La route de Saint-Justin: C’est rouvert!

Il y a environ un mois, je vous montrais des photos de la route de Saint-Justin, en Mauricie, où des travaux furent nécessaires non pas sur le pont de la rivière Maskinongé en tant que tel, mais plutôt sur son approche sud-ouest.  Les travaux sont maintenant terminés, et le lien est enfin rouvert à la circulation.

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On peut voir, depuis le milieu de la pente, la surface d’asphalte qui recouvre la partie où les travaux furent exécutés.

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Nous voyons mieux, à mesure que l’on approche.  À droite, nous apercevons le fossé, qui vient d’être rafraîchi.

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Voilà, nous y sommes, maintenant.  Nous voyons que la générosité du MTQ (ou de l’entrepreneur; cela reste à vérifier) est allée jusqu’à…

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…asphalter une entrée charretière, qui mène à un terrain privé.  En vérité, je ne sais pas si ce pavage était compris au contrat.

Ces photos furent prises le dimanche 12 juillet dernier.  D’autres, prises à différents endroits, s’en viennent, alors c’est à suivre.

Affaire Villanueva: Sur quoi enquête-t-on, au juste?

C’est aujourd’hui que débutait l’enquête publique du coroner sur les événements entourant la mort de Fredy Villanueva, survenue le 9 août dernier, à Montréal-Nord.  Une dépêche du réseau LCN, reprise par le site Canoë, raconte que d’autres témoins se désistent de l’enquête, et refusent de témoigner devant le coroner ad hoc, le juge Robert Sansfaçon.  C’est notamment le cas des deux jeunes qui furent blessés, lors des événements.

La dépêche raconte ensuite que l’avocat de la famille Villanueva, Me Gunar Dubé, s’étend sur le sujet de la même façon que l’ont fait les groupes intéressés, qui se sont tous désistés par la suite, à savoir que le fin mot de l’affaire ne pourra être connu que si l’on prend le temps d’analyser les rapports entre les forces policières et les minorités visibles.  Il dit également que compte tenu du désistement de tous les groupes intéressés, l’enquête manque maintenant de crédibilité.

Je ne suis pas d’accord avec le constat de maître Dubé.  D’abord, l’enquête doit faire la lumière sur les circonstances de la mort de Fredy Villanueva, et non pas sur les circonstances de la vie à Montréal-Nord depuis plus de vingt ans.  Les rapports de force entre les policiers et les minorités visibles peuvent très bien être analysés lors d’une commission d’enquête, qui ratissera beaucoup plus large.  Que quiconque travaillant à l’enquête actuelle me corrige si je suis dans le champ, mais cette enquête, du juge Sansfaçon, doit déterminer, en gros, si la décision, de ne pas accuser les deux policiers impliqués dans l’affaire Villanueva, puisse être revue, à la lumière de nouveaux éléments de preuve, qui auraient pu échapper aux enquêteurs, lors de la première enquête du coroner.  Cela peut comprendre les rapports entre les policiers impliqués lors des événements et les personnes présentes, mais n’a rien à voir avec les rapports entre les policiers et les gens appartenant à des minorités visibles, dans la vie de tous les jours.  Il s’agit de deux choses tout à fait différentes, qui peuvent être évaluées lors de deux enquêtes tout aussi différentes.

De plus, que l’on me corrige si je me trompe, mais je crois que d’autres enquêtes – ou commissions d’enquête – ont déjà étudiées ces relations, dans le passé.  Si c’est le cas, il faudra vérifier si les recommandations, faites à l’époque, ont été appliquées, et le cas échéant, dans quelle mesure elles ont été efficaces.  Et cela non plus n’a rien à voir avec l’affaire Villanueva; il s’agit d’un domaine beaucoup plus large, qui demandera des moyens tout à fait différents.

Je terminerai en mentionnant que s’il y a des organismes qui ont perdu de la crédibilité, dans toute cette affaire, ce sont surtout ceux qui se sont montrés intéressés, et qui se sont désistés ensuite.  Je pense entre autres à la Ligue des Noirs du Québec, dont diverses prises de position, dans le passé, ont été vivement contestées, et ce même par des noirs.

