Pétrole: Léo-Paul Lauzon divague encore!

Sur le site web de la chaîne Argent, aujourd’hui, un article, de la Presse canadienne, cite la dernière divagation de l’impayable professeur Léo-Paul Lauzon.  Celui-ci recommande aux gouvernements canadiens de nationaliser l’industrie du pétrole.  Rien de moins!

Lauzon, titulaire de la Chaire d’études socio-économiques de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM), ainsi que les chercheurs Martine Lauzon (sa fille) et Marc Hazbani (son gendre?  …non, je blague!) ont constaté, à la lueur de leurs études des chiffres des six plus importantes compagnies pétrolières au monde, que celles-ci « ont dégagé des profits inimaginables dans une économie de marché normale », selon l’article.  Mais le truc qui me fait le plus rire, c’est la conclusion de l’article en question, qui dit que la totalité des pays qui ont suivi la voie de la nationalisation de l’industrie pétrolière l’ont fait avec succès.  Lauzon insiste; il n’y a eu aucun échec!

Avant d’en conclure que notre illuminé professeur a raison, j’aurais bien aimé qu’il parle, aux journalistes de la PC, de l’action en justice, prise par ExxonMobil, contre le gouvernement vénézuélien, qui a spolié 51% des investissements de plusieurs pétrolières, dans son pays.  La multinationale américaine a refusé de se plier aux exigences du gouvernement de Hugo Chavez (qui, comme tout nationalisateur, veut le beurre, l’argent du beure, et le cul de la crémière), et celui-ci a donc expulsé, malgré ses investissements, ExxonMobil du Venezuela.  La pétrolière, en retour, a pris une action, par le biais d’un tribunal international, et procédé au gel d’environ 12 milliards US$ d’actifs vénézuéliens, partout dans le monde, et ce jusqu’au moment de la décision du tribunal.  Pendant qu’on y est, j’aurais aussi aimé que Lauzon nous rassure, au sujet du peuple vénézuélien; aux dernières nouvelles, les gens, là-bas, devaient se procurer leurs victuailles de base (lait, oeufs, viandes, huile de cuisson, et papier de toilette, entre autres) au marché noir!  Mais curieusement, ces données ne sont probablement pas considérées comme un échec, selon Lauzon.

Alors voilà; Léo-Paul Lauzon nous donne un exemple de plus que l’économie de marché est encore la meilleure.  Et voici pourquoi.

D’abord, ces pétrolières, qui ont fait des profits énormes, il faut bien l’avouer, ont aussi remis des dividendes proportionnels à leurs actionnaires.  Or, des actions d’entreprises pétrolières sont disponibles à quiconque désire en acheter.  Il s’agit donc (quoique pas nécessairement abordable, je l’avoue, pour le commun des mortels) d’une richesse quand même accessible, dans ce sens que les sociétés pétrolières en question ne sont pas, sauf erreur, des sociétés fermées, sous le contrôle d’un seul individu, ou d’une seule entité, mais bien des sociétés publiques, dont les actions peuvent être achetées auprès d’un courtier.  Ensuite, Lauzon ne nous dit pas ce qui serait advenu du prix de l’essence à la pompe, si l’industrie pétrolière, au Canada, avait été nationalisée.  Nous paierions probablement l’essence autour de 2$ le litre, et ce même si les cours du pétrole ne sont plus que le tiers, environ, de ce qu’ils étaient il y a moins d’un an.  Pourquoi?  Parce qu’avec une industrie pétrolière nationalisée, le gouvernement exercerait un monopole, et que tous les monopoles pratiquent des politiques de prix surélevés, puisqu’ils n’ont pas de concurrence.  Il n’y a qu’à penser au coût des appels interurbains, qui ont littéralement fondu comme neige au soleil, depuis la fin du monopole de Bell.  Afin de conserver les prix élevés, on présenterait alors toutes sortes d’excuses, comme des investissements dans les infrastructures, par exemple.  Finalement, le prof oublie de mentionner qu’à part Hydro-Québec, la très grande majorité des nationalisations québécoises ont connu un échec retentissant.  On a qu’à penser à Sidbec-Dosco, ou encore à l’aventure du sucre, dans les années de René Lévesque.

Le système d’économie de marché, j’en conviens, n’est pas parfait, et, rarement, mais parfois, quand même, laisse place à des injustices.  Mais si on le compare aux autres systèmes qui furent tentés, à travers l’histoire, il demeure, et de loin, le meilleur système économique.  Et dans ce sens, je serais le premier surpris si les gouvernements accordaient la moindre importance au « plan Lauzon ».

