Environnement: Pourquoi ne pas interdire les feux rouges?

Il y a plusieurs semaines, le site de nouvelles LCN publiait une toute petite manchette au sujet de la possible disparition du service à l’auto dans des établissements comme les restaurants-minute. Sans encore parler de les interdire complètement, certaines administrations municipales citées dans la manchette semblaient vouloir restreindre l’accès à ces installations, à cause des longues files d’attente constatées à certains moments de la journée, et que de telles réductions permettraient ainsi de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GeS) près de ces établissements, et par extension dans la ville.

Je déterre cette manchette aujourd’hui pour poser une question, à savoir: Si la diminution de l’accès, ou alors l’interdiction pure et simple, du service à l’auto, permettrait de réduire l’émission de GeS, dans nos villes, pourquoi alors ne pas interdire les feux rouges? Ben quoi, c’est vrai! À certains moments de la journée, les files d’attente aux feux de circulation sont si longues qu’il faut parfois jusqu’à trois cycles complet des feux pour parvenir à passer l’intersection. D’autres feux de circulation sont si longs qu’on craint qu’il ne changent jamais! Un exemple probant parmi tant d’autres; l’intersection de la rue Bombardier et du boulevard L.-H.-Lafontaine, à Anjou. On dirait que le feu rouge dure des heures!

Vous l’aurez compris, mon but n’est pas de retirer les feux de circulation des intersections. Ils ont leur raison d’être, et ils sont là pour rester. Mon but est plutôt de ramener à l’ordre les administrations municipales qui seraient tentées de prendre des décisions aussi stupides que celles citées dans la manchette de LCN. Je voudrais également leur rappeler un autre truc simple; si l’on veut lutter contre la concentration des GeS dans un secteur donné, il faudrait peut-être songer à abandonner la lutte stérile contre l’étalement urbain. C’est un autre truc tout à fait vrai; comment peut-on lutter à réduire le CO2 si l’on cherche à entasser le plus de gens possible dans un endroit exigü? Il faut rappeler à nos chers gouvernants une vérité simple, mais implacable; les êtres humains respirent l’air ambiant, et rejettent du CO2! Plus on entasse des personnes à l’étroit, plus ils risquent de respirer de l’air vicié. La lutte au CO2 devrait d’abord commencer à l’intérieur même des édifices publics, que ce soit les hôpitaux, ou les résidences pour personnes âgées, là où sont entassées de nombreuses personnes à la santé fragile.

Aussi, la prolifération de banlieues n’a rien de dramatique, dans la cadre de la lutte à la pollution, bien au contraire. Les familles recherchent de l’espace, ce qui n’est pas disponible en ville. On n’envoie pas les enfants jouer dehors quand on habite un condo au 6e étage! De plus, les chemins de fer qui gravitent autour de Montréal ne demandent qu’à être exploités. Je crois qu’un bon réseau de trains de banlieue serait beaucoup plus efficace que de simples voies réservées sur les autoroutes et boulevards principaux. Et il ne faut pas oublier de compléter le réseau routier supérieur.

En effet, les bouchons actuels sont principalement le fruit de l’inaction des gouvernements à compléter des parties vitales du réseau routier supérieur. Comme de rattacher l’A-640 à l’A-40, à la hauteur de Hudson, afin de permettre un lien routier Québec-Ottawa sans traverser l’île de Montréal. Même chose pour l’A-30, sur la rive sud, dont le chantier n’avance pas très rapidement. Une fois ces deux liens complétés, il ne manquerait plus qu’une traversée du fleuve à l’est de l’île de Montréal pour boucler une vraie route périphérique qui tiendrait hors de Montréal l’essentiel du trafic de transit.

D’autres éléments de la grille routière mériteraient davantage d’attention, comme le doublement du pont Champlain, ou du tunnel L.-H.-Lafontaine. Évidemment, avant de permettre de meilleurs accès à l’île, il faudra d’abord canaliser le flot de circulation à l’intérieur de celle-ci. L’autoroute Métropolitaine ne suffit plus à la tâche, et ce depuis plusieurs années. Il faut définitivement compléter l’autre axe est-ouest de l’île, et j’ai nommé l’autoroute Ville-Marie, entre le centre-ville et le tunnel, afin d’en faire ce qu’elle devait être à l’origine, soit l’A-20. Le premier véritable lien nord-sud sera ouvert en 2011, avec la nouvelle section de l’A-25. Il faudrait établir un second lien direct, en construisant une section de voie rapide qui relierait les deux A-15, soit l’autoroute Décarie et l’autoroute des Laurentides.