Enseignement: Je savais que je n’étais pas le seul à le voir!

J’ai déjà écrit quelques billets, dans un passé plus ou moins récent, au sujet de l’enseignement, au Québec.  J’ai souvent mentionné, ici ou ailleurs dans la blogosphère, que la meilleure façon d’éviter le décrochage, au primaire (un enfant qui reste dans sa classe, mais qui ne suit pas, a déjà décroché, selon moi) et au secondaire, c’est de permettre aux profs d’enseigner ce qui les passionne, et pour ce faire, il faut attribuer les postes selon les compétences, et non pas selon l’ancienneté.  Même qu’une fois, je donnais l’exemple d’une future prof passionnée d’arts plastiques qui, lors d’un stage, a littéralement séduit tous ses élèves, ainsi que la sévère chargée de stage qui devait la contrôler.  Je vous présente ici un autre exemple.

Dans le cadre de la série « Les meilleurs profs du Québec », Sébastien Ménard, du Journal de Montréal, est allé rencontrer Johanne Girard, et ses élèves de 5e année, à l’école Perce-Neige, un établissement multiethnique et défavorisé, situé à Montréal, dans l’arrondissement Pierrefonds-Roxboro, arrondissement que je connais un peu, pour y avoir résidé, il y a plusieurs années.  Cela peut sembler tout ce qu’il y a de plus incompatible, à prime abord, mais cette prof est à la fois sévère, et « cool » (et fort jolie, au demeurant!).  L’article de Ménard parle évidemment de son job de prof, ainsi que de divers trucs de discipline qu’elle applique en classe (parce qu’elle applique de la discipline), mais ce qui est venu me chercher se trouve dans le petit jeu de questions et réponses, à la fin de l’article, et plus précisément à la toute dernière question.  Jugez-en par vous-même.

Q Si vous étiez ministre de l’Éducation, que changeriez-vous ?

R Moi, je suis tannée de voir des profs qui n’ont pas le goût d’être là.

C’est ça qui fait la différence dans nos écoles.

Il y en a quelques-uns qui ne sont pas capables d’arriver avec le sourire le matin.

Quand je pense qu’un enfant va passer toute la journée avec ces profs-là, ça me dépasse. C’est sûr que ce n’est pas facile, qu’on a la réforme, mais tout se fait.

Je ne sais pas ce que la ministre devrait faire, mais il faudrait trouver une solution à ce problème.

Johanne risque de se faire des ennemis, parmi ses collègues.

C’est clair que lorsque l’on ne fait pas quelque chose que l’on aime, cela se transmet dans son entourage; l’air bête que l’on affiche va se passer, de personne en personne, au fur et à mesure de nos interventions, et en bout de ligne, tout le monde aura hâte que ça se termine.  Et comme les enfants sont très influençables, ils seront les premiers à en souffrir.  Finalement, comme je le disais, ils auront rapidement décroché, et ce sans même sortir de leur classe.

C’est la principale raison pour laquelle je préconise constamment la préséance des compétences sur l’ancienneté, lors de l’attribution des postes, au primaire et au secondaire.  D’ailleurs, c’est ce qui se passe au collégial, et à l’universitaire; comme les profs enseignent ce dans quoi ils sont spécialistes, ils ont hâte de communiquer leur savoir – et leur passion – à leurs étudiants.  Je me demande pourquoi on a permis que ce ne soit pas comme cela, au primaire et au secondaire; est-ce que les « spécialistes » du ministère de l’éducation prendraient les enfants pour des lemmings?  Pourtant, le taux de décrochage nous démontre trop bien que les enfants ne sont pas si cons qu’on le croit; ils constatent bien que le prof n’en sait pas beaucoup plus long qu’eux.

Je doute fort que ce billet se retrouve sous les yeux de la ministre Michelle Courchesne, mais je vais le dire quand même, juste au cas où.  Je joins ma voix à celle de Pascal Bourdeau, de Marie-Anick Arsenault, de David Soucy, et de toutes les Johanne Girard du Québec, qui se démènent pour tenter de rendre l’école intéressante, aux yeux des enfants, et je somme la ministre de trouver une solution à ce problème qu’est le décrochage.  Et à mes yeux, l’une des principales pistes de solutions passe par l’attribution des postes selon la compétence, et non par l’ancienneté.

