affecté.  Veut-il le soudoyer, lui aussi?

Après, on se demande pourquoi la population perd confiance en l’appareil gouvernemental.  Même que Sylvie Goupil, du SPGQ, a déclaré que le syndicat devra peut-être réexaminer le dossier à la suite de la condamnation au criminel.  Ça ne lui aurait pas tenté de reconsidérer la défense du membre avant que le SPGQ n’entraîne le gouvernement dans une dépense, en frais légaux, qui sera sûrement supérieure à tout ce que le MTQ ne pourra jamais réclamer en dédommagement dans cette affaire.  Mais non!  So-so-so-solidarité oblige, les contribuables devront oublier les plus de 200,000$ empochés par les deux complices, en plus de débourser tous les frais juridiques que l’affaire aura entraîné.

Je présume que c’est pour cela que le MTQ avait décidé de vendre les terrains non-utilisés de l’emprise de l’A-955?

Santé: Enfin quelqu’un qui pense comme moi!

Malgré que je ne sois pas toujours en accord avec ses propos, Alain Dubuc, de La Presse, m’a fait franchement plaisir, ce dimanche.  Dans son article intitulé « Santé: le tabou« , il exprime un souhait que j’affiche depuis longtemps, à savoir de permettre l’arrivée de la concurrence dans le domaine de la santé.

Il affirme que le fait que Québec ait sacralisé la santé, afin de la mettre à l’abri des contraintes de l’économie et de la logique marchande, constitue une erreur, de laquelle découle deux conséquences.  La première, c’est qu’en mettant la santé « dans une bulle, dans un monde à part, on accepte que 10% de nos ressources (NDLR: 10% du PIB, 39% des dépenses publiques québécoises) ne contribuent pas à la création de la richesse« .  La seconde, encore plus fondamentale, selon Dubuc, est que l’on condamne, involontairement, le monde de la santé à la stagnation. « On voit maintenant la santé comme une dépense, un coût, une contrainte, une perception renforcée par le fait que le gros du financement provient du secteur public et donc des impôts. On a donc aussi tendance à vouloir combattre la croissance des dépenses en santé, en raison des pressions insupportables que cela exerce sur les ressources disponibles.« , de dire Dubuc.

Aussi, comment expliquer que des dépenses qui augmentent dans d’autres secteurs – comme la culture – ne font grimper personne dans les rideaux, alors que de telles augmentations dans le secteur de la santé exacerbe tout le monde?  C’est que la très grande majorité des augmentations de dépenses en santé ne donnent pas les résultats escomptés.  Parce que l’on conserve la santé dans un monde à part, dans une bulle, comme le dit Dubuc.  Dans un monde à l’abri de la concurrence.  Appelons les choses par leur nom; la santé, au Québec, est un monopole syndicalo-étatique auquel il ne faut pas toucher!  Pourtant, la concurrence a démontré ses bienfaits nombre de fois, comparativement au monopole, et ce dans tous les domaines.  D’autant plus que le fait d’introduire la concurrence en santé n’indique pas qu’il faille renoncer au système de couverture public.

J’utilise souvent l’exemple de l’assurance-automobile – celle pour les dommages matériels – à titre de comparaison pour démontrer que l’accès du privé en santé ne signifie pas la fin de la carte-soleil.  Évidemment, personne ne souhaite démolir sa bagnole, mais un jour,… BANG!  Que faites-vous alors?  Vous appellez votre compagnie d’assurance, qui vous réfère à un estimateur, qui fera le tour du véhicule pour évaluer les dommages.  Une fois que celui-ci a produit son rapport à l’assureur, ce dernier vous donne l’autorisation d’aller faire réparer le véhicule chez le carrossier de votre choix.  Dans le présent exemple, qui appartient à qui?  L’estimateur travaille pour une firme qui n’est pas la propriété de l’assureur.  Les carrossiers sont des entrepreneurs indépendants, qui n’ont, eux non plus, aucun lien de propriété avec l’assureur.  Celui-ci choisit l’estimateur, d’accord, mais c’est vous qui choisissez le carrossier.  S’il y a des dommages que l’estimateur n’a pas vu, votre carrossier les soumettra à votre assureur, qui émettra un paiement supplémentaire, le cas échéant.

