A-50, été 2009: Et à l’ouest de Grenville, qu’est-ce qui se passe?

Pour ceux qui attendent patiemment l’ouverture de l’A-50, sur toute sa longueur, entre Mirabel et Gatineau, tout ajout, tout avancement, est une victoire sur l’inertie gouvernementale, un acquis sur lequel le MTQ ne pourra plus reculer.  Alors maintenant que l’on approche du premier anniversaire de l’ouverture du tronçon de Lachute à Grenville, plusieurs se demandent ce qui se passe, après.  J’ai tenté d’y jeter un oeil.

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Ici, vous voyez le chemin Scotch, en direction de Grenville, le tout vu depuis le viaduc de l’A-50 qui surplombe le chemin Scotch.

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Tout juste à l’est du viaduc, on s’apprête à faire une couche d’asphalte.  À remarquer le mur, qui longe ce qui deviendra le terre-plein central, lorsque la deuxième chaussée sera construite, bien entendu.

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Il n’a pas l’air si haut, à première vue, ce mur, mais il fait quand même tout près de deux mètres de haut.

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Pour prendre cette photo, je suis monté sur le dessus du mur, ce qui m’a demandé d’être un peu cascadeur, d’abord pour y monter, puis pour y marcher, puisque le dessus est quand même étroit, mais surtout pour m’y tenir en équilibre, malgré le vent latéral.  En passant, à gauche, c’est la bretelle de sortie de l’A-50 ouest, au chemin Scotch.

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Une fois revenu sur le plancher des vaches, voyons de quoi a l’air l’A-50, vers l’ouest, depuis le viaduc du chemin Scotch.  Ça avance bien, on dirait.

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À voir l’équipement, c’est encore la compagnie DJL qui s’occupe de l’asphaltage, par ici, comme ce fut le cas pour le tronçon ouvert l’an dernier.

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Voici maintenant un truc que vous verrez de plus en plus souvent, le long des routes où l’on retrouve la grande faune.  C’est ce qu’on appelle communément un sautoir à chevreuils.  La chevreuil qui se retrouvera entre la clôture et la route sera effrayé par les véhicules qui viennent, longera la clôture perpendiculaire à la route, puis montera le petit talus, et sautera vers la forêt, par l’ouverture, dans la clôture longitudinale.  De l’autre côté, le talus est soutenu par un muret de blocs de béton infranchissable.  Ainsi, une fois qu’il aura sauté le talus, le chevreuil se retrouvera en sécurité, de l’autre côté de la clôture qui longe l’autoroute.  Ce truc ne garantit pas nécessairement qu’il y aura moins de chevreuils sur la route, mais au moins, on tente quelque chose pour leur permettre de s’en sortir.  Ces sautoirs sont répartis à plusieurs endroits, le long de la route.

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Voici le panneau que l’on verra, à 2 kilomètres de la sortie de Grenville, lorsque l’on roulera en direction est, sur l’A-50.

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Une petite crique, à côté d’un autre sautoir à chevreuils.  On voit les blocs de béton, derrière le talus de celui-ci.

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Au bout de la chaussée, l’usine d’asphalte de la firme DJL bloque le passage.  Pour l’instant.  Alors on revient sur nos pas,…

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…pour voir, au loin, l’échangeur de Grenville, et son unique viaduc.  À mesure que l’on s’approche,…

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…la route s’aligne, droite comme une flèche, avec, vers la droite,…

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…la bretelle de sortie, qui mène au chemin Scotch, puis vers les routes 344, et 148.

Si les choses semblent bien avancer, il ne faut toutefois pas s’attendre à une ouverture de tronçon cette année.  Il reste trop de travail à faire, de l’autre côté de l’usine d’asphalte, pour espérer rouler sur cette partie de l’A-50 cette année.  Je vous montrerai cela bientôt.

Aide sociale: Pour une fois, Stéphane Gendron a une bonne idée

Comme plusieurs d’entre-nous le savons, le maire de Huntingdon, Stéphane Gendron, signe une chronique hebdomadaire dans le Journal de Montréal.  S’il y a des fois où j’aurais envie de le traiter de malade, à la lecture de certaines de ses chroniques, j’avoue que celle qu’il propose aujourd’hui, intitulée « Réformer l’aide sociale, c’est possible« , comporte un fond très intéressant, au sujet d’une éventuelle réforme de l’aide sociale, qui serait plus serviable à la société que le régime actuel.

