Politique: Les québécois ont-ils la mémoire courte?

Les pertes de la Caisse de dépôts et placements vous ont donné une poussée d’urticaire?  Vous avez encore sur le coeur l’impression que Jean Charest et sa gang ont volé l’élection de décembre dernier, en racontant n’importe quoi, juste pour parvenir à avoir seulement ses deux mains à lui, sur le volant?  Eh bien c’est sûrement parce que vous êtes plus rancuniers que la majorité des québécois; un article publié par l’agence QMI, repris par le site web Canoë, raconte que les libéraux de Jean Charest sont remontés au sommet des intentions de vote, avec 42% de la faveur populaire, contre 37% pour le Parti québécois de Pauline Marois.  Viennent ensuite l’Action démocratique, à 9% seulement, alors que Québec solidaire et le Parti vert récoltent 6%.

Ce sondage démontre que les québécois peuvent avoir la mémoire courte, en ce qui concerne la politique provinciale.

Le papier raconte également que les résultats du sondage CROP – La Presse, réalisé du 11 au 18 juin dernier, auprès de 1003 répondants, démontrent que Pauline 1ère est « dans le champ » avec son nouveau plan de référendums « à la pièce », puisque environ un répondant sur trois disait que cette stratégie fera progresser la cause de la souveraineté du Québec, contre près de 60% qui affirment le contraire.  C’est donc dire que les chances que le PQ remporte Rivière-du-Loup, lors de l’élection partielle de lundi prochain, sont loin d’être solides, et que Jean D’Amour pourrait très bien se faufiler, à moins que des dossiers locaux n’influencent autrement le vote.  Un tel résultat donnerait deux en deux pour les libéraux, la circonscription de Marguerite-Bourgeoys, ancien château-fort de Monique Jérôme-Forget, n’étant qu’une formalité pour le candidat libéral Clément Gignac.

Fait anodin, concernant ces élections partielles, on retrouve huit candidats dans chacune des deux circonscriptions.  Je vous donne donc les candidats en lice, pour ces deux scrutins partiels, par ordre de résultats lors de la dernière élection, dans chaque circonscription, puis les autres candidats représentant des partis, et finalement les candidats indépendants, question de vous mêler « ben comme il faut ».  Dans Marguerite-Bourgeoys, d’abord, outre Clément Gignac, pour les libéraux, le PQ propose Christine Normandin, alors que l’ADQ a confié ce comté à Diane Charbonneau.  Québec solidaire est représenté par Valérie Black – Saint-Laurent, et les autres candidats représentant des partis sont Julien Leclerc, pour le Parti vert, et Érik Poulin, pour le Parti indépendantiste.  Deux candidats indépendants tentent également leur chance, soit Régent Millette, et Sylvie R. Tremblay, cette ancienne vice-présidente de l’ADQ, qui s’est fait virer du parti, et qui a plus ou moins les mêmes chances d’être élue dans cette circonscription que j’en aurais moi-même de devenir président des Filles d’Isabelle.

Du côté de Rivière-du-Loup, l’Action démocratique confie la conservation du siège de Mario Dumont à Gilberte Côté, une ancienne attachée politique de Dumont, qui malheureusement, passe presque inaperçue, comparée au combat de coqs qui oppose les deux principaux partis; les libéraux sont représentés, comme on le sait, par Jean D’Amour, ancien maire de la ville de Rivière-du-Loup, et président du parti libéral, alors que l’ancien député bloquiste Paul Crête, fort d’une pension fédérale, à vie, de 82,000$ par année, brigue les suffrages pour le PQ.  Victor-Lévy Beaulieu, qui s’était présenté contre Mario Dumont, l’an dernier, est de retour cette fois-ci, toujours comme candidat indépendant.  Il avait tout de même remporté près de 50% plus de votes que Québec solidaire, cette fois-là, avec 597 contre 400. Le Parti vert sera représenté par Martin Poirier, alors que Québec solidaire propose Benoît Renaud, enregistré auprès du Directeur général des élections du Québec comme étant le chef du parti.  Deux autres chefs de partis complètent la liste des candidats, à savoir Éric Tremblay, chef du Parti indépendantiste, et Denis Couture, chef du Parti de la réforme financière.