Pourquoi ne pas mettre le même système en santé?  Imaginez; au moment où vous avez un problème de santé, vous allez dans une clinique, une salle d’urgence, ou encore un CLSC, où le médecin qui vous examine tiendrait le rôle d’estimateur, par rapport à mon exemple.  Il communique les résultats à la RAMQ, qui vous autorise à aller dans un hôpital de votre choix, parmi ceux qui dispensent les traitements que votre état requiert.  Vous choisissez parmi tous les hôpitaux disponibles celui qui vous convient le mieux selon vos critères.  Et c’est la RAMQ qui paie!  Ce serait génial, non?  Les hôpitaux seraient en concurrence les uns contre les autres, vous offrant le maximum afin de rendre les traitements les moins désagréables possibles.

Évidemment, l’arrivée de la concurence dans le domaine de la santé risquerait de mettre fin à la mainmise des syndicats sur les administrations locales.  En fait, pour les centrales, ce serait carrément la fin de la récréation; les administrations privées savent que l’argent est durement gagné à la suite d’efforts, contrairement aux administrations publiques, qui puisent dans les fonds gouvernementaux comme s’ils étaient illimités.  C’est pourquoi les centrales syndicales se battent bec et ongles contre l’arrivée du privé en santé; elles savent qu’elles seraient les grandes perdantes, mais n’avoueront jamais que les grands gagnants, ce seraient les patients.

Comme Alain Dubuc, mais pas nécessairement selon les mêmes critères que lui, je crois que la concurrence serait vivement la bienvenue dans le domaine de la santé.

Interventions gouvernementales: Les USA vont contester

Voilà ce qui arrive quand on veut trop intervenir.  Selon la chaîne ARGENT, le gouvernement américain souhaite obtenir une procédure d’arbitrage parce qu’il considère les plans de sauvetage de l’industrie forestière du Québec (2 milliards$) et de l’Ontario (3 G$) comme des subventions indirectes, ce qui enfreindrait l’accord sur le bois d’oeuvre, conclu entre le Canada et les USA en 2006.

En gros, l’industrie forestière a subi plusieurs contrecoups, tous dûs à un manque de vision à long terme.  D’abord, au niveau des pâtes et papier, une syndicalisation trop forte a privé les usines des fonds nécessaires à leur modernisation.  Aussi, un autre joueur est venu déranger le portrait; la Chine exporte du papier pour beaucoup moins cher que le papier canadien.  Comme les salaires sont trop élevés, et que les syndicats ne veulent pas vraiment concéder, les papetières se regroupent, pour tenter de réaliser des économies d’échelle, et n’ont pas d’autre choix que de fermer des usines, comme la Belgo, à Shawinigan, propriété d’AbitibiBowater.  Du côté du bois d’oeuvre, une entente est survenue en 2006 entre le Canada et les USA à ce sujet, mais à ce moment-là, le dollar canadien, qui fluctuait entre 86 et 90 cents US, permettait toujours d’exporter le bois d’oeuvre et de faire des profits intéressants, même s’ils n’étaient pas comparables à ceux du début des années 2000, alors que le dollar canadien se négociait à 62¢ US.  Est ensuite arrivée la poussée du dollar canadien – à moins que ce soit l’effondrement du dollar américain – qui a changé toute la donne.  La situation devenait plus enviable pour nos voisins du Sud, cette fois.

Les gouvernements du Québec et de l’Ontario ont choisi de faire une intervention massive dans le but d’aider les villes aux prises avec les problèmes découlant de cette situation.  Il n’en fallait pas plus pour que les USA se plaignent; après tout, ils ont signé un « deal » avec nous il y a moins de deux ans, et ils s’attendent à ce qu’il soit respecté.  Aussi, ils vont tenter d’examiner le plus soigneusement possible ces interventions gouvernementales afin de s’assurer qu’il ne s’agit pas d’une aide indirecte à l’industrie forestière comme tel.