Sommet de l’APEC: Un pas dans la bonne direction, signé… Stephen Harper!

D’aucuns trouvaient que le premier ministre du Canada, Stephen Harper, prenait la situation économique mondiale à la légère, alors que ses adversaires, lors des dernières élections fédérales, lui reprochaient sa politique de « laisser-faire ».  C’est que, voyez-vous, la politique du « laisser-faire », c’est la seule qui peut nous sortir de l’actuelle crise économique.

C’est d’ailleurs ce qui s’est dégagé du sommet des dirigeants des pays membres de l’Organisation de coopération économique Asie-Pacifique (APEC), qui se déroule à Lima, au Pérou.  Lors d’une allocution, dans le cadre de ce sommet, Stephen Harper a affirmé que lors de la grande crise de 1929, les dirigeants politiques avaient pris de mauvaises décisions; ils avaient permis aux banques de se contracter, laissé la déflation s’installer, cherché à équilibrer les budgets gouvernementaux, et fermé la porte au marché international, afin de préserver les emplois locaux.  Ces décisions, au lieu d’améliorer la situation, ont fait perdurer la crise pendant de longues années.

Le premier ministre canadien a dit qu’il ne fallait pas répéter les erreurs de 1929, si l’on voulait se sortir rapidement de ce mauvais pas économique.  Il faut plutôt créer des conditions qui amèneront les entreprises à investir, et ce par des incitatifs fiscaux, et garder la porte ouverte aux échanges internationaux.  Il a d’ailleurs cité en exemple le nouveau traité que le Canada vient de signer avec la Colombie.  Stephen Harper a aussi avancé qu’il allait proposer de tels incitatifs, mais tout en demeurant prudent, afin de ne pas plonger le pays dans des déficits prolongés.

Tout cela revient à ce que je disais, à savoir que la pensée keynésienne ne fonctionne pas, et qu’il faut proposer autre chose.  Il ne faut pas intervenir dans l’économie, mais mettre en place des conditions qui vont inciter les entreprises à investir.  L’effort sera contraignant, dans les prochains mois, mais les résultats seront beaucoup plus durables, à long terme, et l’économie n’en sera que plus solide.  C’est ce qui me permet de croire que Stephen Harper va dans la bonne direction.

Le Québécois Libre: D’autres explications à la crise

Le numéro 261, du magasine web Le Québécois Libre, édition du 15 novembre 2008, regorge, à nouveau, de textes qui, à défaut de régler la crise économique qui sévit aux USA, et qui risque de frapper à notre porte, nous donne quelques leçons, afin d’éviter de retomber dans la même situation.

Par exemple, l’article de Jean-Hugho Lapointe, intitulé « Les prédictions économiques et la prétention de la connaissance« , nous démontre que les prévisions économiques sont à peu près aussi fiables que les prévisions de la météo.  C’est à dire, passablement vagues, et souvent erratiques.  L’auteur explique que, dans les deux cas, le nombre élevé de variables, ainsi que le fait que les actions de celles-ci ne soient pas linéaires, empêche l’utilisation de modèles pré-établis, ainsi que le calcul mathématique des risques, donc toute possibilité de prédiction exacte.  Son explication pourrait aussi bien s’appliquer aux environnementalistes qu’aux économistes, d’ailleurs.

Dans l’un de ses éditoriaux, le directeur du QL, Martin Masse, nous rappelle, et nous explique avec une simplicité désarmante, que le crédit ne pousse pas dans les arbres.  Il fait référence au système économique actuel, basé sur rien, et le compare avec ce qui prévalait à l’époque de l’étalon-or.  Masse revient dans un autre éditorial, celui-là portant sur l’aveu trompeur d’Alan Greenspan, et sur l’interprétation, fort douteuse, de cet aveu par l’éditorialiste Ariane Krol, dans l’édition de 25 octobre de La Presse.

Un autre texte, celui-là de Terence Corcoran, rédacteur en chef du Financial Post, texte traduit et condensé par Martin Masse, explique pourquoi la folie interventionniste fait chuter les marchés.  Il va même jusqu’à proposer aux gouvernements des pays du G20 d’en appeler à « un moratoire sur les plans de renflouement et de relance, les injections de liquidités et l’accès accru aux capitaux, les plans de sauvetage et les garanties hypothécaires, les augmentations de limite des dépôts bancaires assurés et les subventions au crédit », puisque ceux-ci viennent retirer tous les points de repère selon lesquels fonctionne normalement l’économie, détruisant ainsi les liens de confiance, nécessaires, qui se construisent entre les divers intervenants du système économique.

