A-640: Cela va vraiment aider Bois-des-Filion?

J’avais plein de projets pour samedi dernier (24 mai), mais comme ceux-ci ont tout simplement foiré (ce qui n’a toutefois pas empêché ma peau de cuire), j’ai donc changé mes plans, et pris mon appareil-photo, afin de profiter du soleil radieux pour prendre quelques poses de divers chantiers dans le grand Montréal. Voici donc le premier de deux billets sur le sujet; l’échangeur A-640/route 335, à Bois-des-Filion.

Ici, c’est l’intersection de la route 335 et des bretelles d’entrée et de sortie de l’A-640 ouest. On travaille à y construire une nouvelle bretelle directionnelle, pour les usagers de la route 335 nord. Ceux-ci pourront éviter le feu de circulation, et enfiler directement sur l’autoroute.

La route 335 passe au-dessus de l’A-640 par le premier viaduc de ce qui aurait dû être l’échangeur A-19/A-640, soit le plus à l’ouest. On constate ici que le deuxième sert de piste cyclable, et de fourre-tout de chantier.

La roulotte de chantier est également au bord du deuxième viaduc. On voit ici les troisième et quatrième viaducs, qui ne font qu’amasser de la poussière, pour l’instant. Il est à noter que les quatre viaducs ont été construits pendant les années 1970, ce qui leur donne plus de 30 ans.

Cette fois, je suis descendu dans un espèce de sentier, pratiqué dans la forêt, pour prendre cette vue de l’ancien musoir, qui deviendra probablement l’extrémité de la nouvelle bretelle.

Vu sous cet angle, il est évident que l’on utilisera ce musoir pour la bretelle d’entrée, surtout quand on remarque les petits piquets des arpenteurs. Au loin, à gauche, on peut voir la nouvelle bretelle vers l’A-640 est, construite l’an dernier.

Voici la tranchée effectuée dans la forêt pour le passage de la nouvelle bretelle. Et c’est après avoir tenté d’éviter la bouse, que l’on voit bien sur la photo, que j’ai dû me rendre à l’évidence, et me dire que j’avais de belles chaussures. Qu’est-ce que je ne ferais pas pour vous donner de belles images.

Le terrassement de la bretelle avance assez bien, comme on peut le voir ici. Au loin, c’est le feu de circulation de l’intersection de la première photo.

Et voilà, j’ai fait le tour du chantier. On voit ici la même machinerie que sur la première photo, mais de l’autre côté.

C’est bien beau, tout ça, et ça vient compléter l’autre nouvelle bretelle, vers l’A-640 est, cette fois, qui fut construite l’an dernier. Mais la question que je me pose, c’est à savoir si ces interventions seront suffisantes pour vraiment libérer l’intersection de la route 335 et de la route 344, aussi appelée chemin Adolphe-Chapleau, qui consiste en la rue principale de Bois-des-Filion. Il faut aussi se rappeler que le candidat libéral de la circonscription de Vimont, à Laval, Vincent Auclair, avait pris l’engagement de réaliser l’A-19 entre Laval et l’A-640. Je ne suis pas convaincu que ces bretelles correspondent aux promesses du monsieur. J’ai plutôt l’impression que le milieu devra faire à nouveau des pressions sur le gouvernement, afin de faire avancer les choses.

A-19: Le maire de Bois-des-Filion revient à la charge

Le maire de Bois-des-Filion (BDF), Paul Larocque (pas celui de TVA, un autre Paul Larocque), fait parler de lui, une fois de plus, dans un article d’André Beauvais, à la page 7 du Journal de Montréal de ce lundi.  C’est que depuis 15 ans, à titre de maire de BDF, mais aussi à celui de préfet de la MRC Thérèse-de-Blainville, et à celui de porte-parole de la Coalition pour le parachèvement de la 19, Paul Larocque porte une cause.  il s’agit de celle, vous l’aurez deviné, de l’A-19.

Présentement, l’A-19 commence au nord de l’autoroute Métropolitaine, si l’on se fie à la signalisation routière en place, sous la forme d’un boulevard urbain à six voies, qui est, dans les faits, l’avenue Papineau.  Il serait plus juste de parler de sept voies, puisqu’en plus des trois voies dans chaque direction, il y a une voie réservée pour les autobus en direction nord.  Ça va comme cela jusqu’au chemin de fer du CN, au nord de l’avenue Charland; de là, sous le viaduc du CN, qui date de plusieurs décennies, il n’y a plus que deux voies par direction.  Entre la rue Sauvé et le boulevard Henri-Bourassa, il y a l’espace pour une troisième voie de chaque côté, mais des véhicules y sont constamment stationnés.  C’est au nord du boulevard Henri-Bourassa que l’A-19 commence, sur les cartes routières.  Il faut dire que c’est aussi là qu’elle prend enfin la forme d’une autoroute véritable; elle passe sous le viaduc du boulevard Gouin, puis sur le pont Papineau-Leblanc, plus long pont à haubans en Amérique du Nord lors de son ouverture, en 1969.