Il constate d’abord que le nombre d’assistés sociaux a diminué, depuis les derniers mandats péquistes, passant du demi-million de prestataires à un peu plus de 230,000, dont 62% (environ 142,500) seraient déclarés « aptes au travail ».  De plus, seulement 11% de ce groupe (plus ou moins 16,000) ont moins de 25 ans.  Il s’agit donc de personnes qui devraient, en principe, avoir déjà travaillé, dans leur vie, ou à tout le moins la plupart d’entre-eux.  Il ajoute ensuite que l’idée de l’ADQ, soit d’abolir les prestations après deux ans, n’est pas une bonne idée, puisque l’on « jette à la rue bêtement une clientèle qui a besoin d’encadrement de la part de l’État dans un processus de véritable réhabilitation et d’accompagnement« , pour reprendre ses propres termes.  Il complète son point de vue en demandant au gouvernement de créer un programme de corvées régionales, grâce auquel les municipalités pourraient réquisitionner ces personnes aptes au travail, afin de profiter des talents, et de l’expérience, de ces gens.

Pour ma part, je crois que même si l’idée de Gendron n’est pas tout à fait au point, elle repose sur une très bonne base, soit celle d’amener les assistés sociaux à reprendre le collier, et à se rendre utiles envers la société qui les aide à traverser une période difficile.  Mais j’irais plus loin.

D’abord, une limitation des prestations demeure une bonne idée, puisqu’une telle mesure envoie le signal que l’aide sociale, ce n’est pas pour toujours.  Par contre, deux ans, ce n’est pas suffisant.  Je limiterais les prestations à cinq ans, ce qui donnerait le temps à la personne d’apprendre un métier dans lequel il existe une réelle demande.  Et Dieu sait qu’il y en a.  Après avoir réussi un véritable programme de formation, l’individu pourrait profiter de stages rémunérés au sein d’un programme de corvée régionale, au bénéfice de petites municipalités, ou encore d’organismes sans but lucratif, comme le programme préconisé par Stéphane Gendron, ce qui donnerait à la personne une bonne expérience de travail, et l’aiderait à dénicher, par la suite, un emploi intéressant, profitant du fait qu’elle possède désormais la formation récente et l’expérience pertinente.  En fait, elle possèderait tous les outils pour retourner sur le marché du travail la tête haute, et ainsi demander un traitement plus intéressant que le salaire minimum.

Encore là, il faudrait que le gouvernement puisse légiférer, afin d’empêcher les syndicats de venir mettre « les bâtons dans les roues » d’un tel programme.  On connaît leur façon de faire; ils commenceraient par déchirer leur chemise, devant les caméras de télé, et prétendant que le gouvernement veut prendre « les pauvres assistés sociaux », et les transformer en « cheap labour » pour les municipalités, et que ce programme « enlèvera le pain de la bouche de leurs membres », torpillant ainsi les efforts de tout le monde, et retournant les prestataires de l’aide sociale à leur chèque mensuel, et à leur manque d’estime de soi.

Donc, oui, il faut réaménager le régime d’aide sociale, mais il faut le faire de la bonne façon.  D’une façon qui soit à la fois utile à la société, et profitable à l’individu.

Aide sociale: J’aimerais qu’on m’explique quelque chose…

Sarah-Maude Lefebvre, de l’Agence QMI, signe un article, repris par le site Canoë, dans lequel elle avise les bien nantis que la chasse aux « 40 voleurs » les plus riches du Québec est ouverte.  En fait, ce fut son entrée en matière, pour dire à ses lecteurs que quelque 200 personnes se sont rassemblées, aujourd’hui, à Montréal, pour réclamer rien de moins qu’un revenu de citoyenneté inconditionnel.

L’histoire, derrière les « 40 voleurs », c’est que l’Organisation populaire des droits sociaux de la région de Montréal (OPDS-RM) s’est donnée comme objectif de visiter chacun des 40 hommes d’affaires qu’elle a ciblé, afin de leur faire sentir que « Les riches s’en mettent plein les poches alors qu’on vit une période économique très difficile. Selon Statistiques Canada, le seuil de faible revenu était de 21 666$ en 2007. En bas de cela, aucun individu ne peut subvenir convenablement à ses besoins essentiels. Nous voulons que ce montant devienne un revenu de citoyenneté accessible à tous. »  Ces mots sont ceux de Marie-Christine Latte, de l’OPDS-RM.  Le texte de madame Lefebvre mentionne que cette revendication est appuyée par le Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ), qui soutient qu’il serait possible de le faire en pigeant dans l’argent injecté dans les programmes gouvernementaux d’aide à l’emploi.  Autrement dit, le souhait du FCPASQ, c’est que l’on prenne, dans les programmes qui sont supposés servir à aider les gens à retourner sur le marché du travail, tout le fric nécessaire pour les encourager à rester à la maison.  Splendide!