On me dira que de construire de nouvelles autoroutes ne fera qu’augmenter les émissions de CO2. C’est vrai, mais en partie seulement, et à court terme, alors que le tout s’éliminera à plus longue échéance. Dans un premier temps, les gens qui roulent déjà seuls en voiture continueront de le faire, et comme les bouchons de circulation sur les ponts seront réduits, cela réduira les concentrations de CO2 au niveau des traversées, ce qui rendra la balance moins déficitaire que certains l’envisagent. Dans un deuxième temps, les voitures à cellule d’hydrogène arriveront bientôt sur le marché, ce qui réduira d’autant les émissions de CO2. Car il faut bien rappeler que si ces nouvelles voitures ne produiront plus d’émissions polluantes, elles auront quand même besoin de routes. Alors autant être prêts. D’autant plus que l’inflation, particulièrement dans le domaine de la construction, fait que le coût d’un projet double environ aux cinq ans. Aussi, il vaut mieux cesser de remettre à plus tard.

Ceci dit, je crois que les dirigeants politiques ont beaucoup mieux à faire que de légiférer sur les services à l’auto.

Histoire de neige

Cette fois, nous y sommes bien. L’année 2008 est commencée depuis plus de 24 heures, et en ce 2 janvier de ramassage de neige, je me suis permis quelques poses, compte tenu que cela faisait longtemps que je n’avais pas mis de photos ici. Alors voilà ce que j’ai glané autour de chez moi, à Anjou.

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Le boulevard Châteauneuf, à Anjou, avec un côté où la neige n’est pas encore ramassée.

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Voici ce que l’on met pour annoncer le ramassage de la neige, à Anjou. Ici, le ramassage se fait selon un horaire de 16 heures de travail par jour, contrairement à l’ancienne ville de Montréal, où cela se fait 24 heures sur 24. L’avantage d’une simple affichette de carton, montée sur un bâton de bois, c’est que si l’affichette se retrouve dans la souffleuse, elle se cassera facilement, et ainsi ne brisera pas l’équipement.

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On peut voir ici qu’au moment de la photo, l’avenue Guy n’avait pas encore reçue la visite des ramasseurs de neige.

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Le propriétaire de cette voiture, stationnée sur l’avenue Guy, devra se dépêcher à la dégager, sinon, elle subira le supplice de la dépanneuse.

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La propriétaire de cet édifice à logements, aussi situé sur l’avenue Guy, m’a laissé prendre cette pose de son balcon, qu’elle avait pourtant déneigé à trois reprises.

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Quant au balcon du deuxième étage, n’en parlons même pas!

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Voici la pièce de résistance de l’opération ramassage de la neige, du moins pour l’action qui se passe dans les rues de la ville, dont ici, sur l’avenue Georges.

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Et maintenant, toujours sur l’avenue Georges, nous voyons la bouffeuse de congères à l’oeuvre.

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L’effet combiné de la neige et du vent fait que les propriétaires de ce semi-détaché, situé sur l’avenue Rhéaume, auraient avantage à bien déneiger la toiture de leur immeuble, et ce avant que cette neige ne tombe sur la tête de quelqu’un.

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Ici, nous pouvons constater que la neige ne s’est accumulée que sur l’avant-toît situé à l’avant de l’édifice, au-dessus du balcon du deuxième étage. Celui-ci devrait être déneigé pour des raisons de sécurité. Par contre, cette neige accumulée donne une toute autre allure à l’arbuste, situé devant la propriété de l’avenue Rhéaume.

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Toujours sur l’avenue Rhéaume, la toiture de cette maison nous montre bien que la neige, soufflée par le vent, s’est accumulée surtout sur la partie avant du toît. Si cette situation a donné à la propriété des allures de carte postale, la neige accumulée n’en demeure pas moins dangereuse.

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Cette fois, on peut voir l’avenue Rhéaume complètement nettoyée.