 

Décrochage scolaire: Il faut prendre le taureau par les cornes, madame Courchesne!

C’est aujourd’hui qu’avait lieu le dépôt du rapport Ménard, sur le décrochage scolaire, et selon cet article de la Presse Canadienne, et repris par le site Canoë, il semble que la ministre de l’éducation, Michelle Courchesne, l’ait bien accueilli.  Elle mentionnait, toutefois, qu’il n’y avait « pas de solution unique et que tous les intervenants devaient se mobiliser, région par région« , tout en ne faisant aucune annonce d’investissement supplémentaire, pour contrer le décrochage scolaire.

L’article mentionne également que la ministre Courchesne « a salué la recommandation de mener des projets pilotes qui cibleraient les enfants de moins de cinq ans, en milieu défavorisé, afin de permettre une meilleure intégration à l’école primaire.  Elle a rappelé qu’il fallait rapprocher les Centres de la petite enfance (CPE) des commissions scolaires et surtout de l’école.« 

J’aurais une suggestion à faire, pour ma part, à la ministre Courchesne, et ma suggestion n’a rien à voir avec l’endoctrinement des enfants aux couches, mais concerne principalement ce qui se passe dans les écoles.  Parce que selon moi, le décrochage scolaire se produit d’abord dans les écoles.  Aussi, je suggère de prioriser les compétences, avant l’ancienneté, pour l’attribution des postes en enseignement.  Je vais proposer un exemple, pour illustrer ma suggestion.  Imaginons une étudiante au professorat, et appelons-la Fannie.  Dans le cadre de ses études, elle doit faire des stages pratiques, dans des classes, d’abord en observation, puis en enseignant elle-même la matière.  Dans son cas, il s’agit des arts plastiques.  Elle est presque traumatisée, à l’idée de savoir que son observatrice est sévère, qu’elle ne laissera rien passer, et qu’elle devra enseigner la matière, sous observation, de 9h30 à 11h00, ce jour-là, à une classe d’enfants du primaire.  Pourtant, Fannie est passionnée des arts plastiques, et elle adore transmettre sa passion aux enfants.  Le stage commence, et à mesure que Fannie explique la matière qu’elle doit enseigner aux enfants, ceux-ci sont pratiquement assis sur le bout de leur chaise, les yeux fixés vers elle.  L’observation devait se terminer à 11h00, mais elle s’est poursuivie jusqu’à midi!  Son observatrice n’a tout simplement pas voulu arrêter Fannie, tellement les enfants étaient enthousiastes, devant la formation qu’elle donnait.  Fannie a réussi ce stage-là avec un énorme succès.

Transportons-nous maintenant quelques mois après la fin des études de Fannie, et imaginons qu’elle obtienne une classe en arts plastiques.  Que va-t-il se produire?  Parmi le groupe d’enfants, certains seront tellement éblouis par la passion de Fannie pour les arts plastiques qu’ils voudront poursuivre dans cette voie, et il en sortira peut-être des artisans, des sculpteurs, ou de grands portraitistes.  La réussite sera totale.

Mais dans les faits, il se passe quoi, dans le système scolaire québécois?  Les chances sont beaucoup plus grandes que le groupe d’arts plastiques se retrouve avec, comme prof, une spécialiste des mathématiques, qui va choisir ce groupe dans le seul but d’obtenir un poste permanent.  Quant à Fannie, nouvellement diplômée, elle risque de se retrouver à faire des remplacements, pendant deux ou trois ans, peut-être même plus.  Devant une telle situation, quels seront les résultats?  La majorité des enfants du groupe d’arts plastiques auront décroché, n’ayant aucune motivation à suivre un cours où l’enseignante ne semble pas en connaître beaucoup plus long qu’eux-mêmes.  Pendant ce temps, Fannie risque de décrocher de l’enseignement, et de trouver un autre job.