Une autre citation, puisée à même l’article, celle de Sylvie Lalonde, une manifestante qui se dit « sur le B. S. depuis trop longtemps« , selon ses propres mots.  Elle déclare à la journaliste que « On bâillonne les gagne-petit qui ne peuvent gagner plus de 200$ par mois en dehors de leur chèque. Non seulement ça favorise le travail au noir et ça permet aux entreprises d’éviter les charges sociales, mais en plus ça nous empêche de nous en sortir. »  J’aurais un petit conseil à donner, à madame Lalonde; au lieu d’essayer de limiter ses revenus aux 200$ par mois accordés par le système, afin d’éviter les coupures à son chèque, elle devrait essayer d’aller gagner sa vie dans l’une des nombreuses entreprises qui mettent d’énormes bannières, à l’extérieur de leurs installations, sur lesquelles il est écrit, en grosses lettres, « NOUS EMBAUCHONS ».  Non seulement elle gagnerait beaucoup plus que 200$ par mois, mais elle aurait également la fierté de « gagner son pain », sans compter les possibilités d’avancement, et tout ce qui en découle.  Il faut mentionner, par contre, que pour obtenir cette fierté, il faut se lever, le matin, et mettre de côté les nombreuses télé-séries et autres émissions de télévision diffusées en journée.

J’aimerais que l’on m’explique une chose.  Pourquoi devrait-on donner à un individu 21,666$, sans rien lui demander en retour, alors que le salaire minimum, calculé sur une base annuelle brute (40 heures par semaine, sur 50 semaines travaillées), vient tout juste d’être rehaussé à… 18,000$ par année?  Si, parmi les 350,000 bénéficiaires de l’aide sociale au Québec, tous ceux qui sont aptes au travail allaient se faire embaucher par les entreprises qui affichent « Nous embauchons », nous pourrions presque viser le plein emploi!  Mais bon, ces gens-là, il ne faut pas les discriminer; ils ont des droits.  Et ceux qui travaillent, ils n’en ont pas, des droits, à part celui de se faire escroquer par le gouvernement pour faire vivre les assistés sociaux?  L’aide sociale est supposée être une assistance de dernier recours; or, avec environ 5% de la population « sur le B.S. », je trouve que l’on y accède un peu trop facilement, si vous voulez mon point de vue.

À mes yeux, l’aide sociale devrait être limitée dans le temps, tout en soutenant davantage les mesures d’aide à l’apprentissage d’un métier.  J’ai plutôt l’impression que l’aide sociale est devenue un genre de paradis; bien sûr, le chèque est plutôt bas, mais si l’on y ajoute les soins dentaires et oculaires, les médicaments moins chers, la préséance sur les listes d’attente pour les habitations à loyer modique (HLM), et les autres « droits », certains ont raison de préférer cela à aller travailler.  Évidemment, d’aucuns diront que la pitance est mince, mais avec un « side-line » de quelques heures par semaine, et une bonne dose de simplicité volontaire, on parvient toujours à s’arranger, n’est-ce pas?  Si on mettait un délai à l’aide sociale, genre 5 ans max, je crois sincèrement que les assistés sociaux aptes au travail se grouilleraient le cul, et apprendraient un métier.  Quand il ne restera plus que les « inaptes au travail », sur l’aide sociale, je crois que l’on pourra facilement les prendre en charge.

Automobile: La faillite, pour GM?

Selon ce que nous apprend la Presse canadienne, via le site web de la chaîne ARGENT, le Département du trésor américain dirigerait General Motors vers la faillite, d’ici le 1er juin prochain. L’agence de presse tiendrait ces informations du New York Times.  L’article mentionne que cette faillite serait « chirurgicale », c’est à dire qu’elle serait rapide, et très précise.

C’est qu’il y a deux pierres d’achoppements, en fait, dans cette affaire. La première est que GM voudrait transformer des obligations, détenues par certains de ses créanciers, en actions, pour une valeur d’environ 28 milliards$, et ces créanciers ne sont évidemment pas très chauds à l’idée. La seconde est que le syndicat des Travailleurs unis de l’automobile refuse de faire des concessions supplémentaires si les détenteurs d’obligations de GM n’en font pas eux-mêmes. Aussi, devant l’éventualité qu’il soit impossible de s’entendre, dans un cas comme dans l’autre, d’ici le 1er juin, des pourparlers se poursuivront cette semaine, entre d’une part, le groupe de travail, mis en place par l’administration Obama, pour l’industrie de l’automobile, et d’autre part, des représentants et des conseillers de GM, à Détroit et à Washington, et ce dans le but de s’assurer que les documents relatifs à un recours à la faillite soient rapidement prêts à soumettre à la cour.