En quittant le pont Papineau-Leblanc (nom donné pour le lien entre l’avenue Papineau, à Montréal, et le boulevard Leblanc, qui longe l’A-19 entre les boulevards Lévesque et Saint-Martin, à Laval), on passe sous les viaducs des boulevards Lévesque, de la Concorde et de Blois, respectivement.  L’autoroute est en dépression, le long de ce parcours.  Elle remonte à la surface, puis passe au-dessus du boulevard Saint-Martin (route 148), pour ensuite se doter de voies de service, le temps de passer au-dessus de l’A-440.  L’autoroute prend ensuite la forme d’une route à simple chaussée, à deux voies, au niveau du feu de circulation du boulevard Dagenais, ainsi que la désignation de route 335 (depuis l’A-440), et le nom d’avenue Papineau.  Elle traverse ainsi tout le reste de l’île Jésus, jusqu’au boulevard des Mille-Îles, où elle passe de deux à quatre voies, toujours sur une chaussée unique.  Elle emprunte le pont Athanase-David, et continue vers le nord à travers Bois-des-Filion, où elle devient le boulevard des Laurentides.  Au nord de l’intersection du chemin Adolphe-Chapleau (route 344), elle passe à nouveau de quatre à deux voies, puis emprunte le plus à l’ouest des quatre viaducs qui surplombent l’A-640, viaducs qui furent construits en prévision de deux chaussées principales, et de deux autres, pour les voies de service.

Si l’on revient à l’article, on apprend que l’actuelle route 335, à Laval, a été conçue pour accueillir 15,000 véhicules par jour, mais en reçoit au moins trois fois plus, selon Jacques Chagnon, responsable du réseau autoroutier du grand Montréal, au MTQ.  Le maire Larocque parle, quant à lui, « d’au moins 60,000 voitures par jour, soit 10,000 de plus que sur l’autoroute Bonaventure, à Montréal ».  Un tel achalandage cause son lot de problèmes; en plus des 96,000 tonnes de CO2 par année, la circulation est tout simplement infernale, lors des heures de pointe, à l’intersection du chemin Adolphe-Chapleau, qui constitue la rue principale de BDF.  Le MTQ, qui a encore une fois tenté de sauver son image, a construit une bretelle d’entrée, de la route 335 nord vers l’A-640 est, question d’éviter la congestion à l’intersection des bretelles d’entrée/sortie de l’A-640 est, et devrait, en principe, construire une autre bretelle directe, vers l’A-640 ouest, cette année.

Le plus comique, c’est que les approches des quatre viaducs furent complétées en même temps que les viaducs eux-mêmes, soit en 1975, et que celles-ci avaient eu tout le temps de se compacter; lors de la construction de la nouvelle bretelle, on a « grugé » les accès aux viaducs, du côté sud.  Résultat: En plus de devoir reconstruire, et donc de laisser se compacter, les accès aux viaducs, au moment où l’on se décidera à aller de l’avant avec l’A-19, le fait d’avoir creusé la butte jusqu’au bord du viaduc le plus à l’est risque de déstabiliser la première travée de celui-ci!  Encore une fois, le MTQ a fait fort!

Depuis le temps que tout le monde parle de la gestion à courte vue, au MTQ, c’est là une nouvelle preuve de celle-ci.  L’affaire du viaduc de la Concorde n’aura donc donné aucune leçon aux « in-gné-nieurs » du MTQ; on fait n’importe quoi, et on réparera les dégâts après!

Mirabel: ADM ne change pas d’idée

Un court article de la Presse canadienne, signé Rollande Parent, et publié sur le site Cybrepresse.ca, raconte qu’une centaine de citoyens en colère se sont présentés à l’assemblée annuelle d’Aéroports de Montréal (ADM), dans le but de se plaindre du bruit, et des vols de nuit, ainsi que pour demander le déménagement des activités aéroportuaires à Mirabel.  Le directeur général d’ADM, James Cherry, leur a répondu qu’il était hors de question de fermer l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, de Dorval, au profit du site de Mirabel.  Il ne faut pas compter non plus sur l’abolition des vols de nuit, ni de ceux très tôt le matin.