Pourquoi de tels résultats?  Parce que notre monopole syndicalo-étatique a convenu que le principal élément, pour l’attribution des postes, en enseignement primaire et secondaire, est l’ancienneté.  Pas les compétences dans la matière à enseigner, seulement l’ancienneté.  Imaginez que vous ameniez votre enfant pour un examen de la vue, chez un optométriste, mais qu’il soit accueilli par un vétérinaire, spécialisé dans les vaches laitières, mais qui a plus d’ancienneté que l’optométriste.  Laisseriez-vous un vétérinaire examiner la vue de votre enfant?  Probablement pas!  Alors pourquoi laissez-vous n’importe qui enseigner à votre enfant?  Il faut prendre votre téléphone, et passer un coup de fil à votre député, afin qu’il relaie votre message à la ministre Courchesne, et qu’à la prochaine négociation de convention collective, dans le domaine de l’enseignement, les compétences priment sur l’ancienneté, pour l’attribution des postes.

Sans un tel mouvement des parents, la ministre n’ira jamais dans cette direction, de peur de perturber notre monopole syndicalo-étatique.  Or, pour contrer le décrochage scolaire, il faut prendre le taureau par les cornes, madame Courchesne!

Échangeur A-40/A-55: Une bonne nouvelle, et une mauvaise!

Le mois de février se terminera ce week-end, et cela signifie, normalement, les annonces de projets, par le MTQ, mais aussi, et surtout, des appels d’offres, qui seront publiés sur le Système électronique d’appels d’offres (SÉAO).  Je suis allé y jeter un oeil, aujourd’hui, et malgré qu’il y en avait peu, encore, l’un d’entre-eux a attiré mon attention.

Depuis des années qu’on en parle, cette fois, il semble que quelque chose va enfin bouger, du côté de l’échangeur A-40/A-55, à Trois-Rivières.  Selon les plans, joints à l’appel d’offres, et que j’ai pu consulter, il s’agira d’une nette amélioration, comparativement à la situation actuelle.

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Ici, nous voyons l’échangeur A-40/A-55, sur une image en provenance du logiciel Google Earth.  En tenant compte que le nord est en haut de l’image, nous pouvons constater que l’A-40 ouest, depuis Montréal, est en bas, à gauche, l’A-55 nord, vers Shawinigan, en haut, à gauche, et l’A-55 sud, vers le pont Laviolette, mais également l’A-40 est, vers Québec, est en bas, à droite.  Aussi, quiconque, en provenance de Québec, et voulant prendre la direction de Montréal, se doit de passer par la boucle, située en haut, au centre de l’image.  Avec les travaux à venir, cela va changer.

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En jaune, sur cette version de la même image, nous voyons le tracé de la nouvelle bretelle à être construite.  Elle débutera au musoir qui devait servir à délimiter la bretelle vers Québec, puis prendra une courbe parallèle à celle de la boucle qui mène de l’A-40 ouest vers l’A-55 nord, pour finalement se raccorder au viaduc de l’A-40 ouest, à l’endroit où se raccorde la boucle actuellement en service, qui est hachurée en rouge, sur l’image, parce qu’elle ne sera désormais plus utilisée.  Mentionnons que selon les plans, la nouvelle bretelle sera à deux voies, ce qui, jumelé au fait que le rayon de courbure de celle-ci sera plus grand que celui de la boucle actuelle, aidera à la fluidité de la circulation qui se dirigera vers Montréal.

Pour les usagers de la route, qui doivent souvent rallier Montréal à Québec par la rive nord du fleuve, il s’agit là d’une bonne nouvelle.  La mauvaise nouvelle est pour les nostalgiques des grands projets des années 1960 et 70, qui, ce faisant, voient le scénario de la construction de l’A-40 sur son tracé original être repoussé d’une bonne vingtaine d’années, au bas mot.  Malgré ma pensée pour ces nostalgiques, dont je suis, il faut admettre qu’il était temps d’améliorer cet échangeur, et que cette façon de faire en est une économique, et dont la réalisation pourra se faire rapidement.