Ne reste plus qu’à savoir si les électeurs de Marguerite-Bourgeoys, et de Rivière-du-Loup, seront influencés par les sondages, ou par les candidats locaux.  Reste à savoir aussi si les gens sortiront de chez-eux pour aller voter.  Nous savons que les taux de participation à des élections partielles sont plutôt bas; à part quelques exceptions, ces dernières années, il se tenait entre 30 et 40 pour cent.

Montréal: Les pompiers se foutent de la sécurité des citoyens!

En furetant dans le site Cyberpresse, je suis tombé sur un papier de Catherine Handfield, intitulé « Demande d’injonction contre les pompiers« .  Voyant d’abord seulement le lien vers l’article, je me suis demandé qui est l’énergumène qui peut bien en vouloir aux pompiers au point de demander une injonction contre eux.  C’est en lisant l’article que le naturel est revenu au galop; c’est la ville de Montréal qui a demandé une injonction contre les pompiers, à cause de l’un de leurs moyens de pression.

C’est que, voyez-vous, les pompiers sont sans contrat de travail depuis quelque chose comme deux ans et demi, toujours selon le texte de madame Handfield.  Mais depuis septembre 2007, des membres du syndicat des pompiers utiliseraient un nouveau moyen de pression.  Reprenons le texte de l’article.

« Les membres du syndicat débrancheraient «systématiquement» les bornes informatiques dans les 66 casernes de Montréal, selon la Ville. Ils feraient également «disparaître l’équipement informatique accessoire nécessaire à leur utilisation» dans le but de «paralyser» le réseau.

Dans les postes de pompiers, le réseau informatique permet au Service de sécurité incendie de Montréal (SIM) de communiquer rapidement avec ses pompiers et ses officiers. Le système sert aussi à produire les rapports d’intervention destinés aux premiers répondants. »

J’aimerais que les pompiers m’expliquent quelque chose.  S’ils ont à coeur, autant qu’ils le prétendent, la sécurité des citoyens, du moins suffisamment pour constamment demander des hausses d’effectifs, pourraient-ils m’expliquer pourquoi ils débranchent les équipements de communication, qui sont un élément on ne peut plus essentiel pour l’intervention des pompiers?  Ça me fait penser à ce qui s’est produit il y a plusieurs mois, quand la ville de Montréal avait acheté de nouveaux camions de pompiers, et que le syndicat refusait de fournir de leurs membres, afin qu’ils puissent suivre la formation nécessaire pour, à leur tour, former l’ensemble des pompiers sur les nouveaux équipements.  On se retrouvait donc avec, d’un côté, le syndicat des pompiers qui braillait que la ville n’était pas sécuritaire, et de l’autre, des camions tout neufs qui dormaient dans des garages.

À mes yeux, la seule chose qui me semble très claire, c’est que les pompiers de Montréal se foutent carrément de la sécurité des citoyens, quoi qu’en dise le syndicat qui les représente.  Parce que si les pompiers avaient vraiment la sécurité des gens à coeur, ils botteraient le cul de leur exécutif syndical, et placeraient leurs priorités de la bonne façon, en utilisant tout l’équipement à leur disposition – équipement financé à même le compte de taxes de ceux qu’ils ont le devoir de protéger – de la meilleure façon possible, et ce dans le but d’accomplir leurs tâches du mieux qu’il est humainement possible de le faire.  Mais non; on s’amuse à débrancher les bornes informatiques, quand ce n’est pas de laisser dormir des camions neufs dans des entrepôts, faute de dispenser la formation nécessaire pour les utiliser, tout en se plaignant de l’usure excessive de ceux qu’ils ont dans leurs casernes.

Évidemment, on viendra me dire que les syndicats sont très utiles à la société.  Ouais, bien sûr…

Circulation: Les bouchons coûtent cher. Très cher!

Le site web LCN, qui cite La Presse (faut le faire!) de lundi, rapporte que la congestion routière coûte très cher aux usagers de la route, dans le grand Montréal.  C’est que le MTQ a dévoilé une étude, jeudi dernier, qui révèle que la congestion récurrente des autoroutes, des ponts et des grandes artères, de la région montréalaise, coûte plus de 1,4 milliards$ par année aux usagers de la route, et aux entreprises.  Cela représente rien de moins qu’une hausse de 50 % en seulement cinq ans.  Les données qui ont mené aux résultats de cette étude ont été recueillies en 2003, auprès de 70,000 ménages de la grande région métropolitaine, dans le cadre d’une « Enquête origine-destination », que le MTQ réalise à tous les cinq ans.

Est-ce que cela vous étonne?  Moi, pas du tout!