Il fallait s’y attendre; ADM vient d’investir plus d’un milliard de dollars, ces dernières années, pour rénover Montréal-Trudeau, y compris la construction d’une nouvelle jetée internationale.  À partir du moment où le gouvernement fédéral a consenti à ADM le maintien des activités à Trudeau, malgré que cet aéroport soit maintenant enclavé, c’était la fin des haricots pour Mirabel.  On a eu beau y implanter une zone franche, ça n’a rien changé.  Depuis que cette décision a été rendue, rien n’a pu faire reculer ADM.  Même si l’on avait construit l’A-13, plus un TGV entre l’aéroport des basses-Laurentides et le centre-ville de Montréal, on savait que l’administration des aéroports de la région métropolitaine se concentrerait sur celui de Dorval.

Au moins, le fait de donner le nom de l’ancien premier ministre libéral à l’aéroport de Dorval a eu du bon; cela nous donne une raison de plus de « sacrer après Trudeau ».

Travaux sur l’A-13: Gens de la rive-nord, soyez patients!

Au ministère des transports du Québec, l’année comporte non pas quatre, mais bien trois saisons, à savoir l’hiver, le dégel, et les travaux.  Cette année, encore une fois, les saisons du dégel et des travaux se chevauchent un peu.  Aussi, depuis quelques temps, plusieurs nouveaux chantiers se sont mis en branle, dont un sur l’autoroute 13, à Montréal.  Ajoutez à cela les quelques chantiers de l’automne dernier qui n’ont pu être complétés, à cause de l’arrivée hâtive – et persistante – de l’hiver, et les routes ont déjà l’air d’un foutu bordel.  Et ça, ce n’est rien; le meilleur est encore à venir!  Le pont Arthur-Sauvé, entre Saint-Eustache et Laval-Ouest, devra être démoli, et complètement reconstruit.  Et pour celui-là, aucune voie de détour possible, si ce n’est… l’A-13!  Alors, gens de la rive-nord, soyez patients!

Parmi les nouveaux chantiers de 2008, donc, celui de la réfection complète de la dalle de béton de l’A-13 sud, entre le pont Louis-Bisson et l’A-40, dans les arrondissements de Ville Saint-Laurent, et de Pierrefonds-Roxboro, à Montréal, est commencé depuis quelques jours à peine.  Mais déjà, les répercussions se font brutalement sentir, comme le montrent ces images de l’hélicoptère TVA, commentées par Maxime Landry.

Bien entendu, les lobbyistes de l’environnement diront que les gens n’ont qu’à laisser leur véhicule à la maison, et à prendre les transports en commun.  Ce serait une bonne idée, mais comme toutes leurs bonnes idées, elle le serait en théorie seulement.  Dans les faits, les services de transports en commun de la rive-nord ne pourraient pas, même s’ils le voudraient, desservir autant de gens.  Ce n’est pas une question de volonté, mais bien de capacité.  Les images nous le montrent bien; malgré que le train de banlieue parte maintenant de Saint-Jérôme, à chaque matin, et qu’il soit un véritable succès, la circulation refoulait, ce matin, jusqu’à… Mirabel!  Et après, on viendra me dire que le pont de l’A-25 est inutile.  Non seulement est-il nécessaire, mais il faudrait, au minimum, une traversée supplémentaire, dans l’ouest, entre la rive-nord, Laval, et Montréal.  Il faudrait aussi prolonger l’A-13 et l’A-19 vers le nord, afin d’aider un peu l’A-15, qui demeure le seul axe autoroutier à desservir une rive-nord de plus en plus peuplée.

Je sais que je me répète, mais le réseau routier supérieur est en retard d’au moins 25 ans dans son développement.  Et les 2,7 milliards$ que le MTQ entend investir cette année n’est qu’une infime partie des sommes qu’il faudra y injecter, et ce si l’on ne veut que le mettre à niveau de ce qu’il devrait être maintenant.  Il faudra donc prendre des décisions, et le plus tôt sera le mieux!

Maskinongé: J’ai – encore – joué dans l’eau!

J’avoue, ce fut plus fort que moi. J’y suis retourné!

Mardi dernier (29 avril), j’ai terminé ma journée de travail à 11h00. Et l’envie m’a repris de retourner voir la situation, à Maskinongé. J’ai bien sûr apporté mon appareil-photo, afin de vous en faire profiter. Cette fois, j’ai également pris quelques poses dans la municipalité voisine de Saint-Barthélémy.

Nous sommes sur le rang du Fleuve, à Saint-Barthélémy. À gauche, c’est le chenal du Nord du lac Saint-Pierre, dans les îles de Sorel. Et le panneau signale la possible présence, sur la chaussée, de… canards.