On explique ensuite l’une des options envisagées, soit de créer une nouvelle entité, qui achèterait rapidement les « bons actifs » de l’actuelle GM, alors que celle-ci conserverait les marques moins populaires, et d’autres actifs moins intéressants, comme certaines usines, et des engagements liés aux programmes médicaux, le tout étant liquidé progressivement au fil des ans. La nouvelle entité, qui bénéficierait d’un financement gouvernemental de 5 à 7 milliards$, pourrait se mettre en marche en moins de deux semaines, alors que l’ancienne GM pourrait avoir besoin d’au-delà de 70 milliards$ d’aide gouvernementale, pour régler les questions liées aux « mauvais actifs ».

Encore une fois, nous nous retrouvons avec une patate chaude dans la bouche, à savoir que GM aura bénéficié de plus d’une centaine de milliards de dollars, du gouvernement américain, pour finalement avoir fait perdre des emplois à des dizaines de milliers de personnes. Le problème, c’est que GM aurait très bien pu faire cela d’elle-même, sans soutirer tout cet argent aux contribuables. L’autre problème, c’est qu’un tel processus n’est pas écarté de ce côté-ci de la frontière, puisque le gouvernement canadien, ainsi que celui de l’Ontario, se sont engagés à hauteur de 20% des sommes débloquées aux USA, afin de soutenir l’industrie automobile canadienne, concentrée en Ontario. Est-ce que cela voudra dire que quelques dizaines de milliards$ de nos taxes iront dans les coffres d’une division canadienne de GM qui sera, elle aussi, vouée à une extinction à plus ou moins long terme? Car il faut bien distinguer les deux termes utilisés; dans le cas de la nouvelle entité, on parle de financement gouvernemental, alors que dans ce que l’on pourrait appeler « les restes de GM », on parle bien d’aide gouvernementale, autrement dit, d’argent dont les contribuables ne reverront jamais la couleur.  Et si l’on regarde la proportion des sommes indiquées dans l’article, celle-ci dépasse les 10 dollars d’aide, pour un dollar de financement.

Et dire que certains prétendent que la reprise économique va se pointer au début de 2010. Je ne suis vraiment pas prêt à dire cela.

Que se passe-t-il avec Virginie Roy?

Je dois vous faire un aveu.  Je suis inquiet.

J’étais sur le site de Canoë, ce matin, et sous le thème « Environnement », je vois les noms de Hubert Reeves, de Daniel Green, et de Virginie Roy, comme à l’accoutumée.  Me sentant un peu vindicatif, voire même un peu « méchant », je décide d’aller voir la liste des articles de madame Roy, question de voir si j’aurai de quoi me mettre sous la dent.  Mais ma surprise fut de taille; le dernier texte de Virginie Roy date… du 11 mars!  Presque un mois, qu’elle n’a rien écrit!  De deux choses l’une; soit qu’elle est sur un grand reportage qui mettra sa carrière en évidence, soit – autre extrême – qu’elle fut victime d’une mise à pied de l’agence QMI, nouveau bébé de l’empire Péladeau.

J’ai beau la critiquer, je souhaite quand même que madame Roy voit sa carrière l’amener vers le haut, et non pas vers le bas.

En attendant, je vais tenter de commenter sa dernière intervention, « Montréal, une ville en lambeaux« .  Dans cet article, madame Roy fait encore une incursion en politique, et n’utilise l’environnement que pour contester une décision du maire de Montréal, Gérald Tremblay.

Elle jette un coup d’oeil aux coupures de 155 millions$, imposées par le maire de Montréal, en mars dernier, coupures qui s’ajoutent, dit-elle, à un programme de coupes budgétaires de 300 M$, que la ville a amorcé en 2006, et qui entraînerait la perte d’environ 1000 emplois, d’ici la fin de l’année.  Je présume que Virginie Roy se sert de ce chiffre pour illustrer l’importance des coupures imposées par le maire Tremblay; dans les faits, les villes, à l’image des autres gouvernements, garantissent la « sécurité d’emploi » à leurs fonctionnaires.  Il serait donc très surprenant que des employés de la ville, et je pense particulièrement aux cols bleus, se fassent singulièrement « slacker ».