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Voici donc ce qui arrive à ceux qui ne déplacent pas leur voiture à temps pour l’opération ramassage de la neige; le supplice de la dépanneuse. Ici, on voit une voiture qui a été déplacée de son stationnement original, et transportée dans un endroit dégagé, dans ce cas-ci au coin du boulevard Châteauneuf et de l’avenue Rondeau. Derrière la voiture remorquée, le véhicule du fonctionnaire qui distribue allègrement les billets de contravention. Le type est à compléter le billet, qu’il déposera sous l’essuie-glace de la voiture. Décevante surprise pour son propriétaire.

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Déplaçons-nous maintenant sur le boulevard Ray-Lawson, dans le parc d’affaires Anjou, sur le site du dépôt à neige de la ville. Nous voyons des camions qui font la file avant d’entrer sur le site, qui peut recevoir entre 20 et 30 camions chargés de neige… à la minute!

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Une fois passés à la guérite, les camions se dirigent vers la montagne de neige, que l’on voit en arrière-plan, pour vider leur chargement directement sur le sol. Une fois les camions partis, une énorme souffleuse projette la neige au sommet de la montagne. Celle-ci mettra des mois à fondre complètement, le printemps venu.

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À gauche, sur la photo, au dessus du camion, ce n’est pas un nuage, que l’on voit. C’est la neige projetée par l’énorme souffleuse qui va augmenter le volume de la montagne de neige.

Le ramassage de la neige donne de l’emploi à de nombreux propriétaires-opérateurs de camions de transport en vrac qui autrement, trouveraient les mois d’hiver plutôt longs. Selon les adresses que l’on pouvait voir sur les divers véhicules de transport (camions-bennes à 10 ou 12 roues, camions-remorques), certains viennent d’aussi loin que Vaudreuil-Dorion, de Saint-Jean-de-Matha, ou même de la Mauricie. Évidemment, cette opération de ramassage de la neige coûte passablement cher; on parle d’environ un demi-million de dollars pour le seul arrondissement d’Anjou, alors imaginez pour toute la ville de Montréal. C’est entre 15 et 20 millions$ pour chaque précipitation de neige le moindrement abondante. Et c’est payé avec vos taxes, gens de Montréal!

Brownsburg-Chatham: La route 148 nommée « route de la mort »

De tous temps, dans notre société distincte, et c’est le cas dans chaque région, il arrive qu’une section de route, une courbe particulière, ou encore une intersection, reçoive le surnom de « route de la mort », en raison du nombre d’accidents mortels qui y surviennent.  La dernière manchette à ce sujet, parue dans le Journal de Montréal, attribue ce qualificatif à la route 148, à la hauteur de Brownsburg-Chatham, et ce à cause de deux accidents mortels, causant autant de victimes, survenus à trois jours d’intervalle dans la seule période des fêtes de cette année.

En effet, deux autres accidents mortels sont survenus pratiquement au même endroit, remettant en question la sécurité de cette route surutilisée.  On sait d’ores et déjà que d’ici un an, soit vers la fin de 2008, l’autoroute 50 sera mise en service entre Lachute et Grenville-sur-la-Rouge, ce qui permettra à la circulation en transit d’éviter cette portion de la route 148.  Par contre, le fait de construire l’A-50 en « super-2 » n’améliorera probablement pas le bilan routier de cette région.  Sachant à la base que cette autoroute, au fur et à mesure de l’ouverture successive de ses divers tronçons à la circulation, se remplira de camions lourds en transit entre Gatineau et Montréal, que la ville d’Ottawa chassera de ses rues suite aux travaux sur la rue King Edward, les collisions risquent d’être plus violentes, et par extension, encore plus mortelles.

Depuis le nombre d’années que les régions de l’Outaouais et des Laurentides réclament à grands cris l’autoroute 50, il me semble que le gouvernement du Québec aurait dû voter les budgets afin de construire l’autoroute à chaussées séparées, et non pas en super-2.  Il est désormais connu que le coût de construction d’une route double aux cinq ans, alors il devient évident que la construction d’une autoroute en super-2, pour épargner les coûts de la construction de la deuxième chaussée, ne représente pas une économie, loin de là.  Le nombre de vies humaines perdues sur la super-2 justifient à elles seules la dépense supplémentaire pour achever la deuxième chaussée.  Si le MTQ ne croit pas nécessaire de construire une autoroute à deux chaussées dès le départ, alors pourquoi se targue-t-il de construire une autoroute?  On sait ce qui s’est produit entre Drummondville et Sherbrooke, sur l’A-55, au cours des années 1990.  Cette super-2 était, elle aussi, une véritable « route de la mort », et l’on a mis des années à construire une seconde chaussée à cette autoroute, multipliant ainsi les coupes de rubans d’inauguration et les photos de ministres dans les journaux locaux.  Auparavant, c’était l’A-55 entre Shawinigan et Trois-Rivières, dans les années 1980, puis l’A-40 entre Trois-Rivières et Berthierville, au cours des années 1970.  À l’image des routes provinciales qui servent de lien unique pour traverser une région, les super-2 coûtent trop de vies humaines, et toutes ces pseudo-autoroutes que l’on a au Québec devraient être complétées en autoroutes à deux chaussées dans les plus brefs délais.