Depuis un pont temporaire, on peut voir l’extrémité ouest du rang du Fleuve. Je voulais tenter ma chance d’aller plus loin, avec ma bagnole, mais le tronc d’arbre, en travers de la route, m’a fait changer d’idée.

Ici, on voit bien ce que l’on appelle localement « la marée ». C’est composé de tout ce que l’eau peut transporter; paille des champs, petites branches, ou encore le tronc d’arbre de l’autre photo, tout cela est transporté par l’eau, et demeure échoué sur place quand l’eau se retire. De là l’expression « la mer de Mai vient chercher sa marée », sur le phénomène des mers de Mai, que je vous expliquais lors de ma première visite.

Nous sommes au quai de tourisme de Saint-Barthélémy. Cet endroit permet aux plaisanciers de mettre leur bateau à l’eau gratuitement. Sauf que pour l’instant, c’est le quai qui est à l’eau.

Toujours sur le rang du Fleuve, en roulant vers l’est, des panneaux temporaires indiquent le « danger » que peut constituer la présence d’eau sur la chaussée.

Celui-là ne laisse planer aucun doute.

Nous y voilà. Nous venons de quitter Saint-Barthélémy, et le chemin devient la route du Nord, du côté de Maskinongé. Lors de ma première visite, il n’y avait de l’eau que sur le tablier du pont. Juste après le pont, à droite, commence le chemin de la Langue-de-Terre. Je suis désolé, mais ma bagnole est trop basse pour me lancer là-dedans. Donc, retour vers Saint-Barthélémy.

Au lieu de prendre l’autoroute 40, pour atteindre Maskinongé, j’ai plutôt pris la voie de service sud, pour me rendre à l’observatoire des oiseaux migrateurs, que voici. Cet endroit est fréquenté par les amateurs de nature, qui viennent y regarder la migration printanière des canards, des bernaches et des oies. Lors de mon passage, malgré que l’eau soit toujours au rendez-vous, les migrateurs ont pratiquement tous déjà quitté vers le nord, attirés par les températures chaudes des semaines précédentes.

Ça, le reste de l’année, c’est une terre agricole. Mais avouez qu’à cause de la crue printanière, elle cache bien son jeu.

La grange, au loin, nous laisse un meilleur indice, cette fois.

Les terres, des deux côtés de l’autoroute 40, mais principalement au sud de celle-ci, ont été aménagées de façon à retenir l’eau des crues, afin de faciliter la migration des oiseaux. Une fois la migration terminée, et le niveau des eaux de la région revenu vers la normale, un système de pompes assèche les terres au niveau nécessaire pour l’agriculture.

Cette photo fut prise à l’extrémité est de l’observatoire, mais en regardant vers le nord-ouest. Le camion-remorque passe sur l’autoroute 40, vers l’est.

Bon, cette fois, c’est la voie de service qui est barrée! Voyons voir de plus près.

Je vois, dit l’aveugle! C’est le ponceau qui est défoncé. Sûrement un dégât de la crue, à moins que ce soit un problème latent qui vient tout juste de se montrer au grand jour. Cette photo permet de voir la composition de la route; une dizaine de centimètres de gravier, et du sable. C’est tout. Et ç’a tenu le coup pendant plus de 30 ans!

Autre vue des dégâts. Mais je dois être honnête, et vous dire que je n’aurais pas pu me rendre à Maskinongé par la voie de service de toute façon. Celle-ci se termine environ un demi-kilomètre plus loin, à la limite municipale de Maskinongé. Donc, encore demi-tour, afin de prendre l’A-40 vers l’est, et sortir à Maskinongé.

Selon les plans originaux, les deux voies de service (nord et sud, ajoutées en rouge sur la carte) de l’A-40 devaient se rendre à Maskinongé, et des courbes ont été aménagées à cet effet (aussi ajoutées en rouge sur la carte), mais elles furent jugées de peu d’utilité, puisque les terres agricoles y sont parallèles à l’autoroute, alors qu’elles sont perpendiculaires à celle-ci, du côté de Saint-Barthélémy.