Madame Roy, en sous-titrant « Des choix discutables », approfondit ensuite les coupures elle-mêmes, et bien sûr, les 40 M$ d’efforts imposés à la STM.  Elle mentionne que « Les heures de pointe sont devenues carrément infernales et la STM avoue ne plus savoir comment contenir cette explosion inattendue« .  D’abord, il faudrait préciser que la seule chose inattendue, dans ce cas, est à savoir à quel moment cette explosion du nombre d’usagers allait survenir, puisque déjà, en 2008, les représentants de la STM, et ceux de l’Agence métropolitaine de transport (AMT) étaient bien présents, lorsque Québec a lancé sa Politique québécoise du transport collectif, qui visait une hausse de l’offre de service de 16%, pour tenter d’atteindre une augmentation de l’achalandage de 8%.  Cela porte à croire que ce n’était pas aussi inattendu que ce que Virginie Roy prétend.  Elle mentionne également le retrait de neuf projets, dans l’arrondissement Ville-Marie, ainsi que l’effort de 20 M$ demandé à l’ensemble des arrondissements, pour mieux souligner sa propre interrogation, à savoir si la crise économique actuelle n’a pas le dos un peu trop large.  En effet, madame, la crise a le dos large, mais le principal problème, c’est que les citoyens ont les poches vides.  Aussi, il devient de plus en plus insultant, pour eux, de voir les fonctionnaires de la ville se mettre à dix pour boucher quelques nids-de-poule, et utiliser trois camions de surnuméraires pour aller sarcler des fleurs, dans les parcs.

Elle se plaint ensuite du fait que Montréal s’offre une enveloppe de 2,4 M$ sur trois ans, pour faire la promotion de la ville comme centre international de créateurs de mode.  Elle dit:

« Le projet ne représente rien de mauvais en soi, mais quand la Ville annonce des compressions de plus de 150 M$ supplémentaires à un programme de coupes de 300 millions, quelle est la pertinence d’investir dans la mode en pleine crise économique?

Le secteur de la mode et du design revendique un coup de pouce depuis belle lurette, mais le contexte économique actuel aurait peut-être dû réveiller certains décideurs. Si la mode n’était pas une priorité d’investissement avant la crise, comment peut-elle le devenir maintenant? Toutes nos réserves s’épuisent et la mode semble être devenue l’incontournable point d’investissement de la saison. C’est à n’y rien comprendre…« 

Comme madame Roy ne semble rien comprendre à la situation, je vais tenter de lui fournir une explication, sur cette décision de la ville.

Partout, ces temps-ci, les gouvernements disent « investir » dans divers domaines, afin de relancer l’économie.  Alors le maire Tremblay a probablement voulu faire son effort, et comme Montréal est l’hôte de plusieurs écoles de création de mode reconnues, il est allé dans cette direction.  Un peu à l’image des gouvernements supérieurs, comme le fédéral, qui investit dans les filiales canadiennes de GM et de Chrysler, afin de sauver ces canards boiteux de la faillite.  Par contre, pour monsieur le maire, il est un peu trop tard, pour tenter de sauver les milliers d’emplois perdus dans l’industrie montréalaise du vêtement, puisque toutes les « shops de guénilles » de la rue Chabanel sont fermées depuis belle lurette, les entreprises préférant la main-d’oeuvre des Caraïbes, beaucoup moins onéreuse.  Gérald Tremblay tente donc de « sauver les meubles », et d’attirer des entrepreneurs, dans le domaine de la création de mode, en investissant, sur trois ans, une somme équivalente à… un et demi pour cent de l’ensemble des nouvelles coupures exigées, cette année seulement, à tous les niveaux de gestion de la ville.  Autrement dit, les 2,4 M$ que la ville entend investir dans ce domaine – souvenons-nous que c’est sur trois ans –  équivaut à ¼ de 1% du budget de la STM, qui se chiffre à 938,038,000 $, et ce pour l’année 2008 seulement.  Vraiment trop gourmande, la création de mode, n’est-ce pas, madame Roy?

Par contre, je suis d’accord avec Virginie Roy, sur un point; c’est vrai que Montréal est en lambeaux.  Toutefois, il ne faudrait pas que la ville ne songe à tout investir que sur la qualité de vie des citoyens – dont je suis – pour assurer un retour à la rentabilité, car ce faisant, Montréal risquerait de confirmer le rôle, souhaité par madame Roy, de « métropole du bien-être ».  S’il est vrai que ce terme sonne bien, il faut préciser que la ville deviendrait effectivement la métropole du bien-être, mais dans un sens bien particulier; celui de métropole du bien-être social.