Si le gouvernement du Québec, qui détient le monopole de construction routière, dans notre société distincte, n’a pas la capacité de construire et d’entretenir un réseau routier supérieur digne de ce nom, qu’il se retire et laisse la place à l’entreprise privée.  Un système de concession permettrait à des entrepreneurs de s’occuper de diverses autoroutes, en retour de frais de péage, et pourrait être applicable à la très grande majorité des voies rapides québécoises.  Un tel système de concessions permettrait d’ouvrir de nouvelles liaisons routières, parce que pendant que les bouchons de circulation s’accumulent – et se multiplient – un peu partout, de nombreux corridors routiers attendent présentement d’être exploités par le MTQ, qui préfère dormir aux gaz sur cette question que d’affronter les environnementalistes devant le BAPE.

Selon moi, la filière environnementale fait fausse route en s’opposant à toute nouvelle construction routière.  Évidemment, leur cheval de bataille actuel est la lutte aux gaz à effet de serre (GeS), entre autres au CO2, émis par les voitures et autres véhicules.  Ce qu’ils oublient, c’est que le jour où se pointeront les nouvelles technologies, comme celle des véhicules à cellule à hydrogène, qui n’émettront aucun monoxyde de carbone, pour ne nommer que celle-là, ces nouveaux véhicules auront, eux aussi, besoin de routes pour circuler.  Le fait de restreindre le nombre de véhicules en ville, en choisissant de ne pas construire de nouvelles routes, n’améliorera pas le bilan environnemental des villes, loin de là.  D’ailleurs, nous savons que la solution à la concentration de la pollution urbaine ne passe pas par la cessation de l’étalement urbain.  Mais ça, c’est une autre histoire.

Neige: Pas avant 2008, selon moi

La période des fêtes amenant son lot de visites et de réceptions, et par extension son lot de déplacements, j’ai pu parcourir quelques rues du quartier Hochelaga-Maisonneuve, hier soir, pour me rendre compte que de nombreuses rues n’étaient toujours pas débarrassées de la neige tombée lors de la tempête du dimanche 16 décembre.  En passant, j’écris ces lignes le jour de Noël, soit le 25 décembre, ce qui fait que la dernière tempête a eu lieu il y a dix jours.  Comme il s’agit de l’un des quartiers où l’on met le plus de temps à ramasser la neige, j’émets donc la prédiction que les derniers tas de neige, devenus amoncellements durcis et dégueulasses suite au redoux de dimanche dernier, le 23, ne seront pas disparus des rues avant le passage à l’an 2008.  Évidemment, le bon maire Tremblay, qui ne manque jamais de bonnes excuses aussi tordues les unes que les autres, va sûrement nous expliquer pourquoi il en sera ainsi à l’aide de trois ou quatre phrases hilarantes.

Et pendant ce temps, si vous habitez ces rues toujours chargées de neige, et que vous avez eu la brillante idée de recevoir parents et amis, vous devrez faire des efforts d’imagination pour permettre à vos invités de se rendre chez vous sans avoir à parcourir la moitié du quartier à pied, déjà que le manque de stationnement est criant dans certains quartiers de la ville, et ce en plein été.  Alors imaginez.  Le stationnement a toujours été un problème de taille au centre-ville, et dès qu’il s’accumule un peu de neige dans les rues, il en est de même dans la plupart des quartiers périphériques.