Carte originale © MapArt (Atlas routier du Québec, édition 2005)

Il faut dire qu’à l’époque de la construction de l’A-40, il y a eu beaucoup de discussions, à savoir de quel côté de la rivière Maskinongé serait construit l’échangeur, chacun tenant à l’avoir de son côté de la rivière. Finalement, l’échangeur fut aménagé du côté est de la rivière, et les gens du côté ouest n’ont eu ni le pont du côté sud de l’autoroute, ni les voies de services leur permettant d’accéder à l’échangeur de Saint-Barthélémy, les deux ajoutés en vert clair sur la carte. Ils durent se contenter du vieux pont, situé du côté nord de l’autoroute, qui fut lui-même l’ancien pont du village de Maskinongé, au cours du XIXe Siècle, et déménagé sur son site actuel en 1927. Nous verrons plus loin des photos de ce pont, maintenant dans un état lamentable.

Ici, nous sommes sur le rang de la Rivière Sud-Est, à Maskinongé, à l’endroit où le pont du côté sud de l’A-40 toucherait terre, s’il avait été construit. On voit le courant dans l’eau qui traverse la chaussée.

En me retournant d’environ 120 degrés, par rapport à la photo précédente, voilà ce que l’on voit. Compte tenu de la dénivellation du terrain, cela crée une petite chute.

Voici un gros plan du « torrent » de la photo précédente.

Ici, la chute est plus prononcée. Cet endroit est un point de chute naturel lorsque survient une crue des eaux, parce que l’eau se déverse dans ce qui était le lit de la « petite rivière » Maskinongé, qui serpente un secteur que l’on appelle « Le domaine ». Le lit de la petite rivière est longé par le chemin de l’Île-aux-Grues, qui se rend vers le fond de la baie de Maskinongé, territoire reconnu – et revendiqué par plusieurs – de chasse à la sauvagine.

Les herbes sauvages retiennent parfois « la marée », que l’on a vu sur les premières photos, ce qui crée un effet de barrage. Par contre, il serait très dangereux de tenter de se rendre vers les maisons; les tourbillons, dans l’eau, de l’autre côté des herbages, illustrent que c’est la rivière Maskinongé, particulièrement profonde et quasi-torrentielle, en cette période de l’année, qui vous attend.

Une autre vue de l’effet de barrage.

Cette fois, c’est le courant de la rivière Maskinongé qui pousse l’eau par dessus la chaussée, créant un effet de chute.

La « chute », vue d’un peu plus près.

Ici, on voit les deux effets à la fois. À gauche, l’effet de barrage, et à droite de la route, la chute de l’eau. Vous l’aurez deviné, la rivière Maskinongé se trouve à gauche, sur la photo.

Nous sommes du côté sud du chemin du Domaine, face au viaduc qui mène au rang de la Rivière Sud-Est, qui lui nous conduit au village de Maskinongé, environ 7 kilomètres plus au nord. Vous ne le croirez peut-être pas, mais il s’agit d’une cabane à sucre.

Et voici le moyen pour se rendre à la cabane.

Voici donc le pont dont nous parlions tantôt, situé du côté nord de l’A-40, et qui fait le lien entre les rangs de la Rivière, Sud-Est et Sud-Ouest. La partie la plus à droite, sur la photo, est une extension qui fut ajoutée en 1927, lors de la reconstruction de l’ancien pont du village, fait de poutres triangulées. Celui-ci est fermé à toute circulation jusqu’à nouvel ordre, et rien qu’à voir la courbe, dans la poutre de soutien du bas, aucune explication supplémentaire n’est nécessaire.

Un zoom de la photo précédente. On voit bien la poutre verticale qui s’est rompue.

Suite à la rupture de la poutre, une inspection complète a été commandée. De là le sablage des raccords d’assemblage des poutres, et les inscriptions sur la structure.

Selon des résidents de l’endroit, des discussions auraient cours entre la municipalité et le MTQ qui, comme on le sait, vient de reprendre à sa charge l’entretien des ponts situés dans les municipalités de moins de 100,000 habitants, afin de déterminer si l’on réparera cette vieille structure plus que centenaire, ou si l’on construira un tout nouveau pont. Alors jetons un nouveau regard – peut-être le dernier – sur l’actuel pont P-04330.

Compte tenu des explications que je donnais dans ce billet, la situation qui prévaut à Maskinongé est plus longue qu’à l’habitude. Normalement, après deux semaines, l’eau se retire presque complètement, et reprend son niveau normal, en attendant les fameuses « mers de Mai ». Par contre, cette année, je ne serais pas surpris que les deux phénomènes se soient chevauchés, ou encore qu’ils soient survenus en même temps; les températures douces de la mi-avril ont certainement aidé les couverts de glace de certains lacs à descendre vers le fond, ce qui pourrait expliquer que la crue de cette année soit aussi soutenue. C’est dans les prochaines semaines que l’on pourra déterminer les causes exactes du prolongement des crues de 2008, selon le temps que mettra le niveau de l’eau à revenir à la normale.