Nous vivons dans une société qui a retardé le développement (l’entretien aussi, mais ça, c’est une autre histoire) de son réseau routier supérieur, et qui se retrouve maintenant avec un retard de vingt-cinq à trente ans à combler.  Le fait de rouler sur des voies rapides, qui n’ont plus de rapides que le nom, dont le bouclage n’a jamais été complété, et qui sont désormais surchargées, font évidemment que tout ce qui doit être fait est finalement fait en retard.  Le résultat est que l’on passe de plus en plus de temps sur les routes, et de moins en moins dans nos autres activités quotidiennes.  À la longue, les entreprises en viendront à déserter le grand Montréal, parce qu’il est impossible d’y circuler normalement.  Déjà, la section de la Métropolitaine que l’on décrit communément comme celle « entre les deux 15 » est congestionnée de 6h00 le matin à 20h30, et ce presque sans arrêt.  C’est un tel constat qui a conduit la ville de Boston, dans les années 1980, à aller de l’avant avec le « Big Dig », un projet qui a permis de faire passer la Central Artery (I-93), l’équivalent de notre Métropolitaine, dans un énorme tunnel, le tout conjugué avec le développement de nouvelles artères.  Je me souviens que le maire de Montréal, à l’époque, Jean Doré, se voyait déjà faire disparaître la Métropolitaine dans un tunnel, mais le MTQ n’a pas pris le bateau, et le maire Doré est resté sur son appétit.  Et nous tous, avec notre problème.

D’un autre côté, on a tout ce qui se croit « ami de l’environnement », les urbanistes, réels et improvisés, et tous les empêcheurs de tourner en rond qui viennent prétendre que les voies rapides, telles que nous les connaissons, sont désormais pratiquement inutiles, qu’il faut tout refaire aux « dimensions humaines », bref, qu’il faudrait tout raser, et envoyer la circulation ailleurs, pour ne conserver que le transport en commun.  Autrement dit, ils voudraient l’air pur de la campagne, mais la proximité de la grande ville.  Ils ont le droit de rêver en couleurs, remarquez bien.  Mais le jour où ils paieront leurs légumes plus cher, ou encore qu’ils devront faire une heure de bus, pour s’approvisionner, parce que les camions n’auront plus le droit de passer, pour aller desservir leurs petites épiceries fines, ils seront les premiers à se plaindre.

La principale question demeure; à partir de maintenant, que faire?  Si l’on ne bouge pas, tout risque de nous tomber sur la tête, et si l’on bouge, les protestations seront incontrôlables.  En attendant, tout le monde paie déjà le gros prix; 1,4 milliards$, ce n’est pas rien!

Claude Castonguay: Il devrait commencer par se brancher!

Le dernier budget du Québec, signé Monique Jérôme-Forget, a été déposé, jeudi dernier, à l’Assemblée nationale.  Et dans la pléthore de commentaires que l’on a entendu depuis, il y a eu ce cri du coeur de l’ancien ministre Claude Castonguay, qui déclarait, au cours d’une allocution, prononcée devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, au sujet du fait que le Québec entend tarifer davantage, et augmenter la TVQ de 1% dès 2011, que « le gouvernement aurait dû l’écouter« .

C’est qu’il y a un peu plus d’un an, soit le 20 février 2008, monsieur Castonguay déposait le rapport de la commission qu’il a présidé.  Son rapport recommandait pratiquement la fin de la gratuité, au niveau des soins de santé; décloisonnement de la pratique médicale, instauration d’une franchise annuelle, hausse de la TVQ pour financer les soins de santé, cotisation annuelle pour les services d’un médecin de famille, bref, tout y passait.  Le rapport fut rapidement tabletté par le ministre de la santé de l’époque, le bon docteur Philippe Couillard.

De voir l’auteur de ce rapport dire aujourd’hui que « le gouvernement aurait dû l’écouter » n’est pas trop surprenant.  D’abord, parce que tout président de commission n’aime pas voir son rapport être tabletté, et ensuite parce que monsieur Castonguay est toujours reconnu comme étant le père de l’assurance-maladie, au Québec.  Par contre, le fait d’avoir, le 20 février dernier, un an jour pour jour après la publication de son rapport, présenté un autre rapport, celui-ci sur l’implantation de l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux (un institut né de la fusion du Conseil du médicament et de l’Agence d’évaluation des technologies et des modes d’intervention en santé, et qui veillera au maintien du niveau des soins de santé au Québec), en déclarant « Je pense que le contexte n’est pas très bon pour introduire une mesure nouvelle de la nature de celles que nous recommandions dans notre rapport« , ce qui ne représente rien de moins qu’un virage à 180 degrés, par rapport à la position qu’il émet dans son rapport sur le financement des soins de santé, il perd énormément de crédibilité, à mes yeux.