C’est là qu’un brillant environnementaliste s’exclamera qu’il ne faut pas prendre la voiture, que c’est beaucoup mieux avec les transports en commun, bla bla bla…  Encore devrait-il comprendre, ce cher environnementaliste, que le métro ne se rend pas à Saint-Pierre-de-Véronne-à-Pike-River, à Saint-Émile-de-Suffolk, ou encore à Saint-Boniface-de-Shawinigan.  La parenté part parfois de loin pour se rendre à des réceptions familiales, et une fois rendus dans « la grande ville », on se demande souvent par où il faut passer pour se rendre à la maison des proches, parce que « ç’a tellement changé depuis la dernière fois qu’on ne s’y reconnaît plus ».  Ces gens qui viennent des régions sont souvent habitués au calme de petites municipalités de moins de 10,000 âmes, dont le village se traverse en moins de 5 minutes, et quand ils aperçoivent une ville aux dimensions de Montréal, la panique s’empare d’eux.  Et je n’écris pas ceci pour me moquer des gens des régions; d’abord parce que j’en suis un, devenu montréalais par choix, et ensuite parce que je connais des personnes apeurées par Montréal qui habitent aussi près que Repentigny!

Il existe même des gens qui sont effrayés à l’idée de sortir de leur propre quartier, ici même, à Montréal.  Des personnes qui n’ont jamais eu de voiture, qui se sont toujours déplacé en autobus, et qui, pour des raisons qui leur appartiennent, n’ont jamais pris le temps d’aller voir ailleurs ce qui s’y passe.  Évidemment, je comprends que ce n’est pas nécessairement tout le monde qui a l’envie de voir du pays.  Aussi, quand ces personnes ont à se déplacer sur de plus longues distances, que ce soit par obligation ou encore pour se rendre chez des parents, ou chez des amis, elles organisent leur sortie sur plusieurs jours, et comptent sur des proches pour leur « donner un lift », afin d’éviter les coûts du transport par autobus, ou encore par train.

Pour ma part, je suis plutôt ce que Plume Latraverse appelle, dans une de ses chansons, « un avaleur d’asphalte ».  Il fut même un temps où je partais en voiture juste pour aller voir où la route mène.  De nos jours, avec le prix de l’essence, les factures à payer et l’agenda qui se remplit trop souvent, je fais ce genre d’escapade beaucoup moins souvent.  Mais quand mes proches ont à aller quelque part, c’est souvent à moi qu’ils font appel, puisque j’ai une voiture, et qu’en plus, ceci dit sans vouloir me vanter de quelque façon que ce soit, je me débrouille plutôt bien au volant, autant au niveau des manoeuvres de conduite qu’à celui de l’orientation sur la route.  Je refuse rarement ce genre de sorties, parce qu’au fond, j’aime bien aller voir ce qui se passe ailleurs, et j’aime bien conduire.

Sauf que là, il me semble que je m’éloigne drôlement du sujet.

Bon, je crois que j’en ai suffisamment dit sur le maire Tremblay, et sur le cafouillage généralisé du déneigement de la ville de Montréal.  Je terminerai donc ce billet en vous souhaitant le plus beau, et le plus joyeux des Noël.  Que la paix et l’amour soient au rendez-vous cette année, pour vous et pour tous vos proches.  N’oubliez pas que la prudence est de mise sur les routes, et… que le stationnement n’est pas facile dans les rues de Montréal, alors soyez patients et courtois envers tout le monde.

Neige: « Same sh*t, different storm », diraient les anglos

Lors de la dernière tempête, je faisais le pari que la ville mettrait deux semaines pour effectuer le ramassage de la neige dans les rues, et je suis passé bien près d’avoir raison. Voilà qu’aujourd’hui, une dépêche du site LCN, qui parlait du calvaire pour les facteurs et les livreurs (dont je suis), révélait que le ramassage n’allait être complété qu’à 45% en date de vendredi matin.

La ville de Montréal, toujours selon la dépêche, travaillait sur, euhhh… appelons cela un « accommodement raisonnable », qui permettrait aux arrondissements où les choses vont bien d’aller prêter main-forte à ceux qui ont plus de difficultés. Connaissant les différents intervenants dans ce dossier, dont le syndicat des cols bleus (celui qui proposait aux citoyens et citoyennes de reconstruire Montréal ensemble, selon ce qu’ils ont apposé sur leurs véhicules), la négociation pour en arriver à une entente risquent de durer si longtemps que la neige aura le temps de fondre d’elle-même, y compris celle dans les dépôts à neige. Cela donnera un argument de plus à ceux qui osent croire que la ville serait beaucoup plus facile à administrer sans ces arrondissements stupides, repaires de roitelets, grassement payés par les contribuables, régnant sur leurs sujets depuis leurs tours d’ivoire. Il me semble que s’il s’agit d’une seule et unique ville, elle devrait avoir une seule et unique administration, ce qui simplifierait beaucoup les choses.