Bref, le QL est rempli de textes, en français comme en anglais, qui permettent de comprendre les causes de la crise économique mondiale.  Alors que certains sont longs et parfois compliqués, d’autres sont très simples, et faciles à comprendre.  Il s’agit d’une lecture de choix, pour quiconque veut savoir où on s’en va, sur le plan économique.

Élections provinciales: À quand un véritable choix?

Après une semaine de campagne électorale, à quoi a-t-on eu droit, de la part des principaux candidats?

Des vidéos « pas gentilles », à l’ADQ, des « tapes sur la gueule », entre péquistes, un chef libéral qui ne veut pas « s’asseoir à une table », mais surtout, du « tapage sur la tête » entre adversaires.  Le pire, dans toute cette affaire, c’est que les trois principaux protagonistes ont la même façon d’administrer, la même façon de gouverner, à savoir la pensée keynésienne.

Certains doivent se demander « qu’est-ce que ça mange en hiver, ça », la pensée keynésienne.  Je vais tenter de décortiquer.

La pensée keynésienne vient de John Maynard Keynes, économiste britannique qui vécut de 1883 à 1946.  Sa pensée est complexe, selon ce qu’en dit l’encyclopédie en ligne Wikipédia, mais le plus clair se résume à une intervention marquée de l’état dans l’économie, afin de tenter d’atteindre le plein emploi.  Plusieurs pays ont tenté la pensée keynésienne, et la très grande majorité d’entre-eux ont abandonné cette philosophie.  L’application de la pensée keynésienne débouche, dans la plupart des cas, à la même constatation; si les résultats, à court terme, sont intéressants, ceux à moyen, et à long terme, deviennent catastrophiques.

En voici un exemple frappant.

Suite aux événements du 11 septembre 2001, la population des USA est prise de panique.  Le président, George W. Bush, déclare alors que dans le but de démontrer aux terroristes que les USA n’ont pas peur, le peuple doit faire comme si de rien n’était, qu’il doit dépenser, qu’il doit faire rouler l’économie.  Or, l’économie américaine, pour se remettre en marche, verra le gouvernement faire une première intervention, soit la création de la Federal National Mortgage Association (FNMA), communément appelée Fannie Mae, qui fait des prêts, et des garanties de prêts hypothécaires, ainsi que de la Federal Home Loan Mortgage Corporation (FHLMC), surnommée Freddie Mac, qui achète des hypothèques et les revend sur les marchés internationaux.  Ces deux sociétés, créées par le gouvernement, permettent à des banques d’accorder des prêts hypothécaires à des emprunteurs insolvables, qui auraient normalement été refusés par les banques.

Devant le succès de ces initiatives, le gouvernement fait une autre intervention; il permet aux banques d’avoir un taux d’argent « en mains » plus bas, leur permettant d’accorder davantage de crédit.  Ce taux détermine la quantité d’argent que la banque doit détenir, soit par des dépôts dans des comptes courants, des placements, etc., avant d’accorder du crédit.  Normalement, ce taux se situe entre 50 et 60 pour cent, c’est à dire que pour chaque dollar de crédit accordé, la banque doit avoir de 50 à 60 cents « en mains ».  Le gouvernement américain permet un taux de seulement 8%.  Autrement dit, pour chaque dollar prêté, la banque n’a qu’à détenir 8 cents, ce qui est très dangereux.

Afin d’amener des emprunteurs potentiels à signer, les banques y vont d’un brillant subterfuge; dans les marchés où les municipalités ont adopté des « smart growth policies », ou des réglements de développement durable, les maisons, de moins en moins disponibles, à cause des possibilités très limitées de développement, prennent environ 10% de valeur par année.  On dit aux emprunteurs, d’une part, que ce mouvement de prise de valeur ne s’arrêtera pas, puisque l’économie va bien, et d’autre part, que si leur hypothèque leur pèse trop, ils pourront revendre la maison avec profit, grâce à la prise de valeur annuelle, et recommencer avec une maison plus modeste.

En 2006, l’économie commence à donner des signes d’essoufflement, et les prises de valeurs cessent.  Certains emprunteurs, qui demeurent insolvables, cessent de verser leur hypothèque, et se font saisir leur maison.  Celles-ci sont aussitôt remises en vente, ce qui propulse l’offre (soit le nombre de maisons disponibles) au-dessus de la demande (soit le nombre d’acheteurs).  Résultat; la valeur des maisons plonge, et entraîne beaucoup d’emprunteurs dans une panique, puisque ceux-ci se retrouvent avec une hypothèque plus élevée que la valeur de leur maison.  Les Fannie Mae et Freddie Mac en ont donc plein les bras, et en viennent à demander l’aide du gouvernement.  Les banques, qui ont embarqué dans ce marché hypothécaire risqué, se retrouvent en situation précaire, et demandent aussi de l’aide.