Bref, il commence par recommander des mesures extrêmes pour aider au financement des soins de santé, puis, un an plus tard, il dit que le gouvernement fait bien de ne rien changer pour l’instant, et maintenant, il déclare que le gouvernement aurait dû l’écouter dès le départ.  À mes yeux, Claude Castonguay devrait commencer par se brancher.

Un « vrai » réseau routier sur la Côte-Nord – Et pourquoi pas?

Un article de l’Agence QMI, signé Jean-Guy Gougeon, et repris par le site Canoë, nous rapporte que selon le président de la Commission régionale sur le transport de la Côte-Nord, et maire de Baie-Comeau, Ivo Di Piazza, les 100 millions$ promis par Jean Charest, à raison de 10 millions$ par année pendant 10 ans, ne seront jamais suffisants pour soutenir le développement de la région, qui comprend de nombreux projets, estimés à environ 20 milliards$.  En fait, la Côte-Nord a besoin de 2,5 milliards$ pour le développement d’un véritable réseau routier.  Rien de moins.

Les revendications du maire Di Piazza, qui a établi, en collaboration avec les autres maires de la Côte-Nord, ainsi que ceux du Labrador, la liste des priorités routières à faire réaliser par les gouvernements, fédéral et provinciaux, comprennent l’amélioration de la route 138 (le maire l’appelle « la route de la solidarité »), dans l’ouest de la région, ainsi que son prolongement vers l’est, jusqu’à Blanc-Sablon, afin de raccorder les municipalités de la Côte-Nord au réseau routier du Labrador.  Les demandes passent également par l’amélioration de la route 389, entre Baie-Comeau et Fermont.  En fait, il ne manque qu’un tronçon d’une trentaine de kilomètres, entre Happy Valley-Goose Bay et Cartwright, à Terre-Neuve-et-Labrador, pour relier Blanc-Sablon et Baie-Comeau, en passant par les routes 510, et 500, sur le territoire labradorien.  Cela représente une grande amélioration, pour les gens de la Côte-Nord, et ce même si la route 389, entre Fermont et Baie-Comeau, a des airs de « trail à vaches », sur plusieurs tronçons.  Ce sera déjà mieux que pas de route du tout, comme c’est le cas actuellement.  Les demandes des élus de la Côte-Nord se complètent par un pont, sur la rivière Saguenay, attendu des gens de la place depuis environ 35 ans, et pour lequel le MTQ a déjà fait faire certaines études.  Dans l’article, on en parle comme étant « le pont des générations », tellement on l’attend depuis longtemps.

Pour ma part, je suis tout à fait d’accord avec de telles revendications.  Il est grandement temps de désenclaver la Basse-Côte-Nord, qui s’étend sur près de 600 kilomètres, entre Kegaska et Blanc-Sablon, et dont les villages ne sont reliés au reste du Québec que par des traversiers.  Je crois même que je vais aller plus loin, et faire de la route 138 un futur tronçon de la route Transcanadienne, à la faveur d’un pont à ériger, par le gouvernement fédéral, sur le détroit de Belle-Isle.  Après tout, si les 139,000 habitants de l’Île-du-Prince-Édouard ont droit à leur pont de la Confédération, depuis 1997, pourquoi les 477,000 insulaires de Terre-Neuve ne pourraient-ils pas profiter d’un lien vers la terre ferme?  Il serait bien que ces gens puissent passer de Terre-Neuve au Labrador, et vice-versa, sans avoir à composer avec un traversier.  Après tout, l’île de Terre-Neuve n’est séparée de la terre ferme que par 17 kilomètres, environ.  Il y a sûrement moyen de mettre de l’avant quelques prouesses technologiques qui permettront, un jour, d’aller faire un tour à Terre-Neuve-et-Labrador en voiture, par l’entremise d’un pont.  Ou en autobus, pour les maniaques des transports en commun.

Bref, il serait temps que les gouvernements, qui cherchent des projets à faire, pour relancer l’économie, y mettent quelques efforts.