Mais voilà; ce serait beaucoup trop simple. Nous sommes au Québec, après tout, la société distincte qui prône la démultiplication des pouvoirs et des niveaux d’administration tous azimuts, de façon à ce que chacun puisse être le président de quelque chose. Des millions sont dépensés en organisation et en surveillance pour des élections scolaires où moins de 5% de la population va voter pour des gens qui gaspilleront 9 milliards$ de fonds publics. Mais ces élections sont tellement importantes!

C’est comme à Montréal; les fusions devaient simplifier les choses, et permettre de faire plus pour moins cher. Suite au processus de fusion de 2002, l’île de Montréal est passée de 28 municipalités, dotées d’autant de conseils municipaux, à un maire de la nouvelle ville, 27 maires d’arrondissement, un nombre d’échevins qui a décuplé, parce qu’il y a des conseillers de ville et des conseillers d’arrondissement, et on a remplacé la Communauté urbaine de Montréal, qui regroupait les 28 anciens maires, par la Communauté métropolitaine de Montréal, dont le territoire s’étend désormais de L’Assomption à Saint-Isidore, de Contrecoeur à Saint-Lazare, et de Mirabel à Saint-Jean-Baptiste-de-Rouville. Puis en 2006, 15 municipalités de l’île de Montréal se sont défusionné. Depuis ce temps, nous nous retrouvons avec un conseil de ville pour Montréal, composé d’un maire de ville, de 19 maires d’arrondissement, et d’une multitude de conseillers aux deux niveaux, de 15 conseils de ville pour autant de villes défusionnées, et d’un nouveau conseil d’agglomération pour chapeauter tout ce beau monde. Sans compter tout le personnel d’administration qui se dédoublent les tâches, les cols bleus, à qui l’on fournit des pelles pour s’appuyer, et des camions pour dormir à l’abri des intempéries, le personnel politique, et tout, et tout.

Pour faire une certaine comparaison, voyons voir comment cela se passe à Laval. D’abord, la ville de Laval est née en 1965 d’un concept du genre « une île, une ville », semblable à celui auquel rêvait le regretté Jean Drapeau, et qu’a tenté d’instaurer l’ancien maire de Montréal, Pierre Bourque. La nouvelle ville regroupait les cités de Chomedey (elle-même issue du regroupement de la ville de l’Abord-à-Plouffe, de la ville de Renaud, et de la cité de Saint-Martin, survenu en 1961), de Duvernay, de Laval-des-Rapides, de Laval-Ouest, de Pont-Viau et de Sainte-Rose, ainsi que les villes d’Auteuil, de Fabreville, des Îles-Laval, de Laval-sur-le-Lac, de Sainte-Dorothée, de Saint-François, de Saint-Vincent-de-Paul et de Vimont. Ceci dit, ça se passe comment, à Laval? Le conseil municipal de la ville de 350,000 habitants est composé d’un maire (Gilles Vaillancourt, en poste depuis 1989, et qui donne à croire qu’il sera maire à vie), et de 21 conseillers. Point. Et ça marche. À peine quelques nostalgiques qui préfèrent le bon vieux temps.

Je crois sincèrement que l’île de Montréal pourrait très bien être dirigée par un conseil municipal dans lequel on retrouverait le maire, et une centaine de conseillers, tout au plus. La ville actuelle n’aurait besoin que de 60 à 70 conseillers, maximum. Avec les économies réalisées par une telle administration réduite, on pourrait se permettre un déneigement beaucoup plus rapide, ce qui créerait moins de cauchemars aux citoyens payeurs de taxes.

MISE À JOUR – 21 DÉCEMBRE 2007, À 15H30

Avez-vous entendu la dernière excuse du maire Tremblay?  Selon ses dires, les dépôts à neige sont tous remplis à pleine capacité, et l’on devra commencer à entasser la neige… dans les cours Turcot!  Et que feront-ils en février?  Le maire parviendra certainement à dénicher une autre excuse bidon.