Que fait le gouvernement de George W. Bush?  Une autre intervention!  Cette fois sous la forme de divers plans d’aide, dont la somme dépassera un billion de dollars.  Un million de millions!  De quoi mettre l’économie des USA sur la touche pendant de nombreuses années.

Ceci n’est qu’un exemple d’interventionnisme de l’État.

Or, les trois partis principaux, qui se font la lutte, au Québec, et qui nous demande de voter pour eux, le 8 décembre prochain, ne jurent, tous les trois, que par la pensée keynésienne.  Sous des images très différentes, les libéraux, les adéquistes et les péquistes ont, finalement, le même plan, la même pensée économique.  Donc, on nous donne le choix entre « une piastre », « quatre trente-sous », ou « deux rouleaux de cennes noires ».  Bref, du pareil au même.

Quand aura-t-on, au Québec, au point de vue de l’économie, un véritable choix politique?

Il semble que ce ne soit pas pour cette élection-ci.

A-30: Perte de contrôle dérangeante

À voir les divers reportages de TVA, et de LCN, publiés sur le site Canoë, la sortie de route d’un camion-citerne rempli de gaz propane, qui s’engageait sur l’A-30, vers l’est, à l’échangeur avec l’A-10, à Brossard, a causé tout un dérangement, lors de l’heure de pointe de fin de journée.

L’enquête, de la Sûreté du Québec (SQ), devra déterminer les causes de la perte de contrôle du véhicule, un camion-remorque double, communément appelé « train routier ».  Si les causes que l’on voit régulièrement, comme le conducteur qui serait surpris parce que la courbe est plus serrée que prévu, ou encore une vitesse trop élevée, seront examinées, il ne faudrait pas négliger les particularités liées à la conduite d’un train routier.  La conduite de ce genre de véhicule (en fait, il s’agit d’un ensemble, composé d’un tracteur routier, et de deux remorques) pose certains défis très particuliers.  On sait, par exemple, que la conduite d’un véhicule qui tire une remorque est plus délicate que celle d’un véhicule seul.  Alors imaginez maintenant celle d’un véhicule qui tire deux remorques.

Selon la seconde édition du manuel « Conduire un véhicule lourd« , publié en 1995, par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), un conducteur affecté à la conduite d’un train routier doit posséder un minimum de cinq ans d’expérience dans la conduite de camions-remorques.  De plus, les manoeuvres, et techniques d’urgence, effectuées normalement dans la conduite de camions-remorques, ne conviennent pas toujours aux trains routiers.

L’un des dangers, qui guettent les conducteurs de trains routiers, est ce que l’on appelle « le phénomène d’amplification arrière ».  Ce phénomène fait en sorte qu’une manoeuvre d’évitement, qui semble sécuritaire depuis le poste de pilotage, peut être amplement suffisante pour faire capoter la semi-remorque de queue, et entraîner tout l’ensemble.  En fait, le phénomène est tellement dangereux que pratiquement toutes les administrations publiques des transports (équivalents de la SAAQ, chez nous), à travers l’Amérique du Nord, ont interdit les trains triples (composé d’un tracteur, et de trois remorques de 30 pieds), autrefois autorisés dans certaines provinces et états, dont le Québec.

En fait, c’est parce que chaque point d’articulation sert de relais, aux manoeuvres de conduite, et amplifie l’accélération latérale du véhicule tracteur.  Aussi, chaque attelage augmente la force qui peut entraîner le véhicule dans un dérapage.  Dans les images que l’on voit, le train routier, qui a fait la sortie de route, semble de type B, c’est à dire que les essieux arrière de la première remorque supportent le dispositif d’attelage de la deuxième.  Une telle configuration, si elle demeure délicate à conduire, est moins pire qu’un train de type conventionnel, dont le dispositif d’attelage de la deuxième remorque est installé sur une petite remorque supplémentaire, que l’on appelle diabolo, ou encore « bicycle », dans le jargon du métier.  Ce diabolo ajoute une articulation supplémentaire, ce qui amplifie davantage les contrecoups d’une manoeuvre soudaine.

Bref, tout ceci pour vous dire que si vous dépassez un train routier, et que vous revenez dans la voie de droite de façon abrupte, vous pourriez être la cause d’un dangereux accident.  Lorsque vous dépassez, surtout sur une autoroute, laissez beaucoup d’espace entre vous et le véhicule que vous venez de dépasser, et ce avant de réintégrer votre voie.