Finalement, il s’agit encore une fois des conséquences d’une vision à court terme, autant de la part des syndicats que des gouvernements.  Les syndicats n’ont jamais cessé de traire une vache sur le point d’être tarie, alors que les gouvernements, particulièrement celui du Québec en ce qui a trait aux droits de coupe, se sont enfargé trop longtemps dans leurs lacets de bottines.  Maintenant, comme à toutes les fois où un gouvernement intervient, il ne reste plus qu’à ramasser les pots cassés.

Outremont: L’aréna se transforme en douche!

Après les histoire du maire de l’arrondissement d’Outremont, qui avait droit à son « bar personnel », voici maintenant que c’est l’aréna d’Outremont qui fait parler de lui, encore une fois.  Le Journal de Montréal rapporte, sous la plume de Fabrice de Pierrebourg, que cet aréna a été intégré au nouveau Centre communautaire intergénérationnel (CCI) d’Outremont, construit récemment, et dont les coûts ont littéralement explosé depuis le début des travaux, et que cette fois, c’est le toit de l’aréna qui se serait à toutes fins pratiques transformé en douche, depuis le dernier redoux.

Il y a un truc que je ne comprend pas, dans toutes ces histoires de dépassements de coûts.  Quand il s’agit de travaux réalisés pour le compte d’un gouvernement, dans le cas présent un gouvernement municipal, comment se fait-il que les employés de l’entrepreneur impliqué deviennent automatiquement incompétents?  Seraient-ils passés par le bar de l’ex-monsieur le maire?  Habituellement, lors de travaux réalisés pour un client privé, l’entrepreneur fait le travail de façon professionnelle, et les problèmes sont corrigés sous garantie s’il y a lieu.  Pourquoi est-ce différent lorsque le client se révèle du domaine public?  Les gouvernements ont réellement la poisse lorsqu’il s’agit d’équipements sportifs, surtout les toits!  Parlez-en aux dirigeants de la RIO!

La seule solution qui reste, pour cet aréna, est somme toute simple, et se présente sous la forme d’un choix.  Option 1: Si le reste du bâtiment vaut la peine d’être maintenu, on jette la toiture au complet par terre et on la fait refaire à neuf par un entrepreneur qui est capable de garantir son travail.  Option 2: Si le reste du bâtiment laisse aussi à désirer, on le démolit.  Ensuite, on procède à l’élaboration d’un cahier des charges pour un aréna idéal, en fonction des besoins de la ville, et on demande à une entreprise privée de construire un aréna, que la ville louera par la suite.  Ainsi, la population disposera d’excellentes installations de loisirs, mais celles-ci demeureront la propriété d’un entrepreneur privé, qui veillera évidemment à le maintenir dans un état optimal, dans le but d’en tirer le maximum de profits.

Bien entendu, tenter de convaincre la population que c’est la meilleure chose à faire ne passera pas comme une lettre à la poste; les gens se font casser les oreilles par les centrales syndicales qui leur disent que le privé ne fait que rechercher des profits, et que le domaine public doit d’abord servir ses contribuables, ce qui en fait la meilleure solution.  Dans les faits, le domaine public n’est avantageux que pour les syndicats, dans le sens que le domaine public jouissant d’un monopole, les syndicats peuvent y faire la loi, et ainsi extorquer l’administration avec des conventions collectives aux coûts prohibitifs, et à l’administration littéralement impossible.  Bref, le lobby syndical l’emporte toujours sur le lobby des entrepreneurs privés.  Pour l’instant, à tout le moins, et cela ne risque pas de changer dans un avenir prévisible, parce que le gouvernement qui risque de mettre fin à ce chantage n’est pas prêt de se faire élire.